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Le 5 mai, une date en miroir



L’hôte de l’Elysée célèbre aujourd’hui les 200 ans de la disparition de l’homme qui, par la brutalité, la guerre, l’esclavage et la mise à mort de l’élan révolutionnaire, posa et les bases légales et institutionnelles de l’Etat bourgeois en France et à travers l’Europe. Mais c’est aussi l’anniversaire de la naissance, trois ans plus tôt, de celui qui en fut le plus féroce et fécond critique : Karl Marx. Une date en miroir, donc, qui met face à face le vieux monde qui persiste sous des habits neufs et le nouveau, toujours à naître.

Car, qu’on ne s’y trompe pas : la commémoration du fossoyeur de la République par le président ne vise en rien à mettre en lumière les ressorts dialectiques du bonapartisme, le conflit entre l’héritage révolutionnaire et l’aspiration de la bourgeoisie à prendre seule les rênes du monde. Elle n’est qu’un témoignage de son appétence pour l’exercice solitaire du pouvoir, de son mépris de l’exercice démocratique, la manifestation de son attachement à la forme de l’Etat la plus à même de garantir les intérêts de l’oligarchie et des classes qui la soutiennent. Bref, de tout ce dont les temps présents appellent à se débarrasser en puisant notamment dans l’héritage marxiste, justement, les outils théoriques indispensables.

Patrick Le Hyaric

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