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Intervention d'André Chassaigne au CN du 13 mars sur la candidature communiste à la présidentielle

 

Comme je l’avais exprimé en 2012 et 2017, je souhaite, vous pouvez vous en douter, exprimer mon accord pour une candidature communiste. Et une fois de plus en pleine conscience du verrouillage des élections dans le cadre du socle constitutionnel de la 5ème république, qui nous a conduit à nous enfermer dans une seringue. 

Certes, cette seringue a eu cependant le mérite de développer enfin dans nos rangs notre système immunitaire. 

J’apporte aussi mon soutien au texte qui nous est proposé, en conscience que ce n’est pas un texte de Congrès et ne peut donc pas couvrir en exhaustivité nos propositions. Avec cependant une divergence sur un terme employé : l’emploi que je trouve ambigu et réducteur du terme « contrat de législature ». Et ce n’est pas anodin.

Un « contrat de législature » fonde une alliance pour la durée, je dis bien sur la durée, du mandat de l’Assemblée législative élue. C’est un contrat politique qui engage sur un programme partagé, précis et impératif. Il enferme donc les organisations signataires dans un cadre peu compatible avec l’autonomie de leur groupe parlementaire. 

Il limitera donc la parole des députés communistes qui doivent porter des propositions législatives sur la base de leur propre vision du monde. 

D’autant plus que l’expression de notre groupe parlementaire doit, je le pense moi-aussi au regard du vécu présent, être davantage en lien avec les orientations et choix politiques de leur Parti, exigence qui n’est plus en cours depuis plus de deux décennies.

Plutôt que « contrat de législature », j’ai proposé, avec d’autres, le terme « pacte d’engagements communs »* en précisant son sens :

  • Un socle partagé de mesures immédiates comme l’était d’ailleurs l’alliance électorale signée par les forces de gauche fin 1935 à la suite du « pacte d’unité d’action antifasciste » du 27 juillet 1934.
  • Des propositions structurelles sans qu’elles nous enferment dans une contractualisation qui tireraient vers le bas nos propres propositions de transformation sociale.
  • Des ententes électorales pour les élections législatives à l’image là-aussi de l’alliance électorale de 1936 dans un contexte de crise et de menace d’extrême-droite pas très différent de ce que nous vivons aujourd’hui, avec l’objectif de faire élire au maximum de députés communistes.

J’ajouterai que durant la campagne des présidentielles, cet axe fort ne peut que renforcer le soutien aux propositions que nous porterons et donner du corps à notre objectif de faire monter la perspective d’une alternative politique qui nécessité l’union des forces progressistes, comme le souhaite très largement le peuple de gauche.

Je suis persuadé aussi que le terme « contrat de législature » affaiblira la justification de notre incontournable candidature aux présidentielles et apparaîtra comme un compromis de sommet qui entraînerait la perspective d’une majorité politique rigide.

De plus, mais je pense que c’est évident pour chacun d’entre nous, le pacte d’engagements communs, que je souhaite, ne peut que se formaliser au lendemain des élections présidentielles.

* L'amendement déposé par André Chassaigne concernant la réécriture du 4ème paragraphe du chapitre : "De la présidentielle aux législatives" page 7 :

"Dans ce but, durant la campagne présidentielle, ils proposeront que se construise, au lendemain de l'élection, un pacte d'engagements communs entre toutes les forces qui s'y montreront prêtes, en lien avec le mouvement populaire, et sur la base de mesures remettant en cause les logiques capitalistes. Constitué sur un socle partagé de mesures immédiates, de propositions structurelles et d’ententes électorales, ce pacte d’engagements permettrait de renforcer, au sein de l’Assemblée nationale, le poids des communistes et celui de la gauche, ouvrant à la constitution, si le rapport des forces le permet, d’une majorité politique à même de sortir le pays de la crise."


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