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Alain Ruscio : Aragon et la question coloniale





« Et c’est ici une véritable révolution copernicienne qu’il faut imposer, tant est enracinée en Europe, et dans tous les partis, et dans tous les domaines, de l’extrême droite à l’extrême gauche, l’habitude de faire pour nous, l’habitude de disposer pour nous, l’habitude de penser pour nous, bref l’habitude de nous contester ce droit à l’initiative dont je parlais tout à l’heure et qui est, en définitive, le droit à la personnalité. […] L’heure de nous mêmes a sonné. […] Je ne m’enterre pas dans un particularisme étroit. Mais je ne veux pas non plus me perdre dans un universalisme décharné ». Aimé Césaire, Lettre à Maurice Thorez, 24 octobre 1956 (extraits)

Il est une invisibilité de Louis Aragon dans les études sur les intellectuels français et la guerre d’Algérie, pourquoi ? Serait-ce un manque d’engagement de l’intéressé ou bien un ostracisme vis-à-vis d’un membre éminent du PCF ? C’est cet « oubli » qu’Alain Ruscio entend réparer dans son étude récente, Louis Aragon et la question coloniale. Itinéraire d’un anticolonialiste, que viennent de publier les éditions Manifeste !

Le choix d’Alain Ruscio de suivre chronologiquement le parcours d’Aragon lui permet d’articuler les prises de position directement politiques et partisanes d’Aragon à celles prises par l’écrivain dans le domaine des Lettres. Nous distinguerons ici les deux volets, du choc provoqué par la guerre du Rif à la guerre d’Algérie d’une part et des engagements surréalistes à l’œuvre absolument étonnante qu’est Le Fou d’Elsa, en 1963 d’autre part, ajoutant à la somme d’informations offertes par l’historien quelques références du côté des « dominés » en refus de domination. Car l’intérêt d’une étude qui accroche est de susciter un dialogue

Histoire coloniale et engagements citoyens

Dans Louis Aragon et la question coloniale, les exergues mettent l’accent sur la datation des engagements d’Aragon, une précaution méthodologique d’importance, quel que soit l’écrivain étudié. Synthétisant tout d’abord les raisons qui éclairent l’engagement communiste d’Aragon, Alain Ruscio en vient très vite à son sujet : « Dans ce parcours, nul doute que l’hostilité au colonialisme fut un facteur majeur ». C’est une question présente mais non centrale dans le parcours et l’œuvre de l’écrivain et du militant. Ruscio évoque la silhouette du jeune homme : « une culture prodigieuse mise en valeur par une intelligence rarissime et une certaine propension à la démesure ». André Breton a souligné ce trait de caractère dérangeant, ce grand désir de plaire.

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https://diacritik.com/2022/11/10/alain-ruscio-aragon-et-la-question-coloniale/


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