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♫ Emmanuel, nous voilà♫ (choeur des haruspices du Figaro quand Paris fête l'anniversaire de sa Libération)

 Quand pour "Le Figaro"

un air de liberté est tué par ... 

la Libération.

Maréchal, les revoilà"

Pour caler le débat, contextualisons avec la copie ci dessous du Figaro du 10 décembre 1941 :

♫ Emmanuel, nous voilà♫ (choeur des haruspices du Figaro quand Paris fête l'anniversaire de sa Libération)
Maintenant, une sorte de profession de foi du Figaro qui, en cet été 2022, assume l'histoire de ses relations incestueuses avec le fascisme.

On sent poindre le regret de la charte du travail et du régime de Pétain


Extrait de l'article en lien :
... Effectivement, la période 1944-1946 va se traduire par une collectivisation sans précédent de la France: nationalisations multiples, instauration du Commissariat général au plan et du Conseil du plan, fondation de la Sécurité sociale et vote d'une multitude de lois sociales, statut du fermage et du métayage, contrôle des prix et des salaires, création de l'ENA et de l'Insee, consécration dans le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 des droits économiques et sociaux, etc..

Depuis lors, même si quelques réformes sont revenues dans les années 1970-1980 sur certains aspects du programme du CNR, tels le contrôle des prix ou plusieurs nationalisations, l'ensemble du spectre politique continue d'invoquer le programme du CNR avec force révérence. Si bien que ce dernier n'a plus seulement accédé au rang de mythe: il est devenu rien moins qu'un tabou.

Or, n'en déplaise au président de la République, nous ne vivons pas -et heureusement !- un temps comparable à l'époque marxiste de la fin de la Seconde Guerre mondiale avec en toile de fond l'aura du régime soviétique. Et s'il faut effectivement changer de modèle, c'est le modèle social français, cette triste exception, avec son cortège de réglementation et d'étatisme multiformes, avec son système fiscal et social qui bride l'initiative individuelle, qu'il conviendrait enfin d'abattre. Voilà la vraie «refondation» dont nous avons urgemment besoin !


Si on peut oser l'image, la messe est dite.

Le cri du coeur est des plus émouvant tant chacun peut ressentir combien le traumatisme de la Libération pèse toujours dans les colonnes du quotidien paraissant jusqu'à ce qu'après les premiers revers des armées hitlériennes du coté de Stalingrad puis le débarquement en Afrique du nord le 8 novembre 42, sentant le vent tourner, le 11 novembre 42 sa très maréchaliste rédaction décide d'avoir piscine.

Une rédaction qui sans état d'âme justifiait, voir approuvait, les fusillades des patriotes à Souge, Châteaubriant, Nantes, Caen, Lille, Clairvaux ou au Mont Valérien livrés par aux nazis par le ministre de Pétain représentant du comité forges fortement présent dans l'environnement le plus proche de la rédaction du titre.

Cet article du 26 aout 2022, après celui il y a quelques jours expliquant que ce sont les Républicains Espagnols qui étaient responsables des massacres commis par les hordes de Franco trace une confirmation éditoriale. Pour le Figaro, certainement que c'est Malraux qui commandait les quatre escadrilles des Messerschmitts et Junkers de la LuftWaffe qui éliminèrent Guernica, les Brigades internationales qui remplirent les fosses communes, et maintenant d'imprimer le poulet ci dessus.

Avantage, cela permet en 2022 à partir des prélèvements fait dans ses colonnes d'établir scientifiquement le séquencement du génome de l'historique remugle de l'extrême droite française.


Pour ceux qui pouvaient douter de la capacité d'ignominie des chiens de garde du Capital, lire ce que publie son historique référencier premier clerc devrait aider à y voir plus clair ceux qui douterait encore.

La grande Juliette Gréco à sa façon avait déjà baffé les Zemmour d'alors, cela reste d'une triste actualité... aggravée.



*https://www.lefigaro.fr/vox/politique/le-programme-economique-du-conseil-national-de-la-resistance-ne-doit-pas-etre-une-source-d-inspiration-pour-le-conseil-national-de-la-refondation-20220826


Ce texte est à votre disposition pour toute reproduction et diffusion, citer la source. (Canaille le Rouge 27 aout 2022)

MERCI MELENCHON!!!!

Qui a créé la CSG ? Le gouvernement Rocard a créé la CSG en 1991 !

                        Qui a voté la CSG ?


Pendant que CGT et le PCF ont mené une campagne forte contre la CSG, et le PCF vent debout contre la fiscalisation des recettes de la Sécurité Sociale, Mélenchon Sénateur PS et 76 sénateurs PS ont voté comme un seul homme pour cette CSG !!


CSG qui tend à fondre les recettes de la Sécurité Sociale dans le budget global de l'Etat et donc échappant aux contrôle des syndicats et des caisses de la Sécu et laissant le pouvoir politique en place orienter à sa guise , selon ses choix, les recettes de notre Sécu !!


 

Quelle est le but du traité de Maastricht ?


Le traité de Maastricht précise clairement 
que le déficit public annuel 
ne doit pas excéder 3 % du produit intérieur brut (PIB)
Le "muselage" des peuples "en marche" !! 

Qui a combattu la Traité Libéral de Maastricht ? 


La CGT et le PCF combattent de toutes leurs forces
et ce, dès son annonce, ce traité scélérat !


A GAUCHE, Si le Parti communiste, certains socialistes individuellement (comme Jean-Pierre Chevènement) et les écologistes (Les Verts) se prononcent contre ce traité et/ou sa renégociation, le PS, son porte parole Mélenchon vote sans regret et sans remord ce traité qui nous met dans la panade depuis ! 
Voilà, un extrait très explicite de la déclaration
de Mélenchon porte parole PS au "oui à Maastricht" :


Osons le dire
Quand MELENCHON votait OUI à l'Europe libérale car Maastricht était "un compromis de gauche" ! C'est pas sérieux !

Jean-Luc Mélenchon : « la construction de la nation européenne est un idéal » et « Maastricht est un compromis de gauche »

EXTRAIT déclaration de Mélenchon PS
lors de la séance du 9 juin 1992 - Sénat


(Quelques jours auparavant, le Peuple danois avait rejeté le traité de Maastricht par référendum avec 50,7 % des voix) !

........ EXTRAITS !

"....En tant qu’homme de gauche, je souhaiterais me tourner un instant vers certains de nos amis (l’orateur se tourne vers les travées communistes) pour leur faire entendre que Maastricht est un compromis de gauche : pour la première fois, dans un traité de cette nature, des mesures d’encadrement du marché sont prévues ; pour la première fois, citoyenneté et nationalité sont dissociées ; pour la première fois, les syndicats vont être associés aux processus décisionnels ..... "

(-Protestations sur les travées communistes. – Applaudissements sur les travées socialistes.)

Comment pouvait on faire un erreur sur le contenu du traité de Maastricht, quand les arguments de fond sont là, et vous sont répétés comme l'ont fait le Journal l'Humanité, la CGT, le PCF , et ce, durant des mois et des mois ???

NON Mélenchon n'a pas fait d'erreur, comme pour ses 32 années passées au PS, comme son adhésion au VIRAGE LIBERAL de Mitterrand, c'était pour lui un CHOIX délibéré de PLUS qui correspond à ses idées qu'il a réussies à masquer depuis 2005 : l'imposture et la vérité remontent TOUJOURS à la surface !! 
Merci a Jean Servin




Mémoire. Fabien Gay défend « l’esprit de paix »

 


Le directeur de l’Humanité a rendu hommage à Jean Jaurès, fondateur de notre journal, assassiné il y a cent huit ans. Axant son discours sur la paix, comme seul combat à même de résoudre les défis de notre siècle, il a donné rendez-vous à tous pour la prochaine Fête de l’Humanité. Pourquoi Jaurès est-il mort ?



La honte : LCP révise l’histoire et ment pour flinguer les communistes.



Depuis des années, avec Furet et sa clique comme l'éradicateur Courtois, des chercheurs français en Histoire ont placé leur science dans le toboggan du mensonge. Le niveau de crédibilité baisse gravement mais leur mission est de "déconstruire" toute vérité du passé qui puisse être favorable à la gauche (puisqu'elle a existé) et aux communistes en particulier. Cette fois, en guise de canon sur La Chaine Parlementaire, les révisionnistes ont fait tonner un certain Olivier Dard qui nie même le contenu du Journal Officiel. Envoyons-le aider Zelensky.


La nouvelle est restée confidentielle mais l’informé que je suis peut la révéler, la Chaine Parlementaire, petite sœur du PAF, a décidé de réécrire l’histoire de France. Vaste programme. Quand je dis « réécrire » j’exagère, le terme écrire convient mieux car le boulot reste à faire. De 1515 à Marignan jusqu’aux Accords d’Évian, tout ce qui est entré dans votre mémoire est faux ou suspect. Des vérités en plaqué or. Intoxiqués ? Vous l’êtes puisque vous avez avalé la dioxine déversée par des historiens trop socialos, trop cocos, trotskos et pourquoi pas anars. Eux aidés d’idiots utiles, quelques vétilleux démocrates, vous ont doré la pilule. Tous malhonnêtes, attachés au triomphe du faux, comme les esclaves à la construction des pyramides, voilà qui vous a enseigné Histoire.

Alors que la vérité, portée par une nouvelle école de « chercheurs » est tout autre. Je vous donne un exemple. On vous a sûrement enseigné que Pétain était une ordure assassine ? Eh bien pas du tout. Maintenant cette « question » se questionne, des thèses et des antithèses qui ne sont pas foutaises, débarquent à la télévision et dans les devantures de librairies, c’est-à-dire la même chose. Et Pétain était un brave homme puisque la vérité est remontée jusqu’à Macron qui nous l’a transmise avec ses louanges au « héros de Verdun ». Vous voyez que la vraie vérité progresse. En vieux français, qui date de trente ans, on appelait ça le révisionnisme. Fini, le vrai est devenu faux.

Je reviens au cas de LCP qui accomplit sa part dans cette noble mission d’éducation des masses, celle de remettre l’histoire sur ses pattes. Ici, la chaîne parlementaire a, en Jean-Pierre Gratien, trouvé son Michelet, l’art de tricoter l’épopée et le mensonge sans faire de trous. Ce roc star qui parle de marbre anime « Débatdoc », une émission de soirée où une conversation est censée éclairer le sujet du film qui vient d’être diffusé. Jadis on nommait cette chose « Les dossiers de l’écran ». Allez j’exagère en évoquant Michelet, disons que Gratien est un aiguilleur de TER qui doit renvoyer l’Histoire sur de bons rails. L’erreur lui est donc interdite, sinon la loco transperce la façade de la gare Montparnasse. Pour assurer le cheminement de la Nouvelle Histoire Gratien doit donc choisir des experts... Besogne difficile puisque chaque français en est un, même Raoult. Le leitmotiv de notre journaliste-animateur est d’introduire dans nos têtes trop cabossées par les mensonges du temps que, finalement, l’Histoire n’est pas simple. Qu’un loup, un ogre, un idéologue se cache derrière les ères errantes de l’Histoire. Et si De Gaulle n’était parti à Londres qu’en raison d’un chagrin d’amour... Faut creuser. Pour faire dans le global, si un jour vous postulez pour un job d’expert à « Débadoc » sachez que tout ce qui est « rouge », sans le fil, ne s’en sort pas intact.

C’est ce qui vient de se produire, le 27 juin, après une émission intitulée : « 1939 - 1945 : quand la gauche collaborait ». Déjà la réponse est contenue dans la question. Lors de la partie orale (Freud es-tu là ?) nous avons pu entendre lors de cette tiède soirée, un individu nommé Olivier Dard, dont on nous jure qu’il est professeur d’histoire, affirmer qu’en 1938, juste avant la guerre, « tous les députés communistes ont voté pour approuver les Accords de Munich » ! Mensonge, sottise, fake, révision : même un lecteur de « L’Histoire pour les nuls » ne saurait proférer une telle saloperie. Face à cela alors que dans le film Pascal Ory venait de citer le vote unanime des communistes contre les « Accords », notre Gratien n’a pas bronché. Et même relancé Dard sur cette piste rouge. Que LCP soit remerciée pour l’écriture de notre nouvelle Histoire où le coco à travers le temps ne saurait être autre chose que collabo.

Vous objecterez « pourquoi inviter comme « expert » un tel ignorant » ? Bonne question. D’autant que Dard n’en est pas à son premier déraillement. En 2018, pour le compte du ministère de la Culture, l’historien avait été chargé de rédiger une fiche sur Charles Maurras devant figurer dans « Le Grand Livre des Commémorations ». Le texte de Dard se montrait si amoureux de son facho sujet que celui-ci n’apparaissait même pas comme totalement antisémite. Pour Dard, Maurras, qui il est vrai a jadis bercé les rêves de Mitterrand, n’était rien de plus qu’un patriote. Scandale quand même, et mise au pilon du papier signé Dard. On aurait pu imaginer Dard s’en allant vivre à Roquevaire, près de Marseille, afin de plus aisément fleurir la tombe de son modèle, comme dirait Rodin. Rien, purgatoire zéro, on continue d’inviter Dard, dans les débats ce qui est finalement comique et indique le degré d’à peu près de cet exercice idiot visuel.

Gratien, et son « Débatdoc » n’est pas un débutant, mais un récidiviste qui prend l’Histoire pour de la pâte à modeler. Je me souviens d’une émission sûr « Les tondues de Chartes ». Pour illustrer cet épisode, celui des femmes rasées à la Libération, le journaliste nous a montré très peu d’images filmées à Chartres, ce qui est fâcheux. Puis Gratien oubliant que tous les magistrats, sauf un, avaient prêté serment à Pétain, a laissé dire que les juges -qui ont miraculeusement, tous ou presque, retrouvé leurs prétoires dès 44- étaient alors « assistés dans d’un membre de la Résistance ». Ce qui est faux. Non, pardon, vrai : puisque voilà la Nouvelle Histoire.

Si je peux prodiguer un conseil à mon parfait confrère, c’est d’inviter un autre historien, un certain Berlière, poisson pilote du polémiste d’extrême-droite Michel Onfray. Cet historien de Môquet n’est pas un Martyr de Chateaubriant mais un collabo auprès des nazis. C’est avec des chercheurs aussi pointus que nous avanceront. Enfin nos cheveux au vent onduleront sur nos têtes bien remplies.

Vous aurez noté que dans cet épisode déshonorant pour le savoir, la pensée, la rigueur et le respect de l’Histoire, pas un seul chasseur de « fake news » n’a montré le bout de son nez. Pas de Tristan Mendès France ou Rudy Reichstadt les impitoyables défenseurs de Washington et des colons d’Israël et aucun autre membre de la secte « Conspiracy Watch », pas de hérauts de France Inter, si radicaux face à ce qui n’est pas leur vérité et baptisent « mensonge ». Pas une ligne non plus dans Le Monde, bréviaire des adeptes de la pensée juste ou de Médiapart trop occupé à défendre Biden dans sa campagne d’Ukraine. L’Histoire dès qu’elle met le rouge en valeur a dit la vérité, elle doit être exécutée.

Jacque-Marie BOURGET

PS. Les curieux du droit de savoir peuvent, plutôt que l’immense (!) Dard, ouvrir quelques-uns des ouvrages d’Annie Lacroix-Riz comme « Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930, Paris, Armand Colin, nouvelle édition complétée et révisée, 2010, 679 p., et « De Munich à Vichy, l’assassinat de la 3e République, 1938-1940 », Paris, Armand Colin, 2008, 408 p., qui traitent amplement de la question.

Le Puzzle Kanapa, un essai passionnant sur une des figures les plus fascinantes et influentes du PCF au XXe siècle, par Gérard Streiff

                                              
Gérard Streiff a publié l'an passé aux éditions "La déviation" un essai passionnant et passionné, admirablement écrit, sur une des personnalités les plus importantes et fascinantes du Parti communiste français de l'après-guerre: Jean Kanapa. Né en 1921, mort en 1978, cet intellectuel et dirigeant politique est un personnage emblématique de l'histoire du communisme français, alors à son apogée.

Gérard Streiff, le rédacteur en chef du journal Communiste.S, auteur de polars à toiles de fond historiques, de livres jeunesse, de L'Abécédaire amoureux du Communisme, est l'auteur d'une thèse d'histoire soutenue à Sciences Po Paris sur Kanapa, sous la direction de Jean-Noël Jeanneney (publiée en 2001 aux éditions L'Harmattan sous le titre Jean Kanapa 1921-1978 - Une singulière Histoire du PCF) l'homme qui l'a fait rentrer à la Polex, le secteur international du Parti communiste (la section de politique extérieure), en 1973, pour y suivre les affaires de la commission européenne, alors que Streiff, militant à Strasbourg, où il sortait de Sciences-Po et de l'Institut des Hautes Études Européennes, rêvait d'engagement tiers-mondiste pour la Guinée Bissau.

"Le Puzzle Kanapa" est une plongée en profondeur dans les coulisses du Parti communiste français et de l'Internationale communiste, des relations du PCF avec le PCUS, des crispations, mutations, revirements, ruptures idéologiques et stratégiques du PCF, sur fond de contradictions entre les générations et les héritages au sein du mouvement communiste français. Bien mieux qu'une synthèse sur l'histoire du PCF dans la seconde partie du 20e siècle, cet essai permet de comprendre ce que furent les ressorts des choix des dirigeants, et leurs contradictions, ainsi que les débats et luttes d'influence au sein du PCF, liées au rapport à l'URSS, à la gauche, à la volonté d'exercer le pouvoir.

Comment un jeune révolutionnaire bourgeois, fils de banquier juif de Neuilly scolarisé avec Jean-Paul Sartre en classe de philo, ami de Sartre puis anti-Sartre, brillant étudiant de philosophie à la Sorbonne, prof de philo agrégé en zone sud pendant la guerre, romancier en devenir (son premier roman "Comme si la lutte entière" paraît en 1946 - son dernier livre "Les choucas" où il évoque pour la première fois la question des camps staliniens, est publié en 1967) est devenu, après son adhésion au PCF en août 1944, le bras droit de Laurent Casanova, un proche d'Aragon, rédacteur des Lettres françaises, le symbole de l'apparatchik stalinien sans scrupule dans ses anathèmes gauchistes et sectaires contre les "intellectuels", les dissidents, les "humanistes"? "L'engagement communiste de Kanapa n'est pas exclusivement de nature politique, il est aussi d'ordre culturel, éthique, esthétique. Il partage en cela l'opinion d'un certain nombre de jeunes intellectuels communistes qui, sur les marges du parti, pensent que les espoirs nés à la Libération ne sont pas tenus, qu'il ne suffit pas de bousculer l'ordre politique ni même la société, c'est l'homme qu'il faut changer". (Gérard Streiff, Le Puzzle Kanapa, p.60)

Edgar Morin, faisant référence à sa période "stalinienne décomplexée" qui amènera Kanapa, directeur de la nouvelle revue La Nouvelle Critique, organe de guerre froide, à partir de 48, à défendre l'ouvriérisme sectaire, "le réalisme socialiste" en art comme "le procès des blouses blanches", participer au "procès" contre ses camarades Marguerite Duras, Dyonis Mascolo, Robert Antelme, brossa de lui ce terrible portrait: "Délégué à l'injure aveugle, Kanapa fut du même coup enfermé dans le plus mesquin de lui-même et promu aux grandes responsabilités politiques".

Kanapa est un personnage de roman: "Voilà un beau paradoxe de ce personnage: homme froid, ascète glacial, doctrinaire intimidant, Kanapa était la passion faite homme. Il ne peut croiser une femme sans tenter de la séduire. Il fréquenta des femmes fameuses, les Simone de Beauvoir ou Signoret; il connut l'amour-passion, pour Claudine qu'il enleva à sa famille et pour laquelle il se fâcha avec son père; il nourrira une sorte d'amour entravé pour la compagne de cet ami baroque, de Jouvenel; il fut amoureux fou d'une belle Bulgare, puis de Valia, jeune Soviétique, puis de Danièle, sans dernière compagne. Ses passions épousent souvent ses grandes séquences politiques (ou peut-être l'inverse?), habitent ses romans, le premier singulièrement. Trois fois marié, des dizaines de fois "fiancé". Ce caractère entreprenant lui vault moult dénonciations auprès des autorités communistes" (Gérard Streiff, Le Puzzle Kanapa, p. 19-20).

Le Monument d'Elsa Triolet en 1957 l'éloigne du stalinisme plus encore que le rapport Khroutchev. Dès 54, Kanapa avait épousé la nouvelle ligne - refus de l'ouvriérisme, culture nationale - avec entrain.

Kanapa a eu dans les années 60 et 70 une influence majeure sur le tournant du PCF vers le socialisme démocratique, la promotion des libertés, le renoncement à la dictature du prolétariat, la distanciation avec l'URSS, et la reconnaissance des vices du système et de son caractère autoritaire et liberticide.

Il sera le bras droit de Waldeck Rochet et de Georges Marchais, leur confident très proche, incarnant une rupture avec l'héritage thorézien, un des promoteurs de la ligne d'autonomie culturelle, artistique et intellectuelle d'Argenteil en 1966, de la stratégie d'union de la gauche et de programme commun avec Mitterrand et le PS, mais aussi de la stratégie eurocommuniste, de rapprochement avec le PCI de Berlinguer et le Parti communiste espagnol de Carillo pour une voie communiste européenne et démocratique vers le socialisme. En 1968, il sympathise avec les artisans du "Printemps de Prague" et dénonce le coup de force soviétique.

Homme de pouvoir et d'influence, Kanapa n'était pas un grand démocrate, et les mutations nécessaires du PCF ont souvent été imposées brutalement par lui et les dirigeants qu'il conseillait, quitte à provoquer de nombreux cas de conscience et crises d'identité chez les militants. Dans les années 70, par ses prises de distance répétées, il sera la bête noire des soviétiques, qui réagiront par un communiqué glacial à sa mort en 1978, des conséquences d'un cancer du poumon. C'était un très grand connaisseur du mouvement communiste international, de l'Europe de l'Est (il avait vécu à Prague à partir de 1958), de la Chine, de Cuba où il séjourne en 1961, de l'Union soviétique et du PCUS, ayant séjourné également de nombreux mois à Moscou, été marié à une russe, parlant couramment russe aussi bien qu'anglais, espagnol, allemand.

Kanapa aura aussi de l'influence sur Marchais et la ligne du PCF sur la nouvelle tolérance vis-à-vis de la force de frappe atomique assurant l'indépendance de la France, dans le cadre d'une volonté de s'émanciper de l'OTAN qui sera une des pierres d'achoppement de la tentative d'actualisation du programme commun.

Dans cet essai qui se lit comme un roman, un roman vrai palpitant résonnant des luttes et contradictions communistes du XXe siècle, Gérard Streiff nous brosse le portrait des différentes facettes de ce personnage paradoxal qu'était Jean Kanapa, un intellectuel de parti méprisant les "intellectuels" médiatiques et oppositionnels, un homme de pouvoir restant dans l'ombre des "chefs médiatiques", une sorte de Richelieu ou de Mazarin du parti communiste, subtil, travailleur, brillant, mais sans pitié pour ses opposants.

Ce livre, assorti de nombreuses photographies d'archive, est loin d'être une hagiographie, malgré l'affection et l'admiration de l'auteur pour Kanapa, mais il nous parle d'un temps où la dimension intellectuelle était très présente et forte au PCF, et où le Parti communiste français pesait véritablement dans les possibilités d'évolution du communisme mondial, sans parler de la scène politique française.

Une lecture que je ne saurais que trop recommander aux lecteurs du "Chiffon Rouge", et à toutes les personnes intéressées par l'histoire du Parti communiste et du mouvement communiste international.

Ismaël Dupont - 13 juillet 2022

Le Puzzle Kanapa, Gérard Streiff, La Déviation, juillet 2021 - 20€





Discours de Robespierre contre la guerre



Extrait de son discours sur la guerre prononcé à la Société des Amis de la Constitution, le 18 décembre 1791 :

"La guerre est toujours le premier vœu d’un gouvernement puissant qui veut devenir plus puissant encore. Je ne vous dirai pas que c’est pendant la guerre que le ministère achève d’épuiser le peuple et de dissiper les finances, qu’il couvre d’un voile impénétrable ses déprédations et ses fautes ; je vous parlerai de ce qui touche plus directement encore le plus cher de nos intérêts. C’est pendant la guerre que le pouvoir exécutif déploie la plus redoutable énergie, et qu’il exerce une espèce de dictature qui ne peut qu’effrayer la liberté naissante ; c’est pendant la guerre que le peuple oublie les délibérations qui intéressent essentiellement ses droits civils et politiques pour ne s’occuper que des événements extérieurs, qu’il détourne son attention de ses législateurs et de ses magistrats pour attacher tout son intérêt et toutes ses espérances à ses généraux et à ses ministres, ou plutôt aux généraux et aux ministres du pouvoir exécutif. C’est pour la guerre qu’ont été combinées, par des nobles et par des officiers militaires, les dispositions trop peu connues de ce code nouveau qui, dès que la France est censée en état de guerre livre la police de nos villes frontières aux commandants militaires, et fait taire devant eux les lois qui protègent les droits des citoyens. C’est pendant la guerre que la même loi les investit du pouvoir de punir arbitrairement les soldats. C’est pendant la guerre que l’habitude d’une obéissance passive, et l’enthousiasme trop naturel pour les chefs heureux, fait, des soldats de la patrie, les soldats du monarque ou de ses généraux. Dans les temps de troubles et de factions, les chefs des armées deviennent les arbitres du sort de leur pays, et font pencher la balance en faveur du parti qu’ils ont embrassé. Si ce sont des Césars ou des Cromwells, ils s’emparent eux-mêmes de l’autorité. Si ce sont des courtisans sans caractère, nuls pour le bien, mais dangereux lorsqu’ils veulent le mal, ils reviennent déposer leur puissance aux pieds de leur maître, et l’aident à reprendre un pouvoir arbitraire, à condition d’être ses premiers valets."

Source : Œuvres de Maximilien Robespierre, Tome VIII, Édition du Centenaire de la Société des études robespierristes, Éditions du Miraval à Enghien-les-Bains, p. 48 et 49.

Extrait de son discours sur la guerre prononcé à la Société des Amis de la Constitution, le 2 janvier 1792 :

"La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d’un politique, est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à main armée chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses loix et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés ; et le premier conseil que donnent la nature et la prudence, c’est de les repousser comme des ennemis."

Source : Œuvres de Maximilien Robespierre, Tome VIII, Édition du Centenaire de la Société des études robespierristes, Éditions du Miraval à Enghien-les-Bains, p. 81 et 82.

10 mars 1906 la Catastrophe de Courrières

 



C'est à la fosse 3 de la Compagnie des mines de Courrières à Méricourt que le 10 mars 1906 a lieu la plus grande catastrophe minière en Europe. Anastase Dehaye, le doyen des mineurs (95 ans), explique sur des illustrations de photographies d'époque, les raisons de l'explosion. Suite à la catastrophe, les mineurs ont fait grève pendant 51 jours. Témoignage de Aristide Jaquard qui avait alors 17 ans et qui est le dernier survivant de la catastrophe.




Le 10 mars 1906 au petit matin, les galeries de la Compagnie des mines de Courrières à partir de la fosse 3 de Méricourt, la fosse 2 à Billy-Montigny, et 4 - 11 à Sallaumines sont successivement frappées par une double catastrophe : en premier lieu un coup de grisou, c'est-à-dire l'explosion du gaz hautement inflammable accumulé entre les veines de charbon, entraînant en second lieu l'auto-combustion de toutes les poussières de charbon soulevées par le souffle de la première déflagration, c'est le coup de poussière. Les conséquences sont immédiates : au-delà de la chaleur intense qui règne au fond, l'oxygène disponible est immédiatement consumé, l'incendie se propageant d'une fosse à l'autre sur plus de 110 km de galeries et faisant 1 099 victimes recensées, enterrées collectivement et en grande pompe.

C'est à Méricourt que le bilan est le plus lourd, avec 404 mineurs décédés, soit plus du tiers du total. La fosse 3 devient alors "tristement célèbre", même si les victimes proviennent de 29 communes différentes, à commencer par Sallaumines (304) et Billy-Montigny (114). Toutes se trouvent sur le territoire de la concession de la Compagnie des mines de Courrières, qui donne son nom à la catastrophe, mais on comprend à écouter la première intervenante que ce "détournement" n'est pas adopté partout.

C'est également l'ampleur du bilan qui justifie qu'on prenne la peine d'interviewer les derniers témoins de la catastrophe, près de 70 ans après les faits. Le premier, Anastase Dehaye, est présenté par le journaliste comme le "doyen des mineurs" de France : il compte en effet 95 ans - "et demi" précise-t-il avec un dose de coquetterie - et a travaillé 35 ans au fond avant de rejoindre le jour. Né en 1878, il a donc 26 ans au moment des faits ; le second, Aristide Jacquard, est nous dit-on le "dernier survivant" du drame qu'il a vécu à 17 ans et il ne doit la vie qu'à un concours de circonstances. L'un et l'autre nous en expliquent les causes et les conséquences : le gaz accumulé en profondeur a atteint une concentration d'autant plus dangereuse que les mineurs travaillent encore à la flamme nue (l'image fixe est ici trompeuse : la lampe présenté par le "vieux" mineur au "jeune" est une lampe de sécurité ou de sûreté, présentant une cage de verre munie de barreaux, qui isole la flamme de l'environnement extérieur tout en offrant un meilleur rendement lumineux) ; le choix d'étouffer l'incendie par "blocage" ou comblement des puits qui relient le fond à la surface réduit drastiquement les chances des éventuels survivants de s'en sortir. Malgré tout, le 30 mars, soit vingt jours après l'explosion, treize "rescapés" réussissent à sortir par leurs propres moyens.

L'obstination des ingénieurs de la Compagnie à vouloir à tout prix continuer l'exploitation où c'était possible plutôt que d'engager les secours a contribué au lourd bilan. Plus grave, pendant trois jours, on empêche les familles d'approcher les corps. Faute d'identification et en raison des graves brûlures, 272 corps furent enterrés dans une fosse commune (transformée en nécropole à Méricourt , appelée le silo).

La réaction des mineurs est à la mesure de la tragédie : une grève sauvage débute, mobilisant 25 000 puis 60 000 ouvriers du fond et du jour, imposant en retour l'envoi de 30 000 gendarmes et soldats pour contenir le mouvement. Au terme de 51 jours de conflit et d'affrontements, la Compagnie exploitante verse des dédommagements aux victimes et à leurs ayant-droits, accorde des augmentations de salaire, adopte le principe du congé hebdomadaire et surtout entame une large réflexion sur la sécurité des installations. C'est au lendemain de la "catastrophe de Courrières" que l'on envisage de procéder à l'arrosage des poussières, qu'on aménage des barrages mobiles composés de récipients remplis d'eau, de plâtre et de poussières ininflammables installés en équilibre instable sur la paroi supérieure des galeries et que le souffle des explosions doit logiquement renverser avant la propagation des flammes (également dits "taffanels" du nom de leur concepteur, l'ingénieur des mines Jacques Taffanel), enfin et surtout qu'on fonde (dès 1907) à Liévin le premier poste central de secours du bassin du Nord-Pas-de-Calais, chargé de former des équipes spécialisées de sauveteurs.

La catastrophe de "Courrières" a fait l'objet de nombreux colloques, commémorations et de diverses manifestations mémorielles.

HISTOIRE: Le mardi 2 janvier 1940, Jean MOULIN saute en parachute sur le territoire national.

                                    
Le préfet d’Eure et Loir , le chef de cabinet du ministre du Front Populaire Pierre COT qui dès le 16 juin 1940 sera torturé par les allemands a Chartres , à un moment il craint de signer un ignoble document que les allemands exigent de lui , il tente de se suicider et se tranche la gorge, les allemands renoncent à le faire signer il sera sauf ! 

Après une hospitalisation.

Revoqué par le gouvernement de Pétain l’hitlérien, il va allé rencontrer un de ses amis de 1936 Pierre MEUNIER qui sera le secrétaire du Conseil National de la Résistance auquel il dit :

« JE PEUX TOUT FAIRE JE SUIS DÉJÀ MORT UNE FOIS »

Il sera le premier Président du C. N. R . qui va réunir toutes les forces de la Résistance Française le 23 mai 1943 dans Paris qui résonne des: «heil li , heil lo » et du bruit des bottes.

Le 21 juin 1943 sa prédiction se réalise il est arrêté par la police nazi la mort est au bout sous la torture mais il ne parle pas .



                                     




Rappel de ce que fut la collaboration sous Pétain et son gouvernement.

Eric Zemmour, faussaire de l'histoire ? ce polémiste raconte une version de Vichy et du rôle de Pétain qui est démentie par toute la recherche en histoire depuis plus de cinquante ans. Voici en vidéo, un rappel en 1976 la nature de la collaboration par Pierre-Henri Teitgen, ancien résistant et ministre sous la IVe République. 

 

Marre d'entendre parler d'un pseudo historien trouvant des excuses à Pétain et au régime de Vichy, qui selon lui, la collaboration n'était pas une si mauvaise chose ?
Honte aux mérdias qui lui donne une tribune, honte aux politiques qui voudraient nous le rendre présentable.
Honte à ceux qui voteront pour lui quand il se présentera.
Qu'attendre de quelqu'un qui cherche à adoucir l'horreur de la déportation ?
L'horreur du meurtre de milliers d'enfants que le nazisme à brûlés ?
Ce type est un monstre en puissance, mis en place par des journalistes de connivence et experts autoproclamées, qui son les chiens de gardes d'une petite poignée de milliardaires.
Ce sont ces mêmes élites qu'il y a a peu près 78 ans, inondaient déjà les oreilles du peuple par cette expression « mieux vaut Hitler que le Front populaire ».

Petit rappel: Quand la nature d'un fasciste s'affiche à la télé




Sur un plateau TVn Jordan Bardella (RN) s'adressant à Fabien Roussel (PCF):



" laissez-moi parler Fabien Roussel, nous ne sommes plus en 1945 où vous pouviez nous interdire”…(sic)


Rarement aveu ne fut plus clair.


Bardella, N°2 du parti de la haine et du racisme confirme donc que 1945 et la victoire de la démocratie, la reconquête de la liberté, le progrès économique et social et le chatiement des traitres (pas tous hélas, loin s'en faut), est pour son organisation le symbole d'une défaite.

C'est à encadrer et à rappeler à toutes celles et tous ceux qui voient dans le R-Haine un parti fréquentable.

Ce Bardella s'affiche donc comme un surgeons du nazisme et de sa kollaboration.

Dommage que personne sur le plateau parmi les débatteurs et journalistes présents n'ait repris ses propos au bon pour dire cela.

C'est aussi un signe de l'édulcoration des repères et valeurs républicaines, celà n'épargne personne parmi ces hors sols.

Merci à Canaille le Rouge de ce petit rappel qui est partager un max.

Le 5 mai, une date en miroir



L’hôte de l’Elysée célèbre aujourd’hui les 200 ans de la disparition de l’homme qui, par la brutalité, la guerre, l’esclavage et la mise à mort de l’élan révolutionnaire, posa et les bases légales et institutionnelles de l’Etat bourgeois en France et à travers l’Europe. Mais c’est aussi l’anniversaire de la naissance, trois ans plus tôt, de celui qui en fut le plus féroce et fécond critique : Karl Marx. Une date en miroir, donc, qui met face à face le vieux monde qui persiste sous des habits neufs et le nouveau, toujours à naître.

Car, qu’on ne s’y trompe pas : la commémoration du fossoyeur de la République par le président ne vise en rien à mettre en lumière les ressorts dialectiques du bonapartisme, le conflit entre l’héritage révolutionnaire et l’aspiration de la bourgeoisie à prendre seule les rênes du monde. Elle n’est qu’un témoignage de son appétence pour l’exercice solitaire du pouvoir, de son mépris de l’exercice démocratique, la manifestation de son attachement à la forme de l’Etat la plus à même de garantir les intérêts de l’oligarchie et des classes qui la soutiennent. Bref, de tout ce dont les temps présents appellent à se débarrasser en puisant notamment dans l’héritage marxiste, justement, les outils théoriques indispensables.

Patrick Le Hyaric