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LIBERTE HEBDO 1511. EDITO DE PHILIPPE.



NOUVEAU SOUFFLE POUR UNE CAMPAGNE PORTEUSE D’IDÉES

Une campagne électorale peut-elle vivre sans les instituts de sondage ? 

Il est bien difficile de voir un candidat à la présidentielle bloqué sur un chiffre très bas d’intentions de vote alors qu’il démontre tous les jours sa capacité à développer et à défendre des idées favorables aux classes populaires. 
C’est le cas bien sûr de Fabien Roussel, candidat communiste à qui les cassandres et autres pleurnicheurs veulent dénier le droit de maintenir une candidature pourtant décidée par une forte majorité des militants.

L’élu nordiste a au moins réussi une performance : être invité sur le journal de France 2, la grand-messe, et tenir tête avec aplomb et arguments à trois journalistes pourtant peu décidés à lui faire le moindre cadeau.

Un communiste sur le plateau d'un JT pendant 20 minutes, cela ne s’était pas vu depuis 15 ans. La performance n’est pas tant de s’être assis autour de cette belle table que de hisser haut et clair les couleurs du Parti communiste français, de le sortir de l’oubli et du mépris dans lequel le système politique et les médias dominants l’avaient enfermé, d’aligner calmement des idées nécessaires à cette France qui souffre, qui se « lève tôt » mais gagne peu, qui ne peut vivre dignement, qui est souvent privée de travail.

Réindustrialiser le pays en faisant notamment revenir les entreprises chez nous (et non laisser faire les délocalisations désastreuses auxquelles nous assistons depuis si longtemps), défendre très concrètement le pouvoir d’achat, contrôler nos besoins énergétiques, empêcher les évasions fiscales, donner la priorité à la jeunesse, etc.

Pour le candidat communiste, maintenant habitué des plateaux télé et des studios radio, la chose n’était pourtant pas gagnée cette fois-ci.
 L’agressivité des journalistes était patente. « Comment allez-vous payer ? Où irez-vous chercher l’argent ? »... et summum de la question ridicule et hors de propos : « Si vous êtes élu président de la République, votre exemple s’appellera-t-il Xi Jinping ?» 

On sait par ailleurs l’amour que développent ces interviewers de bureau pour la liberté dès lors qu’il s’agit, par exemple, de dénoncer le blocus dont souffre Cuba depuis 60 ans. Pour l’heure, le sujet qui fait peur, qui doit faire peur, c’est la Chine. Peu importe alors les enjeux d’une candidature à la présidence française !

France 2 peut être fière et ne s’en gêne d’ailleurs pas : le score d’audience réalisé par le candidat de la vraie gauche dépasse toutes les prévisions : 4,1 millions de téléspectateurs, bien plus que les 3,8 millions pour Emmanuel Macron le lendemain sur TFl. 
Mais ce n’est vraiment pas ce qui est important. Quand on parle aux gens et qu’on leur parle de leurs préoccupations, on les intéresse. 
C’est ce que fait Fabien Roussel. Sa campagne peut prendre un nouveau souffle.

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