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LIBERTE HEBDO 1540. EDITO DE PHILIPPE



NE REGARDONS PAS CE QUE L’ILLUSIONNISTE VEUT NOUS MONTRER

Ainsi, le gouvernement souhaite-t-il renationaliser EDF ! À entendre Élisabeth Borne lors de sa déclaration de politique générale, mercredi 6 juillet, les combats syndicaux contre le projet Hercule ont payé. 

En réalité, personne n'est dupe. La Première ministre n'a jamais prononcé le mot de renationalisation. Elle a annoncé la volonté du gouvernement de porter la participation de l’État de 84 % à 100 %. C'est digne de l’illusionniste Gérard Majax. 

Élisabeth Borne a réalisé un tour de passe-passe, une manipulation, comme disait l’artiste en s'adressant aux enfants. Avec ce chiffre de 100 %, on voit la nationalisation. Mais dans la réalité, il s’agit d’un projet d’étatisation. 

100 %, c'est un actionnaire unique : l’État. Selon le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, l'annonce de la cheffe de gouvernement est stratégique car il nous faut, dans le contexte de la guerre en Ukraine, retrouver notre indépendance énergétique. Certes, mais avec un géant de l'électricité étatisé, rien n'interdira l'actionnaire unique de démanteler l'entreprise. Nul besoin de l'avis des parlementaires.

 On notera, comme n’a pas manqué de le faire la Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT, que le sort des citoyens et le montant de leur facture d'électricité n'a pas été évoqué. Car ce n’est pas le problème. La question est d'abord de pouvoir construire les EPR promis par Emmanuel Macron alors qu’EDF est fortement endettée. 

Par ailleurs, on se souvient que le projet Hercule porte sur une scission du groupe en trois entités : une entreprise publique pour les centrales nucléaires et le transport, une entreprise cotée en Bourse dédiée au commercial, à la distribution d’électricité et aux énergies renouvelables, enfin, une entité consacrée aux barrages hydroélectriques. Et l’on voudrait croire qu'Élisabeth Borne souhaite renoncer à ce projet ! 


Pour le reste, et pour en revenir à sa déclaration de politique générale, si peu convaincante, le tour de magie n’a pas empêché d’entendre la confirmation du recul de l’âge de départ en retraite. La réforme n’est pas oubliée. 

Mais ce qui est oublié (ou non pris en compte), c’est la somme des besoins des Françaises et des Français : une augmentation sérieuse des salaires, une vraie politique de santé, des logements décents et des loyers abordables, une école efficace avec suffisamment de professeurs et des classes non surchargées, le retour à de vrais services publics, etc.

Le projet Macron ne veut rien de tout cela. Ne regardons pas ce que le magicien veut nous montrer. Battons-nous pour une vie meilleure.

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