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Liberté Hebdo n°1486: Edito de Philippe



DÉSINTÉRÊT DES ÉLECTEURS OU MÉPRIS DES POLITIQUES ?


Le taux d’abstention gigantesque observé, partout en France, lors du premier tour des élections régionales et départementales a de quoi faire réfléchir. Toutes tendances confondues, les partis et représentants politiques ne peuvent cacher leur déception. Les instituts de sondage guère plus. Certes, il était aisé de prévoir une faible participation, mais sans doute pas à ce point.

En raison de la crise sanitaire, la campagne a été difficile. À cela s’est ajouté les problèmes de distribution des professions de foi. La société privée Adrexo devra rendre des comptes. Mais le ministre de l’Intérieur serait mal inspiré de jouer les pères fouettards. C’est le gouvernement auquel il appartient et le libéralisme qu’il défend qui ont attribué le marché à une société privée. On voit que l’abandon des services publics n’est pas sans conséquences.

Les électeurs ne se seraient donc pas déplacés parce qu’ils n’ont pas reçu la propagande électorale. C’est possible en partie, tant l’information a paradoxalement du mal à passer. Mais cela est surtout dû au désintérêt apparent pour la chose politique. La destruction des services publics de proximité, par exemple, est une façon pour le pouvoir de s’éloigner du peuple, plus encore des « petites gens ». La manière dont le gouvernement maltraite les collectivités locales ne peut par ailleurs inciter à expliquer à quoi servent les Départements et les Régions. L’épisode Adrexo n’est alors qu’un épiphénomène qui révèle les raisons du désintérêt des électeurs et électrices. La météo ou la fête des pères n’ont rien à voir.

En fait, le phénomène date au moins du référendum de 2005 sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe. Les

Français se sont exprimés et ont rejeté ce traité. Mais leur vote a été purement et simplement volé. Certains médias se sont même permis d’insulter celles et ceux qui avaient « mal voté ». Dix-sept ans plus tard, rien n’a changé. Les insultes se reproduisent, le mépris est permanent.

Les Français et françaises ne se désintéressent pas de la chose politique. Ils se désintéressent de la manière dont les hommes et femmes de pouvoir font de la politique. Ils rejettent la manière dont ils et elles parlent, dont ils et elles se comportent. Loin de la réalité, loin des préoccupations populaires.

Là, peut-être, réside une des leçons à tirer de l’attitude des électeurs et électrices.




 

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