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Efficaces et bon marché, les vaccins cubains redonnent espoir aux pays les plus pauvres






En coopération avec l’Iran et l’Institut Pasteur iranien, près de 150 000 volontaires ont été vaccinés avec Soberana 02 dans un essai de phase III.

Les résultats finaux montrent une efficacité de 67 % contre les maladies symptomatiques, 96,5 % contre les maladies graves et l’hospitalisation, avec un schéma à trois doses.

Un article de Khacouaby publié par - Mo News - Hebdomadaire d’informations de la Guyane.

Depuis juillet 2021, Abdala a obtenu une autorisation d’urgence au Vietnam, au Nicaragua, au Venezuela, à Saint-Vincent-et-les Grenadines et au Mexique. Soberana 02 est utilisé pour la vaccination en Iran et au Nicaragua. D’autres pays comme la Jamaïque, le Pakistan, l’Inde et l’Union Africaine ont déjà manifesté leur intérêt pour les vaccins.

De leur côté, les Cubains assurent que toutes les données et tous les documents nécessaires pour les tests seront soumis à l’OMS avant le deuxième semestre de 2022. L’approbation de l’OMS serait une nouvelle lueur d’espoir pour les pays à faible revenu, car Cuba est prêt à partager les connaissances sur le développement et la production du vaccin.

Les pays à faible revenu, en particulier, ont du mal à s’alimenter en vaccins coûteux. Cela est dû, d’une part, au fait que les pays industrialisés riches thésaurisent les vaccins pour un troisième ou quatrième rappel de vaccination et, d’autre part, au fait que les pays européens, en particulier, et leurs sociétés pharmaceutiques internationales résistent à une libération du brevet.

L’île communiste de Cuba a réalisé ce dont les riches pays industrialisés rêvent : plus de 92 % de la population a déjà reçu la première dose de vaccin et plus de 86 % sont complètement immunisés. Les nourrissons reçoivent leur première vaccination à l’âge de 2 ans. Le taux de vaccination à Cuba est donc supérieur à celui de la plupart des pays industrialisés. Seuls les Emirats Arabes ont un taux encore plus élevé.

Les premières vaccinations de rappel sont déjà administrées, car le nombre de cas a également augmenté à Cuba en raison de la variante Omicron. Les épidémiologistes supposent que le pays est proche du pic de la vague actuelle d’infection. Les rayons des supermarchés sont peu approvisionnés, l’inflation sur l’île est élevée et il y a une pénurie d’approvisionnement, y compris dans le secteur de la santé.

Pour rappel, Cuba est sous embargo commercial américain depuis les années 1960. Néanmoins, le pays d’Amérique Latine a réussi à développer ses propres vaccins Covid-19. Des investissements précoces et à long terme dans le secteur de la santé et dans la formation de personnel qualifié ont rendu cela possible. Aujourd’hui, Cuba envoie des médecins dans les zones de crise, partout dans le monde.

La Banque Centraméricaine d’Intégration Économique soutient désormais Cuba avec un prêt de 46,7 millions d’euros. Il s’agit de financer la mise à niveau des installations de production, ainsi que 200 millions de doses de vaccins supplémentaires pour les marchés nationaux et étrangers. Le prêt doit être supervisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement.

Mobilisation nationale du personnel soignant à Paris, ce 4 décembre 2021 : les leçons à en tirer, par Jean LEVY


On comprend la colère, et même le désespoir, du personnel soignant : cela fait des années et des années - donc tout au long de la présidence Macron - que l'hôpital est dépecé systématiquement par le pouvoir en place. Hôpitaux de proximité fermés, des milliers de lits supprimés ( Et ça continue pendant les vagues successives de la pandémie...), du personnel réduit à la portion congrue, mal payé, privés de considération.



Et tout cela au nom de la rentabilité : il faut, pour le pouvoir en place, que les établissements de soin rapportent de l'argent. C'est pourquoi les gouvernements successifs ont voulu gérer les hôpitaux comme non plus comme des lieux de soin au service de la population, mais comme des sources de profit privées.

Le personnel soignant en colère froide manifeste aujourd'hui nationalement à Paris et souhaite rencontrer Olivier Véran, le ministre de la Santé.

Faut-il qu'il sache qu'Emmanuel Macron l'a choisi à ce poste justement parce qu'il est un "spécialiste" de la rigueur budgétaire dans le domaine des hôpitaux : en effet, il avait été recruté par François Hollande, Président, et sa ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, justement pour rendre "rentables" les établissements de soin.

Un spécialiste, en quelque sorte, recruté comme ministre de la Santé par Emmanuel Macron.

Le personnel soignant qui, par ses nombreuses mobilisations au cours des années passées, avait tenté d'alerter l'opinion sur l'état lamentable de l'hôpital public, doit rester vigilant et savoir que ce qu'il combat aujourd'hui n'est pas le fruit d'erreurs de gestion des pouvoirs en place, donc de celui d'Emmanuel Macron, mais d'une politique délibérée menée par lui, comme celle qui consiste à faire payer les chômeurs le coût des retraites pour préserver le taux de profit des milliardaires de l'économie et leurs dividendes monstrueux.

Cette politique de classe est assumée par l'ancien associé gérant de la Banque Rothschild, au nom et au profit des milliardaires qui ont mis la France en coupe réglée.

Le personnel soignant, qui n'en peut plus, doit savoir que le combat qu'il mène contre le monstre , s'attaque à une de ses tentacules, celle qui s'attaque à la Santé. Et en tirer politiquement les conséquences;

Jean LEVY


Laurence Cohen , Sénatrice du Val-de-Marne: La levée des brevets est la seule voie pour en finir avec cette pandémie

 




Avec la cinquième vague de la covid qui déferle sur le monde et un variant omicron qui présente un risque très élevé selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il est urgent de répondre à la pandémie sur le plan international, en réunissant tous les pays, comme l’a souligné hier au Sénat le professeur Yazdanpanah, directeur de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes.

Les inégalités demeurent criantes à cause de l’égoïsme des grandes puissances : 60 % des personnes sont vaccinées dans les pays riches, contre seulement 3 % dans les pays pauvres. C’est une honte !

Monsieur le secrétaire d’État, allez-vous enfin entendre la demande de l’Inde et de l’Afrique du Sud, soutenue par 100 pays et de très nombreuses ONG, de lever les brevets et les droits de propriété intellectuelle, de partager non seulement les technologies sur les vaccins mais aussi les traitements et les tests anti-covid, afin de permettre à toutes et à tous d’être vaccinés ?

Cette demande a été défendue avec force hier lors des rassemblements dans toute l’Europe ; j’ai moi-même participé à un rassemblement à Paris à l’appel de nombreux syndicats, ONG et partis politiques. Allez-vous continuer à l’ignorer ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE, ainsi que sur des travées des groupes SER et GEST.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État chargé des affaires européennes.

M. Clément Beaune, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé des affaires européennes. Madame la sénatrice Cohen, il faut être extrêmement précis et clair sur l’action de la France et de l’Europe en la matière. Vous avez raison, nous ne viendrons pas à bout de cette pandémie, comme nous le constatons chaque jour, si le monde entier n’est pas vacciné, autrement dit si le vaccin ne devient pas un bien public mondial.

C’est le Président de la République, dès le mois d’avril 2020, et l’Europe, emboîtant le pas à la France, qui ont depuis le début porté très concrètement cette exigence au niveau international. Le Président de la République l’a dit dès le printemps 2020, la propriété intellectuelle ne sera pas un obstacle à la diffusion du vaccin.

Je le dis là aussi très précisément, la stratégie portée par la France et l’Europe est complexe, car il ne suffit pas d’ouvrir le débat sur la propriété intellectuelle.

D’abord, je le rappelle, nous sommes le seul pays et le seul continent, par rapport à nos voisins et partenaires britannique ou américain, qui clamaient pourtant la solidarité internationale, à ne pas avoir prévu d’interdiction d’exportation. J’insiste, nous n’y avons jamais eu recours. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle c’est l’Europe aujourd’hui qui a exporté dans le monde le plus de vaccins – un milliard de doses au total – et qui en a donné d’ores et déjà plus de 100 millions, dont 67 millions pour la France – et c’est tout à notre honneur.

Nous sommes devenus la pharmacie du monde. C’est l’Europe qui vaccine le monde entier grâce à cette solidarité. (Marques de désapprobation sur les travées du groupe CRCE.)

Nous sommes le continent – nous devrions le célébrer ensemble, madame la sénatrice – qui en fait le plus, et nous avons débloqué au niveau européen 1 milliard d’euros pour développer des hubs de production industrielle en Afrique, sur place. Trois projets sont déjà en cours, en Afrique du Sud, au Rwanda et au Sénégal.

Avec le soutien de l’OMS, nous sommes actuellement en négociation avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous sommes favorables au mécanisme que j’appelle de « licence obligatoire » afin que les pays qui en ont besoin, moyennant une rémunération minimale ou nulle, puissent avoir accès aux vaccins, car, pour être très clair, c’est la propriété intellectuelle qui est le véritable obstacle. Voilà ce que défend l’Europe.

Je vous rappelle que ceux qui ont parlé de la levée des brevets il y a déjà quelques mois – je pense aux États-Unis en particulier – n’ont jamais fait de proposition en ce sens. Pour notre part, nous sommes concrets : solidarité, livraison de doses, production locale et levée de la propriété intellectuelle chaque fois que cela est nécessaire.

Cette négociation à l’OMC est aujourd’hui bloquée, non par l’Europe mais par d’autres pays. Nous sommes cohérents et nous faisons concrètement du vaccin un bien public mondial. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à Mme Laurence Cohen, pour la réplique.

Mme Laurence Cohen. Monsieur le secrétaire d’État, vous êtes tellement cohérent que cela ne marche pas ! Il faudrait peut-être remplacer les paroles par des actes… Quand vous me répondez que nous exportons des vaccins, je vous redis que 75 % des doses de vaccin contre le covid sont uniquement utilisées dans dix pays. Il y a un problème : le dispositif Covax ne marche pas !

Je suis ravie d’entendre que, tout à coup, vous découvrez la licence d’office, car cela fait des mois et des mois que le groupe communiste républicain citoyen et écologiste vous fait cette proposition. Subitement, le Président de la République dit qu’il faut lever les brevets : tant mieux !

J’ai déjà posé cette question ici, en juin dernier. En attendant, la pandémie continue à se propager et cause des milliers de morts. Et que faites-vous ? Vous privilégiez les grands laboratoires. Il faut savoir que Pfizer, Moderna et BioNTech empochent 1 000 dollars de bénéfices par seconde : avec la troisième dose, ce sera le jackpot !

Alors, mettez en accord vos paroles et vos actes et faites vôtre la proposition d’un pôle public du médicament et des produits de santé : vous verrez, cela marchera mieux !

Alain Bruneel : L'HEURE EST GRAVE ! IL EST URGENT D'AGIR POUR NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ ! …

 


L'accès aux soins devrait être une priorité nationale mais nous assistons depuis plusieurs années à une destruction méthodique de notre système de santé ! L'urgence, c'est maintenant !

Vaccination et passe sanitaire, quelques réflexions


Considérant la vaccination contre le covid-19 et les mesures sanitaires qui l’accompagnent comme des évidences, Mezetulle s’est contentée jusqu’alors d’interventions laconiques. La très large publicité donnée aux rassemblements anti-passe sanitaire de ces dernières semaines, noyautés par les thèses anti-vaccination, publicité tellement démesurée qu’elle est presque un appel à s’y joindre, me décide à sortir de ma discrétion1. Oui la vaccination est urgente et nécessaire et les pseudo-arguments qui prétendent s’y opposer ne sont pas des raisonnements, mais des rationalisations d’une position arrêtée d’avance. Oui des mesures comme le « passe sanitaire », encadrées et limitées par la loi, se justifient. Cela ne signifie pas que la méthode employée pour promouvoir et appliquer la politique sanitaire soit irréprochable : mais les critiques qu’on peut formuler à cet égard ne sauraient remettre en cause une telle politique ; elles pointent davantage une façon générale de gouverner qui reste encore dominée par l’idéologie et les techniques de management. La fin du texte évoque une proposition relative à l’obligation vaccinale


Raisonnement contre rationalisation. À quoi bon argumenter ?


Tout a été dit sur la nécessité et les bénéfices de la vaccination. Jamais il n’a été avancé qu’elle protégerait les vaccinés de toute contamination : elle la réduit considérablement, elle évite les formes graves de la maladie et conséquemment la saturation des services hospitaliers. Jamais il n’a été avancé qu’elle anéantirait la transmission du virus : elle la réduit considérablement1b. Et ce sont précisément les objectifs d’une campagne de vaccination : protéger les individus contre les formes graves, réduire la circulation du virus dans l’ensemble de la population, éviter les conséquences dommageables à la fois pour les individus, les services collectifs et la vie sociale et économique (saturation des hôpitaux, recours in extremis à des contraintes véritablement liberticides – couvre-feu, confinement). On ajoutera que la rapidité de vaccination est un élément essentiel dans la poursuite de ces objectifs : une course de vitesse est engagée avec le virus et plus la vaccination est rapide, moins les variants ont de chances d’apparaître et de se propager, moins les pouvoirs publics sont acculés à prendre des mesures lourdes attentatoires aux libertés et entravant l’activité socio-économique2.

Quant au « passe sanitaire » demandé temporairement dans les lieux publics comme les restaurants, salles de sport, rassemblements culturels, etc., prétendre qu’il est « liberticide » et « discriminatoire » ne relève pas seulement d’une absence de réflexion sur la notion même de liberté, laquelle ne devient concept que si on peut la penser universellement3, cela ne trahit pas seulement l’incapacité à comprendre pourquoi arrêter son véhicule lorsque le feu tricolore est rouge est un exercice de la liberté, cela relève de la volonté délibérée d’être inattentif aux dispositions de ce « passe » et à son encadrement légal. Le « passe » ne réduit pas significativement la liberté d’aller et venir, il ne touche pas à celle d’exprimer publiquement ses opinions, ni à celle de se rassembler – rappelons que ces libertés sont déjà elles-mêmes encadrées par la loi ! Il soumet l’accès de certains lieux (j’y reviens ci-dessous) à des conditions temporaires, accessibles et gratuites et donc non discriminatoires4. Seul le test sera payant d’ici une échéance confortable donnant à chacun le temps de prendre ses dispositions et ses responsabilités. On ne fera pas de comparaison ici avec d’autres États de droit, notamment la plupart des pays européens : elle ne serait que trop favorable à la France !

Mais à quoi bon argumenter ? Arrive un moment où l’argumentation ne sert plus à rien. Pire que le déni qui pour la contrer en appelle à des infox, est la bêtise de la prétendue rationalité qui recourt à des propositions perpétuellement réitérables et infalsifiables.

Exemple : « avec ce vaccin on n’a pas assez de recul ». Il devient inutile de s’épuiser à répondre avec des faits et des expériences, entre autres et sans même reprendre l’histoire de la découverte et de l’administration des vaccins : que le nombre de personnes ayant reçu la vaccination complète contre le covid-19 excède le milliard, que la connaissance et la maîtrise en microbiologie ont considérablement avancé dans les dernières décennies, que l’ARN messager est connu et étudié depuis un demi-siècle, etc. Non, cela ne sert à rien : car la proposition « on n’a pas de recul » répétée ad nauseam n’a pas pour objet de contribuer à un dialogue, mais de repousser indéfiniment, et au seul gré de celui qui la prononce, le délai qu’il conviendrait d’observer. En outre elle a pour maxime qu’il faut renoncer à un bien immédiat et infiniment probable au motif d’un mal imaginaire, non défini et éloigné dans le temps autant que l’on voudra, de sorte que s’il m’arrive un accident de santé dans dix, quinze, vingt ans ou à ma descendance dans, trente, cent, mille ans, on pourra toujours l’imputer au vaccin…. Et voilà pourquoi votre fille est muette.

Ou encore : « Pour contenir la propagation de la maladie et l’apparition de variants du virus il faudrait vacciner toute la planète. Or cet objectif est si éloigné qu’il est dérisoire de se faire vacciner et injustifié de prendre des mesures contrôlant la vaccination ». Autrement dit, une défaillance (à laquelle on pourrait peut-être remédier) est un motif pour en organiser une autre. Une incurie présente serait donc la légitimation d’une incurie volontaire à venir. Avec ce type de raisonnement, qui s’apparente à ce que, dans une éblouissante critique du fatalisme, Leibniz appelait le sophisme de laraison paresseuse5, on aura toujours raison, car on trouvera toujours des failles et des erreurs actuelles pour s’autoriser à temporiser ou à ne rien faire.

Nous n’avons pas affaire ici à des raisonnements mais à des rationalisations d’une position arrêtée d’avance.
Des mesures qui ne sont pas au-dessus de toute critique

Je pense, et cette idée n’a rien d’original, que la situation révélée par les mouvements du samedi résulte d’un profond malaise social qui n’a pas de véritable expression politique et qui ne se formule pas actuellement en termes politiques d’organisation et de programme. Les motifs substantiels de ces mouvements excèdent probablement, et de loin, la question de la politique sanitaire, et c’est parce qu’ils semblent et prétendent s’y réduire qu’ils rencontrent si peu d’écho et de soutien dans l’opinion – à la différence, par exemple, du mouvement contre la réforme des retraites. Or il y a assez de choses à reprocher au président Macron et à son gouvernement, il y a assez de raisons de s’opposer à sa politique générale pour qu’on n’ait pas besoin à cet effet de qualifier inconsidérément les mesures sanitaires actuelles de « liberticides » et de « dictatoriales ».

Apparemment le président de la République semble ici prendre quelque distance avec une politique de selfies et de déclarations adaptées à l’auditoire comme si le corps politique était comparable à des segments de marché. Il semble enfiler vraiment l’habit de président, se saisir de sa mission régalienne : à la bonne heure et mieux vaut tard que jamais. Que le politique, pris dans l’urgence et la nécessité de protéger la population, se décide à « secouer le prunier », à affirmer sa mission sans la décliner dans l’impuissance et le grand écart des « en même temps », c’est un soulagement. Comme le disait la « Une » de La Croix au début de la première vague, transformant par la seule vertu de la ponctuation une séquence lexicale en appel à la fonction principale de l’autorité politique : « L’État, d’urgence ! »6. Et, comme le rappelait récemment Jean-Eric Schoettl7, n’oublions pas que la « pédagogie » dont on nous rebat les oreilles jusqu’à l’infantilisation comprend, outre l’explication, l’admonestation.

Pourtant, la démarche gouvernementale et législative n’est pas au-dessus de toute critique et certains points trahissent la persistance d’une vision segmentariste et « marketing » qui confond obstinément action politique et management.

Par exemple, on ne parvient pas à comprendre (ou plutôt on craint de ne comprendre que trop bien) pourquoi les policiers et les gendarmes sont exemptés de la vaccination obligatoire pour exercer leurs fonctions. Ne sont-ils pas appelés, dans le cadre de leur mission « police-secours », à faire ce que font les pompiers et les ambulanciers ? Que dire d’un contrôleur habilité à réprimander ce qu’il n’est pas astreint à respecter lui-même ? On me répondra que le policier, lorsqu’il n’est pas en service, est soumis aux mêmes règles que tout citoyen, et par ailleurs qu’il est permis à la police, dans l’exercice de sa fonction, de faire ce que le citoyen n’a pas le droit de faire – excéder la vitesse réglementaire pour poursuivre un contrevenant, porter une arme, etc. Mais le cas du passe sanitaire est bien différent : je vais dans un restaurant rassurée du fait de l’application du passe sanitaire, mais je n’aurais pas cette sérénité en pénétrant dans un commissariat de police ou dans une gendarmerie qui ne sont pas seulement des lieux publics où je me rends de mon plein gré, mais qui sont des lieux où je suis obligée de me rendre pour accomplir certaines formalités ? On peut aussi imaginer une situation à la Raymond Devos : que répondra un policier venu contrôler un restaurant si le restaurateur lui demande de présenter le passe à l’orée de son établissement et, devant son refus, parle d’appeler la police ? On rétorquera que les contrôles se feront à l’extérieur, mais quid des terrasses, quid des appels à la force publique en cas de trouble à l’intérieur d’un établissement ? On peut supposer que les policiers eux-mêmes sont très gênés…
L’obligation vaccinale

Certains groupes politiques proposent l’obligation vaccinale pour tous, solution maximale respectant l’égalité. Il se pourrait que ce maximalisme – contre lequel je n’ai rien par principe -, inapplicable rapidement pour des raisons matérielles d’organisation logistique et d’approvisionnement, soit un vœu pieux ayant pour effet de réactiver une des formes du sophisme paresseux dont il a été question plus haut.

En revanche, une autre proposition me semble de bon sens, réaliste, applicable éventuellement par étapes mais assez rapidement et de nature à faire tomber l’objection d’inégalité fondée sur l’application quelque peu étrange, comme on vient de le voir, de l’obligation vaccinale. Ne serait-il pas cohérent de rendre la vaccination obligatoire pour toute la fonction publique8 et pour toutes les personnes au-delà d’un certain âge ? Serviteur de l’État, il faut donner l’exemple et protéger la population en se protégeant soi-même ! Outre que cette exemplarité réduirait les ardeurs des malfaisants qui prétendent refuser de sacrifier une portion de leur liberté particulière (i.e. leur liberté de nuire à autrui) à la collectivité nationale ou même (oui j’ai entendu ce propos, dans la bouche de personnes très distinguées..) « pour des vieux qui de toute façon n’ont plus que quelques années à vivre ». J’ai discuté récemment avec un ami sensible aux sirènes anti-passe : cette idée, dont il a reconnu qu’elle serait conforme à l’idée qu’il se fait de l’égalité républicaine, l’a visiblement ébranlé. Lecteurs, je vous la soumets : vaccination obligatoire pour l’ensemble des personnels de la fonction publique et pour les personnes au-dessus d’un certain âge, seuil à déterminer qu’on pourrait progressivement abaisser selon la situation et l’approvisionnement.

En tout état de cause, faites-vous vacciner – si ce n’est déjà fait !
Notes


1 – Je dois aussi avouer que l’article d’humeur « coup de gueule » que François Braize a publié sur son blog https://francoisbraize.wordpress.com/2021/08/08/trop-cons/ a largement contribué à me sortir de l’inertie !



1b – [Edit du 12 août] J’ajoute cette note afin de signaler l’utilité et l’importance de maintenir les gestes-barrière en milieu fermé. Il est possible, et il serait très regrettable, que « l’effet vaccination » et le terme « passe » entraînent un sentiment d’invulnérabilité chez certaines personnes vaccinées qui se croiraient dispensées de toute autre mesure contre la propagation du virus.
Outre qu’elle évite les formes graves de la maladie, la vaccination réduit de manière significative les risques d’être contaminé et les risques de transmettre le virus, mais elle ne les anéantit pas.
On ne doit pas se croire totalement à l’abri parce qu’on est vacciné, ni penser qu’on est dans un environnement totalement « sécurisé » là où le « passe » est demandé. On est moins exposé, on a infiniment de chances d’éviter une forme grave ; d’autre part on expose moins les autres mais le risque de transmission n’est pas nul, y compris entre vaccinés.
De cela on ne conclura pas que « le vaccin ne sert à rien puisque finalement il faut faire comme si on n’était pas vacciné » (ça aussi je l’ai lu et entendu !) : autre forme du sophisme paresseux (dont il est question ci-dessous) qui aurait pour effets de continuer à laisser circuler activement le virus et de favoriser l’apparition de variants – on sait à quel prix. Du fait que la réduction produite par la vaccination n’anéantit pas immédiatement et totalement l’épidémie, on ne doit pas conclure qu’il faut laisser se développer celle-ci sans recourir à la vaccination (chacun a en tête hélas le cas douloureux et alarmant de la Guadeloupe et de la Martinique où le taux de vaccination est faible) dont jusqu’à présent on sait qu’elle freine de manière importante la propagation du virus (voir, entre autres, cette étude anglaise du 4 août https://www.imperial.ac.uk/news/227713/coronavirus-infections-three-times-lower-double/ ; on pourra consulter aussi les travaux récents de l’Institut Pasteur sur la dynamique de propagation du variant Delta https://modelisation-covid19.pasteur.fr/realtime-analysis/delta-variant-dynamic/). D’où la pertinence d’un « passe » qui banalise le fait d’être vacciné et qui amoindrit les risques dans les zones où il s’applique, ce qui ne suspend pas l’utilité des mesures-barrière classiques : il convient de multiplier les obstacles à la propagation du virus, de lui laisser le moins d’espace possible.


2 – On lira à ce sujet dans la revue Telos la synthèse, traduite en français, d’une étude OCDE qui présente l’équivalence, dans une population, entre les effets des diverses politiques de confinement et le pourcentage de personnes entièrement vaccinées : https://www.telos-eu.com/fr/vaccins-et-variants-le-lievre-et-la-tortue.html . Référence de l’article d’origine : Turner, D., B. Égert, Y. Guillemette and J. Botev (2021), “The Tortoise and the Hare: The Race Between Vaccine Rollout and New COVID Variants”, OECD Economics Department Working Papers, No. 1672, Paris, OECD Publishing.


3 – Cette thèse est un classique de l’enseignement élémentaire de la philosophie morale et politique. Je l’ai maintes fois abordée et développée aussi bien comme professeur que comme auteur, sur ce site et ailleurs. Voir par exemple ce commentaire du Contrat social de Rousseau dans l’article « Le Contrat social avec perte et fracas » https://www.mezetulle.fr/rousseau-contrat-social-perte-fracas/ : « On peut certes empêcher un enfant de frapper son voisin en recourant au schéma du « donnant-donnant » : ne frappe pas si tu ne veux pas être frappé, et lui montrer qu’être à l’abri des coups est une liberté. Mais il n’atteindra le point du sujet autonome qu’au moment où, au-delà du négoce dicté par le calcul, il comprendra que la liberté qu’il exerce n’est liberté que si elle est en même temps celle de tout autre. C’est alors que sa volonté prendra la forme et le nombre de l’autonomie : Rousseau l’appelle la volonté générale dont l’expression est la loi. »


4 – La lecture de la décision du Conseil constitutionnel du 5 août 2021 (sur la loi relative à la gestion de la crise sanitaire) éclaire ces questions point par point pour chaque objection faite par les parlementaires et donc de manière répétitive, de sorte que le lecteur le plus négligent ne peut pas prétendre méconnaître l’encadrement strict des dispositions : https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2021/2021824DC.htm


5 – Leibniz, Essais de Théodicée (1710), préface. « […] quand le bien ou le mal est éloigné, et douteux, et le remède pénible, ou peu à notre goût, la raison paresseuse nous paraît bonne : par exemple, quand il s’agit de conserver sa santé et même sa vie par un bon régime, les gens à qui on donne conseil là-dessus, répondent bien souvent que nos jours sont comptés, et qu’il ne sert de rien de vouloir lutter contre ce que Dieu nous destine. Mais ces mêmes personnes courent aux remèdes même les plus ridicules, quand le mal qu’ils avaient négligé approche. »


6 – Je n’ai pas pu retrouver la référence sur le web. Probablement en mars 2020.


7 – Dans sa tribune « Le passe sanitaire, danger pour les libertés ? L’intérêt général a aussi ses droits », Le Figarodu 8 août 2021 https://www.lefigaro.fr/vox/societe/jean-eric-schoettl-le-passe-sanitaire-danger-pour-les-libertes-l-interet-general-a-aussi-ses-droits-20210802


8 – Une rapide recherche sur le web au sujet de cette proposition ou des propositions voisines ne m’a donné que peu de résultats. On pourra se référer notamment à un article de Vincent Gérard dans L’Oise matin du 7 juillet https://www.oisehebdo.fr/2021/08/07/opinion-la-vaccination-devrait-etre-obligatoire-pour-les-profs-des-la-rentree/

Le droit de licencier un salarié s’il refuse de se faire vacciner


Le pass sanitaire est obligatoire pour certains salariés à partir du 30 août 2021.

Si le salarié refuse de se faire vacciner l’employeur aura donc le droit de le licencier.

Dans son avant-projet de loi sur la gestion de la crise sanitaire, le gouvernement liste les professions qui seront concernées par la vaccination ou le pass sanitaire obligatoire.

L'avant-projet de loi sanitaire du gouvernement, consécutif aux annonces du président Emmanuel Macron, concerne :

tous les salariés des activités de loisirs, de restauration ou de débit de boisson, les foires ou salons professionnels, les services et établissements accueillant des personnes vulnérables, les grands établissements et les centres commerciaux ;

tous les personnels soignants et non soignants (personnels administratifs, infirmiers, aides-soignants, médecins, bénévoles…) exerçant leur activité dans :

les établissements de santé publics, privés d’intérêt collectif et privés (hôpitaux, cliniques…) ;

les centres de santé ;

les maisons de santé ;

les centres et les équipes mobiles de soins aux personnes en situation de précarité ou d’exclusion gérés par des organismes à but non lucratif ;

les centres médicaux et les équipes de soins mobiles du service de santé des armées ;

les services de santé scolaire ;

les services de santé au travail ;

certains établissements et services médico-sociaux (établissements ou services d’enseignement dédiés aux mineurs ou jeunes adultes handicapés, établissements ou services d’aide par le travail, établissements ou services qui accueillent des personnes âgées ou qui leur apportent une assistance à domicile, établissements et services qui accueillent des personnes handicapées…) ;

les logements foyers qui accueillent des personnes âgées ou handicapées.

Le texte prévoit qu'à défaut de présenter à leur employeur un examen de dépistage négatif du Covid-19, une preuve de vaccination ou un certificat de rétablissement, contenus dans le "pass sanitaire", les employés ne pourront plus exercer leur activité.

Concrètement, l’employeur devra respecter une période de mise à pied de deux mois puis procéder au licenciement du salarié qui refuse de respecter ces mesures et de se faire vacciner.

Le défaut de pass sanitaire peut donc justifier un nouveau motif de licenciement.

A ce titre, il convient de rappeler que la Cour de cassation a déjà eu l'occasion de confirmer le licenciement d'un salarié qui avait refusé de se faire vacciner contre l'hépatite B, alors que les fonctions qu'il assurait l'exposaient au risque de contracter cette maladie.

Dans cet arrêt, la Cour a considéré que lorsque la règlementation applicable à l'entreprise imposait cette vaccination et lorsque celle-ci avait été en outre prescrite par la médecine du travail, le salarié n'était pas fondé à s'opposer à son licenciement en l'absence de toute contre-indication médicale à la vaccination. (Cass. soc., 11 juillet 2012, n°10-27.888)

Le projet de loi prévoit aussi une "procédure incitative plus souple" donnant lieu à "un entretien préalable entre le salarié et l'employeur dans le but d'échanger sur les moyens de régulariser la situation mais aussi de privilégier la pédagogie avant d'arriver à la suspension du contrat".

Cependant, en pratique, le pass sanitaire est compliqué à mettre en oeuvre pour les salariés car le secret médical interdit à l'employeur de vérifier de lui-même l'état de santé de son employé.

En effet, l’employeur ne peut pas vérifier de lui même si son salarié est vacciné ou non, négatif ou positif au Covid.

En principe, seul le médecin du travail peut décréter l’aptitude ou l’inaptitude d’un employé.

Néanmoins, si le Conseil d'État estime que le pass sanitaire puisse constituer une condition indispensable pour pouvoir exercer une activité de travail proportionnée par rapport au risque de contamination et qu’à défaut le salarié puisse faire l’objet d’un licenciement.

Plusieurs vaccins comme ceux contre le tétanos ou l’hépatite B par exemple sont déjà obligatoires pour certains professionnels de santé.

Le cas échéant, l’obligation de vaccination contre le Covid-19 constituerait une exception à la règle posée par l'article L1121-1 du code de santé publique selon lequel aucune substance en phase de recherche ne peut être imposée à une personne sans son consentement libre et éclairé.

Il convient donc de suivre les débats en cours sur la validation de ce projet de texte par le conseil d’état et le conseil constitutionnel pour connaître les conditions dans lesquelles les employeurs pourront se séparer de leurs salariés s’il refusent de se faire vacciner.


Vidal met fin aux repas à 1€ pour tous les étudiants et toutes les étudiantes


Ce vendredi, la ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé que les repas CROUS à 1€ seront accessibles uniquement aux étudiants boursiers et non-boursiers « en situation de précarité », et refait donc passer le prix des repas de 1€ à 3,30€.

Ces repas à 1€ pour toutes et tous, gagnés grâce à la mobilisation des étudiants et des étudiantes en début d’année 2021 à l’initiative de l’UEC et du MJCF, a permis à un grand nombre d’étudiants et d’étudiantes de se nourrir alors que la précarité étudiante explosait.
En supprimant le caractère universaliste de ce dispositif, Frédérique Vidal met encore plus en difficulté les étudiants et les étudiantes, fait reposer encore plus la solidarité sur les associations et montre, encore une fois, qu’elle est à contre-sens des réalités étudiantes.

De plus, nous ne connaissons pas les modalités qui seront mises en œuvre par le gouvernement pour évaluer si un étudiant ou une étudiante est en situation de précarité ou non.

Donc en plus d’ajouter des démarches administratives pour prouver que nous sommes précaires, Vidal laisse un flou afin qu’une faible partie des étudiants et des étudiantes puissent en bénéficier.

L’UEC dénonce cette attaque du gouvernement contre les étudiants et les étudiantes et revendique :

• Le retour des repas à 1€ pour toutes et tous dès la rentrée !

• La mise en place d’un revenu étudiant, fixé au-dessus du seuil de pauvreté et financé par les cotisations sociales.

•Un investissement massif dans le CROUS afin de développer ses services de proximité.

Téléchargez la nouvelle attestation de déplacement pour le couvre-feu à 21h





Voici la nouvelle attestation de déplacement pour le couvre-feu à 21h à télécharger et à présenter remplie aux forces de l'ordre en cas de contrôle.


Bien qu'un début de déconfinement est entré en vigueur ce 19 mai avec la réouverture partielle des terrasses des bars et des restaurants, des cinémas et autres commerces, un couvre-feu est toujours en place sur tout le territoire.

Il est donc interdit de se déplacer entre 21h et 06h du matin sans être doté d'une nouvelle attestation de déplacement dûment remplie.

Cette dernière est à télécharger ici.

Selon le plan de déconfinement dessiné par le Président, le couvre-feu sera déplacé à 23h le 9 juin et devrait être totalement supprimé le 30 juin, si la situation le permet.



Fabien Roussel écrit au Président de la République sur l’augmentation scandaleuse des prix du vaccin Pfizer

 Dans un document, script d'une réunion téléphonique entre le vice-président de Pfizer et ses investisseurs, Franck A. D'Amelio révèle l'objectif de Pfizer d'atteindre un prix de 150 à 175 dollars la dose. Vous trouverez ci-dessous le courrier dans lequel Fabien Roussel interpelle le Président de la République pour lui demander de faire la transparence sur le scandale de l'augmentation des prix du vaccin.


Monsieur le Président,

De nombreuses voix s’élèvent pour que le plus grand nombre de nos concitoyens et peuples du monde aient accès au vaccin, le plus rapidement possible. Il s’agit là du seul moyen de sauver des vies, retrouver une existence normale et empêcher l’arrivée de nouveaux variants.
Dans cette lutte mondiale, l’industrie pharmaceutique, qui a réussi l’exploit de trouver en peu de temps plusieurs vaccins, refuse aujourd’hui de lever les brevets qui protègent leur découverte, et empêche leur production partout où cela est possible. Leur but, et ils l’affirment dorénavant sans honte, est de réaliser des marges toujours plus importantes, scandaleuses, sur le dos des finances publiques et de notre Sécurité sociale. De nombreux pays du monde n’y ont toujours pas accès pour cette raison.
Dans un document délivré par des journalistes d’investigations américains, un script relatant les discussions entre les dirigeants de Pfizer et leurs investisseurs Morgan Stanley, Goldman Sachs, UBS et consorts, Albert BOURLA, PDG de Pfizer, et son directeur financier, Frank D’AMELIO, rassurent leur auditoire en leur garantissant « des marges importantes », « des opportunités économiques » et « des prix normaux pour un vaccin pouvant aller à 150 et 175 dollars la dose » !
C’est un véritable hold-up de notre Sécurité sociale, réalisé, comme tous les braquages, dans la plus grande discrétion, en toute opacité ! Pfizer déclare faire un geste en vendant la dose à 19 dollars actuellement, mais il annonce en même temps réaliser une marge de 25 % à 30 % sur ce vaccin !
Alors que le coût de production d’une dose de Pfizer serait de l’ordre de 2 à 3 dollars, le Premier ministre bulgare a annoncé que la Commission européenne négociait actuellement l’achat de 900 millions de doses supplémentaires au prix de 19 euros la dose, après l’avoir achetée 12 euros en novembre mais finalement payée 15 euros ! Qu’en est-il vraiment ? Pourquoi une telle opacité ? Nous parlons de milliards d’euros d’argent public !
Qu’en est-il véritablement du coût de la vaccination pour nos finances publiques, pour la Sécurité sociale ?
La représentation nationale comme les Français ont le droit de savoir. Soyez transparent avec nous. Ce sont nos cotisations qui financent cette campagne de vaccination. Ce sont aussi les milliards d’euros d’argent public investis auprès de ces laboratoires, sous différentes formes (crédit impôt recherche, CICE, subvention directe en lien avec la pandémie...) qui ont permis la découverte de ces vaccins. Nous en sommes donc, nous aussi, en partie propriétaires.
Enfin, vous le savez, ces industriels jouent avec la terrible loi de l’offre et de la demande et profitent donc de la pénurie de vaccins pour faire monter les prix. C’est donc bien un enjeu important, déterminant, d’obtenir la levée des brevets pour pouvoir les produire librement, rapidement, en échange d’une indemnisation.
De nombreux anciens chefs d’État, prix Nobel de la Paix, chercheurs, médecins, citoyens, vous demandent d’intervenir rapidement auprès de l’Organisation mondiale du Commerce pour enclencher l’article 31 du Code du commerce international afin d’obtenir la levée de ces brevets.
Je suis à votre disposition pour en discuter avec vous et créer les conditions, avec d’autres, dans la diversité de nos opinions, de nos responsabilités, pour que tout le pays, dans l’union la plus large, mène ce combat à l’échelle internationale. C’est aussi le rôle de la France, membre permanent du Conseil de sécurité, d’être à l’avant-poste de la lutte pour faire du vaccin un bien commun, un bien public au service de l’humanité.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président de la République, l’assurance de ma haute considération.µ
Fabien Roussel,
député du Nord, secrétaire national du PCF
Paris, le 19 avril 2021

RÉVÉLATION: "On peut parler du scandale Pfizer ?"

 



Invité de Jean-Jacques Bourdin, Fabien Roussel révèle l'objectif de la multinationale américaine : faire payer 150$ la dose de vaccin.

Vaccins contre la COVID-19 : histoires de monopole, de chantages et d’inégalités



Un article que certains pourront trouver long, très long il est vrai ! Mais c’est un document qui peut servir de référence. Car il s’agit plutôt d’un dossier extrêmement complet, une analyse très poussée et documentée comme nous aimerions en lire plus souvent dans les médias français assez discrets y compris dans le journalisme d’investigation...ceux-ci ne devraient-ils pas poser les vraies questions pour nous éclairer comme cela leur incombe ? ?Cela vaut la peine de se poser un moment et de réfléchir loin des analyses superficielles, des contradictions des dizaines de médecins et autres pseudo spécialistes qui se succèdent sur nos écrans, sur nos ondes et dans les réseaux sociaux.
Chantal Costerousse



Les appréhensions que le vaccin AstraZeneca / Oxford a suscitées dans certains pays, la sale campagne des États-Unis contre le vaccin russe Spoutnik V et le refus notifié des nations les plus puissantes de permettre à leurs sociétés pharmaceutiques de libérer temporairement les brevets de leurs antidotes contre la COVID- 19, ont encore mis à rude épreuve la disponibilité des vaccins et ont approfondi les profondes différences dans le droit à la vie entre les puissants et les pauvres dans ce monde.

Jamais auparavant une urgence sanitaire n’avait tant frappé dans autant d’endroits et en si peu de temps. La COVID-19 a déjà affecté plus de 120 millions de personnes dans le monde et a causé la mort de plus de 2,6 millions d’êtres humains.
Un tel défi universel méritait une réponse globale et coordonnée. Mais une fois encore, passant outre les exigences de l’ONU et de l’Organisation mondiale de la santé, ce sont les nationalismes, les mesquineries, le pouvoir écrasant des sociétés trans-nationales, « le sauve qui peut », qui ont prévalu.

Les vaccins semblent être les seuls obstacles efficaces à la pandémie. Seule une vaccination majoritaire de la population mondiale pourrait arrêter la transmission croissante du virus SRAS-CoV-2. Mais ni les transnationales pharmaceutiques ni les gouvernements des pays riches n’ont cette vocation de réponse collective et de solidarité mondiale.

QUI PEUT DEVELOPPER ET PRODUIRE DES VACCINS ?

L’industrie pharmaceutique et biotechnologique souffre d’une forte concentration et d’une transnationalisation. Les grandes entreprises des pays développés et des économies émergentes monopolisent la recherche, la production et la distribution de médicaments. Neuf d’entre elles font partie des 100 entreprises qui génèrent le plus de revenus au monde.

Selon Euromonitor Global, l’industrie pharmaceutique est responsable de près de 4% de l’activité de production mondiale. Si c’était un pays, il serait parmi les 15 économies les plus riches de la planète. Près de la moitié des ventes totales du secteur proviennent de la Chine et des États-Unis, suivis de la Suisse, du Japon, de l’Allemagne et de la France.


Ce marché mondial a généré 37 milliards de dollars en 2018 et on estime qu’en 2027 il dépassera 64,5 milliards.

Les nations sous-développées - qui sont la grande majorité - n’ont guère la capacité de développer leurs propres vaccins (Cuba est l’une des rares exceptions honorables) et n’ont pas non plus leurs propres capacités de production. Cela leur a laissé peu de marge de manœuvre pour influencer l’évolution inégale des vaccins au milieu de la pandémie.

Depuis que l’OMS a déclaré le COVID-19 comme pandémie le 11 mars 2020, elle a appelé à une solution concertée et conjointe face à la menace. Mais la logique furieuse du marché dicte les orientations dans notre monde et ce qui s’est passé depuis lors est une course effrénée pour se faire une cible (immunitaire et financière) dans laquelle les crocs en jambe, les pressions et même les chantages n’ont pas manqué.

Les grandes puissances se sont alliées dès le départ aux plus grandes sociétés pharmaceutiques pour gérer convenablement la recherche d’une solution qui leur permettrait de sortir avantageusement de la crise sanitaire et économique qui ravage le monde.

Les gouvernements ont fourni au moins 8,6 milliards de dollars pour le développement de vaccins, selon la société d’analyses Airfinity.

Les États-Unis, l’UE et le Royaume-Uni ont investi des milliards dans le vaccin AstraZeneca, développé par l’Université d’Oxford. L’Allemagne a investi 445 millions de dollars dans le vaccin développé par Pfizer et son partenaire allemand, BioNTech. Le vaccin de Moderna a été entièrement financé et coproduit par le gouvernement des États-Unis.

Des organisations philanthropiques ont contribué pour 1,9 milliard. Des personnalités individuelles telles que Bill Gates, le fondateur d’Alibaba Jack Ma et la star de la musique country Dolly Parton ont apporté leurs contributions.
Seuls 3,4 milliards de dollars proviennent des propres investissements des sociétés pharmaceutiques, dont une partie provient également de financements externes.
Bien que Big Pharma n’ait fourni qu’un tiers du financement, à qui profitent les avantages économiques ? Qui a établi les règles du jeu dans la distribution des vaccins ?

UN JEU DELOYAL

Réaliser le vaccin contre le COVID est devenu, au-delà de l’intérêt sanitaire, un objectif géopolitique. Quiconque parviendra à se procurer le vaccin capitalisera sur sa commercialisation et quiconque disposera de plus de ressources financières pourra accaparer davantage de vaccins.

Scandaleuse fut la manœuvre de l’administration Trump, dès mars 2020, pour que la société allemande CureVac (qui avait commencé à faire des recherches sur un éventuel vaccin) quitte son siège dans le pays européen et qu’elle s’installe aux États-Unis en échange « de grosses sommes d’argent ». Tout comme il stockait des tests PCR, des ventilateurs pulmonaires, des masques et des accessoires de biosécurité, Washington a, dès le début, entrepris de s’accaparer de plus la production et la distribution de vaccins.

A tout cela se sont ajoutées des campagnes de discrédit, parfois subtiles et parfois manifestes, contre les candidats vaccins de Russie et de Chine, dans une tentative concertée de bloquer leur chemin vers d’autres marchés.

De nombreux doutes ont été semés sur la rapidité des développements, la qualité des essais cliniques et l’efficacité des vaccins candidats des deux pays ; en particulier contre Spoutnik V des Laboratoires Gamaleya.

Après que le principal vaccin russe a été certifié par ses autorités et a suscité l’intérêt de plusieurs pays, les États-Unis et l’Union européenne lui ont fait des crocs en jambe partout.

Le rapport annuel 2020 du ministère américain de la Santé et des Services sociaux (HHS) a récemment révélé que le Bureau des affaires mondiales (OGA) avait utilisé le Bureau de l’attaché pour la santé au Brésil pour persuader le gouvernement de ce pays sud-américain de « rejeter le Vaccin russe contre la covid19 ».

Face à la révélation, le porte-parole présidentiel russe Dimity Peskov a déclaré :
« Dans de nombreux pays, l’ampleur de la pression est sans précédent (...) de telles tentatives égoïstes pour que les pays abandonnent certains vaccins sont dépourvues de perspective.

Nous pensons qu’il devrait y avoir le plus grand nombre de doses de vaccins possible afin que tous les pays, y compris les plus pauvres, aient la possibilité de stopper la pandémie ».

L’Union européenne, pour sa part, n’a pas encore donné le feu vert au vaccin russe pour être appliqué dans ses pays membres, bien que cette région soit à la traîne dans la disponibilité des vaccins ; ceci concerne aussi les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et Israël, et bien que la prestigieuse revue de santé The Lancet ait reconnu dans une publication la grande efficacité de Sputnik V.

Au-delà de ces barrières, les vaccins russes et chinois ont fait leur chemin dans différentes régions, en raison de l’efficacité démontrée et de la pénurie mondiale de vaccins.

La Slovaquie a même quitté le giron de l’Union européenne pour acquérir 2 millions de doses de Spoutnik V et la Hongrie, qui a également approuvé l’utilisation du vaccin russe et a acquis des doses du Sinopharm chinois, qui n’a pas non plus reçu le feu vert de l’Agence européenne des médicaments.

CHANTAGE SANS ANESTHESIE

Les États ont réalisé le plus gros investissement, mais BigPharma a fixé les conditions et conservé les revenus. Le monopole de quelques multinationales dans l’achat et la production de vaccins anti COVID-19 donne à ces entreprises un pouvoir écrasant.

Des rapports récents montrent comment le géant pharmaceutique Pfizer a tenté d’imposer des conditions onéreuses aux nations d’Amérique latine pour leur fournir certaines quantités de son vaccin.

Le président brésilien Jair Bolsonaro a montré ces jours-ci son malaise face aux exigences de Pfizer à l’égard de son gouvernement, notant que parmi les conditions posées par le consortium figure une clause du contrat d’achat qui l’exonère de « toute responsabilité » pour les éventuels effets secondaires de son vaccin.
« Nous avons été très durs et ils ont été très durs avec nous. Ils ne changent pas une seule virgule. Le gouvernement s’en occupe actuellement avec le Congrès et les discussions portent sur l’assouplissement de la loi », a déclaré pour sa part le ministre brésilien de la santé, le Général Eduardo Pazuello, récemment limogé.
L’Argentine, le Pérou et la République Dominicaine ont également subi des pressions intenses de la part de Pfizer, comme le montre une enquête du Bureau du journalisme d’investigation.



Les représentants de Pfizer à Buenos Aires ont exigé d’être indemnisés contre toute plainte civile que les citoyens pourraient déposer s’ils subissaient des effets indésirables après avoir été vaccinés. « Nous avons proposé de payer des millions de doses d’avance, nous avons accepté cette assurance internationale, mais la dernière demande était extraordinaire : Pfizer a exigé que les actifs souverains de l’Argentine fassent également partie de la garantie légale », a avoué un fonctionnaire argentin.
« C’était une demande extrême que je n’avais entendue, que lorsque la dette extérieure devait être négociée, mais dans un cas comme dans celui-ci, nous l’avons immédiatement rejetée ».

De nombreuses voix s’élèvent pour mettre en garde contre le fait que l’urgence de disposer de vaccins pour une maladie qui a fait tant de morts dans le monde pourrait avoir conduit certains gouvernements à accepter des limitations significatives de responsabilités et pour exiger la transparence sur les accords avec les entreprises pharmaceutiques.

Le professeur Lawrence Gostin, directeur du Centre de collaboration pour le droit de la santé nationale et mondiale de l’Organisation Mondiale de la Santé, a déclaré : "Les sociétés pharmaceutiques ne devraient pas utiliser leur pouvoir pour limiter l’accès à des vaccins vitaux dans les pays à faibles ou moyens revenus et a signalé que la protection de la responsabilité ne devrait pas être utilisée comme "une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de pays désespérés dont les populations sont désespérées ».



Même la puissante Europe semble avoir ressenti la pression. Bien que les accords de l’UE avec les fabricants de vaccins avec leurs principales clauses, soient gardés secrets. La stratégie d’achat de vaccins rendue publique par la Commission européenne stipule que la « responsabilité du développement et de l’utilisation du vaccin, y compris toute compensation spécifique requise, sera supportée par les États membres qui achètent le vaccin ».

QUI POURRA ETRE VACCINE EN 2021 ?

Les capacités de production de vaccins dans le monde sont insuffisantes pour disposer des doses nécessaires à la vaccination de la population mondiale cette année.

Selon la Fédération internationale de l’industrie du médicament (FIIM), la demande mondiale de vaccins est estimée entre 10 et 14 milliards de doses en 2021.
Selon les statistiques citées par la société de données Statista, les États-Unis peuvent produire près de 4,7 milliards de doses de vaccin COVID-19 et l’Inde plus de 3 milliards de doses potentielles. La Chine, qui n’était pas auparavant un acteur majeur sur le marché des exportations de vaccins, s’est engagée à produire plus d’un milliard de doses.

La Grande-Bretagne, la Russie, l’Allemagne et la Corée du Sud font également partie des centres de fabrication établis, mais avec une capacité de production moindre.
Face à cette réalité, l’iniquité et l’injustice du monde actuel sont une fois de plus évidentes : les pays les plus riches ont acheté la plupart des vaccins qui seront produits en 2021 (même pour les stocks), tandis que les nations pauvres n’auront pas de doses à administrer, même aux fractions les plus vulnérables de leur population. Plus de 100 nations attendent l’arrivée de la première ampoule.
On estime que 90 % des habitants de près de 70 pays à faible revenu n’auront pas la possibilité d’être vaccinés contre le COVID-19 cette année.

Les nations les plus puissantes ont profité de leur pouvoir d’achat et de leurs investissements dans la mise au point de vaccins pour se procurer l’antidote tant convoité.

Jusqu’à présent, environ 12,7 milliards de doses de divers vaccins contre le coronavirus ont été achetées à l’avance, ce qui est suffisant pour vacciner environ 6,6 milliards de personnes (à l’exception de celui de Johnson & Johnson, tous les vaccins approuvés jusqu’à présent nécessitent deux doses).

Plus de la moitié de ces doses, 4,2 milliards assurés, avec la possibilité d’acheter 2,5 milliards supplémentaires, ont été achetées par des pays riches qui ne représentent que 1,2 milliard de personnes.

Le Canada a acheté suffisamment de doses pour vacciner chaque Canadien cinq fois, tandis que les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Chili en ont acheté suffisamment pour vacciner leurs citoyens au moins deux fois, bien que certains des vaccins n’aient pas encore été approuvés.
Israël a conclu un accord portant sur 10 millions de doses et la promesse d’un approvisionnement régulier de la part de Pfizer en échange de données sur les personnes vaccinées. Selon les rapports, le pays a également payé 30 dollars par dose, soit le double du prix payé par l’UE.

Comme le déclarait Irene Bernal, chercheuse sur l’accès aux médicaments à l’ONG Salud por Derecho (NdT : la santé de plein droit) au journal El País en décembre dernier, « nous constatons que celui qui a l’argent est celui qui a l’accès.
53% des vaccins ont été conservés par 14% de la population des pays riches, par conséquent, quand les doses vont-elles arriver dans les pays les plus pauvres ?



Les pays à faible ou moyen revenu qui regroupent 84 % de la population mondiale, ont conclu des accords directement avec des sociétés pharmaceutiques, mais n’ont jusqu’à présent obtenu que 32 % de l’approvisionnement.

« Nous traversons une crise d’une telle ampleur », a déclaré Fatima Hassan, fondatrice de l’initiative sud-africaine pour la justice en matière de santé. « Si, même en Afrique du Sud, nous ne parvenons pas à vacciner rapidement la moitié de notre population, je n’ose même pas imaginer comment le Zimbabwe, le Lesotho, la Namibie et le reste de l’Afrique vont s’en sortir.

Si cela doit durer encore trois ans, nous n’obtiendrons aucune immunité continentale ou mondiale ».

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador et son ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard ont demandé aux autorités américaines de les autoriser à acheter une partie des dizaines de millions de vaccins AstraZeneca produits aux États-Unis, que Washington a stockés sans avoir approuvé leur utilisation. D’autres pays qui ont déjà approuvé le vaccin le réclament.

Le Mexique, l’un des pays où la COVID-19 est la plus présente, a jusqu’à présent administré environ 4,4 millions de doses à l’aide des vaccins de Pfizer, AstraZeneca, Sinovac et Sputnik V, à une population de plus de 128 millions de personnes, ce qui représente un faible taux de vaccination, selon www.ourworldindata.org, un site web géré par l’Université d’Oxford.

Selon les données recueillies par Bloomberg, à la date du jeudi 18 mars, plus de 410 millions de doses ont été administrées dans le monde, dans quelque 132 pays, ce qui représente seulement 2,7% de la population mondiale.

APARTHEID VACCINAL



Les scientifiques et les militants nous mettent en garde contre un "apartheid vaccinal", dans lequel les populations du Sud seront vaccinées des années après celles de l’Occident.

Non seulement les pays les plus pauvres seront obligés d’attendre, mais beaucoup d’entre eux doivent déjà payer un prix beaucoup plus élevé par dose.

L’Ouganda, par exemple, a annoncé un accord portant sur des millions de vaccins fournis par AstraZeneca à 7 dollars la dose, soit plus de trois fois le prix payé par l’Union européenne. En incluant les frais de transport, il faut compter 17 dollars pour vacciner complètement un Ougandais.

Les effets de cette iniquité seraient graves. Un modèle développé par l’Université de Northeastern indique que si les 2 premiers milliards de doses de vaccins Covid-19 étaient distribués proportionnellement à la population nationale, les décès dans le monde seraient réduits de 61%.

Mais si les doses sont monopolisées par 47 des pays les plus riches du monde, on ne sauvera 33 % de personnes en moins.

Les scientifiques craignent également que si les pays ne sont pas en mesure de vacciner une grande partie de leur population, le virus aura davantage de possibilités de continuer à muter, ce qui augmentera le nombre de décès dans ces pays sous-vaccinés et rendra les vaccins disponibles moins efficaces au fil du temps.

Comme l’a fait remarquer le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, au début de l’année : « ... nous sommes confrontés à un réel danger : si les vaccins apportent de l’espoir à certains, ils deviennent une pierre de plus dans l’édifice de l’inégalité entre ceux qui ont des ressources et ceux qui n’en ont pas ».

UNE ALTERNATIVE MODEREE

La difficulté à assurer l’approvisionnement en vaccins rendra de nombreux pays pauvres dépendants de Covax, une organisation créée en avril 2020, coordonnée par l’OMS, la Coalition pour les innovations dans la préparation aux épidémies et GAVI, l’alliance internationale pour les vaccins.

Covax a pour objectif de fournir 2 milliards de doses dans le monde, dont au moins 1,3 milliard à 92 pays à faible ou moyen revenu, d’ici à la fin de 2021.
Cela suffirait à vacciner 20 % de la population de chaque pays, en donnant la priorité aux professionnels de la santé, aux personnes âgées et aux personnes souffrant de pathologies sous-jacentes, bien que cet objectif ait été critiqué comme étant inadéquat pour faire face à la pandémie.

Les analystes estiment plutôt que Covax fournira tout au plus entre 650 et 950 millions de doses, réparties entre 145 nations, dont certaines ont suffisamment d’accords confirmés pour que leurs citoyens soient vaccinés plusieurs fois, comme le Canada et la Nouvelle-Zélande.

Les entreprises pharmaceutiques n’ont pas tenu leurs promesses de livraison à COVAX et AstraZeneca, qui était le principal fournisseur, est également confronté à sa propre situation particulière avec des millions de doses retenues aux États-Unis et en Europe.

MEME L’EUROPE N’EST PAS EPARGNEE PAR L’IMPASSE

L’Allemagne a suspendu à partir de lundi 15 mars la vaccination avec AstraZeneca le seul vaccin européen existant à ce jour ; le vaccin AstraZeneca/Oxford, est en proie à de graves difficultés après que l’on ait signalé une trentaine de cas de problèmes de coagulation chez des personnes vaccinées avec ce vaccin.

Treize pays de l’UE ont déjà suspendu la vaccination avec AstaZeneca, bien que l’OMS et l’agence européenne de régulation défendent son utilisation comme ayant plus d’avantages que d’effets néfastes.

Pour aggraver les choses, en pleine résurgence de la pandémie dans la région, AstraZeneca n’avait livré que 25 % des doses convenues à l’UE pour le premier trimestre et Pfizer était également en retard dans ses livraisons.

Début 2021, l’Italie a menacé de poursuivre Pfizer pour avoir réduit de 29 % la distribution de doses dans ce pays. La Commission européenne annonce maintenant qu’elle a conclu un accord avec Pfizer/BioNTech pour avancer 10 millions de doses pour le deuxième trimestre de l’année.

Bien que BioNtech et CureVac soient allemands, le pays européen a rencontré des problèmes avec la vaccination. Le quotidien Der Spiegel soulignait il y a quelques semaines que « l’Union européenne et l’Allemagne pourraient manquer de vaccins ».
Le retard dans la signature des contrats avec les entreprises pharmaceutiques pourrait signifier que les vaccins arrivent en retard, en plus de ne pas être assez nombreux".

L’UE a jusqu’à présent administré 11 doses pour 100 personnes, contre 33 doses aux États-Unis et 39 doses au Royaume-Uni, selon l’indice Bloomberg Vaccine Tracker.
La faible disponibilité et la distribution inégale au sein de l’Union ont conduit des pays comme l’Autriche, la Bulgarie, la République tchèque, la Croatie et la Lettonie à exprimer publiquement leur mécontentement et à demander une « correction » de la distribution.



Face à ce dilemme, la Commission européenne a décidé que les entreprises pharmaceutiques qui possèdent des usines de vaccins sur les territoires de l’UE ne pourront pas exporter la production qu’elles génèrent vers d’autres régions si elles ne reçoivent pas l’autorisation de les faire sortir du pays de la part des autorités de ces nations.

Le 4 mars déjà, l’Italie - l’un des pays les plus durement touchés par la pandémie – a utilisé la décision de l’UE pour interdire l’exportation vers l’Australie de 250 000 doses du vaccin d’Astrazeneca, que le groupe pharmaceutique anglo-suédois a produit dans son usine d’Agnani, près de Rome.

Alors que les frustrations s’intensifient, certains responsables européens accusent les États-Unis et le Royaume-Uni. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que les États-Unis, ainsi que la Grande-Bretagne, « ont imposé une interdiction totale d’exporter des vaccins ou des composants de vaccins qui sont produits sur leur territoire ».

Interrogée à ce sujet, Jen Psaki, l’attachée de presse de la Maison Blanche, a déclaré aux journalistes que les fabricants de vaccins étaient libres d’exporter leurs produits fabriqués aux États-Unis tant qu’ils respectaient les termes de leurs contrats avec le gouvernement.

Mais comme le vaccin d’AstraZeneca a été produit avec l’aide de la loi « Defense Production Act », pour lequel il a reçu un financement de plus d’un milliard de dollars, M. Biden doit approuver les expéditions de doses à l’étranger.

AUCUN OBSTACLE POUR UN COMMERCE FLORISSANT

Les pays les plus puissants ont fait passer les profits pharmaceutiques avant l’immunité mondiale, malgré le discours politique selon lequel il n’y aura pas de solution à la pandémie si elle n’est pas jugulée au niveau mondial.

La semaine dernière, le jour même où l’OMS a déclaré que le COVID-19 était une pandémie, les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada (qui disposent tous de suffisamment de vaccins) ont bloqué la dernière tentative des pays pauvres ou les pays à revenu moyen en accélérant l’accès aux vaccins et aux traitements pour la COVID-19, en levant temporairement des règles de l’Organisation Mondiale du Commerce protégeant la propriété intellectuelle.

Une résolution parrainée par l’Afrique du Sud et l’Inde et soutenue par 57 pays, qui demandait la suspension pendant la pandémie des parties de l’accord ADPIC (Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce) qui protègent les brevets médicaux, a été rejetée par le bloc des nations riches. Elle avait déjà connu le même sort lors des discussions tenues à l’Organisation Mondiale du Commerce en octobre et décembre 2020.

Un accord aurait permis aux nations sous-développées ou émergentes de produire des médicaments et des vaccins contre la COVID sans attendre ou adhérer à des accords de licence avec les sociétés pharmaceutiques qui détiennent la propriété intellectuelle de ces produits médicaux. Cela aurait permis de développer la production d’antidotes à cette maladie mortelle et de réduire les coûts de traitement.
Les gouvernements des pays riches, qui financent majoritairement les vaccins anti-COVID, ont fondé leur refus sur la crainte que la libération de la propriété intellectuelle, même temporaire, ne réduise les incitations à la recherche des entreprises et se sont également demandé si les pays « en développement » pourraient commencer à produire les médicaments suffisamment tôt pour empêcher la propagation du virus.

La vérité est que les grandes multinationales pharmaceutiques, le bigpharma, étaient initialement réticentes à financer la recherche sur les vaccins contre le COVID en raison de l’incertitude d’une course contre la montre pour obtenir des résultats et de la faible rentabilité dans le passé de la création de vaccins pour les urgences sanitaires.

Les médicaments recherchés par ces entreprises sont principalement ceux proposés aux citoyens des pays riches et surtout ceux nécessaires aux maladies chroniques qui nécessitent des doses systématiques, ce qui les rend très rentables.

Mais après avoir constaté la rentabilité que la durabilité dans le temps que la COVID-19 peut leur apporter, ils ne veulent désormais aucune limite à la "fête" des revenus dont ils bénéficient face à la demande urgente de vaccins.

Moderna a déclaré avoir signé des accords d’achat anticipé pour plus de 18 milliards de dollars pour des fournitures à livrer cette année, pendant que Pfizer a prévu des revenus d’environ 15 milliards de dollars cette année pour son vaccin avec BioNTech.
Les principaux concepteurs de vaccins ont bénéficié de milliards de dollars de subventions publiques, mais les sociétés pharmaceutiques se sont vu accorder le monopole de leur production, ainsi que des bénéfices qu’ils génèrent.

Les prix de vente des vaccins aux différents pays (ils sont variables) sont gardés sous le sceau du secret des accords signés entre les compagnies pharmaceutiques et les gouvernements, bien que le site spécialisé Statista ait calculé le prix moyen par dose dans ces montants :


Multipliez ces chiffres par les milliards de doses qui sont nécessaires chaque x années (en fonction de la durée de l’immunité obtenue par ces vaccins) et nous verrons à combien s’élèvera la valse des millions.

Mais si les sociétés pharmaceutiques tirent profit et contrôlent le rythme et l’ampleur des vaccinations, le coût de l’inégalité de la distribution des vaccins pour l’économie mondiale pourrait atteindre 9 milliards de dollars, selon Katie Gallogly-Swan, une chercheuse travaillant avec la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

« Il est inconcevable qu’au milieu d’une crise sanitaire mondiale, d’énormes sociétés pharmaceutiques multimilliardaires continuent de privilégier les profits, de protéger leurs monopoles et d’augmenter les prix, au lieu de privilégier la vie des gens partout, y compris dans le Sud », a tweeté à juste titre le sénateur américain Bernie Sanders il y a quelques jours.

« Le monde est au bord d’un fiasco moral catastrophique », a déclaré le Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé.

En attendant, ici à Cuba, nous croisons les doigts pour que nos vaccins Soberana et Abdala nous immunisent tous, sans distinction, avant la fin de cette année.


Courrier de Fabien Roussel à notre camarade Dominique Belmer


LUTTER ET OUVRIR ENSEMBLE UN CHEMIN D'ESPOIR 

( FABIEN ROUSSEL)



Bonjour Dominique,


Comme vous, je suis en colère contre les choix qui sont faits, en petit comité, par le président de la République et par l’absence d’une campagne massive de vaccination.

En décidant de ne pas suivre les avis du conseil scientifique dès le mois de janvier, le président de la République a pris le risque d’un pic épidémique qui arrive aujourd’hui et dont le coût humain est très élevé. Avec 300 à 400 morts par jour depuis début février et des hôpitaux saturés, contraints à déprogrammer des soins, le gouvernement est obligé de fermer les écoles et de restreindre nos déplacements dans toute la France.

Et nous sommes toujours en panne de vaccins !

Cela fait pourtant un an que nous subissons cette crise. Et les vaccins sont disponibles depuis le mois de décembre. Mais rien n’a été fait pour les produire en France, pour renforcer notre système de santé, pour embaucher dans nos hôpitaux publics, nos écoles, pour donner des moyens à nos communes, pour empêcher les plans de licenciements des multinationales.

Le gouvernement maintient ses réformes telles que le démantèlement d’EDF-Enedis avec le projet Hercule, ou encore la privatisation des TER dans les régions. Il fait le choix aussi de soutenir les projets de délocalisations de nos activités industrielles dans l’aéronautique, la sidérurgie, l’automobile. Des plans de suppressions d’emplois continuent de tomber de la part de groupes comme Danone, Renault, Flunch... Des choix sans vision d'avenir pour le pays, entièrement guidés par l'objectif de rentabilité du capital, au détriment de l'humain et de la planète, alors que la crise impose une transformation sociale et écologique de nos modes de production.

Le gouvernement profite de cette pandémie pour faire passer des réformes, en espérant que le monde du travail et les syndicats n’opposeront aucune résistance. N’espère-t-il pas que les syndicats ou des forces politiques comme la notre soient paralysés, tétanisés par la peur du virus, par les nombreux décès qui frappent nos familles, nos collègues, nos camarades ?

Il se trompe ! Car, même si la pandémie nous fait peur et la douleur des pertes est immense, elles ne nous empêcheront pas de lutter, de résister, de manifester, d'ouvrir avec le plus grand nombre un chemin d'espoir.

C’est ainsi que nous avons été présents ces dernières semaines dans toutes les luttes qui se sont tenues, dans les mobilisations pour la culture, pour le climat, pour l’emploi, contre la fermeture de lits dans des hôpitaux.

C’est pourquoi j’appelle à participer massivement aux mobilisations à venir, dont celle du 8 avril, avec les syndicats de la santé, d’EDF, de la SNCF, de Renault, du commerce, avec le monde de la culture, avec la jeunesse. De même, poursuivons nos opérations de solidarité en direction des familles et des étudiant e s. Et préparons-nous à réussir les élections régionales et départementales en faisant progresser et gagner la gauche dans le maximum de régions et de départements avec une présence renforcée du PCF dans les assemblées.

C’est dans cet état d’esprit que nous organisons notre conférence nationale les 10 et 11 avril prochains qui portera sur les échéances présidentielle et législatives 2022. Cette rencontre de 1 000 délégué e-s du PCF, dans un contexte sanitaire dégradé avec un protocole strict pour éviter toute contamination, doit nous servir à organiser la riposte à Macron et au gouvernement. Cette assemblée, qui se tiendra en visioconférence, sera un temps fort de la mobilisation pour construire une alternative politique. Nous montrerons qu’il est possible d’organiser la résistance aux choix du pouvoir et de reconstruire l'espoir. Tu trouveras le programme de ces deux journées

sur le site du parti : https://www.pcf.fr/conference_nationale_du_pcf



Toutes et tous unis, nous y arriverons !

Restons solidaires, combatifs et déterminés face à cette crise. Très fraternellement,

Fabien ROUSSEL


Pilotage solitaire, erreur d’appréciation et entêtement coupable

Jeudi dernier, André Chassaigne intervenait à l’Assemblée nationale suite à la déclaration du gouvernement sur la crise sanitaire. Extraits.


Que faites-vous de notre République ? Cette convocation au lendemain des annonces du Président de la République est la marque du mépris le plus absolu du monarque pour le Parlement et à l’endroit du peuple. Notre pays en est désormais réduit à se plier aux oukases d’un souverain. Trop content d’an- noncer à ses 66 millions de sujets le sort qu’il leur réserve et que rien ne semble arrêter, pas même ses propres erreurs et les cris d’alerte d’un personnel soignant à bout de souffle.

Voter sur des mesures déjà annoncées et mises en œuvre a-t-il une quelconque signification ? Qui peut croire que l’application de l’article 50-1 de notre Consti- tution n’est pas juste un hochet tiré du coffre à jouets pour “faire comme si on était une démocratie” ?

Depuis un an, notre pays reste englué dans une crise sanitaire qui semble sans fin. Des territoires entiers sont abandonnés à leur sort, comme en Outre-mer ou en Seine-Saint-Denis.
Depuis un an, vous décidez seul, sans jamais tenir compte des avis et des propo- sitions de l’opposition. Tout au plus faites-vous mine de nous informer quand tout est déjà étalé à la une des médias. Et comble du comble, hier soir, le Président ose nous dire que ses décisions, ses échecs sont le fruit de choix collectifs, alors qu’ils sont celui d’un pilotage solitaire, d’erreurs d’appréciation et d’entêtements cou- pables.

Depuis le début de cette crise, le Président de la République, l’ensemble du gou- vernement et la majorité ne cessent de nous répéter, avec une arrogance désor- mais récurrente, qu’ils ont raison, qu’ils prennent les meilleures décisions... tandis que s’accumulent les décès évitables.

Nous sommes ici aujourd’hui pour “commenter” les nouvelles restrictions annon- cées par le Président de la République pour 4 semaines au moins. Il y a quatre semaines, le même demandait aux Français de tenir encore 4 à 6 semaines avant un assouplissement de ces restrictions prises !

La dégradation de la situation sanitaire était pourtant prévisible. À l’anticipation, vous avez préféré l’attentisme et la gestion de la crise au fil de l’eau. Ce manque d’anticipation, nous le retrouvons dans la stratégie vaccinale. Depuis 4 semaines, la montée en charge de la vaccination n’est toujours pas au rendez-vous. Elle ne le sera pas plus demain.

Il y a 48 heures, ici même, le ministre de la Santé osait affirmer que nos voisins ne faisaient pas mieux que nous ! C’est faux : la France est toujours largement à la traîne. Au regard du nombre de doses administrées pour 100 personnes, la France se classe à la 29e place. Est-ce digne d’un pays qui se présente comme la 6e puis- sance économique du monde ?


Alors, que nous propose le Président de la République pour faire face à ce désastre, à son propre échec ? La fermeture des crèches et des écoles pour 3 semaines, et 1 mois pour les collèges et les lycées ; un effort de tous les soignants, alors que depuis un an ils sont à bout de souffle et n’ont eu en échange que droit à de belles paroles ; l’ouverture de nouveaux lits de réanimation pour atteindre l’objectif de 10 000, après nous avoir psalmodié, depuis un an, que cela était impossible ; la systématisation du télétravail alors qu’elle reste au bon vouloir des employeurs ; la fermeture de tous les commerces dits non-essentiels. Et tout cela pourquoi ? Parce que vous avez échoué à briser la courbe des contaminations.

Après l’épisode calamiteux des masques et celui non moins funeste des tests, l’échec de votre stratégie vaccinale est patente. Alors que vous avez tout misé sur la vaccination pour faire reculer le virus, que dire des plus de 75 ans qui, aujourd’hui, sont encore dans l’impossibilité de trouver un rendez-vous ? Que dire des commandes de vaccin non encore honorées ? Que dire de la farce des vaccino- dromes refusés puis ouverts, voire ouverts puis fermés ? Que dire du retard à mobiliser les capacités de production nationale pour produire des vaccins ? Que dire du département de la Seine-Saint-Denis, le plus touché et le moins vacciné ? Que dire de l’annonce de 220 000 personnes vaccinées par jour quand notre voisin anglais vaccine aujourd’hui 1 million de personnes tous les jours ?

De la même manière, depuis un an, notre pays n’a pas accru ses capacités hospi- talières de manière pérenne, notamment en termes de lits de réanimation. Avant l’épidémie, 5 000 à 5 100 lits étaient ouverts en France, avec des taux d’occupation moyens oscillant entre 85 et 90 %. Au 19 mars, la direction générale de la Santé en recensait 7503, dont 86 % occupés par des patients atteints par la Covid ou non. Ces ouvertures de lits à flux tendus impliquent en réalité des déprogramma- tions d’opérations. À l’inverse, certains hôpitaux ont continué à fermer des lits d’hospitalisation.

Résultat : nous voilà revenu à la situation d’il y a un an, les services de réanimation sont au bord de la saturation et, pour reprendre l’expression d’un collectif de médecins de l’AP-HP, le « gouvernement se déresponsabilise de façon hypocrite ». Quant aux écoles, parlons-en des écoles ! Les annonces du Président hier sont une catastrophe pour tous nos enfants. Vous avez jusque-là laissé les écoles ouvertes. C’est ce qu’il fallait faire, non pour satisfaire aux besoins du Medef et transformer les établissements en garderie, mais parce que nos enfants en avaient besoin. Mais il fallait dans le même temps mettre en place tout le nécessaire pour empê- cher leur fermeture.

Avez-vous suffisamment protégé nos enseignants ? Non.
Avez-vous recruté du personnel pour remplacer les absences inévitables en temps de pandémie ? Non.
Avez-vous mis en place des classes allégées pour éviter le développement de foyers épidémiques ? Non.
Avez-vous testé largement pour éviter la propagation du virus ? Non.
Avez-vous équipé les établissements de purificateurs d’air ? Non.


(...) Vous nous mettez, une fois encore, devant le fait accompli de décisions prises la veille pour le lendemain sans consultation démocratique préalable, sans pré- paration.
Les oppositions, toutes les oppositions vous ont fait des propositions sérieuses qui auraient mérité d’être étudiées et débattues. Nous aurions pu bâtir collecti- vement une sortie de crise à la hauteur. Vous voulez continuer à décider seul, alors nous vous laisserons seuls pour plébisciter des décisions déjà prises. μ

PCF SOUSCRIPTION (cliquez)

Cette contribution est essentielle au fonctionnement du PCF et à son intervention dans le débat politique traversé par une large et profonde colère sociale. C'est un enjeu démocratique majeur à l'heure où tout est mis en œuvre pour réduire le débat politique au face-à-face Macron-Le Pen.

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Ma remise d’impôt sera de 66 %de ce montant.

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