Le Conseil national du 24 avril avait notamment à son ordre du jour la bataille des départementales (rapport de Pierre Lacaze, voir la résolution p. 4) et un échange sur « les suites de la conférence nationale, le vote des communistes et le calendrier de travail ». Ce dernier débat était introduit par Igor Zamichiei. Extraits ci-dessous.
La Conférence nationale, rappelle le rapporteur, a constitué un événement : mobilisation militante, prouesse technologique, réussite politique. « Je voudrais insister sur deux dimensions du succès de cette conférence nationale et pointer les défis qu’il nous restent à relever.
La première dimension, c’est l’engagement de notre corps militant. Si elle a pu être réalisée, c’est parce que nationalement et dans les fédérations, notre collectif militant s’y est engagé avec ambition. C’est la force et la singularité de notre parti. Et cela porte loin, car nous sommes en train d’apprendre collectivement de nouvelles pratiques pour faire vivre la démocratie dans une situation inédite.
De plus en plus de fédérations prennent en main les outils numériques, la visioconférence, les espaces de partage de documents, les formulaires pour associer le plus grand nombre des militant·e·s. (…) Le champ des possibles est immense de ce point de vue, non pas seulement pour remplacer temporairement les pratiques en présentiel qui sont incontournables, mais aussi et surtout précisément pour développer l’utilisation de nos outils numériques avec l’ambition de les placer demain au service de notre action de terrain.
La deuxième dimension du succès de notre conférence, c’est la qualité de notre débat politique et de la participation aux votes. (…) Des interventions représentant la diversité des options et approches dans le Parti, dans le respect du temps de parole limité, préparées politiquement avec la volonté de toutes parts de convaincre sans discréditer. On peut également se féliciter de la très large participation aux votes, dépassant 90 % pour les principaux votes de la conférence.
Enfin, je voudrais terminer sur le bilan de cette conférence en disant deux choses importantes pour la suite. Premièrement, reconnaître la réussite de notre initiative ne doit pas nous exonérer d’en apprécier les limites. Sur le plan politique et démocratique, la principale d’entre elles est, me semble-t-il, l’insuffisante interactivité des débats, car certains points auraient mérité un échange plus approfondi. Sur le plan technique, une première réunion de débriefing de la conférence a pointé le besoin d’améliorer notre méthode de préparation d’un tel événement, de l’établissement du cahier des charges jusqu’à la réalisation, le besoin d’anticiper davantage pour des raisons d’ambition politique, d’actualisation des données numériques nécessaires, de temps de développement des outils utilisés ou encore de réduction des coûts. (…)
Ensuite, reconnaître cette réussite ne doit pas non plus nous amener sur le plan politique à considérer que le débat est clos. Certes, les votes des délégué·e·s à la conférence ont exprimé une large majorité, 66,41 % pour l’option 1, celle proposant de présenter une candidature communiste à la présidentielle et de travailler à construire un pacte d’engagements communs pour les élections législatives. Et 73,57 % pour proposer la candidature de notre secrétaire national, Fabien Roussel, à l’élection présidentielle.
Pour autant, ces votes ne sont qu’une étape de la construction politique que nous engageons pour les échéances de 2022. Dans notre organisation, et c’est un des aspects de mon mandat de le rappeler, ce sont les adhérentes et les adhérents qui ont le dernier mot sur les choix qui engagent notre parti. Le vote des communistes des 7, 8 et 9 mai revêt donc une importance majeure. Nous devons travailler dans les 15 jours qui nous séparent de ce vote à l’appropriation des débats de la conférence, à leur prolongement dans toutes les sections et ensuite à la plus large participation possible des communistes au vote. (…)
J’en viens à notre calendrier de travail pour les semaines et les mois qui viennent. »
Le rapporteur évoque la finalisation des listes aux élections départementales et régionales, la journée du premier mai, la vente du muguet dans de nombreuses fédérations, avec néanmoins un nombre de points de vente réduits.
« Aussi, nous avons décidé nationalement de reconduire le dispositif de souscription à travers le muguet virtuel qui avait été un succès l’année dernière. Du 1er au 5 mai, il sera possible de souscrire directement sur le site internet national du Parti et les sommes récoltées seront reversées aux fédérations. (…)
Le 3 mai prochain, nous aurons un comité exécutif national important qui traitera de deux enjeux : la poursuite de notre travail sur la politique jeunesse du Parti, avec l’adoption d’une proposition pour la jeunesse et un débat sur la conjoncture économique, avec un focus sur la dette et les propositions économiques du Parti.
Nous élirons également lors de ce CEN la commission nationale du vote des 7, 8 et 9 mai, et j’en profite pour insister sur l’importance d’élire des commissions du vote dans les sections et fédérations. Le 9 mai, en fin d’après-midi, nous ferons une communication nationale pour annoncer les résultats du vote des communistes.
La dernière semaine de mai, malgré l’agenda chargé dans nos fédérations avec les campagnes, je vous propose que nous nous réservions la possibilité de tenir un conseil national. En effet, à un mois du scrutin, ce pourrait être un atout pour faire le point sur la situation politique, les atouts et obstacles rencontrés dans nos campagnes. Et cela pourrait aussi être l’occasion d’un premier échange (…) pour traiter des suites du vote des communistes, des initiatives à prendre sur la présidentielle, avec bien sûr des enjeux différents selon l’option retenue et un point particulier sur les législatives, car nous savons qu’elles nécessitent une préparation importante. »
Le rapporteur aborde enfin la question de la tenue du prochain congrès, prévu à l’automne.
« De nombreux dirigeant·e·s m’ont fait part d’interrogations, de doutes, tant sur le contenu, les objectifs politiques de notre prochain congrès que sur la possibilité de sa préparation dans de bonnes conditions démocratiques au regard du calendrier et de la situation sanitaire. (…) Après échange avec Fabien, nous avons fait le choix d’exposer ces interrogations, ces doutes lors du dernier CEN, en proposant un échange lors de ce CN car nous les estimons suffisamment étayés pour ne pas les passer sous silence, d’autant que nous parlons ici d’une échéance démocratique majeure de notre parti.
Plusieurs membres du Comité exécutif national, et je le précise au-delà de toute divergence d’option sur les choix politiques à mettre en œuvre dans la période, ont dit les partager, certains allant jusqu’à se prononcer franchement pour un report du congrès à l’automne 2022. (…)
Cet enjeu mérite un réel débat entre nous, un premier temps d’échange aujourd’hui en direction nationale et, si vous en êtes d’accord, une consultation des secrétaires départementaux·ales pour recueillir leur avis. Fabien Roussel propose que Marie-Jeanne Gobert, qui avait déjà conduit la précédente consultation sur notre calendrier, puisse également conduire celle-ci, si nous le décidons. Parce que nos statuts prévoient un congrès au moins tous les trois ans et que les fédérations sont au cœur de la construction du congrès, il est impératif à mon sens d’approfondir ce débat avant toute décision. »
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