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LIBERTE HEBDO 1481: EDITO DE PHILIPPE


ASSEZ ! SUFFIT ! 

La politique israélienne contre la Palestine est plus qu’insupportable. 
L’escalade de ces derniers jours, fruit de la volonté colonisatrice et belliqueuse à l’extrême du Premier ministre Benyamin Netanyahou, est à présent emparée par l'extrême droite. 
Dans la ville « mixte » de Bat Yam, les violences des suprémacistes ont porté le climat de peur à outrance. Dire que Netanyahou ne peut plus reculer dans sa folie meurtrière relève de l’euphémisme.

« J’ai dit que nous infligerions de sévères revers au Hamas et à d’autres groupes terroristes (...). Ils payent et continueront de payer chèrement. Ce n’est pas encore fini » vient-il de déclarer ce 14 mai en sortant d’une réunion au ministère de la Défense.

Pour le pouvoir israélien et les suprémacistes, ce ne sera jamais fini. Les voilà qui chassent des familles,
des femmes, des enfants, des personnes âgées de leurs maisons. Pour donner les terres aux colons. 

Peu importe les morts, peu importe les souffrances infligées depuis des décennies à un peuple à qui l’on refuse un Etat. Israël, État souverain, assassine un peuple sans droits, un peuple à qui l’on refuse l’existence. L’armée d'occupation israélienne tire à balles réelles, au mépris des résolutions des Nations unies.

Cela n’empêche pas le pouvoir israélien de se réfugier derrière le prétexte sécuritaire et d’accuser le Hamas et ses tirs de roquettes. 
L’aubaine est trop bonne. 
Le Hamas sert en définitive les intérêts de Benyamin Netanyahou qui, pour rester au pouvoir (ce qui n’était pas évident du tout avant le conflit actuel) revêt son habit de chef de guerre. 

Alors que l’escalade pourrait facilement être arrêtée, il ne le veut pas, quitte à être désavoué par une partie des Israéliens eux- mêmes, quitte à tuer aveuglément. Les bombardements qu’il effectue contre les civils n'ont pas de commune mesure avec les tirs de roquettes du Hamas. Israël spolie, Israël organise la pénurie du peuple palestinien, Israël bombarde, Israël tue.

Oui, il est temps de cesser. Oui, il est temps de mettre un terme à cette folie. Il est temps que le gouvernement français se positionne clairement et fermement contre cette injustice. Il est temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités et que les résolutions des Nations unies soient appliquées.

LIBERTE HEBDO n°1480, EDITO DE PHILIPPE


                                       UNE FORCE QUI COMPTE DANS LE PAYS 

C'est ce qu’a déclaré Fabien Roussel, dimanche 9 mai, après le vote des militantes et militants qui ont validé sa candidature à l’élection présidentielle. « Nous sommes une force qui compte dans le pays. Elle comptera plus encore à l'avenir en mettant toute notre énergie au service du mouvement populaire. » Le processus démocratique qui a permis de construire cette candidature et de confirmer les choix du précédent congrès du PCF va permettre de porter un regard neuf sur un parti qui risquait l’effacement. L’espoir que peut susciter cette candidature est en soi une victoire pour le mouvement populaire que porte le parti.

Bien sûr, tout reste à faire. À commencer par bâtir un programme ambitieux, à la hauteur des enjeux de notre société. La polarisation sur le tout sécuritaire qu’ont voulue les médias, ces derniers jours, après l’assassinat

du policier Éric Masson à Avignon, ne saura empêcher de s’intéresser à ce programme. Sur la sécurité, d’ailleurs, le candidat communiste n’a pas montré une volonté de laxisme, bien au contraire, mais il a aussi su replacer son propos dans un contexte très réel. La répression est une chose, le renforcement de l’Éducation en est une autre plus essentielle encore.

« Un processus démocratique exceptionnel »

Mais le plus difficile, à présent, sera de construire et mener une campagne populaire qui s’affranchisse des querelles de personnes, de l’invective, de l’égotisme. Il va falloir savoir argumenter, mais surtout savoir expliquer. Il va falloir être à même

de montrer qu’une autre voie est possible que celle de la finance, des capitalistes, des pouvoirs de l’argent. Redonner véritablement la parole aux Françaises et aux Français en les faisant réellement débattre sur des propositions qui les concernent dans leur vie de tous les jours. Les enjeux économiques, sociaux et environnementaux doivent être au coeur du débat, mais surtout avec celles et ceux qui se sentent trop éloignés des prises de décision. C’est en cela que le Parti communiste et son porte-parole auront à poursuivre un objectif essentiel : redevenir I un parti visible et crédible, sachant

mettre en avant et défendre des idées révolutionnaires. La bataille des idées, portée par un candidat du peuple, ne fait que commencer. Elle risque fort d’être passionnante.

Liberté Hebdo n°1479, édito de Philippe


LES POLITIQUES ONT-ILS PEUR DES JOURNALISTES ? 


La question peut sembler cocasse ou manquer de pertinence. Pourtant, elle se pose de plus en plus. Nous avons déjà dénoncé dans ces colonnes, et nous continuerons, les lois liberticides et contraignantes pour l’exercice du métier de journaliste. 
Mais il est un autre danger, plus pernicieux, qui ne sort pas d’un texte de loi. 
De plus en plus souvent, lors d’une visite officielle d’un ministre ou du président, ou lors d’un voyage de presse, voire à l’occasion d’un événement important, les autorités (en l’occurrence le gouvernement) limitent la présence des journalistes en les regroupant dans un « pool ». 
Cette manière de faire n’a rien à voir avec une volonté de gérer l’espace ou d’offrir un confort de travail. Au contraire. Il s’agit en réalité de choisir les journalistes et les médias que l’on va accepter. Ces derniers pourront ensuite transmettre leurs photos, vidéos ou textes à leurs confrères exclus. 
C’est le cas systématiquement pour les visites ministérielles. On peut alors imaginer que le journaliste qui déplaît, par ses écrits ou ses reportages, celui qui n’est pas suffisamment docile, risquera d’être puni en étant exclu du pool. 
Ces derniers temps, plusieurs clubs de la presse se sont émus de cette pratique. Elle a notamment été constatée récemment lors de la visite de Jean Castex à Nîmes. La Gazette de Nîmes n’a pas été autorisée à suivre cette visite.
 Pire, La Marseillaise Hebdo Occitanie n’a pas eu le droit de déposer une demande d’accréditation. 
Les exemples abondent. Souvent, les victimes sont des journaux à petit tirage ou des organes de presse d’opinion. Une opinion qui ne va pas dans le sens de la puissance invitante bien sûr. Cela n’a rien d’anecdotique au moment où les journalistes et les médias sont particulièrement décriés et accusés de manquer de crédibilité. 
En cadrant ainsi les professionnels de l’information, le pouvoir semble tenter de changer la nature de leur travail en les ramenant à un rôle de communication. Les politiques ne sont pas les seuls à considérer les journalistes avec une telle ambiguïté. Les journaux eux-mêmes, et particulièrement les grands médias « influenceurs » sont tentés par une telle dérive. 
La manière dont a été commenté l’enlèvement d’Olivier Dubois au Sahel est particulièrement odieuse. 
Comment peut-on soupçonner un reporter de se montrer irresponsable en allant sur des terrains dangereux ? 
Voilà qui n’est pas pour rendre hommage à tous ces journalistes qui risquent régulièrement leur vie, en prenant toutes les précautions nécessaires, pour nous informer. Pour ne pas nous livrer une information prête à mâcher.
 C’est-à-dire de la communication.

Liberté Hebdo N°1475- Édito de Philippe





DERRIÈRE LA CRISE SANITAIRE COUVE UNE CRISE SOCIALE


A en croire une récente étude de la Fédération hospitalière de France, menée auprès de 300 établissements, plus de 10 000 infirmiers, infirmières, aide-soignants et aide-soignantes ont quitté leur métier depuis l’apparition de la pandémie de coronavirus. 
Il s’agit de départs en retraite, de fins de contrats mais aussi de démissions. Le mouvement s’est accéléré avec la troisième vague.

La fatigue accumulée et le stress expliquent bien évidemment les démissions. Mais le fonctionnement de l’hôpital public riy est pas étranger. Nous sommes désormais bien loin des applaudissements depuis les balcons, des remerciements aux petits soldats qui veillaient sur nous et nos proches, qui accompagnaient les victimes de la Covid dans la douleur, voire dans la mort. Nous avons relaté plusieurs témoignages dans ces colonnes. 

Notamment celui de cette infirmière qui trouvait à peine le temps de dormir, qui quittait un patient un soir et ne le retrouvait pas le matin, qui redoutait la sonnerie du téléphone et des questions posées par les familles.

À ce stress et à cette fatigue s’est ajouté le mépris d’un gouvernement qui n’a pas su tenir ses promesses, ou si peu. Un gouvernement qui s’ingénie, qui s’entête à ne pas répondre aux demandes du personnel soignant. 
Comme si cela ne suffisait pas, le président en personne lui demande de transformer l’essai en consentant des efforts supplémentaires !

On savait pourtant, avant la crise sanitaire, que les recrutements d’infirmiers devenaient très difficiles en raison, précisément, de la pénibilité du travail due aux horaires excessifs et du trop faible niveau de rémunération. Les établissements formateurs voyaient fuir les jeunes diplômés vers la Belgique, vers la Suisse ou vers le secteur privé. Durant la crise, rien ne s’est arrangé, bien au contraire. Combien d’infirmières ou d’infirmiers se sont retrouvés dans des unités de

réanimation, du jour au lendemain, sans aucune formation préalable ? 
Combien de soignants ont eu à déplorer les politiques successives qui ont fermé de trop nombreux lits ? Comment peuvent-ils réagir aujourd’hui quand on leur demande à nouveau de « pousser les murs » ?

La fatigue et le stress rongent dans tous les secteurs. Les personnels qui assurent les soins à domicile pour les personnes âgées disent la même chose. 
Des jeunes ne se voient pas faire ce métier toute leur vie. « Le matin, vous commencez votre journée gonflée à bloc, pleine d’énergie, confie une infirmière. Vous faites le maximum pour transmettre votre bonne humeur et votre optimisme à vos patients. Mais quand vous rencontrez de la désespérance en permanence, vous finissez par craquer. Un beau matin, au lever, vous vous apercevez que vous avez perdu cette belle énergie, ce bel enthousiasme. »

 

Liberté Hebdo n°1473


 
REQUIEM POUR UN PEUPLE

Les confinements se suivent et ne se ressemblent pas... trop. En fonction de l’intensité et de la nature des désagréments qu’ils engendrent, ils agacent, crispent ou révoltent. 
Mais dans leur grande majorité, les citoyennes et citoyens savent accepter des mesures dès lors qu’elles et ils savent qu’elles sont indispensables à notre santé, à notre existence. 
Simple question de bon sens qu’un carnaval, fut-il marseillais, ne saurait remettre en cause.

Aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur promet de sévir durement face aux rassemblements de plus de six personnes. Confinement aéré certes, mais en comité restreint. 
Coiffé de sa casquette européenne, le président Macron lance un lancinant mea culpa devant la télévision grecque. Il nous eut fallu, dit-il en substance, montrer davantage d’ambition en nous lançant dans une vaste campagne de vaccination. 
Honnis hier, les vaccinodromes en seraient presque promis à un avenir historique. Reste bien évidemment à être capable de se procurer les doses nécessaires pour l’immunité collective promise dès juillet par le commissaire européen Thierry Breton. Les promesses, ainsi que l’on sait...

Ce qui est hélas récurrent, et par conséquent insupportable jusqu’à l’usure, c’est la valse-hésitation de ce gouvernement. Si la procrastination, dont on fêtait la journée ce 25 mars, était son mode de fonctionnement, on pourrait comprendre qu’il remette sans cesse au lendemain des décisions indispensables. Comme un confinement plus en amont par exemple. Mais ce qu’il appelle le temps gagné sur le temps en appelle à un tout autre calcul.

Cette manière de faire, ou de faire en retard, n’est pas sans conséquences sur notre quotidien et sur notre devenir. Pourquoi, par exemple, avoir tant tergiversé avant de reporter, pour la troisième fois, l’élection législative partielle dans la 6ème circonscription du Pas-de-Calais ?

Cela relève du mépris tant pour les électeurs que pour les candidats. Cette consultation risque tout bonnement de ne pas avoir lieu. La démocratie n’en sort pas grandie (nos informations page 8). Depuis le premier tour des municipales, il y avait sans doute moyen de voter sans faire prendre de risques aux gens. 
Qu’en sera-t-il, en juin, des élections régionales et départementales ?

Dans un autre domaine, on connaît les conséquences de cette politique par trop hésitante sur certains points, par trop bloquée sur d’autres. Les étudiants sont désespérés. De nombreux restaurateurs s’attendent à une mort prochaine de leur activité. 
Le monde sportif est incrédule et dans celui la culture, on commence à déplorer les morts par suicide. 
Ce 17 mars, le claveciniste lillois François Grenier, miné par les annulations de concerts, a mis fin à ses jours. T
riste chant, aux allures de requiem pour un peuple qui ne peut plus percevoir l’avenir avec confiance.