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PCF : Fabien Roussel, c'est « le vote utile pour la gauche », pour le sénateur Éric Bocquet


Après deux campagnes présidentielles communes, la rupture avec Jean-Luc Mélenchon est consommée et le PCF croit en ses atouts. « Nous avons une faculté de rassemblement, à l’Assemblée nationale, nous sommes les seuls à gauche à parler à tout le monde », insiste André Chassaigne, le président du groupe à l’Assemblée nationale, lors du point presse des journées parlementaires. (voir le reportage de Flora Sauvage)

Réunis à Boulazac en Dordogne, députés et sénateurs n’oublient pas non plus leur base. « Nous sommes communistes, mais avant tout des militants », scande Éliane Assassi, la présidente du groupe au Sénat devant la vingtaine de militants venus prendre l’apéritif dans la salle polyvalente de la commune. Le candidat à la présidentielle, Fabien Roussel dédicace son livre « Ma France heureuse, solidaire et digne ». Il est accompagné dans l’exercice par le sénateur, Éric Bocquet venu faire de même avec son dernier ouvrage « Milliards en fuite » et de Pascal Savoldelli sénateur et auteur de « Ubérisation et après ? ».

En « guest star », un ancien prisonnier cubain, Fernando Gonzales qui a passé plus de 15 ans dans une prison américaine. « Il faut mesurer ce que c’est d’être un Cubain en révolution permanente », s’émeut, André Chassaigne, ancien président du groupe d’amitié France-Cuba. Des chants révolutionnaires partent timidement de l’assistance.

Pour ce qui est de la campagne présidentielle, Fabien Roussel mise, lui, sur une révolution par les urnes. « L’évènement de cette élection, ce n’est pas qu’il y ait un candidat communiste. C’est que ce candidat l’emporte pour que toutes les richesses que nous produisons redescendent vers ceux qui les produisent », avait-il expliqué quelques heures plus tôt.

Le partage des richesses, la mise en avant de la notion de bien commun dans une société de plus en plus individualiste, un retour aux fondamentaux pour le PC. Mais le parti centenaire est confronté à un écueil. Il a d’ailleurs constitué le thème des tables rondes de ces journées parlementaires : l’abstention et plus spécifiquement, la désaffection pour les urnes de la jeunesse, de plus en plus tentée, elle aussi, par ce que le sénateur Fabien Gay appelle « le vote utilitariste ».
« Au cœur de ce projet, c’est ce pacte pour la jeunesse »

Un échange avec des apprentis du restaurant gastronomique est à ce sujet éloquent. « Pourquoi vous ne votez pas ? », les interroge Fabien Roussel. Après un moment de gêne, une jeune fille prend l’initiative de répondre. « Ben, parce que personne ne nous parle ».

Et pourtant, les élus se sont évertués ces derniers mois à porter des propositions en faveur de la jeunesse ou plutôt de « ces jeunesses ». « La jeunesse, ce n’est pas une classe sociale en soi. Il y en a plusieurs dont une qui a lourdement trinqué avec la crise du covid et qui est venu grossir les files des soupes populaires », souligne Fabien Gay.

« Nous n’existons pas pour nous-mêmes. Nous existons pour porter un projet humaniste et progressiste. Au cœur de ce projet, c’est ce pacte pour la jeunesse […]. Fabien Roussel porte des propositions fortes, comme une allocation jeune de 850 euros par exemple », détaille Éric Bocquet.
« Free Fabien »

Comment faire infuser ces propositions vers les jeunes ? Par des coups de com ? Comme lorsque Fabien Roussel arborait cet été un T shirt « Free Britney » en soutien à la chanteuse Britney Spears sous tutelle de son père depuis des années. On ne peut s’empêcher d’y voir une association d’idées avec la situation du PCF qui lors des dernières élections présidentielles était sous tutelle de Jean-Luc Mélenchon : « Free Fabien » en 2022 ? A cette évocation, le Secrétaire national du parti éclate de rire. « J’ai apporté mon soutien à Britney Spears car j’ai été sensibilisé par des associations féministes qui m’ont expliqué que c’était le symbole de l’oppression qui peut s’exercer sur des femmes. Mais il n’y a aucune comparaison à faire avec une formation comme la nôtre ».

« Redonner du sens au vote », « redonner de l’espoir », « montrer qu’il n’y a aucune fatalité et que l’argent existe pour construire une autre société en France », Éric Bocquet trace une ligne pour aller chercher les abstentionnistes. « Fabien Roussel, c’est le vote utile pour la gauche qui ne renonce pas et qui s’attaque à la racine des problèmes. Cette domination incroyable de la finance dans tous les rouages de notre société », complète-t-il.
« Le Parti communiste a l’avantage d’avoir 100 ans d’existence derrière lui »

Parmi la trentaine de militants présents, dont la plupart ne sont plus jeunes depuis longtemps, les élus prêchent des convaincus. « La jeunesse, le social, aller chercher l’argent là où il est pour financer nos services publics, faire du vaccin un bien public mondial, la réduction du temps de travail… On part dans cette bataille avec des thématiques fortes qui appartiennent au Parti communiste », égraine Julien Chouet, secrétaire départemental du PC en Dordogne.

« On a besoin, à gauche, d’aller chercher des personnes qui ne se retrouvent pas dans la candidature de Jean-Luc Mélenchon, ni dans les thématiques qu’il porte. Le Parti communiste a l’avantage d’avoir 100 ans d’existence derrière lui, 100 ans de débats, qui un socle de militants et d’élus locaux qui répondent partout aux problématiques des populations », observe Benjamin, militant de 34 ans en écho aux déclarations de Fabien Roussel qui lors des journées parlementaires a mis l’accent sur « la force » de son parti. « Nous avons des racines dans ce pays. Ce qu’un maire communiste sait faire dans un village, nous voulons le faire à l’échelle du pays ».

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