Communiqué
Depuis quelques heures, se développe une surenchère médiatique alimentée par les interventions de la direction SNCF, contre les cheminots grévistes.Cette attitude ne participe pas à la compréhension de la situation et à la recherche de solution, au contraire.
La Fédération CGT refuse de participer à ce spectacle médiatique mais estime nécessaire d’apporter des clarifications sur la situation.
Il n’y a aujourd’hui aucun préavis national de grève CGT à la SNCF.
En revanche, depuis plusieurs mois, des conflits locaux éclatent parce que la situation est intenable pour les cheminots et que la Direction refuse toute négociation centrale. Au fur et à mesure que les collectifs de travail « craquent », des grèves locales sont donc déclenchées. Elles ne sont pas coordonnées entre elles, mais elles peuvent se retrouver sur la même période comme c’est le cas aujourd’hui avec le conflit du Transilien, la grève de l’Axe TGV Sud-Est et plusieurs grèves sur les réseaux TER. Il ne s’agit pas de « cibler les vacances », comme cela a pu être dit par des esprits mal intentionnés, puisque cela n’a aucun sens au Transilien ou au TER. Les cheminots réagissent collectivement lorsque le ras-le-bol atteint son maximum.
Depuis deux mois, nous vivons une accélération de cette situation, et il est probable qu’elle se prolonge en 2022 si la Direction continue à refuser de répondre aux problèmes soulevés, à savoir les questions d’emplois et de rémunération.
Par exemple, la Direction SNCF profite du COVID pour supprimer en catimini des trains qu’elle juge « non rentables », notamment des TGV. Or, une large partie de la rémunération des conducteurs (et c’est vrai dans d’autres métiers) est liée à la charge de travail. Les conducteurs ont donc subi une baisse de rémunération de 200 € par mois en moyenne depuis le début de l’année. Ce n’est pas acceptable !
La CGT a proposé une refonte de la prime traction pour éviter ces situations. La Direction a refusé en bloc la proposition. Donc les conflits éclatent depuis plusieurs mois dans les Établissements Traction. Le conflit du TGV Atlantique, il y a quelques semaines, aurait dû faire prendre conscience à la Direction SNCF que nos alertes étaient sérieuses. Mais celle-ci a préféré temporiser et régler uniquement la situation Atlantique. C’est donc bien elle qui a la « culture de la grève » puisqu’elle n’apporte de réponse aux problèmes que lorsqu’un conflit éclate.
Ce n’est pas spécifique aux agents de conduite : les agents d’entretien du Matériel, ceux de l’Equipement, les contrôleurs, les agents des gares, les agents de la Police ferroviaire, et bien d’autres, expriment leur mécontentement sous différentes formes depuis des mois, sans obtenir satisfaction. Ce n’est donc pas à nous qu’il faut faire le reproche de l’absence de négociations.
Concernant l’emploi, le rythme des suppressions s’est encore accéléré, dans une logique purement financière, et cela impacte gravement la qualité de la production. Sur certaines lignes, nous ne pouvons plus faire rouler que la moitié des trains parce que nous manquons de personnel de conduite, de contrôleurs, ou parce que les visites d’entretien règlementaires n’ont pas pu être faites sur le matériel roulant. Là encore, le coup de colère du Conseil Régional Hauts-de-France aurait dû alerter la Direction SNCF. Mais une nouvelle fois, elle a préféré temporiser et n’apporter qu’une solution sur la « zone chaude » en débloquant 200 recrutements sur ce service.
Nous n’avons plus les moyens de produire en qualité mais malgré cela, la Direction continue à faire des restructurations de service les unes derrière les autres, sans que personne ne comprenne plus rien de leur logique ou de leur utilité, ce qui démoralise grandement les collègues.
Le Gouvernement n’est pas exempt de responsabilité au contraire. En enfermant le système ferroviaire dans une équation économique intenable, il est à l’origine des problèmes actuels.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire