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LIBERTE HEBDO N°1535: EDITO DE PHILIPPE


QUAND LES PROFS SONT RECRUTÉS PAR « JOB DATING » 

Oyez, oyez ! L’académie de Versailles, par la voix de sa rectrice Charline Avenel, recrute ses enseignants par « job dating ». 
C’est que, pour la rentrée 2022, elle craint de manquer de professeurs ! 
Alors en avant, soyons modernes et recrutons quoi qu’il en coûte. L’opération est montée en partenariat avec Pôle Emploi et l’Apec et porte sur plus de 2 000 postes à pourvoir dans l’académie dont plus de 500 dans le Val-d’Oise. 
Les enseignants seront contractuels et seront embauchés pour les classes de primaire et de secondaire.

Quel énorme aveu d’échec ! L’actuel nouveau ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, aura décidément fort à faire si jamais il ambitionne de faire oublier les manquements de son prédécesseur Jean-Michel Blanquer et de tous ceux qui ont occupé ce portefeuille ces vingt dernières années. 

Car si une académie en arrive à cette extrémité, c'est que la machine est cassée et avec elle la vocation de transmettre aux jeunes. Le beau métier d’enseignant n’attire plus suffisamment. Il a perdu de sa séduction, c'est le moins que l'on puisse dire. Les profs ne sont pas suffisamment payés et leurs conditions de travail sont très dégradées.

Que pourra faire le ministre alors que le président Macron lui demande de l’accompagner à Marseille pour consolider son projet d’école du futur ? 

Est-ce ainsi que le gouvernement compte résoudre le malêtre des enseignants, arrêter les fermetures de classes, relancer sur de bonnes bases l’Éducation nationale ?

Les enseignants ne sont pas en attente de mesures prétendument révolutionnaires et résolument libérales.

Ils ont besoin d’une substantielle revalorisation salariale, et donc d’une reconnaissance réelle de leur rôle et de leur travail. Les contractuels ont besoin d'être titularisés. Ils ont besoin de protection, donc d’un statut adapté qui leur permette une mise en responsabilité progressive. Il semble également indispensable de mettre en œuvre un plan de formation continue universitaire pour les profs qui sont en poste. Cela permettrait, par exemple, d’éviter toute cassure ou distorsion entre les contenus enseignés et les avancées de la discipline concernée.

Vaste chantier auquel ne semble pas se préparer le nouveau ministre.

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