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MERCI MELENCHON!!!!

Qui a créé la CSG ? Le gouvernement Rocard a créé la CSG en 1991 !

                        Qui a voté la CSG ?


Pendant que CGT et le PCF ont mené une campagne forte contre la CSG, et le PCF vent debout contre la fiscalisation des recettes de la Sécurité Sociale, Mélenchon Sénateur PS et 76 sénateurs PS ont voté comme un seul homme pour cette CSG !!


CSG qui tend à fondre les recettes de la Sécurité Sociale dans le budget global de l'Etat et donc échappant aux contrôle des syndicats et des caisses de la Sécu et laissant le pouvoir politique en place orienter à sa guise , selon ses choix, les recettes de notre Sécu !!


 

Quelle est le but du traité de Maastricht ?


Le traité de Maastricht précise clairement 
que le déficit public annuel 
ne doit pas excéder 3 % du produit intérieur brut (PIB)
Le "muselage" des peuples "en marche" !! 

Qui a combattu la Traité Libéral de Maastricht ? 


La CGT et le PCF combattent de toutes leurs forces
et ce, dès son annonce, ce traité scélérat !


A GAUCHE, Si le Parti communiste, certains socialistes individuellement (comme Jean-Pierre Chevènement) et les écologistes (Les Verts) se prononcent contre ce traité et/ou sa renégociation, le PS, son porte parole Mélenchon vote sans regret et sans remord ce traité qui nous met dans la panade depuis ! 
Voilà, un extrait très explicite de la déclaration
de Mélenchon porte parole PS au "oui à Maastricht" :


Osons le dire
Quand MELENCHON votait OUI à l'Europe libérale car Maastricht était "un compromis de gauche" ! C'est pas sérieux !

Jean-Luc Mélenchon : « la construction de la nation européenne est un idéal » et « Maastricht est un compromis de gauche »

EXTRAIT déclaration de Mélenchon PS
lors de la séance du 9 juin 1992 - Sénat


(Quelques jours auparavant, le Peuple danois avait rejeté le traité de Maastricht par référendum avec 50,7 % des voix) !

........ EXTRAITS !

"....En tant qu’homme de gauche, je souhaiterais me tourner un instant vers certains de nos amis (l’orateur se tourne vers les travées communistes) pour leur faire entendre que Maastricht est un compromis de gauche : pour la première fois, dans un traité de cette nature, des mesures d’encadrement du marché sont prévues ; pour la première fois, citoyenneté et nationalité sont dissociées ; pour la première fois, les syndicats vont être associés aux processus décisionnels ..... "

(-Protestations sur les travées communistes. – Applaudissements sur les travées socialistes.)

Comment pouvait on faire un erreur sur le contenu du traité de Maastricht, quand les arguments de fond sont là, et vous sont répétés comme l'ont fait le Journal l'Humanité, la CGT, le PCF , et ce, durant des mois et des mois ???

NON Mélenchon n'a pas fait d'erreur, comme pour ses 32 années passées au PS, comme son adhésion au VIRAGE LIBERAL de Mitterrand, c'était pour lui un CHOIX délibéré de PLUS qui correspond à ses idées qu'il a réussies à masquer depuis 2005 : l'imposture et la vérité remontent TOUJOURS à la surface !! 
Merci a Jean Servin




Famille Mulliez, les milliardaires de la distribution

Les Mulliez ont sans doute mieux qu’aucune autre dynastie française poussé la logique du capitalisme familial à un certain paroxysme à travers une organisation, formelle et informelle, où les liens économiques, du sang et de l’alliance sont étroitement entremêlés.

Prenons une zone commerciale comme il en existe tant en périphérie de nos villes. Autour d’un hypermarché Auchan se distribuent différentes enseignes positionnées chacune sur un « besoin » particulier : Decathlon pour les articles de sport, Bruce, Jules, Pimkie ou Kiabi pour les vêtements, Saint-Maclou pour les tapis et moquettes, Leroy Merlin pour le bricolage, Midas ou Norauto pour faire réparer ou entretenir sa voiture, sans oublier Flunch pour se restaurer entre deux courses. On en passe, et beaucoup. Peu parmi les nombreux clients de ces différentes chaînes commerciales se doutent qu’en y effectuant leurs achats, ils donnent leur argent à une seule et même famille : les Mulliez. Ou plus exactement à l’Association famille Mulliez (AFM), détentrice des actions des plus de cent trente entreprises de cette constellation familiale, qui cumulent un chiffre d’affaires supérieur à 100 milliards d’euros par an et emploient plus de sept cent mille salariés selon les chiffres du journal Le Monde. Un groupe informel, non reconnu comme tel devant la loi, ce qui permet à la famille d’outrepasser certaines obligations légales, telle celle de reclasser les salariés d’une entreprise en difficulté au sein d’une autre. Seuls peuvent faire partie de l’AFM les descendants de Louis Mulliez, prospère filateur de Roubaix à l’origine de la saga au début du siècle dernier, et leurs conjoints. Non seulement les statuts prévoient l’interdiction de vendre ses parts à un extérieur, mais même les transactions entre cousins sont étroitement surveillées par les dirigeants de la holding familiale élus tous les quatre ans parmi les quelque mille quatre cents membres à ce jour-là encore selon Le Monde, d’autres sources déclarant moitié moins. Celle-ci règne sur un magot estimé autour de 30 milliards d’euros, le chiffre exact demeurant confidentiel, car aucune de ces entreprises n’est cotée en bourse. Une bourse que les Mulliez diabolisent, ce qui rappelle qu’on peut être capitaliste sans être adepte des marchés financiers.

« Les Mulliez s’appliquent à éviter l’impôt autant que les caméras, ainsi que le suggère le fait qu’un grand nombre d’entre eux ait élu domicile dans la même rue de la petite commune belge d’Estampuis, à deux pas de la frontière et du siège de la holding à Roubaix. »



Un beau bas de laine

Pour faire partie de cette « association » à but très lucratif, il ne suffit pas d’être de la famille : il faut encore avoir suivi une formation minimale en gestion, suivre un stage de découverte du fonctionnement de l’association, et enfin être coopté par les autres membres. Les impétrants sont encouragés à lancer leur propre affaire pour faire grossir encore le magot collectif, mais aussi à se montrer discrets : on n’étale pas ses richesses, même si elles sont considérables, contrairement à certaines autres familles de nantis que l’on préfère déclarer ne pas fréquenter. La solidarité est de mise au sein de la famille à travers ce dispositif juridico-financier, puisque les bonnes affaires des uns profitent aux autres et inversement. En revanche, elle l’est moins vis-à-vis du reste de la société : les Mulliez s’appliquent à éviter l’impôt autant que les caméras, ainsi que le suggère le fait qu’un grand nombre d’entre eux ait élu domicile dans la même rue de la petite commune belge d’Estampuis, à deux pas de la frontière et du siège de la holding à Roubaix. En 2016, ce siège a été perquisitionné par la justice française, soupçonnant certains éléments frauduleux dans ce schéma d’ « optimisation » fiscale monté par les dizaines de juristes employés directement par l’AFM. L’association organise également des festivités en marge de ses assemblées générales, des activités pour les enfants des membres et des voyages pour les adultes, ainsi que des formations et conférences destinées tout autant à renforcer la cohésion au sein de la grande famille qu’à cultiver l’esprit d’entreprendre armé des connaissances nécessaires – et de l’appui des capitaux non seulement financiers, mais aussi « humains » et sociaux du clan. En clair, des réseaux. Car où que voyage un Mulliez dans le monde, il sait pouvoir atterrir chez un « cousin » plus ou moins éloigné, avec qui le sujet principal de conversation est déjà tout trouvé : la famille, et surtout ses affaires.

« L’Association famille Mulliez (AFM), un groupe informel, non reconnu comme tel devant la loi, détient les actions des plus de cent trente entreprises de cette constellation familiale, qui emploient plus de sept cent mille salariés. »

Une internationalisation à l’image des réseaux d’approvisionnement des enseignes du groupe, passées maîtresses dans la sous-traitance de leur production dans les pays où la main-d’œuvre est mal payée et travaille dans des conditions peu enviables, principalement en Asie du Sud-Est. Cela n’empêche nullement le patriarche Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan, vaisseau amiral de cette galaxie, de vanter ses préoccupations sociales en développant un vaste plan d’actionnariat salarié. Un bel outil de discipline et de motivation des troupes surtout, comme l’a montré notamment la sociologue Sophie Bernard (Le Nouvel Esprit du salariat, PUF, 2020), car quand une caissière ou un magasinier se croient propriétaires de la firme, ils redoublent d’ardeur au travail et acceptent volontiers le fameux « BAM » – « Bonjour, au revoir, merci » – qu’il s’agit de débiter à chaque client avec un grand sourire. Tant pis s’ils n’ont au mieux que des miettes des faramineux bénéfices de l’entreprise. Les gains de productivité ainsi obtenus peuvent même se retourner contre eux, comme l’a rappelé le vaste plan social annoncé en septembre 2020 : mille cinq cents salariés licenciés sur les soixante-quinze mille que compte le groupe en France, soit un sur cinquante, alors même que, comme ses homologues et contrairement au reste de l’économie, ce dernier avait largement profité du confinement. Exit notamment la dizaine de centres de réparation pour les produits du groupe, qui avaient été déployés récemment dans une stratégie d’amélioration du service après-vente… l’écologie attendra. Et encore, aucune « hôtesse » et « hôte » de caisse n’était de cette charrette-là, qui pourrait être suivie par d’autres dans un futur proche, ainsi que le redoutent les syndicats de l’enseigne. Aujourd’hui nonagénaire, Gérard Mulliez ne préside plus aux destinées du groupe de distribution, même s’il reste à la tête d’un « comité stratégique », et a transmis les rênes à Vianney, le fils d’un de ses cousins, plutôt qu’à son propre rejeton Arnaud. Une pratique courante dans la famille, où l’on se méfie des descendants en ligne directe, qui pourraient être tentés de « tuer le père » à travers l’entreprise qu’il vous léguerait.

« Seuls peuvent faire partie de l’AFM les descendants de Louis Mulliez, prospère filateur de Roubaix à l’origine de la saga au début du siècle dernier, et leurs conjoints. »



Ne pas perdre le Nord

Les Mulliez ont ainsi sans doute mieux qu’aucune autre dynastie française poussé la logique du capitalisme familial à un certain paroxysme à travers cette organisation, formelle et informelle, où les liens économiques, du sang et de l’alliance sont étroitement entremêlés. Bien que d’obédience catholique, ils ont ainsi incorporé un certain ethos protestant reposant sur un ascétisme, favorable plus que toute autre à l’épargne et à l’esprit d’entreprise, comme l’avait montré Max Weber (L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1905). Mais surtout, ils ont rationalisé de manière redoutable une organisation combinant une forte solidarité appuyée par les liens familiaux, permettant le partage des risques comme des ressources de différentes natures, avec un système de contrôle et de promotion internes où il s’agit de se former et faire ses preuves pour monter petit à petit dans l’organigramme sous le regard des aînés, légitimés par des élections formelles. Un véritable « communisme familial », ainsi que le baptisent les journalistes du Monde qui ont enquêté sur le clan, l’été dernier, confirmant ainsi les analyses des sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon sur la grande bourgeoisie. Pas sûr que les intéressés aient apprécié l’image. Lorsque la section lilloise du PCF a lancé en 2015 une affiche le dénonçant comme « profiteur de la crise » et comparant ses revenus à ceux des caissiers et caissières de son groupe, Gérard Mulliez a ainsi déboulé à son local pour se plaindre, se contentant d’asséner le fameux argument par lequel les capitalistes aiment à couper court à toute discussion, à savoir qu’il « crée des emplois ». Il en détruit aussi parfois, et des vies avec. Et la prise de contrôle annoncée de Carrefour par Auchan risque fort de laisser sur le carreau encore des milliers de travailleuses et de travailleurs et leurs familles. Chez les Mulliez, on a l’esprit de famille, mais surtout de la sienne.

Edgar Dunhort est sociologue.

Cause commune • mars/avril 2022


Taxer les super profits : une exigence légitime à porter dans les mobilisations de la rentrée sociale

 Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Taxer les super profits : une exigence légitime à porter dans les mobilisations de la rentrée sociale

La question des « surprofits » fait la Une de nombreux journaux. C'est rare que les profits des grands groupes industriels soient mis en avant à ce point.

Il est vrai qu'ils atteignent des sommets, alors que l'inflation ronge le pouvoir d'achat et vide les portes-monnaie d'un très grand nombre de nos concitoyens qui vivent de plus en plus mal, se privant de choses essentielles à leur vie. Il est vrai qu'il est insupportable de voir s'accumuler autant de richesses créées et être gâchées alors que les salaires stagnent, la précarité progresse et la France recule dans nombre de domaines comme la santé, l'éducation, l'industrie.

Il est vrai aussi que le ministre de l'économie Bruno Le Maire s'est battu becs et ongles pour défendre "ces champions français qui réussissent" dont il faudrait se réjouir selon lui, et pour s'opposer à l'Assemblée nationale à un amendement des députés de gauche et écologistes proposant un taxation exceptionnelle de 25% des bénéfices des grands groupes de l’énergie, du luxe, des grands transporteurs maritimes, de l’automobile.

L'affrontement gauche-droite a été ainsi réactualisé par ce ministre de la "macronie" encouragé par les députés Les Républicains et ceux de l'extrême droite !

Excepté l'Humanité, ces journaux portent des arguments fallacieux visant à protéger ces grandes puissances industrielles et financières nuisibles au pays, à notre économie et à notre peuple : leurs profits seraient réalisés à l’étranger, il ne faudrait donc pas les taxer. On ne peut bloquer les prix, car cela pénaliserait les fournisseurs et la sous-traitance. On ne peut, non plus, augmenter les salaires, car cela asphyxierait l’économie et favoriserait l'inflation. Cela fait des lustres que l'on entend les mêmes arguments, et pourtant la France va toujours plus mal, le peuple se prive toujours plus et le capital continue de s'accumuler !

Il est donc urgent de changer de logique ! Et de s'attaquer au coeur de cette crise avec des mesures radicales et progressistes.

Il faut faire payer leurs dus aussi aux multinationales d’autres pays qui réalisent leurs marges en France, telles celles de la pharmacie, du numérique ou du luxe qui engrangeaient déjà des profits alors que nous vivions dans l’angoisse du Covid. Autant de groupes avec ceux de l’armement qui ont été à l’avant-garde d’une phase de mutation du capitalisme en pleine pandémie.

Comment, alors que la crise s'aggrave avec la flambée des prix de l’énergie, les défaillances des chaînes d’approvisionnements, la guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie et la menace de récession, 38 groupes français ont pu réaliser 81,3 milliards de profit au seul premier semestre 2022, soit vingt milliards de plus en un a ?

C'est parce que tout va plus mal pour le plus grand nombre que cela va très bien pour eux.

Le Groupe Total a vu ses marges de raffinage en France passées de 7 dollars à 101 dollars la tonne en un an. Il a doublé son bénéfice net. Voilà où est la cause première de l'inflation ! Les multinationales bénéficient d’effets d’aubaine d’autant plus importants lorsqu’elles sont en situation de domination. Le commerce international leur est profitable grâce, d’une part, à la dépréciation de l'euro face au dollar qui renchérit toutes les importations et leur fait enregistrer des gains financiers. D’autre part, leur stratégie consiste à organiser elles-mêmes des pénuries. Une bonne partie a été organisée depuis la pandémie souvent par du surstockage, faisant augmenter les prix au détriment des petites et moyennes entreprises sous-traitantes, de leurs salariés et des consommateurs.

Bien avant la guerre en Ukraine, les prix du pétrole et du gaz avaient doublé en comparaison de l’année 2019. Une politique de la rareté doublée de la spéculation fait exploser les cours mondiaux et augmenter les profits.

La production d’acier a bien diminué de 13% pour ArcelorMittal, mais ses recettes de ventes ont augmenté de 8% parce que ses prix de vente unitaires ont augmenté de …37%. Il y a bien pénurie de puces électroniques, de micro-processeurs mais le Groupe STMicroelectronics a doublé en un an son résultat d’exploitation et dégagé une marge opérationnelle de …25%. Celle du Groupe Legrand, fabricant de matériel électrique, a bondi à 19%. Dans l'automobile, la transition environnementale sert de prétexte aux groupes pour organiser « le manque » de véhicules hybrides ou électriques. Ainsi Renault, malgré des pertes en Russie, annonce une progression de ses marges à 4,5% tandis que les profits de Sellantis explosent, notamment avec les ventes aux USA.

Où est l’intérêt de l’économie française ? Certainement pas dans cette gestion capitalistique qui voit ces groupes dominants prélever toujours plus de richesses créées au détriment des salariés et de l'intérêt général !

Ces groupes perçoivent des aides publiques conséquentes leur permettant souvent de réduire leurs capacités de production et l'emploi, d'organiser la « rareté », d'utiliser les fluctuations monétaires. Ils ont acquis une situation de rente. Rien à voir avec l’intérêt national. La « concurrence libre et…non faussée » ne vaut que pour détruire des entreprises publiques et construire des monopoles privés qui fixent leurs règles grâce à un pouvoir tout à leur service.


Le refus de cette taxation des super profits retoquée par les parlementaires, est contestée par les Français. 59 % des personnes interrogées par YouGov auraient aimé qu’elle soit adoptée. Ils sont 22 %, seulement, à se dire hostiles à cela.

Même les électeurs enclins à soutenir Macron ne semblent pas comprendre le refus des députés de la majorité présidentielle, guidés, sur ce sujet, par Bruno Le Maire. Plus de 60 % des sympathisants de « Ensemble », le mouvement qui regroupe les différents partis autour d’Emmanuel Macron, se disent en « désaccord » avec le choix finalement opéré.

Dans le détail, c’est du côté des électeurs proche des Républicains que l’on semble le plus sceptique. Et encore… 54 % des sympathisants du parti gaulliste réprouvent le refus des parlementaires de voter la taxe.
Le mouvement populaire doit donner de l'élan au combat pour la taxation de ces « surprofits », pour obtenir l’augmentation des salaires bruts et la baisse des prix à la consommation et pour conquérir des pouvoirs nouveaux leur permettant d'intervenir pour transformer la gestion des entreprises qu'elles soient publiques ou privées.

C’est d’autant plus indispensable que ces « super profits » ne sont jamais utilisés pour l’investissement productif, l’emploi ou les salaires, mais pour rémunérer les actionnaires avec le versement des dividendes qui en moyenne, atteignent 60% des bénéfices, ce qui permet aux groupes de racheter leurs propres actions sur les marchés financiers.

C'est certainement cette situation qui a amené le Secrétaire général de l'ONU a déclarer : « malgré cette situation alarmante, les grandes compagnies pétrolières et gazières ont récemment déclaré des bénéfices records », avant de qualifier cette situation financière d’ « immorale ».


Les bénéfices combinés des plus grandes compagnies énergétiques au premier trimestre de cette année sont proches de « 100 milliards de dollars », a-t-il affirmé, demandant instamment aux gouvernements de taxer ces bénéfices « excessifs » et d’utiliser les fonds collectés pour soutenir les personnes les plus vulnérables « en ces temps difficiles ».
Ces super profits sont un énorme gâchis de capital et renchérit d’autant son coût contre l'emploi et la rémunération du travail humain

Leur baratin sur la « valeur travail » n'est qu'une arnaque pour tenter d’empêcher que les travailleurs et les citoyens ne se mobilisent en masse pour réclamer justice et pour changer de logique. Au-delà, l’enjeu de la propriété collective de grands moyens de production et d’échanges doit être remis au coeur du débat politique.

La fête de l’Humanité sera un moment fort des débats portant sur l'alternative à construire et dans lesquels pourront converger toutes les volontés d'action commune.
 

Cinq cents familles : une fortune qui ne tombe pas du ciel !


Chaque année les ultrariches sont de plus en plus riches ; une telle montée des inégalités résulte de choix politiques précis. Le mal est profond, la gangrène gagne tous les pans de la société au point d’en arriver à une sorte de pourrissement lent d’un système qui peut emporter avec lui toute la civilisation. Il est indispensable de s’engager dans a construction d’un nouveau système pour une civilisation de toutes et de tous.

l'IFI a été payé par 132 722 contribuables en 2018, contre 358 000 imposables à l’ISF en 2017.



À intervalles réguliers, environ chaque année, est publiée la liste des plus grosses fortunes de France, les dites cinq cents familles. Une manière pour les médias et autres réseaux d’influence de se donner bonne conscience une fois par an. Chacun y va de sa petite tirade sur l’augmentation des inégalités et jure la main sur le cœur qu’il faut empêcher que cela dure. Morale judéo-chrétienne quand tu nous tiens ! Mais c’est pour aussitôt refermer soigneusement la porte sur cette réalité et la faire retomber dans l’oubli. Il est vrai que pour changer un tel état des choses il faut plus que des déclarations de bonnes intentions, voire que quelques aménagements.



Une entreprise qui ne craint pas la crise

Le constat est en tout éclairant. Chaque année les ultrariches sont de plus en plus riches. Le dernier classement publié par le journal économique Challenges l’atteste. Un fossé sans cesse plus profond se creuse entre les plus riches et les autres. Jugez-en plutôt ! Le patrimoine cumulé des cinq cents familles a progressé de 730 milliards d’euros en 2020 par rapport à 2019, soit une augmentation de 3 %. Comme quoi la crise de la covid n’aura pas pénalisé tout le monde !
Une barre symbolique jamais atteinte jusque-là, a même été franchie. Il s’agit de celle des 100 milliards d’euros. C’est le montant de la fortune de Bernard Arnault, le patron de LVMH. Une fortune qui a encore augmenté en un an. Ce n’est pas un hasard, le luxe est le secteur qui a le mieux résisté à la crise sanitaire. Enfin, l’actif net total imposable à l’ISF était de 1 028 milliards d’euros fin 2017 au moment de sa suppression, il serait aujourd’hui d’environ 1 500 milliards d’euros.

« L’argent c’est le nerf de la guerre, le pouvoir d’en décider l’utilisation est le cœur de la lutte des classes aujourd’hui. »

D’autres indicateurs comme l’héritage attestent également l’accumulation de patrimoine au cours de ces dernières années. Ainsi la part des 1 % des fortunes les plus élevées dans le patrimoine total est passée de 15 % à̀ 25 % entre 1985 et 2015. Une évolution confirmée par d’autres données montrant que 10 % des transmissions par succession et donation en ligne indirecte rapportent plus de 50 % des droits de mutation à̀ titre gratuit (DMTG) ; 1 % des héritiers pouvant désormais obtenir, par une simple vie de rentier, un niveau de vie supérieur à celui des 1 % des « travailleurs » les mieux rémunérés. Ainsi, depuis la fin du XXe siècle, le patrimoine hérité occupe une part de plus en plus grande dans l’accroissement des inégalités.



Une situation qui ne vient pas de nulle part

S’il est juste et sain d’être indigné par une telle montée des inégalités, celles-ci ne viennent pas de rien mais résultent de choix politiques précis, réfléchis et mis en chantier de façon déterminée depuis le début des années 1990. Cela renvoie à une double évolution.

D’une part la gestion des entreprises et l’utilisation de l’argent. Car l’argent accumulé dans les mains de quelques détenteurs ne vient pas de nulle part mais, pour une large part, de la production. Pour preuve, l’enrichissement de Bernard Arnault tient à l’extrême bonne santé de l’industrie du luxe et qui dit industrie dit production de sacs et d’autres produits luxueux par des femmes et des hommes qui lui vendent leur force de travail. Une force de travail dont la reconnaissance dans la valeur ajoutée a soigneusement été laminée, (-10 % sur les trente dernières années), pour laisser place aux prélèvements du capital. Ce processus a été accompagné par le dépeçage des droits d’intervention des salariés dans les gestions, lois El Khomri et Macron. Dans le même temps, la création monétaire a été mise au service des marchés, la détournant ainsi des investissements utiles pour des productions respectueuses de l’humain et de la planète. Les banques et la BCE en premier lieu distribuent des milliards sans contrôle, un argent qui sert surtout à alimenter les marchés financiers : du soutien aux dividendes aux OPA en passant par toutes les autres formes de spéculation. Finalement, cela vient gonfler les portefeuilles des actionnaires et autres fonds de pension ou dits « d’investissements ».

« La création monétaire a été mise au service des marchés la détournant ainsi des investissements utiles pour des productions respectueuses des hommes et de la planète. »

D’autre part, il y a l’évolution de la fiscalité, c’est-à-dire la restructuration régressive tant de la législation fiscale que des services et des moyens mis à disposition des administrations financières pour connaître, gérer et contrôler l’impôt, particulièrement celui des entreprises et des contribuables les plus fortunés. Il y a une cohérence entre détournement de l’argent en direction de quelques-uns et recul des droits et des moyens du contrôle fiscal. Comment imaginer que les pouvoirs publics permettraient à quelques-uns d’accaparer toujours plus de valeur ajoutée, toujours plus d’argent issu de la création monétaire et venir ensuite tout leur reprendre par la fiscalité ? Ce serait un vrai supplice ! C’est ainsi que la taxe professionnelle a été supprimée par Nicolas Sarkozy, que le taux de l’impôt sur les sociétés (IS) a été abaissé de 50 % en 1985 à 25 % en 2022, que l’imposition forfaitaire annuelle des sociétés (IFA) et la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) ont disparu, que l’ISF a été supprimé en 2018 pour laisser la place à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), faisant chuter la base imposable de 1 028 milliards d’euros à 300 milliards d’euros… C’est ainsi que des missions fiscales se sont quasiment volatilisées dans les services fiscaux ; par exemple, tout ce qui relève de la fiscalité des personnes les plus fortunées mais aussi de la gestion et du contrôle en matière de fiscalité immobilière. Dans ce même esprit, ont été soigneusement laminés les moyens permettant le suivi et la vérification des entreprises. Trente mille emplois sur cent soixante-dix mille ont été supprimés au ministère des Finances. Y a-t-il besoin d’aller beaucoup plus loin dans la démonstration ?


Simulation : recettes d’IFI par rapport aux recettes prévisibles si l’ISF existait encore


Sortir de cette impasse exige des réponses à la hauteur

Le mal est profond, la gangrène gagne tous les pans de la société au point d’en arriver à une sorte de pourrissement lent d’un système qui peut emporter avec lui toute la civilisation. C’est pourquoi les réponses doivent s’intégrer dans un projet alternatif de construction d’un nouveau système pour une civilisation de toutes et de tous. Ce projet doit prendre appui sur des propositions précises concernant toute la sphère de l’argent, de celui des banques en passant par celui des entreprises jusqu’à celui de l’État. L’argent, c’est le nerf de la guerre, le pouvoir d’en décider l’utilisation est le cœur de la lutte des classes aujourd’hui. Marx disait en substance que la répartition de la richesse dépend en fait de la façon de la produire. Voilà pourquoi, outre des moyens de contrôle, il est décisif de doter les salariés et l’ensemble des citoyens de véritables pouvoirs d’intervention et de décision dans la gestion des entreprises comme de la cité.

« Depuis la fin du XXe siècle, le patrimoine hérité occupe une part de plus en plus grande dans l’accroissement des inégalités. »

Un autre rôle pour la fiscalité

Cela signifie des transformations profondes passant par la mise en place de nouvelles institutions comme des fonds régionaux et un fonds national pour l’emploi et la formation, un pôle public bancaire, un fonds social, solidaire et écologique adossé à la BCE pour financer le développement des services publics. Cela dans le but de prendre la main sur la création monétaire de la BCE, mais aussi sur la politique du crédit bancaire. Pour assurer le suivi, le contrôle et l’efficacité de ces institutions, la fiscalité doit avoir un tout autre rôle et développer de nouvelles procédures. Un tout autre rôle qui passe par en changer l’objectif. Elle deviendrait un outil majeur d’impulsion d’une nouvelle utilisation de l’argent des entreprises pour de nouveaux modes de production en doublant la fonction de contrôle par une dimension incitative, en rendant progressif l’impôt sur les sociétés, en permettant sa saisine par un droit d’alerte des salariés, en construisant un vrai impôt local sur le capital, en installant un nouvel ISF plus progressif intégrant les biens professionnels, en redéfinissant le barème et la progressivité de l’impôt sur le revenu et des droits de mutation à titre gratuit. Il s’agirait enfin d’établir de vraies coopérations entre les administrations fiscales de l’Union européenne et sur le plan mondial par le biais de l’ONU, pour lutter contre le dumping fiscal, combattre l’évasion fiscale et mettre hors-jeu les paradis fiscaux. Ce qui suppose aussi une autre politique des banques qui sont les premiers pourvoyeurs de ces espaces de non-droit. Enfin, est-ce totalement un hasard si cinq cents familles mettent la main sur la plus grande part du magot, alors que, dans le même temps, cinquante-quatre groupes disposent de 30 % de la valeur ajoutée créée sur notre territoire, c’est-à-dire 600 milliards ?

Jean-Marc Durand est fiscaliste et membre de la commission Économie du PCF.

Cause commune • mars/avril 2022

Réapprendre à gérer l’eau au XXIe siècle


Intervenues plus tôt que les années précédentes, les mesures prises dans plus de 70 % des départements de la France métropolitaine pour limiter l’usage de l’eau cette année devraient interpeller les décideurs politiques et les défenseurs de l’environnement. Stocker de l’eau quand il pleut beaucoup pour en disposer à la belle saison est devenu indispensable parce que vital. Il reste à définir les décisions les plus pertinentes pour y parvenir dans différentes régions de France.

Avec trois semaines sans pluie et des pics de chaleur en ce mois de juillet, on imagine déjà l’ampleur des pertes dans les productions agricoles, qu’il s’agisse des rendements céréaliers, de ceux de la vigne, des vergers, mais aussi des fermes d’élevage, qu’elles soient laitières ou productrices de viandes. En trois semaines, les prairies ont pris des allures de paillassons et la repousse de l’herbe est compromise pour de longues semaines, même s’il pleut au mois d’août. En attendant, le Secrétariat d’État chargé de l’Écologie vient de publier un communiqué qui résume la situation en ces termes :

« Après un hiver plus sec que la normale, la France a connu son troisième printemps le plus chaud et le plus sec jamais enregistré (…) En ce début d’été, la sécheresse est installée sur une large partie du pays, avec près de 70 départements concernés par des mesures de restriction sur les usages de l’eau. Elle est plus marquée sur le pourtour méditerranéen, les régions Pays de la Loire et le Centre-Val de Loire, avec des territoires au niveau de crise, traduisant un arrêt des prélèvements non prioritaires ».

Le bas niveau des nappes dans une majorité de régions

À en juger par le communiqué publié voilà quelques jours par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) sur la situation du pays au début de mois de juillet, les choses vont encore s’aggraver dans plusieurs régions. Selon le BRGM, « les nappes des calcaires jurassiques de Charente, du Poitou et de la Brenne observent des niveaux bas, conséquences des déficits pluviométriques durant l’hiver et le printemps, même si la situation peut s’être localement améliorée en juin. Les niveaux de la nappe de la craie de Touraine sont bas, la période de recharge ayant été tardive et écourtée. Les niveaux des nappes inertielles de cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté sont bas, héritage de plusieurs recharges successives déficitaires. Dans la nappe alluviale de la plaine d’Alsace les niveaux sont modérément bas à très bas. Les nappes inertielles des corridors fluvio-glaciaires du Rhône moyen enregistrent une dégradation progressive de la situation et les niveaux sont hétérogènes, de proches des normales à très bas. La nappe de la molasse miocène du Bas-Dauphiné reste en situation critique avec des niveaux globalement bas, conséquences d’une baisse progressive sur plusieurs années. Des niveaux très bas s’observent toujours dans la Plaine de Valence et dans les collines nord-Drôme. Les niveaux des nappes des alluvions et des formations complexes de Provence et de la Côte d’Azur sont toujours préoccupants, de bas à très bas, du fait de faibles recharges en 2020-2021 et d’un étiage estival 2021 assez sévère ».

Après avoir résumé la situation préoccupante dans toutes ces régions le BRGM ajoute : « En juillet, la vidange devrait se poursuivre sur l’ensemble des nappes du territoire. L’absence de précipitations prévue par Météo-France pourrait accenteur les tendances à la baisse. En cas d’absence de pluies suffisantes engendrant une sécheresse des sols et une demande en eau accrue, la situation pourrait encore se dégrader ». Cette tendance s’est confirmée depuis le début de ce mois de juillet et on peut craindre le pire si la sécheresse devait perdurer en août et au-delà.

Pas de restrictions en région Ile-de-France !

Il convient, à ce stade, d’évoquer une situation paradoxale. L’Ile-de-France est la région la plus peuplée du pays avec 12 millions d’habitants sur une petite superficie. Qu’il s’agisse des ménages, des municipalités, des commerces ou des sites industriels, la consommation d’eau est très importante et aucun risque de pénurie n’est évoqué jusqu’à présent. Pour l’essentiel, l’eau qui coule dans les robinets franciliens est pompée dans la Seine et dépolluée dans les sites de captage. Cela reste possible dans la mesure où, du printemps à l’automne, le débit du fleuve est soutenu à hauteur de 60 %, voire plus, par les barrages réservoirs du lac d’Orient, du Der Chantecoq et de Pannecière construits au milieu du XXe siècle sur trois affluents de la Seine que sont l’Aube, la Marne et l’Yonne. Ces trois lacs de retenue permettent de réguler le débit de la Seine en toutes saisons, d’éviter les crues et les inondations quand il pleut beaucoup, d’avoir une eau d’assez bonne qualité en été pour être rendue potable dans les usines de traitement. Voilà aussi pourquoi les vrais écologiques de ce début de XXIe siècle ne sont pas ceux qui s’opposent à tout projet de barrage.

« Entre deux maux, il faut choisir le moindre », selon un vieux dicton. En ce XXIe siècle marqué par le réchauffement climatique, il faudra, pour la gestion de l’eau comme et la production de nourriture, il faudra des barrages sur des vallées profondes et étroites, plutôt que la mise en place de « bassines » qu’on alimente en pompant l’eau des nappes phréatiques pour irriguer certaines cultures céréalières. Mais le pire serait de vouloir continuer de mettre la nature sous cloche en refusant toute initiative visant à stocker de l’eau quand il pleut beaucoup, afin d’en disposer quand perdurent des sécheresses comme celle de cette année (1). C’est cela que trop d’écologistes autoproclamés n’arrivent pas à comprendre faute d’une connaissance minimale des réalités du terrain.

(1) Voir à ce propos le chapitre 5 du livre de Gérard Le Puill « Choses apprises en 2020 pour agir contre la faim », éditions du Croquant, 220 pages, 12€


Energies fossiles, canicules, incendies et déforestation (L’HUMANITE du Lundi 18 juillet 2022 )

Alors que se succèdent les journées de canicule avec une multiplication des incendies en France et en Europe, nous avons, au matin du 15 juillet, lu attentivement et sélectionné quelques dépêches diffusées de très bonne heure par l’Agence France Presse (AFP). Leur analyse permet de mettre en exergue les contradictions qui poussent à la croissance des émissions de gaz à effet de serre en cet été 2022.

On dit que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Pour les journalistes, lire les informations les plus matinales de l’AFP valide ce dicton. À 4H45 le 15 juillet, une dépêche de l’Agence expliquait qu’au Brésil 830.000 km2 de la forêt amazonienne sont des « terres de personne », à savoir sans propriétaires attitrés et soumises de ce fait à la déforestation permanente. À titre de comparaison, cette superficie est égale à une fois et demie celle de la France métropolitaine qui est de 530.000 k2. L’AFP indiquait que « selon les données de l’Institut de recherche environnementale de l’Amazonie (IPAM), entre 1997 et 2020, 87 % du déboisement a eu lieu dans ces zones sans cadre juridique, occupées illégalement ou enregistrées de manière frauduleuse comme propriétés privées… ».

L’agence publiait plusieurs témoignages. Daniel Viegas, spécialiste des questions environnementales, observait que « quand une terre est non réglementée, elle est soumise à tous types de crimes et la population se retrouve sans accès aux services de base, tels la santé et l’éducation ». Christine Mazetti, de Geenpeace Brésil, expliquait que l’absence de cadre juridique est un sujet « délaissé par le gouvernement fédéral actuel et même par les gouvernements des Etats ». L’AFP ajoutait que « depuis son arrivée au pouvoir en 2019, le président d’extrême droite Jair Bolsonaro est régulièrement accusé par les défenseurs de l’environnement d’encourager la déforestation par ses discours en faveur de l’exploitation commerciale de la forêt. Ils dénoncent aussi les projets soutenus part les alliés du chef de l’Etat au Parlement, dont certains visent à assouplir les critères pour la cession à des particuliers des terres publiques occupées illégalement », ajoutait l’Agence. Tandis que le feu détruit les forêts en France et en Europe, le stockage du carbone par les arbres va donc continuer de décroître dans le monde.

La course d’obstacles des roses qui voyagent en avion

Publiée à la même heure, une autre dépêche de l’AFP portait en titre « La course d’obstacles des roses équatoriennes pour arriver sur les étals du monde ». On y apprenait que l’Equateur est le troisième producteur mondial de roses après les Pays Bas et la Colombie. Il en a exporté dans le monde entier pour 927 millions de dollars en 2021. Mais des semaines de blocage de l’économie par « une grève indigène contre la vie chère » ont perturbé ce commerce cette année en Equateur. Dans cette dépêche, un producteur dénommé Eduardo Letort indiquait qu’en 2021, « la Russie était le deuxième grand marché pour les fleurs équatoriennes (20 %) derrière les Etats Unis (40 %). Mais après l’invasion de l’Ukraine, les achats russes sont tombés à 10 % » selon ce producteur.

Qu’elles soient produites aux Pays Bas, en Colombie, en Equateur ou dans certains pays africains, le marché mondialisé des fleurs coupées présente un bilan carbone désastreux. La production de ces fleurs consomme et pollue beaucoup d’eau, utilise des pesticides, de l’énergie pour chauffer les serres tandis qu’à l’issue de la récolte, la marchandise est transportér par avion vers une multitude de pays. Prétendre agir pour la neutralité carbone à l’horizon 2050 tout en favorisant ce type de commerce est une aberration. C’est également vrai concernant les accords de libre-échange pour faire circuler la nourriture sur des milliers de kilomètres. Là encore, l’accord de libre-échange que la Commission européenne vient de conclure avec la Nouvelle-Zélande à la fin du mois de juin dernier est un non-sens dans un monde en phase de réchauffement climatique accéléré. Il aboutira, s’il est validé, à accroître les importations françaises de viandes bovines et ovines, de produits laitiers, de fruits et de vins que nous savons produire chez nous.

Une réunion en Indonésie pour punir Poutine

Publiée à 5H09 ce même 15 juillet, la troisième dépêche de l’AFP indiquait que « les grands argentiers du G20 ont entamé vendredi une réunion en Indonésie qui devrait être dominée par les répercussions de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur l’économie mondiale au moment où l’inflation accélère et où les perspectives de croissance s’assombrissent (…) Les discussions devraient refléter une ligne de fracture entre les Occidentaux qui veulent isoler économiquement Moscou et les grands pays en développement opposés aux sanctions contre la Russie, avec la Chine dans une position clé (…) Si les ministres de Finances de l’Italie, du Canada, de l’Inde et de l’Afrique du Sud se sont déplacés, de nombreux pays ont envoyé des représentants de moindre niveau. La France est représentée par le directeur général du trésor et par le gouverneur de la Banque de France. La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde participera à distance ainsi que les ministres chinois et brésilien, tandis que le président de la Banque mondiale David Malpass sera absent (…) Les grands argentiers doivent discuter des solutions pour alléger l’impact de l’inflation et des crises alimentaire et énergétique sur les pays les plus fragiles », relevait encore la dépêche. Mais ce sommet ne semblait guère passionner les décideurs des grands pays capitalistes. Durant le week-end, aucun média audiovisuel n’a parlé en France des débats de ce G20 en Indonésie.

Quand Joe Biden courtise MBS pour avoir du pétrole

Pendant ce temps-là, après un passage éclair en Israël, le président des Etats Unis arrivait le 15 juillet au soir en Arabie saoudite pour rencontrer Mohammed Ben Salman dit « MBS ». Il veut le convaincre de produire plus de pétrole afin d’approvisionner les pays occidentaux qui souhaitent réduire leurs achats en Russie. Mais comme la hausse du prix du pétrole a augmenté des recettes de l’Arabie saoudite de 20,4 % sur le premier trimestre de 2022, rien ne prouve que le prince héritier voudra augmenter sa production dans le seul but de faire baisser le prix de vente du pétrole pour les pays de l’OTAN, dont les dirigeants veulent punir Poutine depuis l’invasion de l’Ukraine.

Le Figaro notait à ce propos dans son édition du 15 juillet : « Joe Biden a renoncé à faire de l’Arabie - dirigée de facto depuis la dégradation de l’état de santé du roi Salman par son fils Mohammed Ben Salman- un Etat « paria », pour l’implication du prince héritier dans l’horrible assassinat du dissident Jamal Khashoggi, en 2018, au consulat saoudien d’Istanbul (…) La crise ukrainienne et la flambée des cours du pétrole qui s’ensuit ont rendu les pétromonarchies du Golfe encore plus riches et incontournables que précédemment ». Ce lundi 18 juillet, en recevant au château de Versailles le nouveau président des Émirats Arabes Unis Mohammed Ben Zayed, le président Macron entreprend la même démarche de Joe Biden pour tenter de se passer du gaz et du pétrole russe. Mais il est quasi certain qu’en important plus de pétrole et de gaz en provenance de ces monarchies, les pays occidentaux ne pourront empêcher la Russie de conquérir d’autres marchés dans la mesure où la demande mondiale restera plus importante que l’offre.

Dans ce contexte, il apparaît que la courbe des émissions de CO2 ne va pas s’inverser au niveau planétaire. Ainsi, le prix de charbon livré au port de Rotterdam a augmenté de 30 % en un mois en raison de l’augmentation de la demande en Europe. La encore, la volonté des pays occidentaux de moins dépendre du gaz et du pétrole russe débouche sur la relance des centrales à charbon pour produire de l’électricité !