Cette version de Bella Ciao n’est pas la plus connue ; c’est celle des repiqueuses de riz dans les plaines du Pô, les « mondine ».
Le texte en a été transmis par Giovanna Daffini, chanteuse populaire italienne née en 1914 dans la province de Mantoue (Lombardie), qui commença à travailler dès l’âge de 13 ans au désherbage et au repiquage dans les rizières (et tenait de sa mère tout un répertoire, notamment anarchiste).
Giovanna Daffini en 1964, photographiée à Gualtieri par l'ethnomusicologue Giorgio Vezzani
Sous le soleil et les pieds dans la vase, de l’eau jusqu’aux genoux.
C’est donc une de ces chansons de travail qui accompagnent l’effort et le soutiennent : quand la répétition et la durée le transforment en souffrance.
Le texte n’a besoin d’aucun commentaire bavard, tout est dit :
Le matin, à peine levée,
O la belle, salut, la belle, salut, la belle salut, salut, salut
Le matin à peine levée
Je dois aller à la rizière.
Et parmi les insectes et les moustiques
(....)
Je dois faire un dur travail
Le contremaitre debout, avec son bâton
(...)
Et nous courbées au travail
Oh ma mère, oh quelle torture
(...)
Je t’appelle à mon secours chaque jour
Et à chaque heure que nous passons ici
(...)
Nous perdons notre jeunesse
Mais viendra un jour où nous toutes
(...)
Nous travaillerons dans la liberté.
Sources :
- Canzionere d’une Italie qui chante et se raconte de Gualtiero Bertelli, Editions Editalie 2015
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