Candidat à la présidentielle, le Secrétaire nationale du Parti communiste français Fabien Roussel a présenté dimanche 21 novembre un plan pour l'emploi et la formation de la population, prenant en compte la création de 500.000 emplois dans la fonction publique et une réindustrialisation massive.
Andrey DULTSEV, correspondant de La Pravda en Europe occidentale.
Traduction Nico Maury
Lors d'un rassemblement sur la place Stalingrad à Paris, qui a réuni plus de 3000 personnes, Roussel a déclaré : "Le travail humain doit être chargé de sens afin que l'intérêt individuel se conjugue avec l'intérêt public". C'est dans ce but que Fabien Roussel a développé un nouveau programme d'emploi. Son principal pilier est la garantie du droit universel au travail et à l'éducation, associé à des salaires décents. Le secrétaire national du PCF propose la création d'un système qui permettra d'alterner les périodes de travail et de formation tout en maintenant les salaires des fonctionnaires et dans le secteur privé. "Ce sera une véritable extension révolutionnaire du système de sécurité sociale formé après la guerre par le ministre du Travail du PCF Ambroise Croizat" assure le candidat communiste.
La proposition de Roussel vise à créer un "service public de l'emploi et de la formation" avec "des pôles pour l'emploi qui organiseront et accompagneront les salariés en cours de formation, d'orientation professionnelle tout au long de leur vie avec maintien du salaire". L'objectif est clairement défini : "Éradiquer le chômage et mettre les forces de la société au service de l'émancipation au travail, de l'émancipation, de la France et du monde, mais pas du capital".
Roussel envisage de commencer par les jeunes. Pour atteindre l'objectif annoncé de « zéro chômage des jeunes d'ici 2023 », Fabien Roussel propose deux solutions complémentaires. D'une part, le candidat communiste demande l'introduction de quotas de 10% dans les entreprises pour l'embauche de nouveaux employés - diplômés d'universités et d'écoles techniques de moins de 25 ans. En revanche, il donne la possibilité à tout jeune diplômé, « s'il ne trouve pas d'emploi », de signer une convention avec l'État lui garantissant une allocation au SMIC, à condition qu'il "s'engage à prendre un orientation professionnelle et formation d'Etat de son choix."
Le candidat à la présidentielle a également proposé de créer un autre type de contrat avec l'Etat, destiné en priorité aux jeunes : un recrutement préalable des futurs fonctionnaires. Pour faire simple, il est proposé de payer une formation pour obtenir un poste dans la fonction publique « avec un vrai salaire » si les jeunes s'engagent à travailler dans la fonction publique pendant dix ans.
Pour que ces accords soient mis en œuvre, il faudra créer des emplois supplémentaires pour les fonctionnaires. Fabien Roussel prévoit de recruter 500.000 fonctionnaires : 100.000 dans les établissements médicaux, 100.000 dans les maisons de repos de l'État, 90.000 dans le système d'enseignement scolaire et préscolaire, 15.000 dans les instituts de recherche et l'industrie académique, 90.000 AESH , 30.000 inspecteurs fiscaux, 25.000 professeurs d'université, 30.000 employés des organes des affaires intérieures, 50.000 électriciens et gaziers.
L'énergie est au cœur du programme de construction économique de Fabien Roussel. Le Secrétaire national du PCF propose d'investir dans les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire, ainsi que de nationaliser le géant de l'énergie Électricité de France - EDF et l'opérateur gazier Engie (anciennement GDF). D'autres grands chantiers qui ont le potentiel de créer de nouveaux emplois sont la rénovation de 500.000 logements et bâtiments publics par an, la construction de nouvelles écoles et les investissements dans les transports dont certains seront gratuits : "Fini les bus Macron, vive les trains Roussel !" dit-il en riant.
Outre la nationalisation du secteur de l'énergie, la relance de l'industrie nucléaire et le renforcement du statut de la fonction publique, le programme de Roussel assume une nouvelle industrialisation : « Nous nous sommes fixés l'objectif de créer un million d'emplois dans l'industrie en cinq ans. », a assuré le candidat communiste, « des emplois qui garantiront le droit inviolable au travail et au salaire ».
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