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Le Parti Communiste tient son université d'été à Aix-en-Provence ce week-end

 Le Parti Communiste tient son université d'été ce week-end à Aix-en-Provence. Un rendez-vous qui sera marqué par notamment la présidentielle de 2022, Fabien Roussel le secrétaire national se lance dans la course face à celui qu'il a soutenu en 2017 : Jean-Luc Mélenchon.

Fabien Roussel le secrétaire du PC présent tout le week-end à Aix-en-Provence pour l'université d'été du parti.





Rentrée politique, épidémie de Covid-19, trafic de drogue à Marseille, présidentielle de 2022, l'université d'été du Parti Communiste s'annonce riche en débats ce week-end à Aix-en-Provence en présence du secrétaire national Fabien Roussel, candidat à la présidentielle.



Vous venez avec quelle étiquette à Aix-en-Provence, Fabien Roussel. Vous êtes déjà en campagne?


Oui, nous sommes en campagne depuis plusieurs mois maintenant, mais nous tenons ces universités d'été. C'est l'occasion de nous retrouver à plusieurs centaines. On est plus de 500. On était limités à ce chiffre pour des raisons sanitaires. Nous sommes très heureux qu'elle puisse nous accueillir et nous allons débattre, discuter et aussi faire connaître nos propositions. Et je vais mettre au cœur de cette campagne la question du pouvoir d'achat, des salaires et de l'emploi. Car c'est ce qui nous préoccupe le plus pour cette rentrée.

Et vous n'êtes pas le seul, justement, à être déjà candidat pour la présidentielle à gauche. Déjà, peut-être cinq, dont celui que vous avez soutenu en 2017 : Jean-Luc Mélenchon, député de Marseille. Si vous vous lancez dans la course, c'est parce qu'il vous a déçu ?

C'est surtout parce qu'aujourd'hui, la gauche est extrêmement affaiblie et beaucoup d'électeurs se sont détournés du vote à gauche pour quelque parti que ce soit, quelque candidat que ce soit, car ils ont été déçus par la présidence de François Hollande, déçus par des candidats qu'ils ont pu soutenir en 2017. Et donc, il est important aujourd'hui de redonner un espoir à gauche. Le Parti communiste français fait partie de ces personnes déçues, de Jean-Luc Mélenchon, notamment.

Pour quelles raisons ?

Nous voulons du neuf et surtout, il y a une crise sanitaire, économique, écologique importante à laquelle il faut pouvoir répondre. Il faut savoir contester ce système capitaliste qui fait que toutes les richesses que nous produisons sont accumulées dans les mains de quelques uns. Nous, nous voulons que ces richesses servent le développement humain et la planète et il faut donc bâtir un autre système économique. C'est ce que nous voulons faire reprendre le pouvoir sur la finance et sur l'argent.

Et une union de la gauche, ce n'est pas possible. Je le disais tout à l'heure déjà cinq candidats, ça va faire beaucoup

Oui et quand on additionne les résultats qu'ils font dans les sondages, ça fait 20 pour cent. Comment peut on espérer l'emporter dans ce pays et former une majorité ? Ce qu'il faut, c'est que la somme de ces candidatures atteigne au minimum 50% aujourd'hui. Notre ambition, ce n'est pas de soustraire à qui que ce soit. C'est plutôt d'additionner, d'aller chercher des candidats, des électeurs nouveaux à convaincre les ou les convaincre qu'il est important, urgent de changer de système. Et pour nous, de mettre la question du pouvoir d'achat, de la réindustrialisation du pays, de donner des moyens à nos services publics, aux agents des services publics, dans les écoles, dans les hôpitaux. C'est ça que nous voulons mettre au cœur de notre campagne, c'est de faire en sorte que l'argent serve serve le pays, les richesses accumulées dans les mains de ces 500 familles, ces familles qui ont 1.000 milliards d'euros de patrimoine. Enfin, ils n'ont jamais gagné autant d'argent. Et nous, on nous demande toujours de nous serrer la ceinture. Ce n'est plus acceptable.

C'est ce qu'il faut faire aussi aujourd'hui à Marseille ? Emmanuel Macron vient passer trois jours la semaine prochaine pour annoncer un vaste plan pour la Ville. Qu'est ce qu'on doit faire aujourd'hui, notamment pour lutter contre les trafics de drogue ?

C'est une bonne chose que le président de la République vienne à Marseille. Il devrait en profiter pour passer une nuit dans une de ces cités, de ces quartiers, justement, où on risque de se prendre une balle perdue. Il verrai ce que c'est que de vivre dans ces quartiers. Il verrait la crainte de ces mamans qui ont peur que leurs gamins, pour gagner quelques centaines d'euros pour s'acheter une paire de baskets, se mettent à faire le guetteur pour les trafiquants de drogue. Il y a un climat difficile pesant dans ces quartiers. Il faut y mettre des moyens de sécurité. Mais nous savons que ça ne suffira pas. Il faut s'attaquer aux gros bonnets de la drogue, aux trafiquants et c'est ce que nous nous demandons. Il faut aussi mettre beaucoup de moyens pour faire rentrer l'Etat et les services publics dans ces quartiers.


Il faut s'attaquer aux gros bonnets de la drogue, aux trafiquants

Des écoles, des éducateurs, des enseignants. C'est des équipements sportifs, culturels. Enfin, j'ai rencontré des associations à la boucherie justement, où il y a un comité de veille de quartier, une association qui fait le boulot de l'Etat ou de la métropole.

La mise sous tutelle de la Ville, c'est quelque chose qui revient vous en pensez quoi?

Mais la mise sous tutelle de la Ville ne réglera rien. C'est quoi ? C'est pour que l'Etat gère la ville demain. Il faut faire confiance aux Marseillais pour gérer Marseille quand même. Mais par contre, c'est de la responsabilité de l'Etat de faire en sorte que la tranquillité publique vive dans ces quartiers, que les enfants soient garanties d'un avenir commun. Moi, je suis allé voir le quartier des Aygalades, où j'ai vu aussi la salle des associations organiser la solidarité pendant la pandémie. C'est dans ce même quartier où sur les murs du quartier est affiché le menu des dealers. Comment ça se fait que ces inscriptions existent toujours? La première chose à faire, c'est de les effacer, c'est de s'y attaquer et c'est comme si il n'y avait plus d'Etat et que tout était permis. Et bien ça, ce n'est pas acceptable. C'est ça que le président de la République doit aller faire. Franchement, quand je sais quand j'entends cet été que le roi du Maroc décide de légaliser la culture du cannabis à quelques centaines de kilomètres du continent européen, c'est quand même insupportable. Il va falloir qu'on fasse quelque chose pour s'attaquer à ça, pour que la drogue ne rentre plus en Europe. Sinon, on n'arrivera jamais. 


                                                                                               Camille PayanFrance Bleu Provence

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