Alors que l’Assemblée nationale auditionne ce matin le Président-Directeur-Général d’EDF, Jean-Bernard Lévy, sur la situation du parc nucléaire français, Sébastien Jumel et l’ensemble du groupe GDR-Nupes demandent la création d’une commission d’enquête tendant à faire la lumière sur la responsabilité de l’État dans la dégradation de la situation économique, sociale et technologique de l’entreprise EDF et ses conséquences pour les usagers.
Aujourd’hui, la situation de notre entreprise nationale est très fragile : 34 réacteurs sur 56 sont à l’arrêt dont 12 pour des problèmes de corrosion ; la dette de l’entreprise pourrait grimper jusqu’à 65 milliards d’euros à la fin de l’année 2022 ; l’entreprise et l’ensemble de la filière nucléaire souffrent d’une grave pénurie de main-d’œuvre et de savoir-faire ; les prix de l’électricité s’envolent et EDF supporte, sans aucun soutien de la part de l’État, le « bouclier tarifaire ».
Si la situation est bien le fruit d’années de libéralisation du marché de l’énergie répondant aux injonctions de la Commission européenne, elle l’est également des choix stratégiques opérés à la tête de l’État ; choix auxquels le Président de la République n’est pas étranger. Que ce soit lors de la vente de la branche Alstom à General Electric en 2014, de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2018 ou de l’abandon du projet Astrid en 2019, Emmanuel Macron et l’ensemble des gouvernements ont œuvré à déstabiliser notre entreprise et la filière nucléaire.
Aussi, à l’heure où le Président de la République a des mots très durs à l’égard d’EDF et ses agents sur la responsabilité de cette situation, il faut rappeler que son Gouvernement continue de porter en catimini le projet « Hercule » de démantèlement d’EDF en contrepartie d’une fausse nationalisation. Face à cette tentative d’éluder leurs responsabilités, nous demandons que l’Assemblée nationale puisse faire le bilan des choix de l’État en matière d’énergie qui ont conduit EDF dans cette impasse ainsi que leurs conséquences pour les usagers.
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