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Quels produits et comment sont issus de la raffinerie du pétrole ? par Maurice Yann

La raffinerie de Feyzin entre l'autoroute A7 et le Rhône à 10km de Lyon

La raffinerie de Feyzin entre l'autoroute A7 et le Rhône à 10km de Lyon

Ayant travaillé dans les années 80 dans la pétrochimie chez ELF, un ancien employé explique : Je crois qu¹il est grand temps de vous apporter quelques précisions. Prétendre qu¹il faudrait laisser le temps aux gens de migrer des voitures à moteur diesel aux voitures à moteur essence démontre qu'ils n'ont, comme la plupart de nos concitoyens d¹ailleurs, aucune idée de comment sont obtenus les différents produits pétroliers.

Un écologiste forcené (un "yaka faukon" comme on en connait tous) me disait récemment que la solution était simple "YAKAPLU" fabriquer du gazole. Lui aussi croyait qu¹on fabriquait du gazole à la demande.

Je m¹en vais donc éclairer votre lanterne et vous expliquer comment on obtient les différents produits issus de la distillation du pétrole. Eh oui, une raffinerie n¹est ni plus ni moins qu¹une distillerie et on distille le pétrole comme la lavande pour la parfumerie ou le raisin pour la gnôle.

Pour faire simple et en schématisant beaucoup (car en vérité c¹est un tout petit peu plus complexe):

1) On verse du pétrole brut dans une immense cuve et on allume le feu dessous, très doucement au début: 20°c. La cuve commence alors à « dégazer », et on récupère les gaz: propane, butane, GPL.

2) On augmente le feu vers 150 à 200°c, sortent les vapeurs qui, une fois condensées donnent les essences de pétroles. D¹abord les naphtes, pour la pétrochimie, puis l¹essence pour nos voitures.

3) On augmente encore la température jusque vers 300°c. Montent alors les huiles: le kérosène pour les avions, le fameux gazole pour nos moteurs diesel, et le fioul domestique. et ainsi de suite.


Il ne reste à la fin plus que les résidus: Les bitumes avec lesquels nous faisons nos routes. Rien ne se perd dans le pétrole.

Conclusion: On ne fabrique pas du gazole à la demande. Qu'on le veuille ou pas, qu'on le consomme ou pas, il sort des cuves au cours du processus. Et ce gazole représente 21% de la masse du pétrole brut, ce qui est loin d'être négligeable. (45% pour l¹essence).

La question c¹est: Qu¹est-ce qu¹on en fait si on ne le consomme plus?

Vers la fin des années soixante, seuls les camions, des bateaux pas trop gros et quelques rares voitures étaient équipés de moteurs diesel. On ne consommait pas tout le gazole issu des raffineries. Le surplus était rejeté à la mer.

Les compagnies pétrolières, devant ce manque à gagner, se sont alors tournées vers les constructeurs automobiles pour leur demander de développer les moteurs diesel, et c¹est ce qu¹on fait les constructeurs.

Avec de nouveaux alliages acceptant des hautes température de fonctionnement, des taux de compression plus élevés et l¹intégration de système de suralimentation (les turbos) ils ont obtenus des moteurs diesel aussi performants que les moteurs à essence, plus fiables, avec une meilleure longévité et qui consommaient moins. Le succès des moteurs diesel, aidé par une fiscalité moins âpre sur le gazole, a donc été fulgurant.

Je me souviens qu¹à l¹époque, des panneaux publicitaires de 4m sur 3, faisaient l¹apologie du moteur diesel, et la presse vantait dans tous les articles « l¹écologie » du moteur diesel, affirmant qu¹il polluait moins que le moteur à essence.

Le problème aujourd¹hui, c¹est qu¹on a inversé la tendance, et qu¹il existe, surtout en France, un gros déséquilibre de la demande entre l¹essence et le gazole. Il faut donc impérativement pour les pétroliers revenir à l¹équilibre, et contrairement ce que croient les gens, il n¹est pas question d¹éradiquer les moteurs diesel, au risque de retourner aux années soixante.

                    Comment résoudre ce dilemme?

Sachant qu¹entre deux moteurs, les gens choisiront toujours le plus performant, il faut donc faire une campagne de dénigrement du moteur préféré des usagers. On mobilise donc les politiques et la presse, on prend une poignée de fous furieux intégristes écologistes à qui « on bourre le crâne », et c¹est parti pour façonner l¹opinion publique, et fabriquer le consentement.

Et vous verrez que quand on sera revenu à l¹équilibre (2 véhicules essence pour 1 véhicule diesel) comme par magie, on retrouvera des vertus au gazole. D¹autant que le gros problème du diesel c¹est le rejet des particules, et qu¹il a été résolu par l¹adjonction de filtres à particules qui piègent 99% des émissions.

Article de Maurice Yann publié sur sa page facebook
par Front de Gauche Pierre Bénite

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