Rechercher dans ce blog

LIBERTE HEBDO N°1568. EDITO DE PHILIPPE



POUR UNE JUSTE LUTTE EN FAVEUR DE LA RETRAITE


Personne ne pourra en douter ce vendredi matin : la mobilisation du 19 janvier centre la réforme des retraites a remporté un énorme succès. 1,5 à 2 millions de citoyennes et citoyens dans la rue, en France, c’est inédit depuis longtemps. 

La référence aux manifestations de 1995 a souvent été entendue ce jeudi soir, fondant que le peuple rédamait le retrait du texte que Mme Borne s’évertue à qualifier de « juste », le président Macron était à Barcelone en compagnie de 11 ministres de la République pour... signer un traité d’amitié et de coopération avec le Premier ministre espagnol. Et tandis que les canons à eau attendaient (en vain) les dizaines de milliers de manifestants lillois, le ministre de l'Intérieur paradait avec le président. Quel mépris pour le peuple. 

Quelle arrogance aussi. 

Il reste à savoir si le mouvement qui vient de s’enclencher se transformera au point de mettre en échec l’équipe au pouvoir et la droite qui siège au parlement. Hier, rien n'était sûr. 

Aujourd'hui, tout peut changer. Certes, une grève est très difficile à mener. Le niveau et les conditions de vie aduelles, les conditions et l’organisation du travail de ce siècle sont autant d’obstacles. Pourtant, ce 19 janvier ouvre grand l’espoir d’un retournement de rapport de force. On a déjà vu des lois votées à l'Assemblée nationale et que la rue a empêché de s'appliquer. Mais le mouvement peut et doit même aller au delà. 

L'idée d’un référendum pourrait fortement, en ces circonstances nouvelles, déstabiliser un pouvoir trop sûr de lui, par ailleurs, la pétition lancée récemment par les organisations syndicales contre le projet de réforme est bien loin d'être boudée.

Au contraire, elle vient de passer à plus de 600 000 signatures. Le texte dénonce une injustice et une régression sociale choisies par le gouvernement. Les arguments de la Première ministre, longuement invitée à se défendre au micro de la radio publique France Inter, ce samedi 14 janvier (quelques jours avant la grande manif), n'auront rien changé à l’affaire.

Le fer est donc chaud. Il importe de le battre. Le projet de réforme, qui ne se justifie pas d'un point de vue économique, est une arme redoutable contre les travailleurs. Il représente la vision libérale d’un gouvernement, d’une classe, pour qui la retraite n'est jamais qu'un temps improductif qu’il convient donc de repousser. A l’opposé, nous défendons la vision d’une retraite qui représente la liberté de vivre, pour soi, pour sa famille, pour son entourage. Une liberté de profiter pleinement de la vie qui, c'est le moins que l’on puisse dire, n'est pas volée.

Cette bataille pour la retraite, pour une bonne retraite, renvoie à une lutte des classe qui, décidément, est loin d'être morte.

 

Comité de soutien des Alpes Maritimes pour de nouveaux "Jours heureux"

 


Pierre Perret - La petite Kurde

 

Projet de base Commune 39ème congrès: L'AMBITION COMMUNISTE POUR DE NOUVEAUX "JOURS HEUREUX"

 Cliquez sur les images pour agrandir 

















Pour lire les réflexions et contributions cliquez sur: https://congres2023.pcf.fr

Léon Deffontaines, secrétaire général des Jeunes communistes : «Le look coco, c’est le rétro qui revient à la mode»

Léon Deffontaines, secrétaire général du Mouvement de la jeunesse communiste, en janvier 2021. 

Qui sont-ils, quels sont leurs réseaux ? «Libération» a interrogé quatre nouveaux talents de la gauche, qui n’ont pas encore 30 ans mais font déjà partie de figures de leurs camps.

Un insoumis, un communiste, une socialiste, une écologiste : ça fait beaucoup de points communs et encore pas mal de différences, comme l’ont montré les débuts de la coalition parlementaire des gauches (Nouvelle Union populaire écologique et sociale, Nupes). Mais ce qui rassemble à coup sûr les quatre vingtenaires interrogés par Libération, c’est de faire partie de la relève de leurs camps respectifs. Encore peu ou pas connus du public, ils se distinguent déjà par leurs actions ou leurs responsabilités. Libération fait les présentations avec la présidente des Jeunes socialistes, Emma Rafowicz,l’élue et activiste écolo Pauline Rapilly Ferniot, le député insoumis Damien Maudet et le patron des Jeunes communistes, Léon Deffontaines, dont voici l’entretien.


Bonjour. Qui êtes-vous ? Quels sont vos réseaux ?

Bonjour, j’ai 26 ans, je suis amiénois. J’ai adhéré au Mouvement jeunes communistes de France à 17 ans et j’ai été élu secrétaire général à 23 ans. Cela fait de moi le deuxième plus jeune secrétaire général de l’histoire. J’étais porte-parole de Fabien Roussel pendant la campagne présidentielle et je viens de sortir un livre : Pour que jeunesse se fasse !.

Quand vous étiez petit, vous rêviez de devenir qui ?

J’ai toujours été passionné d’histoire. Je dirais Astérix. Ça doit être mon côté «gaulois réfractaire».

L’hiver est là, le réchauffement climatique est sous nos yeux, l’inflation nous assomme. Donnez-nous une raison d’être optimiste.
Je suis d’un naturel très optimiste. Lorsque je vois, tous les jours, de jeunes militants communistes sur les campus, devant les lycées ou au pied des arrêts de bus à essayer de convaincre autour d’eux, je me dis qu’il y a de quoi être optimiste. Depuis que je suis à la tête des Jeunes communistes, nous avons doublé notre nombre d’adhérents. Nous sommes la première organisation de jeunesse.
Depuis des années, quand on dit «communistes», on ne pense pas forcément «jeunes». C’est quoi le look coco, aujourd’hui ?

Si je vous avais dit que les communistes incarneraient le renouveau de la politique il n’y a même pas trois ans, vous m’auriez traité de fou ! Pourtant, en moins d’un an, Fabien Roussel a permis de rafraîchir le discours de la gauche. Donc le look coco, c’est le rétro qui revient à la mode. Un peu comme la chanson Running Up That Hill de Kate Bush sortie en 1985, qui n’a jamais été autant écoutée qu’aujourd’hui grâce à la série Stranger Things.


Vous êtes originaire d’Amiens, comme Jean-Pierre Pernaut. Un jour, à la fin de son journal, il a dit : «On salue tous les connards, qui sont nombreux.» En politique aussi, ils sont nombreux ? Vous pensez à quelqu’un en particulier ?

Oui. Comme les mouches sont attirées par les crottes de chien, les connards en politique semblent attirés par l’extrême droite. Même si je ne confonds pas les candidats et leurs électeurs. Les cadres de l’extrême droite entretiennent un double discours honteux. Ils se disent défenseurs des travailleurs mais votent contre l’augmentation des salaires. Cette hypocrisie est insupportable. L’extrême droite, c’est le recul de notre modèle social, avec la xénophobie en plus.


Le Rassemblement national vient de fêter ses 50 ans. Vous aussi, il y a certains moments de votre vie que vous préférez oublier ?

Oui, la première fois où je suis allé à la chasse avec mon oncle. J’étais trop jeune pour avoir une carabine, alors je me contentais de porter le gibier mort. Après une dizaine de minutes à porter un lièvre, il s’est littéralement vidé sur mes bottes. Ce n’est pas le meilleur souvenir que je garde de ma jeunesse.


Certains ont boycotté la Coupe du monde au Qatar. Si vous pouviez boycotter quelqu’un ou quelque chose, ce serait qui ou quoi ?

En tout cas pas la Coupe du monde. C’est la compétition sportive la plus regardée au monde ; un moment où le sport se mélange à la ferveur populaire. Ni les joueurs ni les supporteurs ne sont responsables des choix de la Fifa. Je préfère boycotter les parties de golf, ça ne m’intéresse pas vraiment et je n’ai pas les moyens de me payer un abonnement télé pour les regarder.


Quand Elon Musk a appelé une énième fois l’Ukraine et la Russie à faire la paix, un ambassadeur ukrainien lui a répondu : «Allez vous faire foutre.» La dernière fois que vous vous êtes fait rembarrer, c’était quand ?

Au printemps, lors des débats sur le programme de la Nupes. Je faisais partie de la délégation communiste chargée de mener les négociations avec les autres forces de gauche. Lorsque j’ai proposé de supprimer les contrats spécifiques aux jeunes, qui ne font selon moi que précariser un peu plus ceux qui entrent sur le marché du travail, je me suis gentiment fait rembarrer.


Le film Novembre, avec Jean Dujardin, est sorti en octobre. Vous aussi vous êtes parfois à côté de la plaque ? Ou alors juste en avance ?

A la dernière manifestation pour le climat, on a sorti une banderole sur laquelle il était écrit : «Nos centrales, nucléaires pas à charbon». On nous a dit qu’on était à côté de la plaque. Je pense qu’on était en avance. D’ailleurs, les derniers sondages sur le nucléaire nous donnent plutôt raison : une écrasante majorité de Français se dit favorable à un réinvestissement dans le parc nucléaire.


Au jeu du «Tu préfères», vous choisissez quoi entre : devoir écrire un tweet positif sur Emmanuel Macron tous les jours ou vous priver de «bonne viande» jusqu’à la fin de vos jours ?

Le tweet positif sur Emmanuel Macron, bien sûr ! On peut toujours trouver des choses intéressantes à dire sur quelqu’un. Par exemple, Macron, il vient d’Amiens, il y a plein de choses positives à dire sur sa ville natale. Ça, je peux le faire.

Roussel, ça rime avec…

Présidentielle, bien sûr. Vivement dans cinq ans !
Libération 27 décembre