Dans l'imaginaire collectif, un résistant est un homme qui combat mais en Palestine, la résistance ne se réduit pas à cette image.
« Exister, c'est résister » est un slogan qu'on retrouve sur beaucoup de murs en Palestine et en effet la résistance palestinienne commence en restant sur sa terre et Jérusalem-Est est aujourd'hui le visage de cette résistance non violente comme d'autres lieux avant elle (Bil 'in, les villages de la vallée du Jourdain, Hébron, Gaza...).
Depuis l'annexion en 1967 de Jérusalem-Est par Israël au mépris du droit international, l'objectif du gouvernement israélien est d'empêcher que Jérusalem-Est ne devienne la capitale de l'État de Palestine. Pour cela, le nouveau Premier ministre impulse une politique de colonisation très agressive dans la continuité de son prédécesseur.
Les habitants de quartiers entiers sont menacés d'expulsion. A Silwan, les maisons de 1000 personnes sont menacées de destruction ou d'expulsion. A Cheikh Jarrah, ce sont les 27 maisons de quelque 300 Palestiniens que le gouvernement veut expulser au profit de colons israéliens. Devant la mobilisation qui va au-delà de Jérusalem, la Cour suprême israélienne a reporté cette décision, cette menace plane toujours. Par ailleurs, toutes les manifestations pacifiques qui se sont déroulées dans ces quartiers ont été réprimées par l'armée israélienne dans une grande violence. Le député communiste israélien Ayman Odeh venu manifester son soutien à ces familles avait été brutalisé par des soldats en mai dernier. Des colons viennent, régulièrement, provoquer en agressant et en proférant des slogans racistes.
Ce que certains soutiens inconditionnels de la politique de l'État d'Israël ont qualifié d'« un désaccord foncier » est en fait la mise en œuvre de ce que, en 1967, les vainqueurs de la guerre des 6 Jours avait déclaré « Jérusalem, capitale éternelle et indivisible d'Israël et du peuple juif ». Cette décision sera de nombreuses fois condamnée par la communauté internationale (en 1967 par le Conseil de sécurité de l'ONU, en juin 1980 par le Conseil européen). Israël persiste et en juillet 1980, c'est la Knesset qui proclame Jérusalem « une et indivisible, capitale éternelle de l’État d'Israël ». En réaction, les quelques pays dont l'ambassade était installée à Jérusalem la transfèrent à Tel Aviv où se trouvaient déjà les représentations de la grande majorité des États. Il faudra attendre, en 2017, la provocation de Donald Trump pour que l'ambassade des États-Unis soit transférée à Jérusalem, d'autre pays suivront cet exemple au mépris des droits du peuple palestinien.
Les Palestiniens de Jérusalem-Est subissent une double peine puisqu'ils sont soumis à l'arbitraire de la politique israélienne et que leur séparation du reste de la Palestine par le mur de même que l'interdiction faite aux Palestiniens de Cisjordanie de se rendre à Jérusalem les isolent de leur gouvernement. Pendant la campagne électorale, prévue en juin 2021, Israël avait empêché des candidats de faire campagne, procédant même à des arrestations.
Le statut même de ces Palestiniens tend à imposer la judaïsation totale de la ville mais aussi soumet leur quotidien à l'arbitraire. Ils sont soumis au statut de "résidents" et peuvent donc être expulsés à tout moment. Ce statut est temporaire, ils doivent prouver que Jérusalem est leur « centre de vie » principal, ce qui notamment les empêche de faire des études à l'étranger, rend un mariage avec un Palestinien de Cisjordanie quasi impossible... Le but de cet acharnement quotidien est de débarrasser la ville de toute présence palestinienne, présence qui, au cours des siècles, a façonné Jérusalem.
Toute expression de l'identité palestinienne est interdite et beaucoup de militants sont arrêtés.
C'est d'ailleurs de Jérusalem que la révolte contre l'occupation et les agressions de colons a débuté en mai et a eu des répercutions dans toute la Palestine mais aussi en Israël où pour la première fois depuis octobre 2000 les Palestiniens d'Israël sont massivement descendus dans les rues, malgré les provocations menées par des milices juives racistes. Des mouvements de protestation des deux côtés de la « Ligne verte » ont eu lieu comme la grève générale du 18 mai.
En effet, même si la question de Jérusalem reste centrale, partout en Palestine, chaque jour, des Palestiniens se font assassiner, des bombardements sur Gaza ont lieu, les arrestations continuent alors que déjà 4750 prisonniers politiques sont détenus, la colonisation continue, la brutalité et la violence des colons continuent.
Le PCF entend briser le silence dont s'entoure le gouvernement français mais aussi l'Union européenne et contribuer à créer le rapport de forces indispensable pour qu'Israël se conforme enfin au droit international qu'il bafoue aujourd'hui avec arrogance, conforté dans la légitimité de sa politique par l'impunité dont il jouit.
Les députés communistes ont interpelé le ministre des Affaires étrangères et européennes sur la nécessité « d'imposer aux autorités d'occupation israéliennes le droit aux Palestiniens de vivre à Jérusalem Est dans le respect des conventions internationales ».
La France doit sans attendre reconnaître de l'État de Palestine et imposer des sanctions au gouvernement israélien.
Une pétition circule : https://www.change.org/p/occupation-continues-sheikh-jarrah-palestine
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