Rechercher dans ce blog

Affichage des articles dont le libellé est Emplois. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Emplois. Afficher tous les articles

Égalité femmes-hommes : on a tous à y gagner !

Publié le 5 novembre 2022 par Front de Gauche Pierre Bénite

Depuis vendredi, dès 9 h 10, les femmes ont commencé à travailler gratuitement, selon les calculs de la newsletter féministe les Glorieuses. S’attaquer aux inégalités de revenus profiterait pourtant à l’ensemble de la société.

Et si, ce vendredi, les femmes restaient au lit ? Plus d’auxiliaires de vie pour nourrir à domicile les personnes âgées, plus de sages-femmes pour accoucher ce jour, plus de caissières pour compter vos achats… En 1975, c’est ainsi que les Islandaises ont protesté pour dénoncer un écart de salaire de 25 % entre les hommes et les femmes, et l’importance de ces dernières dans la société. Ce vendredi-là, les hommes furent contraints d’emmener exceptionnellement leurs enfants à l’école, les avions restèrent cloués au sol, faute d’hôtesses de l’air, et les femmes au foyer (qui travaillaient gratuitement) rendirent leur tablier pour aller manifester.

Dix ans plus tard, elles descendirent à nouveau dans la rue pour réclamer l’égalité salariale. En 2005, rebelote. Mais cette fois-ci, elles se mirent à calculer : ramené au temps de travail, à salaire équivalent à celui des hommes, à quelle heure les femmes ne seraient-elles plus payées ? Et elles quittèrent toutes le travail à 14 h 8.

Aujourd’hui, l’Islande est considérée comme le pays le plus égalitaire au monde, selon le Forum économique mondial. Mais l’égalité réelle n’est pas encore atteinte…

Les femmes gagnent 22 % de moins

Infographie Humanité

Cette comptabilité choc a inspiré plus d’un mouvement social en France. En 2016, de nombreuses associations féministes et des syndicats appelaient à s’arrêter le 8 mars, date internationale de la lutte pour les droits des femmes, à 15 h 40. Car, chaque jour, c’était l’heure à laquelle les salariées commençaient à travailler gratuitement. D’autres, comme la newsletter économiste et féministe les Glorieuses, calculent cela sur l’année.

 

En 2022, c’est donc vendredi 4 novembre, à 9 h 10, que les femmes ne sont plus payées jusqu’en 2023. En moyenne, en Europe, les travailleuses gagnent 15,8 % de moins que leurs collègues masculins, selon l’agence Eurostat. Et au niveau international, selon le Forum économique mondial, il faudrait attendre encore cent ans pour voir l’écart s’effacer totalement.

 

En France, pays auquel certains reprochent pourtant une soi-disant « religion » de l’égalité, les femmes sont toujours aussi mal payées : même si les inégalités économiques se sont un peu résorbées en vingt ans, leur revenu salarial restait inférieur de 22 % à celui des hommes en 2019, selon les derniers chiffres de l’Insee.

 

Un tiers de cet écart s’explique par les différences de durée de travail. D’abord, parce que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à interrompre leur carrière ou à réduire leur temps de travail à l’arrivée des enfants ; ensuite, parce qu’elles travaillent en moyenne trois fois plus souvent à temps partiel que les hommes. « C’est la question de l’indépendance économique des femmes qui est posée, relève Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict-CGT. Dans les trois quarts des couples, elles gagnent moins que les hommes : si elles veulent se séparer, en cas de violences conjugales par exemple, elles n’ont pas les moyens financiers de le faire. »

 

Un gain pour l’ensemble de la société


En règle générale, la question de la lutte contre les inégalités économiques est souvent vue sous le prisme exclusif des « coûts » : le patronat rechigne à augmenter les salaires des femmes, au nom du gain financier que représente pour les entreprises cette forme de dumping social. Les féministes, au contraire, insistent sur les retombées financières positives que générerait une égalité réelle.

Les études en la matière ne manquent pas, rappelle Rachel Silvera, économiste, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre et codirectrice du réseau Mage :

« Il y a quelques années, la Cnav (Caisse nationale d’assurance-vieillesse) avait calculé ce que l’égalité salariale lui rapporterait en termes de cotisations annuelles nettes supplémentaires. Le montant du gain atteignait 11 milliards d’euros par an pour les premières années, puis 5,5 milliards d’euros par an ensuite (ce différentiel s’expliquant par l’augmentation des pensions à verser). »Des chiffres non négligeables, à l’heure où l’exécutif s’émeut des niveaux de déficits publics…

 

De même, il est tout à fait possible de calculer le coût ­financier que représentent les inégalités de revenus entre les hommes et les femmes.

« Les chercheurs Jean et Nicole Gadrey ont mesuré l’écart de revenu, à niveau de diplôme égal, explique Rachel Silvera. Par exemple, à bac +3, les femmes gagnent 31,6 % de moins que les hommes. Résorber ces inégalités rapporterait 246 milliards d’euros de revenus supplémentaires, dont 113 milliards de cotisations sociales ! » Autrement dit, ces sommes profiteraient bien à l’ensemble de la société et pas « seulement » aux principales intéressées.


« Nous pensons qu’il est primordial d’augmenter les salaires et de créer des emplois pérennes dans les secteurs du soin et du lien, estime Delphine Collin, du collectif femmes-mixité de la CGT. L’utilité sociale de ces professions (garde d’enfants, prise en charge des personnes âgées…) n’est plus à démontrer, de même que les faibles niveaux de revenus : nous avons réalisé une consultation en ligne, auprès de 14 métiers, qui montrait que ces femmes auraient besoin de 500 euros par mois supplémentaires en moyenne. »

Une question politique

 



À gauche, tous les chemins mènent à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Quand le PS promet une grande « loi de programmation sociale » sur le sujet, le communiste Fabien Roussel entend mettre autour de la table syndicats de salariés et patronaux pour augmenter la rémunération des métiers occupés essentiellement par des femmes (infirmière, caissière, assistante maternelle, aide-soignante ou aide à domicile). Quant à Jean-Luc Mélenchon (FI), il défend le principe d’une «  prime d’égalité salariale » pour les salariées travaillant dans les entreprises non respectueuses de la loi sur l’égalité de 1972. «  Cela fait cinquante ans que la loi existe et a été votée. Nous avons assez attendu, il est temps de passer en force ! » a fait valoir l’insoumis.

De même, l’idée de garantir le respect, dans des délais courts, de l’égalité salariale femmes-hommes est largement brandie

Les entreprises ont un an pour mettre en œuvre l’égalité salariale, faute de quoi un administrateur judiciaire le fera à la place de l’employeur, propose le PCF. « Il y a 14 lois en France non appliquées, car non contraignantes. Ma première mesure sera de les faire appliquer », a développé Fabien Roussel. Il est aussi favorable à l’application systématique de la méthode Clerc, du nom de ce syndicaliste de la CGT métallurgie, afin de favoriser l’égalité professionnelle. Le principe visant à renforcer les sanctions financières a été repris par la France insoumise dans son programme présidentiel 2022.


À gauche, tout le monde s’accorde à dire également qu’il faut lutter contre les emplois à temps partiel. Jean-Luc Mélenchon a déclaré au magazine Elle  : « On augmente la cotisation comme si c’était une cotisation à temps plein, vous allez voir si ça ne dissuade pas tout le monde de faire appel à un temps partiel. » De son côté, EELV mise sur le renforcement de l’accès à la formation pour toutes les salariées travaillant à mi-temps, la création d’un service public de la petite enfance. Une disposition partagée par la France insoumise, qui propose l’ouverture de «  500 000 places » de garde, en crèche ou à domicile.

Tous réclament un alignement du congé paternité sur le congé maternité à seize semaines. Fabien Roussel explique que «  ce congé aura pour conséquence de lutter contre les discriminations à l’embauche que nombre de femmes subissent »


Lola Ruscio - Cyprien Boganda - Kareen Janselme Article publié dans l'Humanité

https://www.humanite.fr/social-eco/egalite-hommes-femmes/egalite-femmes-hommes-tous-y-gagner-769904#



L’ubérisation de la société - L’ère du capitalisme de plateforme

 

Alimentation, transports, aides à domicile… de nombreux domaines économiques sont ciblés par l’ubérisation. En moins d’une décennie, les applis ont envahi nos vies, faisant de la politique du « clic » et de l’instantanéité la nouvelle norme. Derrière ces nouveaux modes de consommations, c’est un véritable capitalisme de plateforme qui a pris place avec des plateformes numériques de travail qui façonnent non seulement beaucoup de nos activités au quotidien, le monde du travail mais aussi notre modèle de société.
 

Présent à Strasbourg pour le rendez-vous annuel des communistes aux universités d’été qui se sont tenues les 26, 27 et 28 août derniers, Pascal Savoldelli, sénateur communiste du Val-de-Marne, a sensibilisé les camarades, tant au « choc » qu’au « choix » de société de ce nouveau modèle alimenté par la numérique ubérisation. Dans son intervention, il rappelle que si les avantages de ce modèle semblent nombreux, il est important de s’interroger sur la façon dont notre société pourrait en subir les conséquences et pousse à réfléchir aux alternatives à ce capitalisme qui tend à nous vendre l’actualisation de ses formes de domination, d’exploitation et d’aliénation comme de nouveaux espaces de liberté.


L’aboutissement d’un rêve néo-libéral

En s’affranchissant des règles de concurrences et des règles sociales et fiscales, c’est une véritable offensive pour un acte fondateur qui s’opère avec l’ubérisation. Uber, Deliveroo, Docadom et consorts, avec la complicité de différents gouvernements, ont réussi à disrupter le marché avec succès en rendant leurs nouveaux standards de qualité de services et d’orientation client incontournables. D’une part, les entreprises traditionnelles n’ont d’autres choix que de s’aligner sur ce modèle pour survivre. De l’autre, c’est le retour du travail à la tâche et du tâcheron enfermé dans la précarité. Ce même forçat qui devrait remercier ces multinationales d’être enfermé dans la boite noire de l’algorithme. Affectant le statut de l’emploi, les conditions de travail, le rapport à l’espace et au temps de travail, c’est une véritable casse du salariat et de ses protections qu’entraine la plateformisation de la société.

Une nécessaire organisation collective

L’une des premières stratégies pour lutter contre l’ubérisation repose sur l’organisation collective. Le travail ubérisé est par essence une forme d’emploi qui se veut rendre les mobilisations improbables. Cependant, entre actions collectives pour requalifier l’activité de ceux qui offrent leur service en emploi salarié, création de « mutuelle de travail associé » et mise en place de plateforme coopérative de communs numériques, l’uberisation doit constituer un terrain de lutte de classe sans merci. Si les algorithmes nous enferment dans une bulle, il ne tient qu’à nous de nous ouvrir à nouveau au rassemblement. L’ubérisation relève bien évidemment d’une lutte syndicale qu’il convient d’adapter et d’organiser pour répondre aux nouveaux défis que pose le monde du travail numérique et l’ubérisation. Il ne tient qu’à nous de reconstruire un service commun qui porterait une institution de la valeur pour le travail des communes contre la seule qui existe à ce jour, celle du capital.

Pour un nouveau modèle de société

Ce qu’on appelait la “question sociale” doit opérer un retour en force dans nos réflexions. Remettant complètement en question le modèle économique traditionnel, le modèle du salariat et de l’emploi et, encore pire, le caractère interventionniste de notre État, l’ubérisation rappelle qu’il est urgent de penser la société que nous voulons, puis d’agir pour la construire. C’est dans cette volonté d’impulser une nouvelle orientation politique que, dans le prolongement de sa proposition de loi sur la requalification en statut salarial, Pascal Savoldelli a, pour le groupe CRCE, récemment légiféré sur le rôle des algorithmes et leur seuil d’interférence à l’autonomie des travailleurs. Car pourquoi faudrait-il adouber l’uberisation de l’économie sans en interroger l’idéologie et les effets délétères à long terme ? Ce monde-là n’est pas une fatalité. Le chantier est immense et à engager d’urgence. À penser sur le temps long, il est politique au sens premier du terme.

Héléna Laouisset-Royer

Collaboratrice du sénateur communiste Pascal Savoldelli   

Le mirage de la grande démission par le Pôle Eco de la CGT



Dans la droite lignée des discussions autour des « emplois vacants », patronat et dirigeants s’insurgent contre un supposé phénomène de « grande démission », phénomène discutable tant du point de vue quantitatif que qualitatif. Comment souvent, les dirigeants font porter le chapeau aux salariés, et utilisent ce prétexte pour justifier un nouveau tour de vis en matière de minimas sociaux et autres allocations.



Un niveau de démissions élevé, mais ni inédit ni anormal

S’il est vrai que le niveau actuel de démission est élevé (avec 523 000 démissions enregistrées au T2 2022), la situation est loin d’être inédite. En effet, ce niveau ne dépasse que légèrement celui atteint en 2008 (voir figure 1).

 

 

Ensuite, lorsqu’on rapporte le nombre de démissions au nombre de salariés, le phénomène reste même en deçà des pics observés au début des années 2000 ou en 2008 (voir figure 2).

 



Mais surtout, comme l’indique l’Insee, ce pic est tout à fait normal dans le contexte actuel, dans la mesure où les périodes de reprise d’activité (ici la sortie du Covid) s’accompagnent généralement de nouvelles opportunités d’emploi qui incitent à démissionner, tirant le taux de démission à la hausse.



Enfin, et c’est surement là l’argument le plus important : cette hausse du nombre de démissions n’est pas associée à un nombre inhabituel de retraits du marché du travail, qui signifierait que les démissionnaires sont partis pour arrêter de travailler !

 

Pour être tout à fait complet, il faut également souligner une hausse importante (+20% entre mai 2021 et mai 2022) du nombre de ruptures conventionnelles, dont une partie pourrait s’apparenter à des démissions.

Mais là encore, le niveau prête à discussion. En effet, l’importance de cette hausse s’explique en partie par la très forte diminution des ruptures pendant le covid. De ce fait, le niveau de ruptures en mai 2021 est inférieur à celui de début 2020, ce qui gonfle l’évolution sur douze mois glissants, tandis que l’après Covid s’est accompagné d’un effet rattrapage, stimulant la dynamique. Ensuite, il n’est pas possible de savoir si cette hausse est davantage le symptôme de départs choisis par les salariés (pouvant entrer dans le mouvement de grande démission), ou si elle cache en réalité des licenciements déguisés.

 

Quitter son emploi : un choix contraint


Quitter son emploi, que cela prenne la forme d’une démission ou d’une rupture conventionnelle, ne veut pas dire tout à fait la même chose selon la cause. Est-ce du fait de conditions de travail trop difficiles, dans l’optique d’essayer par ce moyen d’améliorer son salaire, ou pour d’autres raisons encore ? Quoi qu’il en soit, il n’existe aucune donnée permettant de savoir quels sont les profils des salariés démissionnaires, en termes de caractéristiques de l’emploi occupé, ou de leur trajectoire par la suite.

Mais dans les deux cas évoqués par exemple, faut-il vraiment s’étonner que des salariés quittent leur emploi pénible, ou, dans un contexte où les salaires augmentent bien moins vite que l’inflation, qu’ils aillent chercher un meilleur salaire ailleurs ? La responsabilité patronale est bien engagée !


Comme toujours, plutôt que de s’en prendre aux réels coupables, nos gouvernants accusent les salariés démissionnaires et justifient de cette manière la nécessité de durcir encore davantage les conditions d’indemnisation chômage. Se faisant, ils oublient ce que nous savons tous à la CGT : quitter son emploi est toujours un choix contraint.


À ce sujet, le Ministre du travail O. Dussopt déclarait il y a quelques jours vouloir supprimer les allocations chômage en cas d’abandon de poste. Pourtant, dans bien des cas, l’abandon de poste apparait comme la solution de dernier ressort, lorsque l’employeur refuse toute négociation pour une rupture conventionnelle du contrat de travail, permettant contrairement à la démission, d’accéder à des indemnités chômage.

 

Derrière la question du sens au travail, l’ombre du coût du capital

 



Qu’on le veuille ou non, la pandémie de Covid est venue mettre un coup de projecteur sur tout un ensemble de questions qui restaient jusqu’alors plus facilement dans l’ombre : « mon activité est- elle essentielle à la vie ? Si oui, pourquoi est-elle si pénible, peu considérée, et mal rémunérée ? Si non, pourquoi continuer ? » Est-elle néfaste pour l’environnement ou la société ? Ces questions sont celles que posent très justement Coralie Perez et Thomas Coutrot, économistes du travail1, résumant à elles seules les interrogations de millions de salariés (dont l’encadré donne un exemple).


Or, ce malaise autour du sens au travail, nous l’éprouvons tous. C’est bien la preuve que l’opposition bête et méchante entre salarié·es « essentiels » et « non-essentiels » ou entre cadres et non-cadres élude le vrai problème, à savoir ce que le coût du capital fait au travail, à travers deux dimensions principales.


Quoi qu’on en dise, ressentir que son travail a du sens passe nécessairement par la reconnaissance monétaire de notre contribution, à travers un salaire décent et un partage de la valeur créée. Et on le sait, en matière de partage de la valeur, ce sont toujours les actionnaires qui gagnent, et les salarié·es qui perdent. C’est bien évidemment le cas de tous ces métiers du médico-social ou du soin et du lien auxquels appartiennent une bonne partie des « premier·es de corvée2 ».


D’autre part, dans le système capitaliste, ce n’est pas nous qui décidons du contenu et de l’organisation du travail, mais encore une fois les actionnaires et les patrons, cherchant à extraire toujours plus de valeur du travail de leur subordonnés et le rendant ainsi de plus en plus dénué de sens, renvoyant à l’aliénation au travail décrite par Marx.


Le débat actuel autour de la « grande démission » qu’alimentent tant les politiques que le patronat repose finalement sur l’idée que chacun est libre de quitter son emploi lorsqu’il le souhaite. Quoi de plus méprisant, pour tous ces salarié·es mal rémunéré·es pour lesquels quitter son boulot n’est pas juste compliqué mais quasi-impossible, principalement pour des questions financières ? Et cela est d’autant plus vrai dans la période actuelle de forte inflation qui fait exploser les dépenses contraintes et préengagées (nourriture, énergie, carburant etc.).


C’est ainsi la preuve flagrante d’une opposition toujours plus forte entre capital et travail. Quand nos dirigeants crient au « refus du travail », les recherches actuelles montrent bien qu’il s’agit du refus d’un travail insensé3, tel qu’il est dicté par le capital.

➢ Le niveau actuel de démissions est élevé mais il n’a rien d’inédit, ni d’anormal



➢ Les politiques et le patronat jouent sur cette supposée dynamique pour justifier un durcissement des conditions d’octroi des minima sociaux et autres allocations, notamment chômage.


➢ Est-il seulement possible de trouver du sens au travail, dans un monde qui n’en a pas ? Il est urgent de reprendre la main en matière d’organisation, de définition du contenu du travail, et de rémunération

1 Dans leur ouvrage « Redonner du sens au travail : une aspiration révolutionnaire » paru aux éditions du Seuil, en septembre 2022.
2 Voir le mémo sur les salariés de la deuxième ligne.
3 Perez et Coutrot, ibid.

« Je ne me sens pas en phase avec l’injonction à produire, je ne veux pas me lever le matin pour aller enrichir des gens qui me méprisent, alors si en plus il faut que j’y trouve du sens, on est mal partis. [...] Et pourquoi est-ce à moi d’y trouver du sens, alors que le système économique n’en a pas à mes yeux ? »

E.P - Sens au travail : la quête impossible

Montreuil, le 4 octobre 2022

Mélenchon et le RSA (RMi): C'est fou cette amnésie collective.

 

Il y a 11 ans, JL Mélenchon disait EXACTEMENT la même chose que Fabien_Roussel sur le travail et les allocs. Il était de droite?

Incendies : une catastrophe écologique et une gestion des forêts à repenser



Les politiques de casse, de dégradation et de sous-dotation des services publiques conduisent là comme ailleurs à ce que nos service publiques ne soient plus en capacité de répondre aux besoins humains et environnementaux essentielles, ici l’ONF et les pompiers.

Que dire aussi de ceux qui ont milité, et militent activement pour la fin de l’entretien des forêts, pour la sortie du nucléaire avec ses conséquences sur le climat ? Ils esquivent la question centrale du mode de développement qui relève de choix collectifs pour prôner une décroissance qui va mieux avec les comportements individuels et dont le capitalisme se joue comme par exemple l’Allemagne qui relance les centrales au charbon et programme la fin de ses dernières tranches nucléaire.

Quant à la relance massive des préparatifs de guerre en Europe elle verra s’envoler pour de bon nos dernières espérances d’inverser la courbe des températures et du mieux-être social généralisé





En 2020 Fabien Roussel posait la question sur l’avenir de l’ONF à l'Assemblée Nationale : Attention au feu !

M. Fabien Roussel attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur les effets néfastes de la privatisation en cours de la gestion des forêts publiques, au détriment des missions assumées par l’Office national des forêts (ONF).

Menacée par une situation financière fortement dégradée depuis 2006, la survie de l’ONF semble aujourd’hui suspendue aux conclusions de la mission interministérielle lancée fin novembre 2018.

Déjà plombée par la mise en oeuvre brutale de l’augmentation des cotisations patronales sur les pensions, dont le taux est passé du simple au double en douze ans (de 33 % à 67 %), la gestion de l’Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) souffre d’une baisse conjuguée du versement compensateur de l’État (la réévaluation à partir de 2014 n’a pas compensé la perte de 27 % subie entre 1982 et 2013) et celle des recettes liées à la vente de bois domaniaux (- 30 % en 40 ans malgré un volume en hausse de 30 % pour la même période).

Le déclin de ces sources de financement explique en grande partie le niveau d’endettement actuel de l’ONF, évalué à 350 millions d’euros, pour un déficit structurel de 50 millions d’euros.

Contraint de courir après l’argent en permanence, l’ONF a dû supprimer, depuis 1986, 28 % de ses emplois fonctionnaires et 60 % des emplois ouvriers, passant ainsi de 15 000 à 9 000 salariés en trente ans.


Mais l’Office a également été contraint de développer fortement ses activités commerciales aux dépens de ses missions originelles, de réduire les investissements en forêt domaniale (peuplement forestiers et voiries) et de mettre en vente de très nombreux biens immobiliers pourtant indispensables au service.

Le nouveau contrat d’objectif et de performance (COP) pluriannuel signé par l’État, l’ONF et la fédération nationale des communes forestières pour la période 2016-2020 intensifie cette démarche de privatisation, sans pour autant offrir une viabilité financière sérieuse.

Comment imaginer en effet une hausse de 20 % en cinq ans des recettes de bois issus des forêts domaniales alors que les cours sont orientés à la baisse depuis 30 ans et que le niveau de récolte a atteint la saturation ?

Pour s’en sortir, la direction n’imagine qu’une seule porte de sortie, dévoilée le 14 février 2018 en réunion de négociation de la convention collective nationale : la modification du statut de l’ONF, transformé en EPIC non dérogatoire, c’est-à-dire privé du droit de recruter des fonctionnaires.

Au-delà du fait qu’elle outrepasse les prérogatives des parlementaires, auxquels revient le pouvoir de réviser le code forestier, une telle annonce est synonyme de remise en cause des missions régaliennes confiées par la loi à l’ONF.

Depuis deux ans, les décisions prises par la direction (baisse des effectifs, défonctionnarisation de l’emploi, création d’une Agence nationale étude et travaux ayant recours à l’intérim et au travail détaché, libéralisation du choix des arbres à vendre, etc.) aboutissent à un changement de nature de l’ONF, en l’absence de tout débat au sein de la représentation nationale.

Une telle démarche, marquée par une industrialisation croissante des forêts, est contradictoire avec le mode de gestion durable et multifonctionnel de l’ONF. L’approvisionnement de la filière bois, tout autant que les missions de protection de l’environnement (lutte contre les incendies) et l’accueil du public (700 millions de visites par an) sont incompatibles avec des logiques purement marchandes.

Pour toutes ces raisons, il lui demande de préciser les intentions du Gouvernement après la remise du rapport de la mission interministérielle et de garantir un mode de gestion écologique des forêts publiques fondé sur l’intérêt général et des générations futures.

La réponse du Ministre à Fabien Roussel...

L’action de l’office national des forêts (ONF), établissement public à caractère industriel et commercial, est guidée par la mise en œuvre d’un contrat d’objectifs et de performance (COP) fixant ses axes de travail. Le COP a été signé par l’État, la fédération nationale des communes forestières et l’ONF le 7 mars 2016 pour la période 2016-2020. Le COP confie en premier lieu à l’ONF la mission, prévue à l’article L. 221-2 du code forestier, de gérer durablement les forêts publiques, en intégrant leur triple vocation écologique, sociale et économique.

L’exploitation raisonnée des forêts est prévue dans le cadre d’aménagements forestiers programmant les coupes et les travaux. La récolte de bois dans les forêts publiques contribue à l’approvisionnement de la filière bois et apporte des recettes aux communes concernées permettant notamment d’investir dans le renouvellement de ces forêts. L’ONF joue ainsi un rôle moteur, au sein de la filière forêt-bois, en faveur de la transition énergétique et dans la préservation et le développement de notre patrimoine forestier.

Le secteur forêt-bois constitue en effet un secteur stratégique pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 inscrite dans le plan climat et déclinée par la stratégie nationale bas carbone en cours de révision. Il alimente l’économie en produits bio-sourcés et renouvelables, fournit la biomasse pour l’énergie et constitue un puits de carbone significatif.

Dans ce contexte, les ministères de tutelle, ministère de l’agriculture et de l’alimentation et ministère de la transition écologique et solidaire, accordent la plus grande importance à son bon fonctionnement. Le COP prévoit en effet la stabilité des financements de l’État, ce qui mérite d’être souligné dans le contexte budgétaire actuel.

À ce titre, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation maintient ses financements à l’ONF à hauteur de 140,4 M€ par an au titre du « versement compensateur », pour contribuer à la couverture du coût que représente pour l’ONF la gestion des forêts des collectivités et à hauteur de 26,2 M€ par an pour financer les missions d’intérêt général qui sont confiées à l’ONF. Dans le même temps, l’ONF doit améliorer la marge de ses activités commerciales et maîtriser ses charges, et donc ses effectifs, pour limiter son endettement.

Cette orientation implique des changements significatifs passant notamment par une gestion dynamique des ressources humaines. L’exercice 2017, difficile, a conduit à la dégradation de la situation financière de l’ONF et a accru son endettement qui a atteint 320 M€, pour un plafond de 400 M€. Cette dégradation est due à une activité en repli du fait d’un marché du bois moins dynamique qu’anticipé, tandis que les charges ne diminuent pas à due concurrence des produits. Le dépassement observé en 2017 sur la masse salariale (+ 4,8 M€) a conduit à la prise de décisions interministérielles en gestion pour permettre à l’établissement de mieux maîtriser ses dépenses et ne pas aggraver encore plus sa situation financière. L’État a décidé de verser l’ensemble de la contribution d’équilibre en 2018 et a ainsi mobilisé 5,7 M€ supplémentaires par rapport aux crédits inscrits au budget initial. En contrepartie, l’ONF a gelé 145 équivalent temps plein travaillé (ETPT) pour assurer la maîtrise de la masse salariale. L’ONF s’efforce de limiter l’impact de ce gel sur la qualité des missions qu’il assume.

Ces efforts consentis par l’ONF devront être poursuivis en 2019, avec l’application d’un schéma d’emploi de – 80 ETP portant ainsi le plafond d’emploi à 8 536 ETPT en loi de finances initiale.

Cette situation financière tendue ne remet cependant pas en cause l’avenir de l’établissement. Dans le cadre de son contrat d’objectifs et de performance 2016-2020, l’ONF a engagé de gros efforts pour améliorer l’efficacité de sa gestion : augmentation du chiffre d’affaire et de la valeur ajoutée, maîtrise des charges, autant d’efforts qui commencent à porter leurs fruits comme en témoigne la relative amélioration du résultat en 2018.

Une mission interministérielle a été lancée par le Gouvernement afin de proposer les évolutions possibles pour assurer un modèle soutenable pour l’ONF et son articulation avec le développement des territoires. Elle contribuera à la préparation du futur COP, afin que celui-ci participe à l’objectif de relance de la filière engagé dans le cadre du plan d’action interministériel forêt-bois. Les conclusions de la mission sont attendues au cours du second trimestre 2019.

Transmanche : Solidarité internationale via Herve Poly Transmanche : P&O licencie 800 marins britanniques, à Douvres :



SOUTIEN DE LA FÉDÉRATION DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS DU PAS DE CALAIS AUX CAMARADES DE P&O

La fédération du Kent du parti communiste anglais vient d'interpeller notre fédération qui exprime ci dessous sa totale solidarité avec les marins anglais ci dessous notre réponse.

Cher camarade,
Nous partageons pleinement votre communiqué de soutien aux personnels de P&O.
Comment peut-on laisser un groupe aussi puissant que P&O licencier du jour au
lendemain 800 marins, pour les remplacer par de la main d'oeuvre "low cost", au
nom du sacro-saint profit? Nous avons connu, il y a quelques années la
liquidation de SEA FRANCE qui a impacté un nombre considérable de personnels sur
Calais.
Oui, comme vous le proposez, la solution serait de nationaliser cette
entreprise. D'une façon plus globale, nous avons besoin de restaurer les
pavillons nationaux, à la foi pour garantir un statut décent aux personnels;
mais aussi l'indépendance de nos nations face à l'emprise de ces pirates dans la
mondialisation capitaliste. Ces prédateurs financiers de DP WORLD ne
s'intéressent qu'à un indicateur: leurs taux de profit, qu'ils veulent toujours
plus élevés.
Et pour cela, ils sont prêts à saisir toutes les opportunités:
acheter des Ports, vendre des flottes, mettre les travailleurs du monde entier
en concurrence les uns avec les autres, en les payant le moins cher possible, en
les faisant travailler dans des conditions inadmissibles.
La réaction des syndicats maritimes mondiaux, ITF et ETF va dans le bon sens:
celui de la solidarité avec les marins de P&O, et celui de l'appel à l'action.
Les communistes du Pas de Calais réaffirment leur soutien aux syndicats de P&O,
mais aussi ceux de DFDS dont les navires desservent DOUVRE à partir de CALAIS.
La sénatrice communiste du Pas de Calais, Cathy APOURCEAU POLY interpelle ce
jour le Ministre des transports Français, MR Jean Baptiste DJEBBARI, afin que
le gouvernement français se positionne sur ce dossier. Et nous alertons notre
secrétaire national et candidat à l'élection présidentielle, Fabien ROUSSEL.
Le premier secrétaire de notre fédération, Hervé POLY t'adresse , à toi et aux
camarades de la section du KENT, son salut fraternel.
Je te propose, cher Nick, que nous restions en contact sur ce dossier.
Pour le secrétariat de la Fédération:

Bertrand PERICAUD.

Présidentielles 2022 : les priorités du PCF pour l'emploi et les salaires













CGT naval: Sous-marins australiens

 

Après la gifle de Biden à la France, son allié indéfectible, notamment au sein de l'OTAN



Le locataire de l'Elysée n'est pas intervenu non plus, lui qui participe au commandement militaire de l'Otan. Ceci expliquerait-il cela?
Le Mantois et Partout ailleurs

CGT : Accompagnement vers l’autonomie et l’insertion des jeunes : quel revenu ?




Le gouvernement et Macron dans l’impasse : incompétence et amateurisme !


En promettant de mettre en place une « Garantie Jeunes Universelle » en janvier 2021 et en refusant le RSA jeunes demandé par certaines associations luttant contre l’exclusion, le gouvernement s’est engagé dans l’ornière qu’il a lui-même creusée. D’ailleurs, la mise en place de ce qui désormais s’appelle « Le Revenu d’Engagement » est floue et tourne en rond.

Il risque de ne pas passer le débat parlementaire consacré au Projet de Loi de Finances.

Combien de jeunes concernés ? Les chiffres fluctuent du simple au double ! Qui va mettre en œuvre et avec quels moyens ? Les missions locales et pôle emploi seraient bien en peine d’accueillir les milliers de conseillers nécessaires à l’accompagnement.

Qui va financer ? Comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre pour dégager les 2 à 3 milliards d’euros nécessaires dans le cadre d’une Loi de Finances corsetée par les annonces de la fin des dépenses liées à la crise sanitaire et le retour à une politique d’austérité ?

Pauvreté et Jeunesse ? Emmanuel Macron préfère les riches !

Depuis 2017, le Président des riches n’a jamais eu la volonté d’agir pour une politique jeunesse et la lutte contre la pauvreté.

De nombreuses études montrent que la crise sanitaire a particulièrement touché les plus démunis, alors que les plus riches ont augmenté considérablement leur fortune.

E. Macron proposerait 8,5 milliards d’euros pour les pauvres quand les aides annuelles aux entreprises atteignent 200 milliards d’euros. La baisse de la taxe d’habitation pour les ménages les plus aisés représentera, entre 2021 et 2023, autant que le budget du Plan pauvreté. Finalement, toutes les mesures annoncées pour la lutte contre la pauvreté se financent sur le dos des précaires dont le projet de réforme de l’assurance chômage va augmenter le nombre !

Finalement E. Macron déclare lutter contre la pauvreté … en créant de la pauvreté !

La Jeunesse : richesse et avenir de la nation

Pour la CGT, la Jeunesse est l’avenir de la nation, elle mérite donc un réel investissement de la part de la société.

La jeunesse est la principale victime de la pandémie et, ce, pour plusieurs années.

La diversité des publics « jeunes » – étudiants, jeunes en alternance, jeunes ni en emploi, ni en formation (NEET), jeunes pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance notamment – questionne la manière de répondre dès lors qu’il s’agit d’aide pécuniaire. Le discours libéral refusant toute aide au motif qu’elle conduirait à l’assistanat.

Politiques jeunesse ou logique de dispositifs ?

Les 40 ans des missions locales se profilent au printemps 2022, en pleine campagne présidentielle.

En retracer l’histoire c’est aussi la jalonner par une succession de dispositifs qui se suivent, se copient et s’arrêtent sans cohérence et souvent sans évaluation ; des dispositifs aussi, telle la Garantie Jeunes, qui ont été la plupart du temps assortis de leurs lots de contrats dits aidés.

Désormais, le « service civique » ou les périodes de stages en entreprise deviennent la solution des pouvoirs publics pour les jeunes les inscrivant dans la précarité, bien loin d’un CDI à temps plein favorisant leur autonomie !

Accompagnement & contractualisation de l’accompagnement vers l’autonomie

Le « Revenu d’Engagement Jeunes » (REJ) tel qu’annoncé par le Président lors de son allocution, le 12 juillet dernier, priorise les devoirs et les sanctions avant d’affirmer un droit. Les jeunes doivent se soumettre à de nouvelles contraintes et obligations, l’État leur proposant une allocation hypothétique sans garantie d’un accompagnement individualisé en présentiel.

C’est faire fi de leurs besoins, particulièrement en matière de formation diplômante, alors que l’absence de réglementation du marché du travail favorise les CDD de moins d’un mois.

Quel revenu pour les jeunes ?

La CGT demande d’urgence une allocation pour les jeunes leur permettant d’accéder à l’autonomie en menant à bien leur projet d’insertion sociale et professionnelle. Cette allocation ne peut relever de l’aide sociale et donc de l’impôt et doit être financée par la Sécurité sociale.

Accessible dès 18 ans et suivant le statut des jeunes, son montant doit être compris entre 1000 et 1600 euros (soit entre 50 et 80% du Smic revendiqué par la CGT). Elle doit avoir valeur constitutionnelle signifiant la considération réelle et l’engagement de notre société pour sa jeunesse !

Montreuil, le 16 septembre 2021
par Front de Gauche Pierre Bénite


E Macron lance à Marseille la transformation libérale de l'école




Bonne nouvelle, l'Ecole va bien se retrouver au centre du débat de la présidentielle. Mauvaise nouvelle : E Macron va faire campagne sur un programme ultra libéral pour l'école publique. Présentant le 2 septembre son plan pour le Grand Marseille, le président de la République a annoncé un statut dérogatoire spécial pour 50 écoles marseillaises dès la rentrée 2022. Dans ces écoles, les directeurs choisiront les enseignants et disposeront d'une large autonomie pour adapter les horaires, les rythmes scolaires avec la participation "d'acteurs extrascolaires". Cette "école du futur" reprend le vieux projet libéral d'une école privatisée. On pouvait penser que le gouvernement stopperait ses réformes d'ici les élections. Il fait le choix inverse, d'aller plus loin dans la libéralisation de l'Ecole. Et probablement d'inscrire cette contre révolution libérale dans le programme d'E Macron aux présidentielles.

Les directeurs embaucheront les enseignantsOn s'attendait à un plan d'investissement dans les écoles marseillaises. C'est ce que l'Elysée avait annoncé. Et le chiffre du milliard circulait pour rénover les 174 écoles marseillaises laissées à l'état de ruine par la municipalité précédente. On verra qu'il y a bien un plan à ce sujet. Mais il reste flou sur le concret et précis sur le politique car il vise surtout à lier la nouvelle municipalité de gauche à un projet libéral. 






Ce qui est précis c'est la volonté de casser les règles de fonctionnement des écoles publiques pour les aligner sur celles des écoles privées. Et là dessus le président de la République veut aller très vite et très loin. " On doit pouvoir aller plus loin... En fait, donner plus de liberté en même temps qu'on donne plus de moyens. Il faut qu'on ait des directeurs d'école à qui on permet d'avoir un peu plus d'encadrement. Il faut que ces directeurs d'école ils puissent choisir l'équipe pédagogique... 

On doit permettre peut-être d’avoir des aides en plus des enseignants en plus, d’être doté de moyens, d’adapter les rythmes scolaires pour les enfants, de penser le temps sportif différemment grâce aux infrastructures qu’on veut aussi mettre en place, de penser le temps culturel à côté de l’école différemment et de permettre de le faire, et en quelque sorte d’avoir une équipe qui n’est pas simplement faite d’enseignants mais de pouvoir d’abord choisir les enseignants qui y sont, être sûr qu’ils sont pleinement motivés, qu’ils adhèrent au projet, ce qui est je crois normal parce que c’est dur, et de pouvoir aussi y associer des acteurs extrascolaires qui partagent l’objectif", explique E Macron. 

" Il nous faut aussi tisser ce moment entre l’école primaire et le collège... il faut qu’on puisse avoir des enseignants qui seront référents, qui vont les accompagner et penser cette période qui va du CM1 à la 5ème. Toutes ces innovations, on en rêve".

Une généralisation possible

Dans ces 50 écoles, " on pourra donc adapter, repenser les projets d'apprentissage, les rythmes scolaires, les récréations, la durée des cours, les façons d'enseigner, et qu'on puisse commencer dès la rentrée 2022-2023. Et évaluer ensuite ces résultats et, s'ils sont concluants, les généraliser. Et on fera cette même innovation dans plusieurs autres quartiers de la République."

La fin du statut de fonctionnaire

Il faut bien comprendre ce qui se joue dans cette expérimentation. Si elle est généralisée c'est la fin du mouvement des enseignants et à travers lui du lien entre concours et poste. Autrement dit c'est la fin du statut de fonctionnaire pour les enseignants. Les écoles fonctionneront comme les écoles privées sous contrat avec des enseignants passant un concours et devant ensuite trouver un établissement qui les accepte. C'est donc une privatisation de l'école publique.

Cela répond il aux besoins ?

Cette libéralisation de la gestion des écoles va t-elle répondre aux besoins des élèves des quartiers défavorisés de Marseille ? Des directeurs qui choisissent, et donc licencient aussi, leurs enseignants cela existe dans les pays les plus fidèles au Nouveau Management Public. Le pays qui est allé le plus loin sur cette voie c'est la Suède. Dans ce pays (voir cet article et celui ci ), les directeurs d'école ont obtenu une large liberté pour l'embauche et le licenciement des enseignants et aussi en matière d'autonomie pédagogique. Le resultat s'est lu dans Pisa 2015. Non seulement le pays doit faire face à une hausse rapide des démissions de directeurs d'école, mais les écoles ne trouvent plus d'enseignants. Il a fallu abaisser le niveau de leur recrutement. Au final le niveau des élèves s'est effondré à un tel point que même l'OCDE a conseillé une re-étatisation partielle des écoles. Pour revenir en France il n'est pas inutile de rappeler que les écoles privées sous contrat ont déjà autant de mal à trouver des enseignants et des directeurs que les écoles suédoises. Par suite on y trouve un pourcentage de contractuels beaucoup plus important que dans les écoles publiques.

Un vieux projet

Ce projet est il innovant ? Rien de neuf dans ce projet. X Darcos en avait lancé l'idée il y a plus de 15 ans.JM Blanquer s'en est fait le chantre dans ses livres (L'école de la vie en 2014, L'école de demain en 2016). Il l'avait annoncé dans Le Nouvel Observateur en août 2017 alors qu'il était déjà ministre. On le retrouve dans le projet Cap 22 dévoilé en 2018. C'est ce projet qui clairement refait surface. En 2017, JM Blanquer n'avait pas osé aller plus loin. En 2018 il avait reculé sur le statut de directeur dans la loi Ecole de la confiance sous la pression des enseignants. Ensuite il a beaucoup hésité à relancer une question qui a mis en danger les députés LREM et même ceux de droite. A quelques mois de l'élection présidentielle, E Macron et JM Blanquer sautent le pas. Ils lancent une première réalisation qui aura lieu à la rentrée 2022, si le nouveau gouvernement ne s'y oppose pas. Ce lancement annonce que la proposition entrera dans le programme du candidat Macron et que l'Ecole sera un objet d'affrontement dans ces élections.

Ce projet est totalement séparé du projet de rénovation des écoles. Il ne va pas nécessiter de moyens financiers importants et pourra être mis en place par de simples textes réglementaires ou une adaptation de la loi Rilhac qui va revenir au Parlement dès septembre.

La rénovation des écoles , un piège politique ? Qu'en est il de la rénovation des écoles ? 

D'après E Macron 174 écoles doivent être reconstruites, soit à peu près la moitié des écoles de la ville. Le président s'est engagé sur la rénovation de 15 écoles au minimum. "On doit aller plus loin" dit-il sans fixer de nombre ou de montant. "Il faut qu'on y voit plus clair sur le nombre d'écoles qu'on veut y mettre".

Par contre E Macron est très clair sur les conditions politiques de l'aide de l'Etat. Paris va aider Marseille à condition de prendre le controle de la rénovation, une compétence municipale. "On va créer une société ad hoc dont M. le maire aura la présidence. Elle sera sous le pilotage de l'Etat". Cette société sera crée d'ici la fin de l'année 2021. E Macron met une condition politique supplémentaire : "Vous avez un problème avec vos personnels municipaux... Trop de grèves, trop d'absentéisme... M le maire j'attends que vous réformiez".

On voit bien le piège politique où le président enferme la nouvelle municipalité de gauche. La ville devient le laboratoire du projet éducatif libéral. Le maire perd le controle de la rénovation au risque d'être accusé de parisianisme. Et pour avoir une aide qui reste à définir il doit casser les syndicats municipaux.

Le Snuipp catastrophé

Il reste encore quelques mesures qui concernent l'école. Pour davantage de sécurité dans les écoles, E Macron annonce des caméras, un dispositif dont l'inefficacité a été évaluée scientifiquement. Il annonce aussi la création de 10 micro collèges et 10 micro lycées pour décrocheurs. Pour d'autres jeunes, E Macron a des "solutions" : l'entreprenariat (sans rire) ou le service militaire adapté.

Ces annonces ont fait réagir le Snuipp Fsu, premier syndicat du premier degré. "E Macron est dans le contournement des règles", nous dit Guislaine David, co secrétaire générale du Snuipp Fsu. "S'il le fait à Marseille, il le fera ailleurs". Elle note qu'à aucun moment il n'a été question de cela dans les groupes de travail syndicats - ministère. "Il y a un passage en force". Pour elle ces mesures ne vont pas aider les écoles. "Ce dont les écoles ont besoin ce sont des équipes renforcées et c'est ce qui manque. Les collègues des Bouches du Rhône sont catastrophées. Elles attendaient des moyens supplémentaires".

François Jarraud

LE SEUL REPRENEUR IDÉAL, C’EST L’ÉTAT !



Le Maire, ministre des Finances et Agnès Pannier-Runacher sa ministre de l'Industrie, ont eu l'occasion de trier sur le volet le « meilleur repreneur possible » l'or de l'affaire Ascoval de Saint-Saulve.

Depuis le lynchage de l'usine métallurgique de Vallourec Saint-Saulve par son ex-PDG de l'époque Ph Crouzet, qui après avoirs empoché aides d’État réductions de charges et primes sur des embauches sommaires, a placer les fonds industriels de Vallourec au Brésil – en Chine ou encore Ukraine. Bercy et Crouzet ont même réussit la mise en place de bâtons dans les roues aux premiers repreneurs annoncés, en imposant aux banques nationales et internationales de refuser les prêts demandés.

Aujourd'hui, il faut savoir qu'Agnès Pannier-Runacher "ministre de l'Industrie" est candidate aux prochaines départementales avec LREM "pour sauver l'industrie" en Nord-Pas-de-Calais.

Aujourd'hui, alors que l'usine tourne à plein, grâce aux employés et à son directeur, ces mêmes dirigeants macronistes vont-ils recommencer le marchandage de l'industrie française comme fin 2017 ?

Le maire - Pannier-Runacher - Crouzet etc. - les complices de la casse industrielle en France

Le délégué syndical CGT d’Ascoval (l’aciérie de Saint-Saulve), par ailleurs candidat suppléant de Pierre-Michel Bernard aux élections départementales (canton d’Anzin) veut garder son optimisme. Ce n’est pas aussi simple au regard du dernier épisode qui se joue dans son entreprise.

NACIM BARDI, DÉLÉGUÉ CGT CHEZ ASCOVAL

« Après des années de galère, Ascoval se tourne vers l’avenir » titrions-nous dans ces colonnes en décembre dernier. L’aciérie venait d’être reprise par LE groupe britannique Liberty Steel. Elle avait investi dans la transformation d’une nouvelle coulée continue (17 millions d’euros) et avait produit ses premiers blooms (barres d’acier rectangulaires) dès septembre. De nouveaux marchés venaient de s’ouvrir grâce notamment à des commandes de rails pour la SNCF et les chemins de fer belges.

Les 270 salariés pouvaient enfin retrouver le sourire et oublier le long et pénible feuilleton qui allait de projets de reprises en abandons. C’était sans compter sur le mauvais sort que réserve la finance. « Car aujourd’hui, lance Nacim Bardi, c’est à un problème financier et non industriel que nous avons affaire. » En cause, la faillite de Greensill, au Royaume-Uni, qui finance le groupe Liberty dont dépend désormais Ascoval. On comprend l’effet domino.
En reprenant France Rail Industrie, l’an passé, Liberty Steel avait intégré l’aciérie de Saint- Saulve dans son projet.

Mais le ministère de l’Industrie avait demandé des assurances. Ainsi, le groupe avait-il dû s’engager à verser 15 millions d’euros et 50 millions en prêts pour financer les investissements nécessaires au redémarrage des deux usines et à assurer leur fonds de roulement. Par ailleurs, a confirmé le directeur d’Ascoval Cédric Orban, un prêt garanti d’État (PGE) devait être débloqué au 31 mars par la banque Greensill.
Craintes pour la trésorerie

Aujourd’hui, la déconvenue est grande. « C’est par le quotidien londonien Financial Times que nous avons appris que le patron de Liberty Steel, Sanjeev Gupta, était vendeur. Nous n’avons aucune autre précision », assure Nacim Bardi. M. Gupta n’a du reste pas précisé de quelle unité de production il voulait se séparer. Quoiqu’il en soit, Liberty doit encore 20 millions d’euros à Ascoval. « Nous attendons le calendrier, c’est-à-dire le 22 mai, date de rencontre avec le directeur », dit encore le syndicaliste. On parle d’un industriel allemand qui serait sur les rangs, voire de Mittal. Mais pour l’heure, cela s’apparente à des rumeurs.


Pour les salariés, il n’est de toute façon plus question d’accorder le moindre crédit à la parole de repreneurs éventuels. « Le seul repreneur idéal, pour nous, c’est l’État », répète Nacim Bardi. 
Il s’appuie pour cela sur le fait que l’entreprise est sous perfusion de fonds publics depuis trois ans. Mais si une nationalisation semble improbable, il aspire au moins à une participation de l’État de 15 à 16 %, « ce qui ne serait pas si mal », juge-t-il.

En attendant, la pilule a beaucoup de mal à passer. « En trois mois, nous avons produit 70 000 tonnes. C’est ce que nous avions fait en un an en 2020 ! » Preuve en est que les salariés d’Ascoval, et leur directeur Cédric Orban, ont su faire les bons choix, décrocher un carnet de commandes suffisant et trouver les bons volumes de production. « Ça, dit encore Nacim Bardi, ce n’est pas grâce à Liberty, c’est grâce à l’engagement des salariés. » L’usine du Nord est une des rares en Europe à être capable de fabriquer des barres rectangulaires pour l’industrie ferroviaire. Mais elle a aussi des débouchés dans d’autres secteurs comme, par exemple, l’énergie. « Notre seul problème, conclut le syndicaliste, c’est la trésorerie. Nos fournisseurs veulent désormais être payés immédiatement, au lieu de l’être à 60 ou 90 jours. »









VLOG 8 : En soutien des fonderies de Bretagne


"𝐼𝑙𝑠 𝑛𝑒 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑝𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑙’𝑜𝑢𝑡𝑖𝑙 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑠𝑡𝑟𝑖𝑒𝑙, 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑎𝑐ℎ𝑖𝑛𝑒𝑠, 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑓𝑎𝑖𝑡𝑒𝑠 𝑖𝑐𝑖, 𝑐̧𝑎 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑝𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒𝑛𝑡 !" 

𝗣𝗢𝗜𝗚𝗡𝗔𝗡𝗧 𝗗𝗜𝗦𝗖𝗢𝗨𝗥𝗦 𝗗𝗘 𝗙𝗔𝗕𝗜𝗘𝗡 𝗥𝗢𝗨𝗦𝗦𝗘𝗟 𝗗𝗔𝗡𝗦 𝗖𝗘 𝗩𝗟𝗢𝗚 𝟴


Lors de sa venue à Rodez ce vendredi 19 mars, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l'Industrie a été prise à partie par plusieurs manifestants venus protester contre les suppressions de postes annoncées chez Bosch.

Ce vendredi, juste après la table-ronde en préfecture à Rodez, Agnès Pannier-Runacher est venue au contact des manifestants rassemblés pour protester contre ce chiffre annoncé il y a deux semaines : 750 postes supprimés sur le site d'Onet-le-Château, seulement 500 emplois conservés d'ici 2027. La ministre a été huée et invectivée.
"Vous voulez qu'on crève !"




Juste avant de se rendre au comité de suivi de Bosch France à la mairie, Agnès Pannier-Runacher assistait en préfecture à une table-ronde avec les représentants syndicaux et la direction de Bosch France. En sortant de la préfecture, la ministre a souhaité s'adresser aux quelques 200 manifestants amassés derrière les barrières. Elle a tenté pendant plusieurs minutes de prendre la parole au micro mais a très vite été prise à part. En voici la version complète, ci-dessous.
: C'est quoi le projet industriel en France ? Aucun, ce gouvernement n'apporte rien. Et la relocalisation que vous promettez ? Pour Michelin, pour Renault ? Que dalle

"Je ne veux pas que vous "creviez" (NDLR : elle reprend une invective) , je comprends votre colère. Si je voulais vous abandonner, je ne serais pas devant vous. Nous devons nous battre ensemble", a essayé de répondre Agnès Pannier-Runacher qui a promis qu'elle se battrait pour sauver le maximum d'emplois. "Il n'est pas trop tard", a t-elle essayé de tempérer en évoquant la piste de la diversification avec l'hydrogène.
Après le comité de suivi, "le compte n'y est pas" pour l'Etat

Après le comité de suivi à la mairie, Agnès Pannier-Runacher s'est montrée déçue. "Le projet proposé n'est pas assez crédible. Il n'y a pas de projet industriel pour les 500 emplois restants".

Bosch doit prendre ses responsabilités et engagé la diversification. Je ne laisserai pas ce fleuron du territoire disparaitre. Il faut passer en mode commando.

La ministre a évoqué les trois pistes de diversification possible pour le site ruthénois sur lesquelles travaille Bosch : la production de certaines parties du power-train, des procédés hydrogène pour des camions frigorifiques, ou implanter un incubateur pour accueillir d'autres entreprises. "Ce sont des pistes qui ont du sens, mais nous avons besoin d'éléments concernant le calendrier, les investissements, des notions de clients et du nombre d'emplois apportés", a insisté Agnès Pannier-Runacher. Elle s'est engagée à revenir à Rodez dans les trois mois, avec une situation "qui aura dû avancer".

Bosch aurait proposé ce vendredi de sauver 30 emplois supplémentaires, via la diversification envisagée dans l'aéronautique. L'Etat en espérait 300.

L’ADMR de Saint-Pol ( Pas de Calais) corrigeait à la baisse les frais et temps de trajet des aides à domicile




Isabelle Leclercq et Myriam Noé ont gagné leur procès face à l’antenne ADMR de Saint-Pol. Ces deux aides à domicile réclamaient le paiement des temps et frais de déplacements qui leur avaient été retirés durant plusieurs mois : « Nous avons un téléphone professionnel qui enregistre nos déplacements et temps de trajet, mais nous nous sommes rendu compte qu’ils étaient ensuite rectifiés, voire supprimés. » Un manque chiffré à quelque deux cents euros pour Myriam Noé sur seize mois et à près de mille deux cents euros sur vingt-huit mois pour Isabelle Leclercq : « Ça représente tout de même un mois de salaire ! On s’est aussi battues pour nos collègues : elles doivent demander leurs feuilles de contrôle et vérifier les kilomètres et les temps de trajet. Sinon, elles risquent de se faire rouler. »



Dixit Isabelle Leclercq: On a constaté que parfois, pour un même trajet, on avait des kilométrages différents et qu’ils étaient toujours rectifiés à la baisse.
        Isabelle Leclercq, salariée de l’ADMR de Saint-Pol-sur-Ternoise




L’ADMR de Saint-Pol emploie plus d’une centaine d’aides à domicile. Le jugement ne concerne que deux salariés mais pourrait faire jurisprudence au sein de l’antenne locale, car d’autres ont constaté des écarts sur leur fiche de paie : « Quand je fais un trajet de 21,6 kilomètres, on ne m’en compte que 17. Tout travail mérite salaire, on est déjà payés une misère », déplore une autre salariée de l’antenne Saint-Poloise et syndiquée à la CGT. Le conseil de prud’hommes d’Arras a confirmé que les « documents [fournis par les deux salariées] démontrent le bien fondé de la demande de rappel de salaire et de frais kilométriques », et ce malgré le suivi réalisé sur une application mobile, comme l’explique Isabelle Leclercq : « On doit indiquer quand on part et quand on arrive sur notre lieu d’intervention. Tout est enregistré, mais la direction a la possibilité de corriger ensuite, il peut y avoir des erreurs. Mais on a constaté que parfois, pour un même trajet, on avait des kilométrages différents et qu’ils étaient toujours rectifiés à la baisse. »


dixit Isabelle Leclercq: Maintenant, on va réclamer les documents chaque mois et dire aux filles de vérifier que les kilomètres et temps de trajet sont les bons.:
            Isabelle Leclercq, salariée de l’ADMR de Saint-Pol-sur-Ternoise


De son côté, l’ADMR « nie les rectifications faites sur les enregistrements », comme le relève le jugement du tribunal. Les salariées cégétistes rappellent dans un communiqué : « En 2013, l’association ADMR de Saint-Pol [a été] condamnée à verser à une de ses salariées le rappel de cinq ans de ses indemnités kilométriques et temps de déplacement. » La leçon n’a pas été totalement retenue : « C’est après ce jugement que le téléphone professionnel a été mis en place, pour enregistrer en temps réel nos interventions, kilomètres et temps de déplacement. On a dû réclamer à plusieurs reprises nos documents de contrôle et nous avons alors constaté qu’ils étaient modifiés en notre défaveur », relate Myriam Noé. Les salariées souhaitent maintenant s’assurer que ces pratiques n’ont pas perduré et que toutes les aides à domicile de l’antenne saint-poloise bénéficient bien des indemnités auxquelles elles peuvent prétendre : « Maintenant, on va réclamer les documents chaque mois et dire aux filles de vérifier que les kilomètres et temps de trajet sont les bons. On va leur faire un tract pour qu’elles soient au courant », annonce Isabelle Leclercq.


« Je vous félicite de n’avoir pas laissé tomber. Le jugement peut faire jurisprudence et servir à beaucoup d’autres aides à domicile. » Cathy Apourceau-Poly, sénatrice communiste du Pas-de-Calais


Le jugement du conseil de Prud’hommes pourrait faire jurisprudence au sein de l’ADMR de Saint-Pol, mais peut-être aussi dans les autres antennes ou dans d’autres associations de service à la personne. « Félicitations pour votre combat, ça va nous aider », salue Aurore Dutailly, du syndicat des personnels de la sécurité sociale minière. Elle et d’autres membres de la CGT du service à la personne se sont retrouvés à l’antenne saint-poloise du syndicat, où ils ont été rejoints par la sénatrice communiste Cathy Apourceau-Poly qui tenait à saluer cette victoire syndicale : « Je vous félicite de n’avoir pas laissé tomber. Le jugement peut faire jurisprudence et servir à beaucoup d’autres aides à domicile. Je vais faire un courrier à l’ADMR de Saint-Pol pour leur rappeler qu’une décision a été rendue et j’espère qu’ils vont désormais payer les indemnités chaque mois. On va même demander un rendez-vous pour les rencontrer. »