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LA NUPES ET LE TRISTE SPECTACLE DU PARLEMENTARISME PETIT-BOURGEOIS

Quel triste spectacle parlementaire ! 

Il n'y a pas d'autres mots pour définir le fonctionnement de cette coalition parlementaire. Petites guerres internes, opportunisme, effet de manche, font oublier les combats des parlementaires menés pour gagner de nouveaux droits.

Quel avenir pour la NUPES, pour le Parti communiste français ?


L’Assemblée nationale et le combat parlementaire ne sont ni l’alpha, ni l’oméga des luttes. Le conflit des raffineurs démontre que c’est dans la lutte que se gagne de nouveaux droits (ici des hausses de salaires en période de forte inflation), mais aussi la conscience de classe, cette conscience qui nous permet de nous unir et d’affronter la bourgeoisie.

L’Assemblée nationale pour les forces révolutionnaires doit permettre de faire remonter les revendications issues des luttes, et gagner des positions dans le droit bourgeois. En aucun cas, la révolution ne se fera par cette institution. Cette originalité héritée hier des formations historiques de la gauche révolutionnaire et républicaine, incarnée très longtemps par le Parti communiste français, est en crise.

Cette tradition tribunitienne s’efface au profit d’un triste spectacle, d’une médiatisation de comportements et de petits mots rendant cette pratique en extinction, et surtout faisant le jeu des pires populismes.

La NUPES a été un espoir pour de nombreuses personnes. Majoritairement voulu par le monde militant, politisé, elle s’est imposée comme une force majeure dans l’électorat, incontournable, mais sans dynamique réelle dans les urnes.

Elle a échoué électoralement et on ne reviendra pas sur les résultats. Actuellement, elle dispose de 151 sièges sur 577. Malgré ces résultats, des élus populaires sont entrés dans l’hémicycle et portent clairement des revendications de progrès. Chaque groupe dispose de ces élus issus des couches populaires, du prolétariat et ils sont une conquête. Mais il y a aussi une série de « porte-paroles » contre productifs et qui sont volontairement médiatisés afin d’affaiblir la parole des élus issus du peuple et du prolétariat.

Depuis l’ouverture de la législature, la NUPES est traversée par des crises successives, des drames, et elle ne parvient pas à gagner des positions.

À peine en place, gagner la Présidence de la Commission des finances devient une guerre de tranchée dans laquelle on entend des militants formés aux luttes devenir des hérauts de ce combat. Ridicule, c’est le seul mot qui vient à l’esprit pour un militant révolutionnaire.

On passe sur les violences sexistes et sexuelles qui traversent malheureusement les différents partis formant la NUPES. Que ce soit pendant la campagne des législatives, ou ces derniers jours, la réponse politique apportés par certaines organisations membres de la NUPES a été au-dessous de tout.

Parmi les autres polémiques et les petites phrases assassines envoyées les uns contre les autres, on peut retenir la tragédie que représente l’intersectionnalité à l’épreuve du pouvoir avec le désastre nommé Sandrine Rousseau, l’article anti-CGT de Jean-Luc Mélenchon et le tweet de Raquel Garrido sur la motion de censure. Le populisme démontre son incapacité à tenir la ligne. Triste spectacle.

Conséquence : Le gouvernement, pourtant minoritaire à l’Assemblée nationale, peut ainsi faire passer ses textes à coup de 49-3 sans s’inquiéter des critiques, la NUPES ne gagne rien, pire, elle s’époumone et le RN manœuvre, joue, et mise sur une dissolution pour renforcer son groupe. Il ne reste plus qu’à incendier l’Assemblée nationale pour porter le fascisme au pouvoir.

Bref, la NUPES, vous l’avez voulu, maintenant, il faut l’assumer.

Mais alors, que faire ?


Doit-on rompre avec la NUPES ?

Elle est là, avec ses travers, ses lourdeurs, son anticommunisme viscéral. Elle est là, car ce fut la position majoritaire des communistes, qui après avoir affirmé haut et fort qu’il fallait une candidature communiste à l’élection présidentielle, se sont couchés et effacés devant la proposition du Conseil national de n’exister que dans 50 circonscriptions (sans compter les circonscriptions fantômes, et les 3/4 dissidents).

Elle est là aussi par la volonté des urnes. Par le « vote utile » du premier tour de l’élection présidentielle exprimé en faveur de Jean-Luc Mélenchon, et par le vote aux législatives, malgré un échec sur les ambitions majoritaires.

Donc non, à cette heure, le PCF n’a pas les moyens politiques pour rompre cette coalition. Le PCF est traversé par ses propres contradictions (idéologiques, stratégiques, tactiques), miné par sa 5ᵉ colonne qui prépare sa scission en cas d’échec au 39ᵉ congrès, miné par un Conseil national d’incapables, miné par des structures en crise et plus adaptées à cette époque.

Il devra impérativement changer sa ligne et ses structures pour relever les défis de demain et surtout exister en dehors des formations sociales-démocrates et populistes.

En attendant, retrouver une fonction tribunitienne au PCF

S'il y a un exercice que maîtrise bien le Parti communiste français, c’est celui-là.

Nos aîné.e.s ont su prendre en compte les nécessités historiques et politiques qui ont permis la création du PCF. Ils/elles ont fait le choix de construire un parti politique qui serait celui du communisme (ni primitif, ni du XIXᵉ, ni du XXᵉ, ni du XXIᵉ siècle).

Un parti dont le rôle révolutionnaire s'oriente pour la prise du pouvoir par le prolétariat et que nos camarades n'avaient pas peur d'affirmer la nécessité de la dictature du prolétariat comme une réponse démocratique à la tyrannie de la bourgeoisie et de son système représentatif.

Une des missions que notre parti doit retrouver, c'est la mobilisation du prolétariat et la (re)construction d'une conscience de classe.

Le parti doit se défaire du "parlementarisme" pour comprendre que notre rôle :

Lors des élections :

1- Mobiliser le prolétariat autour de nos mots d'ordre.
2- Faire de l'agitation révolutionnaire.

Dans les institutions :

1- Faire des institutions bourgeoises une tribune révolutionnaire.
2- Opposer un travail législatif contre la bourgeoisie afin de gagner des droits nouveaux.
3- Reconnaître que les institutions ne seront pas sauvées.
4- Un.e élu.e du PCF est avant tout un.e militant.e du Parti (pour en finir avec l'aventurisme de certain.e.s).
5 – Être le Parti du travail, le parti des travailleurs et des travailleuses

Il y a eu une polémique concernant la valeur travail et le PCF a été accusé d’être un parti de droite par des petits-bourgeois gauchistes en mal de sensations révolutionnaires. Ces mêmes gauchistes qui n’ont jamais eu besoin de sortir de leurs facs de sociologie pour vivre l’exploitation capitaliste au jour le jour.

Malgré ses contradictions, le PCF s’est toujours placé dans l’optique de l’abolition du travail salarié.

"Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus" est un verset de Saint Paul dans le Nouveau Testament dont Lénine fera sien en 1917 sous la forme "celui qui ne travaille pas ne mangera pas" (L'État et la Révolution).

La référence au travail permet de dénoncer les oisifs qui se nourrissent du travail des ouvriers et des paysans (propriétaires des moyens de production, actionnaires, propriétaires fonciers, rentiers ...).

Alors oui, le PCF doit incarner le fait qu’il est le Parti du travail, le parti des travailleurs, des travailleuses, qu’il agit pour que chacun, selon ses moyens, reçoit selon ses besoins. Personne ne reste sur le bord de la route, et surtout pas les personnes souffrantes de handicaps. Oui, chez les gauchistes, défendre le travail, c'est exclure les personnes en situation de handicap. Quel crépuscule de l’esprit.

Enfin, parlons du rôle de Fabien Roussel.

Il a remis le PCF dans l’actualité et dans les médias. Avec des polémiques qui ont permis de réaffirmer certaines valeurs : L’accès à une bonne alimentation (devenue « saucisse-vroum-vroum » chez les gauchistes), le travail-salaire-retraite, la laïcité (une position dénoncée comme un « complot du CRIF agissant au sein de la direction du PCF » par gens des proches de LFI), le nucléaire-l’énergie, etc.

Il incarne aussi les limites idéologiques du PCF. En rejetant les « kolkhozes, les soviets », la nationalisation de TOTAL, et en repoussant le retrait de la France de l’OTAN, il démontre aussi qu’il s’inscrit dans la ligne idéologique du PCF issus de la mutation, sauf sur l’OTAN où il sort clairement de la ligne du PCF.

Il la joue solo, probablement une conséquence du non-fonctionnement du Conseil national qui rappelle la situation d’Enrico Berlinguer en Italie. Minoritaire au Comité central du PCI, Berlinguer s’appuyait sur les sections et les militants. Fabien Roussel fait la même chose. Avec un Conseil national hostile (résultat des capitulations du 38ᵉ congrès et de la faiblesse des statuts), Fabien Roussel s’appuie sur la base militante.

Il incarne aussi l’indépendance du PCF, du moins symboliquement, vis-à-vis des organisations sociales-démocrates et populistes et le rôle tribunitien du PCF. Il est dans les luttes, il porte les revendications des luttes et il permet de redonner au PCF une visibilité auprès de la classe ouvrière.

Il incarne un héritage, celui de Georges Marchais, mais l’idéologie en moins. À nous, collectivement, de remettre le PCF dans la voie de la révolution, du marxisme-léninisme et du socialisme-communisme.

L’enjeu du 39ᵉ congrès portera sur l’avenir du PCF : Effacement, statu quo ou révolution ?

Et si on décidait de mettre les moyens pour sauver le Parti Communiste Français et pour enfin trouver une route révolutionnaire qui détruise le système capitaliste et ses aliénations ?

Notre modèle d'organisation politique, hérité des années 80-90 et institutionnalisé avec la mutation de Robert Hue, est en fin de vie du fait de trois facteurs :

1- L'abstention politique. Une grande partie du prolétariat (travailleurs-travailleuses, et une partie des couches populaires) et du lumpenprolétariat (couches populaires) ne se déplace plus pour voter.

2- L'absence d'organisation politique crédible pour tenir ce mode d'action. Les sections sont à bout de souffle (et mourantes dans de trop nombreux endroits), les cadres vieillissants, le Conseil national inactif, non représentatif du prolétariat et hors sol dans ses travaux.

3- La recherche d'une auto-organisation du prolétariat hors des partis politiques (gilets jaunes, collectif justice et vérité pour Adama ...). Cette auto-organisation ne trouve comme débouché politique que l’expression du vote « utile ».

Cette situation démontre que toutes les stratégies du PCF sont vouées à l'échec et qu'il faut réformer en profondeur nos campagnes, nos actions, nos stratégies et nos tactiques.

Mais soyons clair, le Parti Communiste Français tel qu'il existe aujourd'hui n'a aucun avenir, il n'est ni un parti d'avant-garde, ni un parti de masse. Pour survivre, il doit profondément revoir son organisation et ses buts politiques. Que faire ?


A- Dans le temps courts, le PCF doit acter une série de mesures d'urgences

Il faut mettre le paquet sur le sauvetage des sections ; Mettre le paquet sur la formation, la politique de cadre et leurs déploiements vers les lieux identifiés comme stratégiques ; Réorienter le travail du Conseil national vers les questions essentielles.

Si aujourd'hui le PCF n'est ni un parti d'avant-garde, ni un parti de masse, cela s'explique par des choix politiques et une attrition très forte de ses membres. Il est devenu un parti "classique" du système et un parti de notable, de retraités, de cadres de la fonction publique territoriale. Il ne représente plus le prolétariat et n'arrive pas à se faire entendre par ce dernier tellement les mots d'ordres mis en avant sont coupés des attentes réelles des gens.

B- Un parti d'avant-garde plutôt qu'un parti de masse

Un autre facteur, inhérent à la société néolibérale actuelle, l'individualisme a pénétré les esprits et ne permet plus de justifier des organisations de masse. Aujourd'hui l'organisation politique est plus informelle (mouvements, collectifs thématiques ...) et centrée autour de petits groupes menant des campagnes d'agit-prop. Il serait illusoire de croire que le PCF peut redevenir une organisation de masse dans les conditions actuelles.

Il faut donc faire le choix du parti d'avant-garde qui agit avec une base militante conscientisée et formée aux pratiques révolutionnaires. Cela signifie de mettre un terme au modèle actuel, hors sol et électoraliste qui caractérise le PCF.

Les directions doivent être dirigées par d’authentiques militant.e.s révolutionnaires, issues du prolétariat, discipliné.e.s dans le cadre du centralisme démocratique. Il ne s'agit ni d'une retraite politique, ni d'une planque, ni d'un strapontin pour une carrière politique, ni d'une reconnaissance pour bons et loyaux services, mais d'un engagement pour un idéal et le parti qui le porte.

C- Revoir le fonctionnement interne

Vu la situation actuelle, les structures du parti sont obsolètes et dépassées. Il faut ainsi revoir le fonctionnement interne autour d'une organisation de type "centralisme démocratique" et de mandats impératifs.

Le PCF paie aujourd'hui le prix fort de ses choix politiques adoptés lors des congrès précédents. Son renoncement à son modèle démocratique original (le centralisme démocratique) et la mise au-dessus de tous des élus communistes font que notre parti n'a plus la capacité d'agir pour maintenir les règles élémentaires de la démocratie interne.

Les statuts doivent être changés et doivent être modifiés pour répondre au besoin de démocratie

Les opportunistes, les aventuriers, les tribunes de membres du CN dénonçant des choses ou appelant à faire d'autres choses fatiguent un nombre très important de communistes. Cela révèle la faillite du mode d'organisation interne du PCF et il faut agir.

Quelques pistes de réflexion peuvent être avancées :

1- Rétablir l'exclusion pour dissidence. Le pluralisme des idées ne doit pas permettre aux opportunistes d'agir contre l'avis de la majorité des adhérents du PCF. "Liberté de critique et unité d'action" écrivait Lénine dans la Volna n°22, le 20 mai 1906.

2- Replacer l'élu communiste comme un membre du PCF, qui n'est pas au-dessus des règles du PCF, ni au-dessus de sa section et de ses membres. Les barons locaux ne doivent plus se comporter comme des potentats, mais doivent redevenir des militants communistes. Ils doivent leurs positions uniquement grâce à la force du militantisme et au soutien du PCF.

3- Rétablir un centralisme démocratique qui place le communiste au cœur des décisions politiques. Pour cela, un grand travail de redéploiement de l'appareil militant doit être effectué, et avec les moyens nécessaires. Cette question est centrale, la démocratie interne ne peut se calquer sur les institutions bourgeoises, mais doit se calquer sur un modèle de démocratie populaire. Le modèle actuel, celui issu de la mutation, est dépassé, obsolète et hautement antidémocratique. Il doit être changé.

4- Créer les outils nécessaires pour permettre le débat interne au PCF et pour s'assurer que la voix des communistes soit entendu dans toutes les instances dirigeantes du Parti. Le développement des nouvelles technologies ne doit pas être utilisé pour démontrer qu'il y a une révolution informationnelle qui permet de créer un nouveau type d'exploitation capitaliste (uberisation, plateforme ...), mais doit être utilisé pour et par le PCF.

5- Créer une Commission nationale de contrôle chargée de veiller à la légalité des actes, aux suivis des travaux du CN et des fédérations, au respect des statuts et des décisions prises lors des congrès. Ce genre de commission existe dans la majorité des Partis communistes et ouvriers du monde.

6- Fixer un nombre maximal de mandats au Conseil national comme dans les exécutifs et conseils fédéraux.


D- Il faut débattre, briser les tabous sur l’organisation

Il faut déployer sur le terrain de nouvelles structures d'organisation.

Vu la situation actuelle, les structures du parti sont obsolètes et dépassées. Il faut donc revoir le fonctionnement interne.

Le Conseil National doit centrer son action autour de :

- La formation des militant.e.s communistes.

- L'action résolue vers les organisations de masses encore existantes comme la CGT et le Secours populaire. Nos idées doivent pénétrer les masses via des militant.e.s formé.e.s et actifs dans ces structures. Il ne s'agit pas de faire de l'entrisme à la gauchiste, mais bien de faire converger les formations du prolétariat vers les mots d'ordre du Parti communiste et de les faire participer à la construction d'une société nouvelle.

- Déployer des suivis déterminés, qui ne se content pas à suivre une Assemblée générale ou un congrès local, mais qui co-animent des actions locales et/ou aident à la construction de nouvelles structures là où est identifié un potentiel.

- Travailler à développer un programme politique portant sur des revendications immédiates et des revendications révolutionnaires (socialisme). À côté de ça, des commissions, transparentes, débarrassées du contrôle des groupes fractionnistes, doivent travailler à produire des réflexions de hautes portées pour répondre à ce double enjeu.

- Le Conseil national déploie tous les outils nécessaires pour diffuser ses idées, via des médias classiques (télévision, presse ...) et modernes (internet ...). Il doit se doter d'outils cohérents et pertinents. Ses portes paroles doivent être identifiées.

- De ce Conseil national doit découler un Bureau Politique disponible à 100% et encore plus motivé dans l'atteinte des objectifs politiques.

Débattons d’un nouveau maillage territorial pour répondre à l'objectif révolutionnaire. Je propose une série de mesures, pour certaines très ambitieuses, afin de faire du PCF cet outil révolutionnaire dont nous avons besoin :

Abandonner les Comités régionaux (qui dans les faits n'existent pas), les fédérations départementales et les sections pour une structure privilégiant l'implantation locales et la souplesse : Les cellules et les rayons.

Les vieilles structures du PCF sont obsolètes et clairement plus en capacité d’irriguer tout le territoire. Il faut acter dans la situation actuelle que les communistes ne seront plus présents dans tous les endroits et que nous devons prioriser des implantations locales qui correspondent à des lieux : Les cellules redeviennent l'outil évident de ce retour des communistes dans les quartiers et les entreprises.

La cellule redevient le lieu de souveraineté des communistes, la base de l'organisation, de la collecte de la cotisation et le premier maillon du pouvoir politique que nous voulons organiser dans chaque quartier identifié, chaque entreprise, etc.

Le rayon remplace la section, la fédération et le Comité régional. Il devient l'outil évident de la coordination des cellules dans un territoire et peut occuper un espace très différent en fonction des enjeux locaux. Il peut y avoir des rayons couvrant des villes, des cantons, des départements. Il est en lien avec le Conseil National, il coordonne le travail des communistes dans les cellules et met en place les campagnes décidées et s'assure que les objectifs sont atteints.

Le rayon est lieu de mutualisation, de soutien aux organisations de base, le lieu de décentralisation de la formation des communistes.

Le permanentât ne doit plus être la norme, les dirigeant.e.s politiques doivent rester dans les masses et dans la société. De plus, la direction d'une structure n'est pas compatible avec un mandat d'élu. L'élu.e est un.e porte-parole, un.e agitateur-agitatrice, le dirigeant dédie son action à la seule organisation du Parti et au travail de diffusion des idées dans les masses.

Il faudra aussi renforcer le MJCF et l’UEC. Ces organisations en reconstruction ont eu un effet positif dans la campagne présidentielle et surtout, elles permettent de recruter les futurs cadres de l'organisation communiste et de les former dans des organisations dédiées à leurs vies.

E- Le marxisme-léninisme

"Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire" (Lénine - Que Faire ? - 1902)

L'actualité regorge d'articles concernant des termes étranges. On entend parler des "wokes", de la "cancel culture", de "privilège blanc", de "l'indigénisme", des "décoloniaux", les "racialistes", etc. Derrière ce vocabulaire multiple, souvent péjoratif, se cache en réalité un courant politique & philosophique que l'on appelle le Post-modernisme.

Ce courant politique & philosophique forme l'appareil idéologique du capitalisme néolibéral. Depuis les années 2000, ce courant politique & philosophique se structure aussi à gauche, d'abord dans les milieux gauchistes, petit-bourgeois et universitaires. Il porte plusieurs noms, le plus connu est celui de "woke" (ou "éveillé"), mais son véritable nom est "intersectionnalité".

Cet antimarxisme est devenu aujourd'hui la matrice idéologique d'un nombre important d'organisations et groupuscules à gauche. On le retrouve à LFI, à EELV, chez les trotskystes, chez les anarchistes-libertaires et même chez certains communistes. Il doit être analysé comme un révisionnisme et combattu comme toutes les idéologies qui visent à maintenir le système d'exploitation capitaliste.

Pour lui faire face, il faut abandonner nos visées marxiennes héritées de la mutation et renouer avec le marxisme-léninisme.

Pour les communistes, il est important de raisonner en marxiste-léniniste, non pas pour se faire plaisir, mais bien pour répondre aux enjeux du 21ᵉ siècle, mais aussi coller aux réalités matérielles d’aujourd’hui. Nous devons nous interroger sur nos modes d'organisations afin de répondre, sans faux-semblants et débats théoriques stériles, à un besoin de parler, de s'organiser, à partir de ressenti individuel.

Le marxisme-léninisme est une science qui doit être appliquée en tenant compte des caractéristiques de l'époque et du pays.

Le marxisme-léninisme est une science hautement créative. Ce n'est pas une fin en soi. Il est en constante évolution.

F- Le socialisme-communisme

Le socialisme n'est ni une injonction, ni un mot du passé, ni un mot connoté. Le socialisme, phase immature du communisme, ne sera une réalité que si l'on acte la rupture avec le capitalisme et non son simple dépassement. Acter la transition vers le socialisme permet de donner du contenu révolutionnaire et une perspective politique pour la construction d'une société communiste.

Demander des nationalisations, des socialisations d'entreprises où des moyens de production sans le socialisme seraient une aberration. Faire croire qu'il existe du "communisme déjà là" est faux, c'est un dangereux mensonge colporté par les calomniateurs de la révolution socialiste comme Lucien Sève, Bernard Vasseur ou Bernard Friot.

Le socialisme est ce temps révolutionnaire où les structures de la société capitaliste et patriarcale sont détruits au profit d'un État (qui a vocation à disparaître) qui crée les conditions de la construction d'une société sans classe, débarrassée de l'exploitation, de l'oppression, de l'aliénation, et de l'impérialisme, le communisme.

Il faut donc replacer nos actions dans un temps politiques en trois étapes :

- L'action de revendication à portée immédiate : Contre une loi, contre la fermeture d'une entreprise, soutien à des manifestations…
- Le but politique ultime : La société que nous voulons, le communisme.
- L'action révolutionnaire pour parvenir au communisme, le socialisme.

Ainsi l'action socialisme-communisme prend tout son sens, permet de clarifier nos actions et les lient entre elles pour donner une cohérence idéologique à nos campagnes.

D'une bataille immédiate et/ou locale, nous amenons des propositions permettant à terme l'édification du communisme et pour ce faire, le socialisme donne un schéma d'action, une méthode, trace une route.

Pour conclure, le but ultime des communistes est de prendre le pouvoir et de construire une société nouvelle sans les outils d'exploitation et d'oppression du capitalisme : Le Socialisme, phase immature du communisme. Pour cela, il faut un logiciel idéologique fort : le marxisme-léninisme et un parti révolutionnaire et d'avant-garde.

"Notre Parti éduquera les masses, notre Parti éduquera ses militants. Je dis bien : Notre Parti ! Pas un autre parti, mais notre Parti et son Comité Central !" Fidel Castro (3 octobre 1965)

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