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Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du PCF, était l'invité de Patrick Roger et Cécile de Ménibus sur Sud Radio

 





Fabien Roussel - "Je sens que notre pays est fragilisé. Nous sommes au bout d’un système

Fabien Roussel : "Les brevets des vaccins sont protégés pour se faire du pognon dessus"

La France a annoncé, le 15 mars 2021, la suspension de la vaccination avec le vaccin AstraZeneca dans l’attente d’un avis de l’Agence européenne du médicament (EMA) attendu le 16 mars 2021. Un principe de précaution déjà appliqué ailleurs en Europe et qui "ne choque pas" Fabien Roussel, député du Nord. Ces quelques jours permettront de "faire le point et rassurer les Français en cas de besoin".

Il souligne toutefois que sur les millions de personnes vaccinées on ne recense que "très très peu de cas d’effets secondaires". "Je préfère, moi, prendre toutes les décisions pour qu’il y ait de l’adhésion au vaccin." Le secrétaire national du PCF ne manque pas de rappeler que le principal problème est surtout "que nous n’en avons pas assez" et qu’il n’y en a pas qu’un seul. "Il y a 11 vaccins dans le monde, ou en passe d’être validés."

Alors qu’il y a suffisamment de vaccins, Fabien Roussel estime que "nous en sommes empêchées par cette question de propriété intellectuelle, par cette question des brevets qui pèsent sur les vaccins". Des brevets qui sont protégés "pour se faire du pognon dessus, c'est inacceptable". Pour lui, il y aurait la possibilité d’invoquer "l’article 31 de l’OMC" qui "permet de lever les brevets pour que ces vaccins puissent être produits librement, largement, dans tous les pays qui le demanderaient. Ça s’appelle la licence volontaire".


"La France doit demander la levée des brevets sur les vaccins"

Les vaccins seraient alors "un bien public mondial", souligne le secrétaire du PCF, qui rappelle que c’était "ce qu’a déclaré le président de la République au mois de mai 2020. Je le prends au mot et je lui demande, j’ai demandé à rencontrer le président de la République, pour lui demander de passer des paroles aux actes et que la France, officiellement, demande la levée des brevets sur les vaccins."

"Cela fait depuis le mois de novembre que nous menons campagne pour la levée des brevets", explique Fabien Roussel. Une pétition européenne demandant la levée des brevets a recueilli "un million de signatures dans au moins 7 pays de l’Union européenne" si bien que "la Commission européenne sera obligée d’entendre notre demande". Seuls deux pays réclament officiellement cette levée de brevets, "c’est l’Afrique du Sud et l’Inde". "Nous demandons à la France de soutenir cette demande."

"Je n'aime pas ce terme qu'avait employé Emmanuel Macron 'nous sommes en guerre'. Si on est en guerre, on se met tous à produire l'arme pour nous défendre, et l'arme c'est le vaccin ! rappelle le député. Je ne comprends pas qu’aujourd’hui, par exemple Johnson&Johnson, qui est autorisé, est produit aux Pays-Bas et va partir aux États-Unis pour être flaconné, et ensuite, s’il a l’autorisation des États-Unis, va revenir en Europe pour nous vacciner. C’est un truc de dingue."


Vaccins russe, chinois, cubain : "S’ils sont valides, qu’on puisse les autoriser et les produire"

Des vaccins ne sont même pas encore étudiés comme potentiels candidats, notamment le russe Sputnik V et le vaccin cubain. "Ce sont des vaccins qui demandent de bénéficier de l’autorisation européenne du médicament", souligne Fabien Roussel qui demande "qu’on les enregistre comme tels" et qu’on leur fasse passer le processus de validation. "S’ils sont valides demande le député du Nord en parlant notamment du Sputnik V russe, qu’on puisse les autoriser et les produire".

"Des pays pauvres n’auront jamais accès au vaccin à ce titre là", s’exaspère le député communiste qui juge qu’ainsi on ne pourra pas efficacement lutter contre la pandémie. "L’économie mondiale sera pénalisée, les êtres humains ne pourront plus voyager" car le virus continuera de circuler.

Quand à sa propre vaccination, Fabien Roussel n’a aucun doute : "je le ferai quand ce sera mon tour". Et ce sera "celui que mon médecin me dit de faire. Et je suivrai ses recommandations".


"Le coup de pouce, c’est bien. Mais le coup de pouce au SMIC, c’est mieux"

Le gouvernement a ressuscité une nouvelle fois la Prime Macron pour les salariés, étendue en 2021 à tous les salariés. "Le coup de pouce, c’est bien. Mais le coup de pouce au SMIC, c’est mieux", estime le député communiste du Nord. Les salariés visés, ceux de la deuxième ligne comme les a définis le Premier ministre, "sont payés à coups de lance-pierre, 1.200 euros nets, c’est le niveau du SMIC aujourd’hui". "Comment peut-on vivre dignement dans ces conditions ?"

Pour l’élu, ces salariés sont "méprisés". "Les respecter, c’est faire en sorte que ceux qui sont en première ligne, mais pas que, tous ceux qui travaillent aujourd’hui, puissent vivre dignement de leur travail."
Remettre le travail au coeur du pays, comme le souhaite le gouvernement, c’est "faire en sorte que quand on travaille, on retrouve sa dignité".
"Aujourd’hui, la prime Macron, ne répond pas à ça."

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