Rechercher dans ce blog

Affichage des articles dont le libellé est Lutte des classes. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Lutte des classes. Afficher tous les articles

Fabien Roussel :Je souhaite que les directions entendent ces revendications

 

Des syndicats plus que jamais mobilisés pour défendre EDF contre le retour d’Hercule


L’Interfédérale composée des fédérations syndicales représentatives (FNME-CGT, CFE-CGC Énergies, FCE-CFDT et FO Énergie et Mines) dans un communiqué commun vient de faire connaître sa vive inquiétude quant au projet du gouvernement concernant le devenir d'EDF avec le retour du projet herculéen de démantèlement d’EDF.

"A la veille d’un passage de l’hiver qui s’annonce des plus tendus dans un contexte de profonde crise de l’énergie qui accroît la précarité énergétique et alimente le spectre d’une débâcle industrielle, le Gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que d’employer son énergie à chercher à supprimer le régime spécial de retraite des industries électriques et gazières.

Face à une attitude qui questionne au regard de la sécurité énergétique pour les citoyens, les collectivités et les entreprises du pays, et après le scandale des 20 TWh supplémentaires d’AReNH qui démontre le peu de cas que le Gouvernement fait de l’avenir d’EDF et de ses missions de service public, l’Interfédérale composée des fédérations syndicales représentatives (FNME-CGT, CFE-CGC Énergies, FCE-CFDT et FO Énergie et Mines) est très inquiète des dernières révélations quant au retour du projet herculéen de démantèlement d’EDF.

Le rapport spécial de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale sur les participations de l’État semble en effet laisser apparaître que le rachat des actionnaires minoritaires d’EDF engagé par l’État actionnaire aurait pour objectif d’avoir les mains libres pour demain réformer EDF. Il s’agirait bien de réorganiser l’entreprise dans le cadre des discussions avec la Commission européenne et in fine la démanteler, puisque c’est le rêve depuis longtemps des édiles bruxellois. Bref, de faire revenir par la fenêtre le « petit frère » du projet Hercule que l’interfédérale avait réussi, avec l’ensemble des groupes parlementaires d’opposition et grâce à la mobilisation des salariés, à contrecarrer en 2021.

L’exécutif a beau chercher à démentir en déclarant que « le projet Hercule n’est plus à l’ordre du jour... et que cela n’aurait aucun sens de monter à 100 % du capital d’une entreprise comme EDF pour la démanteler », l’Interfédérale émet de sérieux doutes sur la réalité des intentions du Gouvernement.

L’insistance de l’exécutif depuis 2019 à vouloir imposer Hercule au forceps, malgré l’absence de visibilité sur les négociations en cours avec la Commission européenne sur des questions pourtant cruciales que ce soit la régulation du nucléaire ou encore l’avenir des concessions hydrauliques, avait réduit à néant la confiance de l’Interfédérale comme celle des parlementaires.

Malgré les annonces, la main sur le cœur, de Bercy, qui déclaraient qu’Hercule avait pour but de faciliter le développement d’EDF, l’Interfédérale avait très vite compris que la création de l’entité EDF « Vert » la plus large possible avec l’intégration de l’activité régulée d’ENEDIS, en dehors de toute logique industrielle, n’avait pour seul but que de permettre à l’État actionnaire de faire payer à EDF une partie du coût de la renationalisation de l’électricien national. Le rapporteur spécial ne dit pas autre chose quand il indique que « en cas d’incapacité à procéder à la filialisation des activités liées à la transition énergétique et à leur monétisation partielle, l’État ne pourrait pas recouvrer le capital immobilisé dans le rachat des minoritaires ».

La vigilance de l’Interfédérale est d’autant plus de mise que le nouveau directeur général de l’Agence des Participations de l’État, ancien conseiller économie à la Présidence de la République et donc parrain d’Hercule, a déclaré fin octobre que « la nouvelle forme que prendra EDF dépendra des discussions européennes sur la réforme du marché de l’électricité ». Rien n’interdit donc de penser qu’Hercule pourrait revenir comme le résultat des discussions avec la Commission européenne, puisque c’était exactement le même raisonnement que le Gouvernement avait tenu entre 2019 et 2021 pour défendre un projet herculéen répondant aux canons des banques d’affaires.

L’Interfédérale est au contraire convaincue que la crise énergétique doit remettre les questions de sécurité et de souveraineté énergétiques au centre de l’agenda politique. Le « suicide climatique » dénoncé par le secrétaire général de l’ONU lors de la COP 27 impose de faire de l’électrification bas carbone la priorité de toute politique publique.

En ce sens, le caractère intégré de l’électricien national est plus que jamais un atout pour les citoyens, les collectivités locales, les entreprises et les industries du pays, bien plus qu’un plan de relance qui n’aura été qu’un feu de paille au regard de la débâcle industrielle qui s’annonce avec la crise des prix de l’énergie. Avec les crises multiples - qu’elles soient sanitaires, énergétiques ou climatiques - qui changent les priorités, l’heure n’est clairement plus à désoptimiser EDF au nom de la sacro-sainte concurrence.


Lors de leur dernier congrès, les maires de France, réceptacles des déboires engendrés par l’augmentation des prix de l’énergie, ont d’ailleurs clairement évoqué le retour à un véritable service public comme solution immédiate à une crise durable.

Pour toutes ces raisons, l’Interfédérale est particulièrement attentive aux intentions, réelles ou cachées, aujourd’hui et demain, du Gouvernement sur l’avenir d’EDF, et n’hésitera pas à se mobiliser, comme elle l’a fait depuis 2019, pour éviter une réforme d’EDF qui mettrait à mal, de près ou de loin, le caractère intégré du groupe et l’exercice de ses missions de service public qui sont indispensables pour faire face aux effets des crises successives.

Car face à la crise, l’action ne peut se résumer à déverser des milliards d’euros, in fine financés par les contribuables, et à se faire à l’idée d’un rationnement énergétique voire de coupures pesant sur les citoyens, sans s’attaquer aux racines de la crise, tout en laissant les dividendes ruisseler chez les énergéticiens dits alternatifs.



Le capitalisme sous perfusion d'aides publiques

Le rapport sur les aides publiques « Un capitalisme sous perfusion » commandé par la CGT à l’Ires a décortiqué et analysé le maquis des aides destinées aux entreprises. Le résultat est édifiant : il existe plus de 2000 dispositifs de soutien, pour un montant total de 157 milliards !



Quel est le montant des aides d’État aux entreprises ? Pour la première fois, une étude donne un chiffre clair : 157 milliards !

« L’essentiel de ces mesures sont des exonérations de cotisations sociales, et le reste consiste en niches fiscales » précise Mathieu Cocq, économiste CGT.

 

Des montants colossaux

En 2019 (avant le covid) le montant des aides publiques aux entreprises était multiplié par 5 depuis la fin des années 90. Ce chiffre ne tient pas compte des mesures d’urgences mises en place pendant la crise sanitaire (environ 80 milliards d’euros) ni de celles liées à la crise énergétique actuelle, puisqu’elles ne sont pas appelées à durer.

« C’est la première dépense de l’État, poursuit-il. Elle représente plus de 30 % du budget de celui-ci. »

La mise en perspective de ce montant est très parlante cela correspond à :5 fois la dette des hôpitaux,
2 fois le budget de l’Éducation nationale
6 fois celui de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

La comparaison avec les 15 milliards d’euros de déficit prévu dans 10 ans pour les retraites laisse songeur. Ou encore avec le coût de la revalorisation du point d’indice de 10 %, soit 2,1 milliards d’euros (environ 7 fois moins que le coût des aides aux entreprises !)

Ces montants colossaux ne tiennent évidemment pas compte de la fraude fiscale et sociale.

Ne rentrent pas non plus dans leur comptabilisation les « mesures déclassées », ces mesures qu’on décide de ne plus compter "officiellement", considérant qu'il s'agit de la nouvelle norme fiscale.

Prises en compte, ces dernières feraient monter le chiffre à 200 milliards d’euros par an !

Aides publiques et coût du travail

Cette étude souligne ainsi la relation entre l’État et le capital, soutenu massivement, voire maintenu sous perfusion grâce à ces aides massives. Avant de servir aux citoyens, l’argent public sert à garantir aux entreprises comme à leurs actionnaires un niveau de profit minimal.

Conséquence : une hausse de la dette publique et un transfert des prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales) des entreprises vers les ménages.
Le taux de prélèvements obligatoire pour les entreprises était de 16,5 % en 1995, et de 15,5 % en 2019. Dans le même temps, celui des ménages est passé de 25,5 % à 28,5 %.

Il a par ailleurs été démontré que les aides publiques qui diminuent le coût du travail n’agissent pas en fonction de l’emploi. Ainsi, un récent rapport de France Stratégie montre que la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse pérenne de cotisations sociales pour les employeurs n’a pas eu d’effets significatifs sur l’emploi.

Le rapport propose des pistes pour transformer cette dilapidation de l’argent public :préférer un investissement direct dans les services publics et des nationalisations plutôt que des aides publiques,
attribuer des aides sous conditions ;
ne pas permettre le versement de dividendes en cas d’aide publique
ouvrir des négociations obligatoires sur le temps de travail et les salaires

Le 10 novembre prochains partout en France, mobilisons-nous dans les entreprises et les services.






Florian Gulli : « Un récit commun pour unir les classes populaires »



L’Humanité a publié le 7 octobre un entretien capital entre Pierre Chaillan, journaliste, et le philosophe Florian Gulli, professeur de philosophie et militant communiste à Besançon, qui avait participé à un débat très controversé à la Fête de L’Huma sur le thème « Quelles lectures du racisme », où il défendait, avec notre camarade Roger Martin, une vision universaliste et politique s’inscrivant en faux contre des dérives communautaristes ravalant la lutte de classes au rayon des vieilles lunes.

Rouge Cerise a estimé que cet entretien méritait amplement de se retrouver dans les colonnes du site de la section Oswald Calvetti, qui participe de toutes ses forces au combat pour que le Parti communiste poursuive son retour aux sources fondamentales.


Rouge Cerise
-----------------------------
Après des travaux de mise en lumière des textes et des grands concepts de Marx et Engels, le professeur de philosophie Florian Gulli publie Antiracisme, 150 ans de combats (éditions de l’Humanité), une sélection de grands textes antiracistes, allant de la tradition marxiste au mouvement pour les droits civiques et pour l’égalité aux États-Unis. Il publie également un essai intitulé l’Antiracisme trahi (PUF), où il n’hésite pas à critiquer certaines évolutions délaissant la dimension de classe au profit d’une « lutte raciale ».

 

Quel est l’objectif de votre publication d’une anthologie de grands textes antiracistes aux éditions de l’Humanité ?

Il s’agit de montrer ce que la tradition intellectuelle issue de Marx peut nous apprendre sur la question du racisme. L’anthologie rappelle le soutien de Marx et de l’Association internationale des travailleurs à la lutte contre l’esclavage aux États-Unis, l’appel de Lénine aux « peuples opprimés », les analyses à chaud du nazisme. Elle évoque aussi le combat contre l’apartheid. Nelson Mandela, lors de son procès, saluera d’ailleurs « l’extraordinaire soutien » des communistes sud-africains. Ce recueil de textes évoque aussi les Black Panthers, qui estimaient que le marxisme traduisait l’expérience historique des Noirs américains, mais aussi Angela Davis, alors membre du Parti communiste des États-Unis, pour qui le Manifeste de Marx et Engels fut un véritable coup de foudre. Il rappelle l’engagement de proches de Martin Luther King en faveur du « programme du mouvement ouvrier », seul à même, à leurs yeux, de réduire « l’hostilité raciale ». Il ne s’agit pas d’idéaliser une tradition. Je reconnais volontiers ses manquements et ses ambiguïtés à tel ou tel moment. Mais cela ne doit pas servir de prétexte pour rejeter quantité de textes brillants, d’engagements héroïques et de victoires.

Vous publiez aussi un essai, l’Antiracisme trahi. Qu’est-ce qui vous conduit à prendre à bras-le-corps les enjeux théoriques actuels de l’antiracisme ?
D’abord, la nécessité de répondre à la question du racisme, qui vise une partie de la population du pays, en particulier sa fraction populaire : discrimination à l’embauche, tensions avec la police, ségrégations urbaines, stigmatisation, etc. Il faut, d’une part, améliorer notre compréhension de ces problèmes, et d’autre part, travailler à la constitution d’un bloc populaire car il n’y a pas d’autre voie pour les régler. Or, à l’heure actuelle, ce bloc n’existe pas, les voix populaires se dispersant entre abstention, vote RN et vote à gauche. L’une des divisions qui fracturent les mondes populaires est celle qui renvoie au racisme. Les antiracismes qui occupent le devant de la scène, soit ignorent cette question du bloc populaire, soit produisent un discours qui compromet son émergence. La nécessité s’imposait d’envisager un discours alternatif. La tradition intellectuelle issue de Marx me semblait tout indiquée.


Vous contestez d’abord la lecture de mouvements qui se définissent de l’antiracisme « politique » face à un antiracisme « moral » ?

Cette opposition est discutable. Personne ne se revendique de l’antiracisme moral. C’est une catégorie forgée par l’« antiracisme politique » qui me semble inappropriée.

L’antiracisme dominant, celui des grandes entreprises et des institutions publiques, je préfère le nommer « antiracisme libéral ». Il propose une politique antiraciste centrée autour de l’éducation et de la cooptation d’une poignée d’individus issus des quartiers populaires au sein de l’élite. Je parlerais d’un « antiracisme symbolique », celui des grandes entreprises américaines qui se déclarent solidaires des Afro-Américains en tant que victimes de la police et qui, en même temps, les écrasent en tant que salariés.

L’opposition masque ensuite des continuités problématiques entre les deux discours. Un seul exemple, mais décisif : la tendance à ne mobiliser qu’une seule variable pour penser la vie des habitants des quartiers populaires : le racisme. Dans les années 1970, on parlait de « travailleurs immigrés ». À partir des années 1980, les références au travail et à la production disparaissent : la gauche libérale se met à parler de « Beurs » ou de « potes ».

À partir des années 2000, le vocabulaire antiraciste devient plus clivant, il prend ses distances avec celui des années 1980, mais continue d’occulter la classe. De l’« Indigène » ou du « Non-Blanc », on ne saura pas s’il est ouvrier, chômeur, artiste ou universitaire. Le nom commun les « racisés » ne nous renseigne pas plus, comme si la position sociale était un détail. L’antiracisme socialiste ou marxiste, quant à lui, ne sépare jamais la question des classes de celle du racisme. Les Black Panthers ne cessaient de marteler que leur combat était une lutte de classe et non une « lutte raciale ».

L’« antiracisme politique » se revendique du mouvement états-unien du Black Power. Pourtant, des critiques antiracistes puissantes se sont rapidement exprimées ?
J’essaie de restituer la complexité des débats lors du mouvement Black Power, à partir de 1966. Il est nécessaire, en effet, de dépasser cette représentation erronée voulant que les militants afro-américains aient été unanimes du point de vue de la théorie et de la stratégie. Cette image tronquée du Black Power obéit à un objectif politique : faire croire aux militants actuels qu’il n’existe qu’une seule façon de penser le combat contre le racisme. Il m’a donc semblé nécessaire de remettre en lumière ces débats. Il y eut certes la voix de Stokely Carmichael, qui formula la plupart des thèmes à l’œuvre dans l’« antiracisme politique ». Mais ce discours a essuyé de nombreuses critiques. Carmichael pense, par exemple, le racisme comme domination des Blancs sur les Noirs, et la lutte antiraciste comme celle des Non-Blancs coalisés contre les Blancs. Angela Davis, Bayard Rustin, Martin Luther King, pour ne citer qu’eux, ont tous pointé l’impasse de cette perspective.
 

Des concepts sont aujourd’hui avancés tels que « privilège blanc », « racisme systémique », « non-mixité raciale », « politique intersectionnelle », etc. Si chacun mériterait de s’arrêter dessus, en quoi, selon vous, certains sont-ils problématiques ?



On ne peut porter de jugement global sur ces concepts. Certains me semblent devoir être abandonnés, d’autres sont intéressants moyennant reformulation, etc. Il s’agit d’abord de savoir s’ils augmentent notre compréhension ou s’ils introduisent de la confusion. Il faut ensuite s’interroger sur leur pertinence politique eu égard à la construction du bloc populaire.

Prenons le concept de « privilège blanc ». On propose l’équation suivante : il y a des discriminés, donc il y a des privilégiés. Cette équation confond privilège et droit. Ne pas subir l’arbitraire policier n’est pas un privilège, c’est un droit. Être privilégié, c’est déroger à la règle commune, à son avantage. Être discriminé, c’est aussi déroger à la règle commune, mais à son désavantage. Et entre ces deux écarts, il y a la règle de droit. Il n’y a donc pas seulement le privilège et la discrimination, il y a aussi le droit.

Il est impossible d’ignorer que notre tradition politique pense l’abolition des privilèges. Outre cette confusion, il faut penser à la réception de l’expression dans les milieux populaires. Dans les régions dévastées par le chômage et la désindustrialisation, comment cette expression sera-t-elle perçue par les travailleurs qui ne sont pas visés par le racisme ? Elle sera prise comme une insulte méprisante, et ce d’autant plus que la personne maniant l’expression occupe souvent elle-même une certaine position de pouvoir dans la société. Je crains que l’expression in fine ne profite qu’à l’extrême droite.


Sur quelles bases pensez-vous alors possible une redéfinition de l’antiracisme ?

L’antiracisme socialiste considère, c’est un point décisif, que le racisme populaire naît de situations bien réelles de conflits, de tensions et d’inégalités.

Le racisme est une réponse (erronée à nos yeux) à un problème réel. La concurrence pour l’emploi, par exemple, est l’un de ces lieux de tension. Ce n’est pas le seul, bien sûr, et le racisme ne saurait se réduire à cela. En pointant des problèmes objectifs, l’antiracisme marxiste se donne des tâches concrètes. Or, lorsqu’on s’intéresse à la littérature de l’« antiracisme politique », le racisme ne dérive jamais de tensions réelles autour d’enjeux présents. On trouve des analyses qui postulent le racisme : « Une structure sociale raciste produit des individus racistes. » Ces explications, au-delà de leurs différences, convergent en un point : le racisme ne renvoie jamais à aucune tension objective vécue par les classes populaires. Il faut sortir de cette situation où l’antiracisme se construit sans s’intéresser à la parole populaire tentée par l’extrême droite.

Comment combattre ce qu’on ne comprend pas ? L’antiracisme socialiste ou marxiste est une politique visant à constituer un bloc populaire. Si la question du bloc populaire est absente, aucune perspective politique ne peut s’ouvrir pour les quartiers.

Mais comment faire pour unir les classes populaires ?

Il faut trouver le moyen d’unir politiquement les différentes fractions des classes populaires. Ce qui suppose de proposer un discours commun, qui ne doit nier ni les différences entre les fractions des classes populaires, ni la réalité des tensions qui les traversent.

On ne voit pas l’« antiracisme politique » mettre en récit ce destin commun. On lit par exemple que le clivage politique fondamental est le clivage de « races ». Aucun destin commun n’est pensable avec de telles prémisses. La référence à l’appartenance de classe et au monde du travail qui pourrait cimenter n’apparaît presque jamais. Le cadre politique républicain qui pourrait être mobilisé de façon critique (contre les instrumentalisations des libéraux) est la plupart du temps rejeté pour complicité avec le colonialisme et le racisme.

La nation n’a pas le droit de cité, considérée, moyennant raccourcis, comme une valeur de droite. Dans ces conditions, il ne resterait plus aucun récit pour unir les classes populaires, et les appels à la convergence des luttes risquent de ne pas suffire.


ENTRETIEN AVEC PIERRE

L’Humanité Vendredi 7 Octobre 2022

Madeleine Riffaud maltraitée aux urgences, coup de gueule d'Olivier Safon



Madeleine Riffaud, résistante de toujours, aujourd'hui âgée de 98 ans, a été traitée de façon indigne au service des urgences d'un hôpital parisien . Ce qui l'a conduit à témoigner du délabrement de ce Service public, comme le rapportait un article publié par Rouge Cerise.

À sa lecture, notre camarade, Olivier Safon s'est indigné et nous a fait parvenir le témoignage ci-dessous.



Salut Camarades,

Ce qui fait mal, ce qui nous pète à la gueule, là en octobre 2022, c'est le constat de cette impressionnante descente des moyens et des effectifs dans notre milieu médical français.

Rien à foutre, qu'une nouvelle fois, les grands décideurs nous promettent une énième amélioration dans tous les services des "blouses blanches": qui y croit encore ?

Il est grand temps que leurs élites s'inspirent de ce qui se faisait, à la Libération, pour ce même secteur, dans les travaux d'un certain Conseil National de la Résistance. Le C.N.R., le vrai, pas le mauvais générique actuel: encore une usurpation de l'Histoire, par certains politiques!

Rappelez-vous la création de la sécurité sociale, rappelez-vous les acquis sociaux de cette période: nos gouvernants, à l'époque de la Libération, répartissaient les richesses et pensaient collectif, humain !

Pas certain, qu'à l'époque, Ambroise Croizat circulait en avion personnel, tu sais le fameux "jet privé" de 2022...

Les richesses sont là, dans leurs supers profits et autres portefeuilles d'actions, bourses...

Mais les dirigeants de ces dernières décennies ont oublié cette belle époque "des jours heureux", où se soigner était un droit, sans tendre la carte bancaire ou le chéquier, avant de tendre aussi sa carte de sécurité sociale !

En attendant, ce sont les blouses blanches et leurs patients, c'est à dire potentiellement nous tous, que l'on compresse, que l'on fait cracher, que l'on fait attendre au sens propre, comme au sens figuré.

Dis-moi combien tu as sur ton compte bancaire et je te dirai comment, qui et où, on risque de te soigner !

Tu comprends, il faut faire des économies, à vau-l'eau, en 2022 !

Il serait bienvenu, poli et, soyons fous, courageux de la part de nos dirigeants, de la part du Ministère de la Santé, de la part de ces précieux représentants du beau parti politique de la dite Renaissance d'exprimer par un courrier, des explications, des excuses, de la compassion envers notre Camarade, Madeleine Riffaud.

Madeleine Riffaud, qui depuis 78 années, se bat, s'investit, témoigne pour que la bête immonde ne resurgisse en France.

Madeleine qui s'est bien sûr battue, comme tous ceux du Maquis, tous ceux de la Résistance, tous ceux de la Déportation pour que nous vivions dans une société juste, humaine, avec une Santé forte pour TOUS !

Résistante, ses témoignages écrits ou filmés sont poignants et nous transpercent !


On est loin et, disons-le, même totalement à l'opposé de ce triste individualisme, égoïsme, pessimisme qui anime l'ambiance capitaliste actuelle...

"ICI, CHACUN SAIT CE QU'IL VEUT, CE QU'IL FAIT QUAND IL PASSE "

Ah, j'oubliais : Fraternité !

Olivier.



29 Septembre : ON Y VA


Qui a peur du 29 septembre ?


Le patronat et le pouvoir certes, mais aussi ceux qui préfèrent tourner en rond autour des polémiques que de pousser à l’actions toutes celles et ceux qui, dans le monde du travail, des plus jeunes aux plus vieux, doivent reprendre l’initiative.

Reste aux syndicats et associations à faire leur boulot pour empêcher le mouvement d’être dévoyé par les provocations du pouvoir appuyé par des spécialistes de la "révolution" contre les organisations ouvrières qui sortent comme par miracle du chapeau dès que les syndicats sont dans la rue.

Yvon Huet

La CGT propose 10 mesures d'urgence pour les salaires et le pouvoir d'achat :



L’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes
La reconnaissance des diplômes dès l’embauche et le paiement de la qualification
Un revenu de remplacement pour tou·te·s les privé·e·s d’emploi au minimum au niveau du Smic !
L’augmentation des pensions des retraité·e·s avec un niveau minimum de 2 000 euros brut
Une allocation d’autonomie pour les étudiant·e·s et les jeunes en recherche d’un premier emploi et une augmentation des salaires pour les apprenti·e·s
Encadrement à la baisse des loyers et plafonnement de la quittance à 20 % du revenu des ménages
Abaisser le taux de TVA à 5,5 % sur les produits de première nécessité
La baisse des prix des carburants, en ponctionnant sur les revenus du capital des entreprises multinationales du secteur pétrolier
L’arrêt des exonérations de cotisations sociales et fiscales et le conditionnement des aides publiques aux entreprises

Avec la Rojinegra : Bella Ciao



Bella ciao Alla mattina appena alzataO bella ciao bella ciao bella ciao, ciao, ciaoAlla mattina appena alzataIn risaia mi tocca andar E fra gli insetti e le zanzareO bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciaoE fra gli insetti e le zanzareUn dur lavoro mi tocca far Il capo in piedi col suo bastoneO bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciaoIl capo in piedi col suo bastoneE noi curve a lavorar O mamma mia o che tormentoO bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciaoO mamma mia o che tormentoIo t'invoco ogni doman Ed ogni ora che qui passiamoO bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciaoEd ogni ora che qui passiamoNoi perdiam la gioventù Ma verrà un giorno che tutte quanteO bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciaoMa verrà un giorno che tutte quanteLavoreremo in libertà.

Chantez avec la Rojinegra





Bella Ciao (Mondine)


Cette version de Bella Ciao n’est pas la plus connue ; c’est celle des repiqueuses de riz dans les plaines du Pô, les « mondine ».

Le texte en a été transmis par Giovanna Daffini, chanteuse populaire italienne née en 1914 dans la province de Mantoue (Lombardie), qui commença à travailler dès l’âge de 13 ans au désherbage et au repiquage dans les rizières (et tenait de sa mère tout un répertoire, notamment anarchiste).

 

        Giovanna Daffini en 1964, photographiée à Gualtieri par l'ethnomusicologue Giorgio Vezzani 


Sous le soleil et les pieds dans la vase, de l’eau jusqu’aux genoux.

C’est donc une de ces chansons de travail qui accompagnent l’effort et le soutiennent : quand la répétition et la durée le transforment en souffrance.







Le texte n’a besoin d’aucun commentaire bavard, tout est dit :

 Le matin, à peine levée,

O la belle, salut, la belle, salut, la belle salut, salut, salut

Le matin à peine levée

Je dois aller à la rizière.

Et parmi les insectes et les moustiques

(....)

Je dois faire un dur travail

Le contremaitre debout, avec son bâton

(...)

Et nous courbées au travail

Oh ma mère, oh quelle torture

(...)

Je t’appelle à mon secours chaque jour

Et à chaque heure que nous passons ici

(...)

Nous perdons notre jeunesse

Mais viendra un jour où nous toutes

(...)

Nous travaillerons dans la liberté.

Sources :

  • Canzionere d’une Italie qui chante et se raconte de Gualtiero Bertelli, Editions Editalie 2015

















La monétisation des RTT contre le modèle social français !





La monétisation des RTT, adoptée dans la loi de finances rectificative, aura une portée limitée mais contribuera à affaiblir le système social français, à individualiser les relations de travail et à répondre au besoin du capital de limiter l'emploi pour les profits.

Se faire racheter ses RTT non prises peut paraître séduisant. Face à l’inflation, devant le refus du pouvoir et du capital de revaloriser les salaires, vendre à son employeur ses RTT non prises permet d'améliorer son revenu mais en disant adieu à ses jours de repos gagnés parfois durement. On peut donc se laisser tenter par cette mesure adoptée le 4 août.

La monétisation de ces journées était déjà permise par accord collectif, pour les salariés en forfait jours, les titulaires d’un compte épargne-temps ou encore dans les rares cas où ils ne pouvaient les prendre du fait de l’employeur. Désormais, les salariés du secteur privé – les fonctionnaires en sont exclus – pourront demander le paiement de tout ou partie de leurs RTT acquises en 2022, et ce jusqu’en 2025.

Qui est concerné ?

Cette mesure va concerner que peu de travailleurs. En effet, il faut disposer de ces journées négociées en contrepartie d’une durée du travail excédant 35 heures par semaine… En 2011, un peu moins de la moitié des salariés (45 %) en avait. Et seuls 15 % d’entre eux sont en forfait jours, des cadres de grandes entreprises et des salariés dits « autonomes ». Ce sont eux qui en seront les bénéficiaires.

Les cadres et professions intermédiaires affichaient, en 2015, 33 jours de congés payés et de RTT par an au compteur (sachant que tout salarié a droit au minimum à 25 jours de congés payés) quand les employés et ouvriers non qualifiés n’en comptaient que 26. Ils seront privés de cette possibilité ainsi que les indépendants, agriculteurs et autres professions qui ne disposent pas de RTT.

L’accord de l’employeur est obligatoire pour monétiser les RTT. Beaucoup de patrons ne sont pas prêts à débourser ces heures majorées de 10 % a minima. Les entreprises sans un accord leur permettant d’abaisser la majoration des heures supplémentaires jusqu’à ce seuil plancher prévu par la loi – loi El Khomri de 2016 et ordonnances Macron de 2017 – doivent toujours payer les 8 premières heures supplémentaires majorées de 25 % (50 % pour les suivantes).

Pour d’autres entreprises, le patronat sera gagnant à tous les coups : car rien n’empêchera les salariés de travailler plus en renonçant à la fois à leurs jours de congé et en faisant des heures supplémentaires dont le quota reste inchangé à 220 heures par an au maximum. Tant pis pour les risques psychosociaux et l'emploi.

Nouveau coup tordu contre les 35 heures

En l’absence de syndicats et de négociation collective, les accords de gré à gré risquent de se multiplier, la monétisation des RTT faisant alors office de hausse de salaire, au même titre que la prime Macron. Cela conduira à fragiliser notre système de protection sociale dont le financement repose sur les cotisations sociales. L'Etat cherchant toujours à le fiscaliser par des taxes diverses (CSG et autres).

Avec les possibilités de monétisation antérieures, le rachat de RTT est en effet désocialisé (salariés et employeurs ne paient pas de cotisation) et défiscalisé (il n’est pas soumis à l’impôt sur le revenu) dans la limite de 7 500 euros. Cette fois, la défiscalisation des heures supplémentaires passe de 5 000 à 7 500 euros. La perte de recettes pour l’Etat et la Sécurité sociale provoquée par les rachats de RTT serait compensée par une taxe additionnelle liée aux tabacs.

Au final, il s'agit d'une arnaque qui fait le jeu du patronat et porte un nouveau coup aux 35h, à la protection sociale et à l'emploi. Rappelons que les premiers coups portés aux 35h ont commencé par un accroissement du contingent d’heures supplémentaires. Nous sommes bel et bien face à un libéralisme pur et dur qui ravit aussi bien les macronistes que la droite et l'extrême droite. Le capital en rêvait, ils l'ont fait !

La durée du travail (à la semaine, à l'année et sur une carrière) est devenue le terrain sur lequel les libéraux partisans d’un code du travail assoupli se déchaînent. Il s'agit pour eux de créer les conditions pour que le patronat puisse allonger la durée du travail, que cela lui coûte le moins cher possible et lui évite de passer par l'embauche !

Remise en cause des congés légaux ou acquis, heures supplémentaires sans limite et défiscalisées, report de l'âge de la retraite à 65 voire 67 ans, fiscalisation de la protection sociale, nous sommes en présence du « travailler plus pour gagner plus » cher aux sarkozystes et au patronat.

On risque ainsi de voir se multiplier les tentatives de négociations pour tenter d'avoir une durée du travail et l'organisation du travail à la main des entreprises et de leur objectif de rentabilité. Les accords de performance collectifs sont de cette veine, ils permettent d’augmenter les heures mais pas les salaires.

C'est une grave offensive libérale aux objectifs multiples et dont l'ensemble cohérent vise à détruire notre système social.

S'appuyant sur la faiblesse des salaires, cette mesure est un leurre qui va permettre de faire travailler gratuitement pour quelques miettes et surtout d'éviter la question centrale posée à la France dans chaque entreprise, l'urgence de revaloriser les salaires bruts avec des augmentations pérennes.

Tel est l'enjeu des semaines à venir.


Cinq cents familles : une fortune qui ne tombe pas du ciel !


Chaque année les ultrariches sont de plus en plus riches ; une telle montée des inégalités résulte de choix politiques précis. Le mal est profond, la gangrène gagne tous les pans de la société au point d’en arriver à une sorte de pourrissement lent d’un système qui peut emporter avec lui toute la civilisation. Il est indispensable de s’engager dans a construction d’un nouveau système pour une civilisation de toutes et de tous.

l'IFI a été payé par 132 722 contribuables en 2018, contre 358 000 imposables à l’ISF en 2017.



À intervalles réguliers, environ chaque année, est publiée la liste des plus grosses fortunes de France, les dites cinq cents familles. Une manière pour les médias et autres réseaux d’influence de se donner bonne conscience une fois par an. Chacun y va de sa petite tirade sur l’augmentation des inégalités et jure la main sur le cœur qu’il faut empêcher que cela dure. Morale judéo-chrétienne quand tu nous tiens ! Mais c’est pour aussitôt refermer soigneusement la porte sur cette réalité et la faire retomber dans l’oubli. Il est vrai que pour changer un tel état des choses il faut plus que des déclarations de bonnes intentions, voire que quelques aménagements.



Une entreprise qui ne craint pas la crise

Le constat est en tout éclairant. Chaque année les ultrariches sont de plus en plus riches. Le dernier classement publié par le journal économique Challenges l’atteste. Un fossé sans cesse plus profond se creuse entre les plus riches et les autres. Jugez-en plutôt ! Le patrimoine cumulé des cinq cents familles a progressé de 730 milliards d’euros en 2020 par rapport à 2019, soit une augmentation de 3 %. Comme quoi la crise de la covid n’aura pas pénalisé tout le monde !
Une barre symbolique jamais atteinte jusque-là, a même été franchie. Il s’agit de celle des 100 milliards d’euros. C’est le montant de la fortune de Bernard Arnault, le patron de LVMH. Une fortune qui a encore augmenté en un an. Ce n’est pas un hasard, le luxe est le secteur qui a le mieux résisté à la crise sanitaire. Enfin, l’actif net total imposable à l’ISF était de 1 028 milliards d’euros fin 2017 au moment de sa suppression, il serait aujourd’hui d’environ 1 500 milliards d’euros.

« L’argent c’est le nerf de la guerre, le pouvoir d’en décider l’utilisation est le cœur de la lutte des classes aujourd’hui. »

D’autres indicateurs comme l’héritage attestent également l’accumulation de patrimoine au cours de ces dernières années. Ainsi la part des 1 % des fortunes les plus élevées dans le patrimoine total est passée de 15 % à̀ 25 % entre 1985 et 2015. Une évolution confirmée par d’autres données montrant que 10 % des transmissions par succession et donation en ligne indirecte rapportent plus de 50 % des droits de mutation à̀ titre gratuit (DMTG) ; 1 % des héritiers pouvant désormais obtenir, par une simple vie de rentier, un niveau de vie supérieur à celui des 1 % des « travailleurs » les mieux rémunérés. Ainsi, depuis la fin du XXe siècle, le patrimoine hérité occupe une part de plus en plus grande dans l’accroissement des inégalités.



Une situation qui ne vient pas de nulle part

S’il est juste et sain d’être indigné par une telle montée des inégalités, celles-ci ne viennent pas de rien mais résultent de choix politiques précis, réfléchis et mis en chantier de façon déterminée depuis le début des années 1990. Cela renvoie à une double évolution.

D’une part la gestion des entreprises et l’utilisation de l’argent. Car l’argent accumulé dans les mains de quelques détenteurs ne vient pas de nulle part mais, pour une large part, de la production. Pour preuve, l’enrichissement de Bernard Arnault tient à l’extrême bonne santé de l’industrie du luxe et qui dit industrie dit production de sacs et d’autres produits luxueux par des femmes et des hommes qui lui vendent leur force de travail. Une force de travail dont la reconnaissance dans la valeur ajoutée a soigneusement été laminée, (-10 % sur les trente dernières années), pour laisser place aux prélèvements du capital. Ce processus a été accompagné par le dépeçage des droits d’intervention des salariés dans les gestions, lois El Khomri et Macron. Dans le même temps, la création monétaire a été mise au service des marchés, la détournant ainsi des investissements utiles pour des productions respectueuses de l’humain et de la planète. Les banques et la BCE en premier lieu distribuent des milliards sans contrôle, un argent qui sert surtout à alimenter les marchés financiers : du soutien aux dividendes aux OPA en passant par toutes les autres formes de spéculation. Finalement, cela vient gonfler les portefeuilles des actionnaires et autres fonds de pension ou dits « d’investissements ».

« La création monétaire a été mise au service des marchés la détournant ainsi des investissements utiles pour des productions respectueuses des hommes et de la planète. »

D’autre part, il y a l’évolution de la fiscalité, c’est-à-dire la restructuration régressive tant de la législation fiscale que des services et des moyens mis à disposition des administrations financières pour connaître, gérer et contrôler l’impôt, particulièrement celui des entreprises et des contribuables les plus fortunés. Il y a une cohérence entre détournement de l’argent en direction de quelques-uns et recul des droits et des moyens du contrôle fiscal. Comment imaginer que les pouvoirs publics permettraient à quelques-uns d’accaparer toujours plus de valeur ajoutée, toujours plus d’argent issu de la création monétaire et venir ensuite tout leur reprendre par la fiscalité ? Ce serait un vrai supplice ! C’est ainsi que la taxe professionnelle a été supprimée par Nicolas Sarkozy, que le taux de l’impôt sur les sociétés (IS) a été abaissé de 50 % en 1985 à 25 % en 2022, que l’imposition forfaitaire annuelle des sociétés (IFA) et la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) ont disparu, que l’ISF a été supprimé en 2018 pour laisser la place à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), faisant chuter la base imposable de 1 028 milliards d’euros à 300 milliards d’euros… C’est ainsi que des missions fiscales se sont quasiment volatilisées dans les services fiscaux ; par exemple, tout ce qui relève de la fiscalité des personnes les plus fortunées mais aussi de la gestion et du contrôle en matière de fiscalité immobilière. Dans ce même esprit, ont été soigneusement laminés les moyens permettant le suivi et la vérification des entreprises. Trente mille emplois sur cent soixante-dix mille ont été supprimés au ministère des Finances. Y a-t-il besoin d’aller beaucoup plus loin dans la démonstration ?


Simulation : recettes d’IFI par rapport aux recettes prévisibles si l’ISF existait encore


Sortir de cette impasse exige des réponses à la hauteur

Le mal est profond, la gangrène gagne tous les pans de la société au point d’en arriver à une sorte de pourrissement lent d’un système qui peut emporter avec lui toute la civilisation. C’est pourquoi les réponses doivent s’intégrer dans un projet alternatif de construction d’un nouveau système pour une civilisation de toutes et de tous. Ce projet doit prendre appui sur des propositions précises concernant toute la sphère de l’argent, de celui des banques en passant par celui des entreprises jusqu’à celui de l’État. L’argent, c’est le nerf de la guerre, le pouvoir d’en décider l’utilisation est le cœur de la lutte des classes aujourd’hui. Marx disait en substance que la répartition de la richesse dépend en fait de la façon de la produire. Voilà pourquoi, outre des moyens de contrôle, il est décisif de doter les salariés et l’ensemble des citoyens de véritables pouvoirs d’intervention et de décision dans la gestion des entreprises comme de la cité.

« Depuis la fin du XXe siècle, le patrimoine hérité occupe une part de plus en plus grande dans l’accroissement des inégalités. »

Un autre rôle pour la fiscalité

Cela signifie des transformations profondes passant par la mise en place de nouvelles institutions comme des fonds régionaux et un fonds national pour l’emploi et la formation, un pôle public bancaire, un fonds social, solidaire et écologique adossé à la BCE pour financer le développement des services publics. Cela dans le but de prendre la main sur la création monétaire de la BCE, mais aussi sur la politique du crédit bancaire. Pour assurer le suivi, le contrôle et l’efficacité de ces institutions, la fiscalité doit avoir un tout autre rôle et développer de nouvelles procédures. Un tout autre rôle qui passe par en changer l’objectif. Elle deviendrait un outil majeur d’impulsion d’une nouvelle utilisation de l’argent des entreprises pour de nouveaux modes de production en doublant la fonction de contrôle par une dimension incitative, en rendant progressif l’impôt sur les sociétés, en permettant sa saisine par un droit d’alerte des salariés, en construisant un vrai impôt local sur le capital, en installant un nouvel ISF plus progressif intégrant les biens professionnels, en redéfinissant le barème et la progressivité de l’impôt sur le revenu et des droits de mutation à titre gratuit. Il s’agirait enfin d’établir de vraies coopérations entre les administrations fiscales de l’Union européenne et sur le plan mondial par le biais de l’ONU, pour lutter contre le dumping fiscal, combattre l’évasion fiscale et mettre hors-jeu les paradis fiscaux. Ce qui suppose aussi une autre politique des banques qui sont les premiers pourvoyeurs de ces espaces de non-droit. Enfin, est-ce totalement un hasard si cinq cents familles mettent la main sur la plus grande part du magot, alors que, dans le même temps, cinquante-quatre groupes disposent de 30 % de la valeur ajoutée créée sur notre territoire, c’est-à-dire 600 milliards ?

Jean-Marc Durand est fiscaliste et membre de la commission Économie du PCF.

Cause commune • mars/avril 2022

Pétition: À l’offensive !

                                                              

                                  
L’approfondissement de la crise démocratique, sociale et économique, l’absence d’alternative transformatrice caractérisent la situation issue de la dernière période électorale. Pourtant le rejet de la politique d’Emmanuel Macron s’est exprimé fortement. Relevons le défi de transformer cette colère en mobilisation, engagement et espoir. C’est urgent alors que le peuple, atteint dans son pouvoir d’achat, les salaires et conditions de travail, sa dignité, souffre toujours plus de la politique brutale du capital.

Organisation, projet, éducation populaire, le chantier doit s’ouvrir rapidement. Le 39ème congrès ne devra pas craindre la confrontation d’idées tout en recherchant la construction collective et fraternelle pour permettre de nouveaux progrès pour le PCF et pour notre peuple.

La crise politique et démocratique ainsi que la décomposition des institutions de la Vème République dominent la situation, exacerbées par la présidentialisation renforcée par le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral.

L’abstention reste dominante pour tous les scrutins de la période. Aux deux tours des législatives, plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé.

L’extrême droite progresse dangereusement en installant un groupe de 89 députés à l’Assemblée nationale, après s’être hissée au second tour des présidentielle. Le cumul Zemmour/Le Pen représentait 34,91 % soit 10 622 312 voix au premier tour de la présidentielle. La droite LR s’effondre aux présidentielles, tout en limitant la casse aux législatives avec 61 députés. Emmanuel Macron est réélu président sans dynamique. Il est sanctionné aux législatives ; il lui manque 44 députés « Ensemble » pour une majorité absolue.

La gauche progresse légèrement par rapport à 2017 mais son poids électoral reste historiquement faible même si le choix de la candidature unique au premier tour permet de progresser en nombre de députés soit 131 députés NUPES et 22 divers gauche. Elle recule en nombre de voix et en pourcentage par rapport à la présidentielle.

Le choix de pousser au « vote utile » renforce à l’extrême la compétition au profit des trois premiers sans en modifier l’ordre, au détriment du débat et du vote sur les projets.

Macron est fragilisé mais la droite et l’extrême droite sont dominantes, tandis que l’électorat populaire reste divisé et la gauche affaiblie.

Le PCF atteint un objectif essentiel. Nous avons présenté, comme nous l’avions décidé au 38ème congrès, un candidat à l’élection présidentielle. Si la campagne dynamique de Fabien Roussel méritait plus que 2,3 % et 802 588 voix , les Jours heureux sont un point d’appui pour l’avenir. Ils nous ont permis d’installer notre parti et notre candidat dans le paysage politique national.

Le rapport de force se joue toujours dans la réalité des résistances et mobilisations du pays, que la gauche soit au pouvoir ou pas. L’accord électoral NUPES ne peut masquer que la question de l’unité populaire et de la construction d’une alternative de transformation sociale et démocratique de caractère révolutionnaire reste posée. D’autant que les désaccords entre les forces de gauche sur la nature des mesures nécessaires pour dessiner une issue aux diverses crises sont profonds. S’ils n’interdisent pas les alliances électorales ponctuelles et les batailles communes sur ce qui fait consensus, ils s’opposent à toute dilution dans un cadre et un programme commun.

Le deuxième objectif atteint est l’existence d’un groupe communiste, un atout important pour notre visibilité et l’activité du PCF. Mais l’obtention du groupe s’est faite sous la contrainte de la France Insoumise et de son leader Jean-Luc Mélenchon. Elle se paie au prix fort de plus de 500 circonscriptions interdites de candidats communistes, malgré des ancrages et des enjeux locaux importants pour aujourd’hui et pour l’avenir. Cela nous a éloignés de l’engagement du 38ème congrès de présenter des candidats à toutes les élections.

Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise ont affirmé dès le premier tour de la présidentielle leur volonté d’installer la NUPES et son parlement comme un cadre permanent pour la gauche. Leurs représentants locaux ne se privent pas de dire que la NUPES s’imposera dans les collectivités locales, décidera des accords pour l’ensemble des élections à venir, des européennes jusqu’aux municipales, pour aboutir à une candidature commune aux prochaines présidentielles. C’est donc une nouvelle tentative d’effacement des partis que tente d’installer le leader de la France insoumise, une fédération de la gauche sociale-démocrate teintée de populisme substituant à la lutte des classes l’affrontement peuple/élites. L’existence du PCF est évidemment un obstacle pour ceux qui veulent effacer le choix de 1920 et l’héritage marxiste-léniniste du 20ème siècle.

Céder à cette entreprise de destruction des partis alors que notre pays et le monde affrontent de graves crises, sociale, économique, sanitaire et climatique dramatique pour tous les peuples et que l’impérialisme US nous prépare avec l’OTAN à une nouvelle guerre serait mortifère pour le PCF, affaiblirait le mouvement social et le monde du travail faisant la part belle au capital.

Dans ces conditions, alors que les diktats de Mélenchon pèsent jusque dans les débats du Conseil national, les communistes doivent disposer de tous les éléments de discussion et être consultés jusqu’au vote statutaire sur toute éventuelle participation permanente aux instances de la NUPES.

L’essentiel à l’issue de cette période, c’est que PCF poursuive les Jours heureux et développe très vite ses propres initiatives.

Nous avons posé des marqueurs de notre projet, poursuivons : financement de la Sécurité sociale et de la retraite par la cotisation, enjeux de l’énergie nucléaire, lutte contre le réchauffement climatique, appropriation collective des moyens de production et les nationalisations, droits nouveaux des salariés, avenir de l’industrie automobile et du moteur thermique, universalisme et laïcité, refus de rajouter de la guerre à la guerre dans les différents conflits….

Le renforcement de notre organisation en nombre et en cellules est essentiel. Le Conseil national doit préparer une grande campagne de pétition sur la hausse des salaires et des pensions commençant dès l’été pour faire connaître notre revendication. Le parti doit aussi être à l’initiative pour proposer à l’ensemble des forces de progrès social, politiques, syndicales et associatives, l’organisation d’une campagne pour les retraites, utilisant toutes les formes de mobilisation depuis les manifestations, les grèves, la structuration de cellules d’entreprises jusqu‘aux pétitions pour un référendum. Faisons de la paix, de la sortie de l’OTAN et sa dissolution un combat essentiel.

Signez la pétition ci dessous👇🏻

https://framaforms.org/a-loffensive-1656269478





CGT : Accompagnement vers l’autonomie et l’insertion des jeunes : quel revenu ?




Le gouvernement et Macron dans l’impasse : incompétence et amateurisme !


En promettant de mettre en place une « Garantie Jeunes Universelle » en janvier 2021 et en refusant le RSA jeunes demandé par certaines associations luttant contre l’exclusion, le gouvernement s’est engagé dans l’ornière qu’il a lui-même creusée. D’ailleurs, la mise en place de ce qui désormais s’appelle « Le Revenu d’Engagement » est floue et tourne en rond.

Il risque de ne pas passer le débat parlementaire consacré au Projet de Loi de Finances.

Combien de jeunes concernés ? Les chiffres fluctuent du simple au double ! Qui va mettre en œuvre et avec quels moyens ? Les missions locales et pôle emploi seraient bien en peine d’accueillir les milliers de conseillers nécessaires à l’accompagnement.

Qui va financer ? Comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre pour dégager les 2 à 3 milliards d’euros nécessaires dans le cadre d’une Loi de Finances corsetée par les annonces de la fin des dépenses liées à la crise sanitaire et le retour à une politique d’austérité ?

Pauvreté et Jeunesse ? Emmanuel Macron préfère les riches !

Depuis 2017, le Président des riches n’a jamais eu la volonté d’agir pour une politique jeunesse et la lutte contre la pauvreté.

De nombreuses études montrent que la crise sanitaire a particulièrement touché les plus démunis, alors que les plus riches ont augmenté considérablement leur fortune.

E. Macron proposerait 8,5 milliards d’euros pour les pauvres quand les aides annuelles aux entreprises atteignent 200 milliards d’euros. La baisse de la taxe d’habitation pour les ménages les plus aisés représentera, entre 2021 et 2023, autant que le budget du Plan pauvreté. Finalement, toutes les mesures annoncées pour la lutte contre la pauvreté se financent sur le dos des précaires dont le projet de réforme de l’assurance chômage va augmenter le nombre !

Finalement E. Macron déclare lutter contre la pauvreté … en créant de la pauvreté !

La Jeunesse : richesse et avenir de la nation

Pour la CGT, la Jeunesse est l’avenir de la nation, elle mérite donc un réel investissement de la part de la société.

La jeunesse est la principale victime de la pandémie et, ce, pour plusieurs années.

La diversité des publics « jeunes » – étudiants, jeunes en alternance, jeunes ni en emploi, ni en formation (NEET), jeunes pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance notamment – questionne la manière de répondre dès lors qu’il s’agit d’aide pécuniaire. Le discours libéral refusant toute aide au motif qu’elle conduirait à l’assistanat.

Politiques jeunesse ou logique de dispositifs ?

Les 40 ans des missions locales se profilent au printemps 2022, en pleine campagne présidentielle.

En retracer l’histoire c’est aussi la jalonner par une succession de dispositifs qui se suivent, se copient et s’arrêtent sans cohérence et souvent sans évaluation ; des dispositifs aussi, telle la Garantie Jeunes, qui ont été la plupart du temps assortis de leurs lots de contrats dits aidés.

Désormais, le « service civique » ou les périodes de stages en entreprise deviennent la solution des pouvoirs publics pour les jeunes les inscrivant dans la précarité, bien loin d’un CDI à temps plein favorisant leur autonomie !

Accompagnement & contractualisation de l’accompagnement vers l’autonomie

Le « Revenu d’Engagement Jeunes » (REJ) tel qu’annoncé par le Président lors de son allocution, le 12 juillet dernier, priorise les devoirs et les sanctions avant d’affirmer un droit. Les jeunes doivent se soumettre à de nouvelles contraintes et obligations, l’État leur proposant une allocation hypothétique sans garantie d’un accompagnement individualisé en présentiel.

C’est faire fi de leurs besoins, particulièrement en matière de formation diplômante, alors que l’absence de réglementation du marché du travail favorise les CDD de moins d’un mois.

Quel revenu pour les jeunes ?

La CGT demande d’urgence une allocation pour les jeunes leur permettant d’accéder à l’autonomie en menant à bien leur projet d’insertion sociale et professionnelle. Cette allocation ne peut relever de l’aide sociale et donc de l’impôt et doit être financée par la Sécurité sociale.

Accessible dès 18 ans et suivant le statut des jeunes, son montant doit être compris entre 1000 et 1600 euros (soit entre 50 et 80% du Smic revendiqué par la CGT). Elle doit avoir valeur constitutionnelle signifiant la considération réelle et l’engagement de notre société pour sa jeunesse !

Montreuil, le 16 septembre 2021
par Front de Gauche Pierre Bénite


Commémoration à Montigny-en Gohelle le 29 mai au Dahomay

 



Exerçons le droit de mémoire : mai-juin 1941, 100 000 mineurs osent la grève !


Le 27 mai 1941, à la fosse Dahomey à Montigny-en-Gohelle, le mineur Michel Brûlé donne la consigne de stopper les compresseurs. Tous les marteaux-piqueurs s'arrêtent. C'est la grève générale. En 48 h, elle mobilise 100 000 mineurs du Pays noir de Auchel à Crespin sur 130 km.
Cette mobilisation a été initiée par un petit groupe d'hommes réunis clandestinement à Dechy (près de Douai) dans l'estaminet de Célestin Leduc, autour de Martha Desrumaux, dirigeante du PC. Neuf mois de réunions clandestines, de distributions de tracts et de journaux en particulier L'Enchaîné clandestin. De multiples discussions dans les salles des pendus et plus encore dans les entrailles de la terre ont permis de briser la chape de plomb sous laquelle l'occupant, Vichy et les collaborateurs enfermaient les travailleurs du sous-sol.


Pierre Chéret, responsable de la FNDIRP, brosse ce qu'était ce Pays noir, un véritable maquis souvent connu par les seuls mineurs, cheminots ou métallos. Un territoire marqué par des luttes en particulier ce grand printemps de 1936 du Front populaire où les travailleurs ont conquis de nouveaux droits (congés payés...) et retrouvé leur fierté.
Pierre Chéret évoque la dureté de l'Occupation, la présence des préfets, de la police, de la gendarmerie et de la justice acquis à Vichy, d'un patronat prompt à collaborer, d'une presse muette soumise à la censure, et de dirigeants syndicaux - maîtres des UL et UD, acquis eux-aussi à la politique collaborationniste de Pétain et Vichy.
Pendant neuf mois, réunions clandestines, débrayages et grèves ont permis aux mineurs et à leurs familles de prendre conscience de la nocivité mortifère de la résignation, de l'Occupation et de la collaboration. Ils se sont souvenus de leurs luttes et de leurs victoires d'avant-guerre. Ainsi le Pays noir est devenu une véritable poudrière. L'étincelle surgit ce 27 mai 1941 !


Ce 27 mai, le pari est gagné ! Pendant quinze jours, les molettes au sommet des chevalements ne tournent plus. 500 000 tonnes de charbon ne sont pas extraites et n'iront pas alimenter la machine de guerre nazie comme le rappelle le maire de Montigny-en-Gohelle, Marcella Della Franca, et Jean-François Raffy, sous-préfet de Lens.
Tous deux insistent sur le rôle essentiel des femmes mobilisées pour faire connaître et amplifier le mouvement.
Les 4 et 5 juin, ces femmes sont plusieurs centaines à manifester dans les rues de Billy-Montigny en scandant : " Pas de carbon pour les boches !"
Ainsi la grève se dévoile sous ces deux aspects : grève revendicative et grève patriotique !


Interpellant une demie douzaine de jeunes du Lycée Pasteur d'Hénin-Beaumont accompagnés par leur proviseur, Pierre Outteryck souligne qu'aujourd'hui cette histoire trop méconnue doit être portée par la jeunesse de notre région. Il propose qu'en 2022, de grandes manifestations mettent en avant cette grève extraordinaire.
La sénatrice Cathy Apourceau et tous les participants ne peuvent oublier que le premier convoi de déportés partis de France vers le système concentrationnaire nazi fut composé de 244 ouvriers-mineurs : 136 ne reviendront jamais !


Pierre Outteryck
Professeur agrégé d'histoire

Pour un 1er mai de lutte et d'espoir -

Voilà plus d’un an que nous sommes confronté.es à une crise sanitaire et sociale sans précédent. Soignant.es, enseignant.es, étudiant.es, les travailleur.ses sont à bout, asphyxié.e.s par le virus de la pandémie autant que par le virus libéral.

Pour le 1er mai, jour de lutte pour les droits de travailleur.ses, nous leur disons : nous sommes à vos côtés, nous nous battons tous les jours pour permettre à notre pays de reprendre la main sur nos moyens de production et nos outils de travail.



Le gouvernement Macron détricote jour après jour les conquis sociaux nés de la Seconde guerre mondiale et du programme des Jours Heureux. Grâce aux mobilisations sociales, nous avons réussi à le faire reculer sur la réforme des retraites, mais la lutte doit se poursuivre contre la réforme de l’assurance chômage, contre la privatisation de la production d’énergie en France et contre tous les projets de délocalisations prévus par les grandes multinationales.



La crise sanitaire ne doit pas être un prétexte pour sacrifier les travailleur.ses sur l’autel de la dette. Ce sont ces hommes et ces femmes qui étaient en première ligne pour que le pays continue à vivre, c’est maintenant au gouvernement de faire en sorte que chacune et chacun puisse vivre, se former, travailler, libres, heureux.ses et épanoui.es !



« Nous voulons une France et une Europe libérée des dominations et des exigences d’une classe minoritaire, nous voulons une France solidaire, faite d’égalité réelle entre toutes et tous, de libertés reconquises, de fraternité humaine. Et toutes les forces de gauche ont un incroyable défi à relever : celui de reconquérir les cœur et les têtes d’une majorité de françaises et de français autour d’un projet qui sorte notre pays du capitalisme, de l’exploitation des hommes, des femmes comme des ressources naturelles, qui bâtisse le programme des Jours Heureux du 21ème siècle ! »



Le PCF propose :

Contre la logique de profit à tout prix, nous proposons de conclure un pacte pour la France. Un pacte pour sortir la santé des logiques marchandes et des grands laboratoires. Un pacte pour nous libérer de la finance et pour créer des emplois. Un pacte pour une hausse générale des salaires et un SMIC à 1500€.C’est ensemble que nous ferons du vaccin contre le Covid un bien commun. C’est ensemble que nous construirons un nouveau modèle économique qui redonne du sens au travail et qui porte en son coeur l’émancipation de chacun et chacune.



Le 1er mai, rejoignez les cortèges de salarié.e.s dans toute la France !