Ont-ils voulu gâcher, ou jeter une ombre sur la Fête de l’Humanité ? Quand Fabien Gay, le directeur de l’Humanité, titre son édito du lundi 12 septembre « La fraternité retrouvée », on peut se demander si cette fraternité concerne les composantes de la Nupes dont les représentants ont copieusement attaqué les propos du communiste Fabien Roussel.
Ce dernier, dans une interview après son intervention d'ouverture, a osé mettre le travail en avant. Le travail pour tous avec de bonnes conditions et un salaire décent. Aussitôt, les ténors de LFI se sont scandalisés. Lors du débat de samedi consacré à l’avenir de la coalition, la présidente du groupe des députés France insoumise, Mathilde Panot, a lâché « avec fraternité » : « nous ne pouvons pas combattre ni les libéraux ni l’extrême droite en reprenant leurs mots ».
Chez les Verts, le secrétaire national d’EELV a fait bonne figure en assurant qu’il préférait entendre Fabien Roussel échanger que d’écouter ses interviews. Une façon de l’accuser d’avoir dérapé en répondant aux questions d’un journaliste ?
Dans les heures et les jours qui ont suivi, ce fut un festival. Marine Tondelier (EELV) entend des
propos réactionnaires dans la bouche du secrétaire national du PCF Sandrine Rousseau défend le droit à la paresse au micro de France Info, ce jeudi 15 septembre, et insiste : « La valeur du travail, c'est quand même une valeur de droite ».
Ne parions pas de François Ruffin qui accuse Roussel de lui donner le baiser de la mort pour avoir affirmé que tous deux disent la même chose ! Ainsi, toutes et tous s’accordent pour interpréter à leur manière les propos de Fabien Roussel qu’ils accusent de vouloir s’en prendre aux allocations, au RSA voire même (on rêve), aux allocations familiales. Ont-ils seulement vécu avec le RSA ou avec des minima sociaux ? Si l’on ne peut soupçonner l’iconoclaste Ruffin, qui est d’abord journaliste et qui connaît les réalités de terrain, on aurait bien envie de demander à ses collègues s’ils savent le désespoir d’un chômeur de longue durée, s’ils savent comment l’on vit lorsqu’il faut compter les pièces jaunes avant de s’acheter un pain, ou comment l’on va en cachette de ses enfants au resta du cœur.
Trouver du travail coûte que coûte et dans n’importe quelles conditions, c’est possible. Quelles que soient vos compétences et votre passé, on vous acceptera pour un boulot de manutention tôt le matin et loin de chez vous.
Et on vous demandera votre pointure avant votre numéro de sécurité sociale. Car quand même, les chaussures de sécurité sont prêtées. Ce n'est pas à ce type de travail que se réfère Fabien Roussel. Lui, il défend l’emploi pour tous, avec un bon salaire, qui permet à chacun et chacune d’envisager sereinement un avenir.
II ne s’attaque pas aux allocations, il s’attaque au capitalisme qui détruit l’emploi et rend les gens dépendants en les mettant en situation de survie. Pour lui, tout le monde doit pouvoir être fier de gagner sa vie et de vivre dignement, sans la honte de ne pouvoir remonter la pente du chômage et de se cacher. Voilà très certainement le débat qu’il a voulu lancer. Mais peut-être que le langage communiste riest pas suffisamment audible. Peut-être que ce débat est trop révolutionnaire.
Il suffit de lire l'extrait du discours de Mélenchon (d'en 2012 je crois) publié dans une récente publication du blog des militants pour voir qu'il ne disait pas autre chose que F. Roussel. Mais il devait être de droite à cette époque !!!
RépondreSupprimerPour info voici ce que disait V. Hugo : "Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée".
Merci pour votre commentaire
RépondreSupprimer