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Discours de Fabien Roussel à Malo-les-Bains, jeudi 25 août 2022

 

À gauche, les partis ont-ils un avenir ?

Extrait de : Rémi Lefebvre, Faut-il désespérer de la gauche ?, Textuel, coll. « Petite encyclopédie critique », 2022.


La gauche peut-elle faire l’économie de la forme partisane ?

Le « parti » est né sous sa forme moderne à gauche à la fin du xixe siècle. Selon l’un des premiers spécialistes des partis politiques, Roberto Michels[1], la forme partisane constitue une arme « contre les forts aux mains de faibles ». Ceux qui n’ont pas de capitaux économiques n’ont que leur unité et leur discipline pour force. Le parti de masse permet d’accumuler et de collectiviser des ressources : de la main-d’œuvre (la force militante), des financements, des visions du monde idéologiques (doctrine et programme…). Il s’agit de concurrencer les notables et les élites dominantes sur le terrain électoral. Le parti n’a cependant pas qu’une fonction électorale. Il vise à éduquer, conscientiser, encadrer, intégrer socialement la classe ouvrière. Le syndicaliste Fernand Pelloutier a eu cette belle formule : les organisations donnent aux ouvriers « la science de leur malheur ». Le Parti socialiste (dans certaines fédérations et dans les années 1970) et le Parti communiste durant son âge d’or (des années 1950 aux années 1970), véritables milieux de vie, ont rempli ces diverses fonctions électorales, idéologiques, sociales, identitaires. Les partis constituent alors un outil central d’un « pluralisme radical ». Ils permettent « la visibilisation des groupes sociaux unis par une expérience, une identité, un intérêt irréductiblement particulier » et apportent ainsi une contribution décisive à la démocratie si elle signifie « politisation des distinctions existant dans la société »[2].

Le parti n’est pas bien sûr le seul acteur du changement social. Les mouvements sociaux et les syndicats ont contribué aussi à politiser les milieux populaires. La forme partisane connaît un épuisement et un affaiblissement général des partis à partir des années 1990, lié notamment aux reculs des classes sociales[3]. Pierre Rosanvallon déclare au journal Le Monde (3 mars 2017), non sans arguments : « Le parti ne produit plus ni culture politique, ni programme, ni projets de loi. Il est devenu un rameau mort. » L’heure serait désormais à la démocratie du « public » qui substituerait à la démocratie des partis un régime d’opinion fondé sur la personnalisation et la médiatisation de la vie politique, le poids des sondages et la volatilité électorale. Les partis ne parviennent plus à organiser la vie politique à partir de la vie sociale, à donner une expression politique aux groupes qui composent la société et à produire une représentation de celle-ci[4].

Ces phénomènes sont davantage un problème pour la gauche que pour la droite qui a d’autres ressources et capitaux (les médias, la haute fonction publique, les institutions d’État, la proximité avec le monde économique…). La gauche manque peut-être moins d’idées que de médiations (partisane, syndicale…) pour les promouvoir et construire une majorité sociale qui pourrait s’y rallier et de manière plus générale politiser la société. La capacité de mobilisation des appareils partisans, anémiés, est devenue très faible. Plus ils se nécrosent plus ils défendent leurs intérêts (locaux principalement). Le sort électoral de gauche à l’élection présidentielle de 2022 dépend de corporatismes d’appareil. En se révélant incapable de réinventer la forme partisane, même sous une forme « gazeuse », la gauche s’est désarmée. La rétraction des partis n’est pas pour rien dans le dépérissement de la culture de gauche. La tentation est par ailleurs grande de renoncer à la forme partisane à mesure que décline le militantisme et que l’idée s’impose que la politique se joue dans les médias et sur les réseaux sociaux (que pèse un tractage face à une conversation avec Jean-Luc Mélenchon diffusée sur YouTube ?). S’est développée aussi une grande méfiance à l’égard de la bureaucratisation (pente naturelle des partis) et des mécanismes de délégation politique. Les partis sont une forme politique ambiguë : ayant contribué à l’entrée des masses dans la politique, ils ont été un outil de démocratisation, mais ils ont aussi assuré la captation du pouvoir par les élites et la professionnalisation de la politique qui s’est accentuée ces dernières décennies (la tendance oligarchique).

L’action durablement organisée (sous la forme de partis à réinventer) n’a pourtant rien perdu de sa nécessité politique et structurelle. La gauche ne peut se passer du parti, entendu comme lieu d’élaboration démocratique où se tranchent des débats d’orientation idéologique et stratégique mais aussi comme lieu de mémoire et de transmission, qui permettent à une génération de transmettre à la suivante son savoir pratique des luttes (victorieuses ou perdues)[5]. En dépit des opportunités offertes par les réseaux sociaux et Internet et de la progression du niveau d’éducation, la gauche ne peut faire l’impasse sur la continuité dans l’action et donc sur les organisations. L’incapacité de Nuit debout ou des Gilets jaunes à construire une dynamique dans la durée l’a bien illustré[6]. L’horizontalité totale est une illusion, elle ne peut être un horizon durable de transformation des rapports sociaux et politiques. Mais comme il est illusoire de restaurer la classe ouvrière, il est vain de réhabiliter le parti de masse. Que sont devenus les partis politiques de gauche et comment réinvestir et réinventer la forme partisane ?


Ce que sont devenus les partis de gauche

Les partis traditionnels de gauche (Parti socialiste, Parti communiste et, dans une moindre mesure, écologiste) se sont largement évidés et électoralisés[7]. La fonction électorale y prend le pas sur la fonction agrégatrice et canalisatrice des intérêts sociaux. Leur capacité de rayonnement social s’est considérablement affaiblie. Le déclin de leurs effectifs militants en est la manifestation le plus criante. Vingt mille militants ont participé au congrès du PS à Villeurbanne (le nombre de militants a été divisé par dix en dix ans). À Lille, bastion historique socialiste qui comptait plus d’un millier de militants au début des années 2000, les seuls militants présents sur le terrain lors des élections municipales de 2020 sont les colistiers de Martine Aubry. Trente mille militants ont voté lors du dernier congrès du PC. EELV compte à peine 10 000 adhérents (ce qui a fortement incité EELV à organiser des primaires ouvertes en octobre 2021). La sociabilité militante (fêtes de section…) a quasiment disparu. La matrice du militantisme est devenue principalement familiale (on est socialisé à l’engagement par des parents militants). Le poly-engagement (associatif, syndical…) s’est lui aussi beaucoup affaibli. On observe une rétraction générale de ces milieux partisans : les « mondes » de la gauche (associatif, syndical, intellectuel, culturel, enseignant, ouvrier…) se sont largement désarticulés depuis les années 1970. Les partis de gauche ne sont plus le creuset de rapprochements sociaux ou d’alliances (de fractions) de classes populaires et moyennes intellectuelles.

Les processus de formation et de promotion des militants d’origine populaire qui existaient au PCF n’existent plus dans aucun parti. Le Parti socialiste, même dans ses fédérations les plus populaires (Nord, Pas-de-Calais), s’est éloigné des milieux modestes et a perdu une large part de son audience dans un monde enseignant qui s’est lui-même beaucoup transformé[8]. Les partis de gauche (le PS, EELV mais aussi dans une large mesure le PCF) sont devenus le lieu d’un entre-soi de professionnels de la politique ou d’aspirants à l’élection, le plus souvent issus des catégories sociales diplômées[9]. Le PS avant sa débâcle de 2017 était un agrégat d’écuries présidentielles. Les courants n’y étaient plus depuis les années 2000 des creusets idéologiques. Les partis réunissent désormais surtout des agents directement « intéressés » à l’obtention de profits électoraux ou professionnels. Leur rationalité électorale prend le pas sur d’autres logiques (intégration sociale, sociabilité, construction idéologique, politisation de la société). Les élections locales constituent le principal horizon électoral.

Ce qu’il reste du PS c’est avant tout des réseaux d’élus locaux (dans les grandes villes de France : Marseille, Lille, Nantes, Rennes… et dans cinq régions). Le PCF s’est rétracté sur ses réseaux d’élus qui contribuent à son maintien dans quelques territoires désormais bien circonscrits. Julian Mischi a montré que la socialisation des cadres du PCF passe désormais bien moins par les réseaux syndicaux et le monde du travail que par les institutions liées au parti (municipalités, réseaux des professionnels de la gestion locale, cabinets, le quotidien L’Humanité…)[10]. EELV, avant de s’effondrer lors des derniers scrutins, était devenu ce que Noël Mamère a qualifié de « syndicat d’élus » et de « firme »[11]. Depuis 2017, aux élections européennes, municipales et régionales, il a accru la part de ses élus.

Ce poids des élus a de multiples conséquences sur les partis. Il y fait prévaloir les intérêts électoraux et professionnels des élus qui vivent de et pour leurs mandats. L’économie morale des partis s’en trouve affectée, marquée par des luttes de pouvoir qui mettent à distance les militants les plus « désintéressés ». Les élus cherchent à se démarquer de partis dont le discrédit national est renforcé. On l’a vu aux dernières municipales de 2017 où les candidats ont très peu mis en avant leur étiquette partisane[12]. Les réseaux d’élus contribuent ainsi à gauche à une forme de dépolitisation partisane par le bas alors que, dans le modèle du socialisme municipal ou du communisme municipal, les positions locales, à l’avant-garde du « progrès social », étaient censées constituer des laboratoires de changement social et des éléments de politisation des milieux populaires. Machines électorales professionnalisées, dominés par un électoralisme local pragmatique, les partis désinvestissent leur fonction idéologique. L’activité programmatique se technicise, accélérant un processus de désintellectualisation des organisations.


L’impasse du « gazeux »

C’est contre le modèle organisationnel du Parti socialiste que Jean-Luc Mélenchon crée La France insoumise (LFI) en 2016. Au départ il s’agit d’un mouvement tourné vers la campagne de l’élection présidentielle. Laissant de fortes capacités d’initiative au terrain, et profitant de la mobilisation que favorise la dynamique présidentielle, LFI rassemble rapidement plus de 400 000 adhérents (un simple clic sans cotisation permet d’adhérer via une plateforme numérique). Mais l’élection passée, Jean-Luc Mélenchon refuse de normaliser l’organisation et cherche à conserver son caractère mouvementiste. Il théorise le caractère « gazeux » d’une organisation qui n’a ni statuts, ni direction formelle, ni forme de démocratie interne classique (congrès où des textes d’orientation sont tranchés par des votes), ni structures locales bien identifiées (pas d’échelons départementaux, des groupes non municipalisés, au moins au départ). Il s’agit d’être « tourné vers l’action » et d’éviter la bureaucratisation et le « nombrilisme » (les débats internes « stériles » qui épuisent les énergies militantes) et de favoriser l’auto-organisation locale (dans les quartiers notamment).

Le mouvement (qui est juridiquement un parti[13]) est cependant rapidement confronté à des épreuves et des difficultés[14]. On observe une forte démobilisation militante à la base. Les « insoumis » venus principalement par la campagne présidentielle désinvestissent le mouvement mais le phénomène affecte aussi les adhérents aux plus fortes appétences d’engagement. Les groupes locaux ont très peu de moyens financiers (ils sont centralisés et en partie épargnés pour préparer la prochaine élection présidentielle). Des expériences militantes innovantes sont expérimentées comme le community organizing (à Marseille notamment) mais très vite elles se heurtent à l’absence de structures formelles du mouvement pouvant servir de points d’appui. LFI ne prend pas dans les « quartiers ». La « tyrannie de l’absence de structure[15] », qui permet au leader de verrouiller l’organisation et qui entraîne des phénomènes de cour autour de lui[16], emporte des effets censitaires puissants. Elle favorise les cadres du mouvement qui ont accumulé du capital militant[17] (ceux qui sont issus du Parti de gauche) et/ou qui possèdent un fort capital scolaire ou universitaire ou du temps (les étudiants de sciences politiques sont surreprésentés à Paris, Lille, Rennes, Brest, Annecy…). Le « gazeux » permet d’être réactif et « efficace » mais il génère des hiérarchies informelles sans permettre au pluralisme de s’organiser. La sociologie du mouvement populiste n’est absolument pas populaire (la formation des militants a été une préoccupation rapidement abandonnée). Les élections locales sont un échec cuisant pour LFI dont l’ancrage territorial est très faible. LFI a essayé sans grand résultat de constituer des listes citoyennes tournées vers les milieux populaires. L’échec des élections locales est aussi lié à l’absence de démocratie interne[18]. Cette dernière n’est pas problématique tant qu’il n’y a pas de candidats à désigner. Elle le devient lorsqu’il faut distribuer des investitures aux élections. Or les procédures sont à la fois centralisées et relativement opaques[19]. Elles suscitent beaucoup de mécontentement et de désengagement militant[20].

L’absence de démocratie interne provoque aussi des exit liés aux évolutions de la ligne du mouvement. Cette dernière est fixée lors des réunions du groupe parlementaire (« bureau politique improvisé », selon l’expression de Jean-Luc Mélenchon) et surtout par le leader du parti (même s’il n’en a pas le titre officiel…) qui n’a de comptes à rendre à personne. Immanquablement des désaccords sur l’orientation du mouvement surgissent (ce qui est la routine dans les partis). C’est le cas notamment autour de la question de l’Europe et de la laïcité. L’absence de lieux de débat et de vote (outre des consultations en ligne sur des sujets consensuels qui prennent souvent la forme de plébiscites) nuit à l’ouverture de débats sereins entre des stratégies contradictoires. De nombreux partisans de la ligne souverainiste et populiste, cadres très expérimentés, quittent le parti au moment des élections européennes (Charlotte Girard[21], responsable du programme en 2017, Manon Le Bretton, François Cocq…). D’autres départs sont liés à l’évolution sur le rapport à la laïcité qui n’a pas fait l’objet de débats internes. Alors que le mot « islamophobie » était proscrit à LFI en 2017 et 2018, il devient d’usage courant en 2019. La question des discriminations occupe une place nouvelle, ce qui suscite la désaffection des militants « laïcards ».

Le mouvement est confronté à une dernière difficulté : la baisse du crédit politique de son leader, Jean-Luc Mélenchon, dans l’opinion que l’on a déjà évoquée. LFI s’apparente à ce que les politistes appellent un « parti personnel[22] ». Il a été créé pour et par une personnalité qui y joue un rôle central, concentre la communication et l’attention et qui est tourné vers un objectif central (la conquête du trophée présidentiel). LFI est une communauté charismatique même si, lors de la campagne présidentielle de 2022, les jeunes députés qui ont fait leurs armes à l’Assemblée sont mis en avant (Adrien Quatennens ou Mathilde Panot). Les partis personnels sont très vulnérables en ce sens qu’ils dépendent fortement du capital politique de leur leader. Or il s’est démonétisé après le scandale des perquisitions et une série de déclarations controversées jugées outrancières par de nombreux commentateurs politiques. « Comme la forme-parti a son problème bureaucratique, la forme-mouvement a, structurellement, son problème charismatique[23]. » Jean-Luc Mélenchon est un atout en 2017. Sa stature est plus fragile en 2022.

Les cadres de LFI sont largement conscients des défauts de l’organisation qu’ils assument. Le mouvement est présenté comme le meilleur rapport « coûts-avantages » lors d’un entretien avec Adrien Quatennens, coordinateur du mouvement à partir des élections européennes[24]. Des dizaines d’entretiens que nous avons réalisés, il ressort la volonté de « voyager léger », de ne pas s’embarrasser d’une organisation qui risque d’échapper à ses dirigeants, la faible importance accordée au niveau local, la place centrale dévolue au mouvement et à la parole de son leader dans les médias ou les réseaux sociaux. C’est sans doute une des limites du « populisme ». Il accorde un rôle prépondérant au discours du leader dont la puissance performative conduit à faire l’économie des mobilisations partisanes et populaires par le bas. Si Jean-Luc Mélenchon n’a pas voulu construire une organisation durable, c’est qu’elle est indexée sur son temps politique (2022 est sa dernière candidature à l’élection présidentielle). La France insoumise a d’ailleurs quasiment disparu lors de la campagne de 2022. Une autre marque est mise en avant, l’Union populaire. Serait-on entré dans l’ère des partis intermittents et kleenex ?


Quelle forme partisane ?

Comment réinvestir et réinventer la forme partisane sans la fétichiser et céder à une forme de nostalgie pour le modèle du parti de masse qui ne peut plus constituer un horizon réaliste ? Comment réencastrer les partis dans les milieux populaires pour les politiser ? La tâche est immense, ardue, peut-être hors de portée. Entre le « gazeux » non démocratique et le parti professionnalisé et notabilisé, il y a sans doute néanmoins d’autres options possibles, plus démocratiques, et la place pour un parti renforçant son ancrage dans la société. Peut-il y avoir une politique émancipatrice ou démocratique sans manière démocratique et émancipée de faire de la politique ? Gramsci écrivait du « parti des opprimés » qu’il avait trois fonctions essentielles : organiser, éduquer, expérimenter. Cette réflexion est toujours d’actualité mais plus que jamais les partis doivent innover, sortir de leurs routines, conjurer leur pente oligarchique, faire preuve d’imagination politique pour se régénérer.

Une première piste tient à leur désélectoralisation. Les partis ne sont principalement que des machines électorales, on l’a vu, y compris à LFI (Jean-Luc Mélenchon a théorisé « la révolution par les urnes »). La gauche ne se situe plus au-delà de l’expression électorale (tropisme localiste pour les uns, en bas, obsession présidentialiste pour les autres, en haut). LFI est hostile à la présidentialisation mais son ethos en est fortement imprégné. Or l’élection est devenue un moment privilégié de reproduction de l’oligarchie gouvernante. Le surinvestissement dans le jeu électoral se fait au détriment de la construction pas à pas d’une contre-culture, de réseaux de sociabilité, de solidarités concrètes, bref, de bouts de contre-société. Toutes les énergies militantes sont absorbées par la conquête du pouvoir par les élections. Certes la gauche ne doit pas renoncer à la conquête du pouvoir et elle se joue (en partie) dans les urnes. Mais la victoire électorale ne peut advenir sans doute qu’au terme d’une construction politique de plus grande envergure. Il faut revenir aussi à la distinction que faisait Léon Blum entre exercice et conquête du pouvoir. La conquête du pouvoir ne découle pas forcément de la victoire électorale. Obtenir 25 % des voix au premier tour donne l’illusion de prendre le pouvoir alors que cela ne conduit pas nécessairement à bouleverser l’ordre social…

Désélectoraliser, c’est accorder moins d’importance aux élections et s’inscrire dans le temps de la construction idéologique ou de l’ancrage social, c’est aussi déprofessionnaliser la politique en interne (limiter le cumul des mandats dans le temps par des règles internes, développer plus de diversité sociale dans le profil des candidats…). Des leviers législatifs existent (dès lors que la gauche accède aux responsabilités) en jouant sur le financement public des partis. On peut conditionner celui-ci à la sélection de candidats issus des milieux populaires ou à des obligations de formation politique par les partis[25]. Refaire des partis des lieux de débat, réinvestir la question de la « doctrine » en associant les intellectuels autrement que comme des cautions est une autre piste.

Une deuxième piste, liée à la première, est la construction d’« utopies concrètes », comme nous y invite Erik Olin Wright. Face à l’impuissance de la gauche, le sociologue ne croit plus au grand soir. Il propose des « stratégies d’érosion du capitalisme », par le haut et par le bas, en investissant toutes les zones et pratiques déjà existantes où la vie et la production s’organisent de manière non capitaliste (l’entreprise, la famille, les associations…). Ce n’est pas le retour à une stratégie platement sociale-démocrate mais une dissémination « possibiliste » (retour salutaire aux utopies socialistes du xixe) de toutes les perspectives de changement là où elles peuvent trouver prise. Cette stratégie de la brèche et de l’auto-organisation que l’on trouve chez les convivialistes suppose de former des acteurs collectifs ayant une capacité de lutte et d’action suffisante pour l’inscrire dans la durée (les partis notamment). Le (néo)municipalisme constitue ainsi un laboratoire que les partis politiques peuvent réinvestir[26]. Les partis peuvent aussi de manière plus modeste reconstruire des formes de solidarité concrètes qui n’ont en rien perdu de leur légitimité (soutien scolaire, aide juridique aux plus démunis, collectes…). Renouer avec un « parti de services » marqué par l’esprit coopératif est une voie intéressante[27].

La troisième piste est d’ouvrir les partis sur la société civile et de sortir d’une logique d’entre-soi. La tâche n’est pas simple. Les partis ne peuvent plus susciter des loyautés comme celle qui caractérisait les partis de masse. Mais doivent-ils renoncer à enrôler et mobiliser des militants ? Il ne faut pas sous-estimer l’appétence pour le militantisme dans la société. Il y a des exemples à suivre à gauche comme le Parti du travail de Belgique (PTB) qui est passé de 1 000 membres au début des années 2000 à 24 000 aujourd’hui[28]. Tout se passe comme si les partis ont organisé et assumé leur propre « démilitantisation ». L’engagement apparaît moins distancié (individualiste, labile…) que mis à distance par les partis parce que jugé inutile, inefficace ou encombrant (les militants sont souvent considérés par leurs dirigeants comme trop radicaux politiquement). Les partis semblent avoir abandonné toute politique significative d’adhésion et clairement l’ambition d’être des organisations de masse. Ils pratiquent une forme d’auto-restriction des répertoires d’action militante qu’ils proposent. Renouer avec le volontarisme en matière de recrutement militant n’est pas une cause perdue.

La difficulté est de revaloriser le militantisme sans négliger l’ouverture aux sympathisants. Les primaires ouvertes ont montré qu’elles pouvaient être mobilisatrices et régénératrices mais aussi périlleuses et dévaluer le militantisme (à quoi bon adhérer dans les partis ?). La formule de primaires plus délibératives et procéduralisées est une piste. Les partis peuvent offrir une palette d’implications différentes, un engagement à multiples vitesses comme l’a théorisé la politiste américaine Susan Scarrow (donner de nouveaux droits aux sympathisants sans brader ceux des adhérents, accorder le statut de volontaires au moment des campagnes électorales…). La déterritorialisation du militantisme est aussi une manière de régénérer les partis (favoriser des bases d’adhésion par des entrées thématiques : liées à des causes, des secteurs de la société…). Le parti peut enfin jouer le rôle de facilitateur et d’incubateur de participation démocratique pour renforcer le pouvoir d’agir des citoyens (promouvoir et outiller des formes de community organizing). Il viendrait ainsi en appui de causes diverses (conflits du travail locaux…), de mouvements sociaux, de mobilisations et pourrait appuyer leur rôle de contre-pouvoir (ce qui suppose une nouvelle relation avec les élus locaux et de rompre avec une méfiance à l’égard des milieux populaires)[29].

Une coupure entre les partis de gauche et les mouvements sociaux (dont on a analysé pourtant la vitalité) s’est installée. L’impasse stratégique et organisationnelle de la gauche officielle nourrit la croyance dans la gauche mouvementiste qu’il n’y a rien à attendre de la démocratie représentative et des élections. Se creuse ainsi un autre fossé, entre le mouvement social et la politique électorale. Un des enjeux pour la gauche est la construction de convergences des luttes et une meilleure articulation entre les divers pôles et composantes de la gauche (partis, intellectuels, syndicats, mouvements sociaux…). L’idée de « luttes sociales » qui devraient trouver leur « débouché politique » est problématique. Certes, ces luttes doivent se chercher un prolongement institutionnel et partisan mais cette idée de « débouché politique » laisse faussement penser que les luttes en question ne seraient pas politiques… et que les partis ont le monopole de la politique. Aurélie Trouvé propose de construire un nouveau « bloc arc-en-ciel[30] » en s’appuyant sur trois leviers et chantiers : la planification écologique et sociale, la relocalisation solidaire et la socialisation démocratique pour reprendre le contrôle, étatique ou collectif, de services d’intérêt général comme le système bancaire, l’énergie ou les transports. Encore faut-il déjouer les méfiances réciproques et les suspicions d’instrumentalisation. Dans les mouvements sociaux liés à la gauche, la prise de conscience s’est affirmée de la nécessité de faire alliance pour être efficace. Mais perdure la méfiance vis-à-vis d’une « convergence des luttes », potentiellement source d’occultation des divergences entre militants et revendications, ainsi que des hiérarchies et luttes pour l’hégémonie[31].


Illustration : Ilya Repine, « Quelle liberté ! », 1903. Musée russe de Saint-Petersbourg.


Notes

[1] Robert Michels, Sociologie du parti dans la démocratie moderne. Enquête sur les tendances oligarchiques de la vie des groupes, traduit de l’allemand, présenté et annoté par Jean-Christophe Angaut, Paris, Gallimard, « Folio essais », 2015 (1re éd. 1925).

[2] Samuel Hayat, Démocratie, Paris, Anamosa, 2020.

[3] Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki, La Société des socialistes…, op. cit., et Igor Martinache et Frédéric Sawicki (dir.), La Fin des partis ?, Paris, PUF, « La Vie des idées », 2020.

[4] Rémi Lefebvre, Les Mots des partis, Toulouse, Presses universitaires de Toulouse, 2022.

[5] « Anticapitalistes, comment rebondir ? », Contretemps, 15 avril 2021.

[6] Rémi Lefebvre, « Les Gilets jaunes et les exigences de la représentation politique », La Vie des idées, 10 septembre 2019.

[7] Rémi Lefebvre, « Des partis en apesanteur sociale ? », in Igor Martinache et Frédéric Sawicki (dir.), La Fin des partis ?, op. cit.

[8] Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki, « Pourquoi les enseignants français tournent-ils aujourd’hui le dos à l’engagement politique ? », in Lorenzo Barrault-Stella, Brigitte Gaïti et Patrick Lehingue (dir.), La Politique désenchantée ? Perspectives sociologiques autour des travaux de Daniel Gaxie, Rennes, Presses universitaires de Rennes, « Res publica », 2019.

[9] Par exemple, Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki, La Société des socialistes…, op. cit.

[10] Julian Mischi, Le Communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970, Marseille, Agone, 2014.

[11] Le Monde, 26 septembre 2013.

[12] Rémi Lefebvre, « Municipales 2020 : les partis politiques, invisibles et omniprésents », La Vie des idées, 23 juin 2020.

[13] En 2018, la formation politique a perçu 4,5 millions d’euros de dotation publique, ce qui représente alors 83 % de ses ressources.

[14] On s’appuie ici sur une enquête sur LFI menée depuis 2017. Pour une première présentation des résultats, Rémi Lefebvre, « Vers une dé-démocratisation partisane ? Une approche comparée de La France insoumise et de La République en marche », Politiques et Sociétés, à paraître, 2022.

[15] Jo Freeman, « The Tyranny of Structurelessness », Jofreeman.com, 1971-73.

[16] Manuel Cervera-Marzal, Le Populisme de gauche. Sociologie de la France insoumise, Paris, La Découverte, 2021.

[17] Frédérique Matonti et Franck Poupeau, « Le capital militant. Essai de définition », Actes de la recherche en sciences sociales, 155, 2004.

[18] Il est difficile et hasardeux de donner des droits à des adhérents qui peuvent intégrer le mouvement sans filtre…

[19] Rémi Lefebvre, « Enjamber le scrutin local. La France insoumise et les élections municipales de 2020 », in Arthur Delaporte, Anne-Sophie Petitfils et Sébastien Ségas (dir.), Les partis font-ils encore la campagne ? La place des organisations partisanes durant les élections municipales de 2020, Lille, Septentrion, 2022.

[20] Manuel Cervera-Marzal estime à 20 000 le nombre de militants ou d’adhérents actifs.

[21] Selon elle, « on ne peut pas ne pas être d’accord à LFI » (entretien, 15 avril 2019).

[22] Glenn Kefford et Duncan McDonnell, « Inside the personal party: Leader-owners, light organizations and limited lifespans », The British Journal of Politics and International Relations, 20(2), 2018.

[23] Jacques Bidet, « Eux » et « nous » ? Une alternative au populisme de gauche, Paris, Kimé, 2018.

[24] Le 11 mars 2019.

[25] Julia Cagé, Libres et égaux en voix, Paris, Fayard, 2020.

[26] Marion Carrel, Paula Cossart, Guillaume Gourgues et al., « Éditorial. La révolution commence-t-elle par le local ? Expérimentations communales et dilemmes stratégiques », Mouvements, 2020/1 (no 101), p. 7-11, et Rémi Lefebvre, « Quelles leçons historiques et politiques tirer du municipalisme ouvrier ? », ibid., p. 106-115.

[27] Voir les propositions de Gaël Brustier et David Djaïz, « Les outils du combat culturel. Dix propositions pour le parti socialiste », Fondation Jean Jaurès, 12 septembre 2013.

[28] Actuellement, sur les douze élus à la Chambre des députés, quatre sont ouvriers/ouvrières.

[29] Antonio Delfini, Julien Talpin et Janoé Vulbeau (dir.), Démobiliser les quartiers. Enquêtes sur les pratiques de gouvernement en milieu populaire, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2021.

[30] Aurélie Trouvé, Le Bloc arc-en-ciel. Pour une stratégie politique radicale et inclusive, Paris, La Découverte, 2021.

[31] Réjane Sénac, Radicales et fluides. Les mobilisations contemporaines, Presses de Sciences Po, « Essai », 2021.
CONTRETEMPS:  REVUE DE CRITIQUE COMMUNISTE

Incendies : une catastrophe écologique et une gestion des forêts à repenser



Les politiques de casse, de dégradation et de sous-dotation des services publiques conduisent là comme ailleurs à ce que nos service publiques ne soient plus en capacité de répondre aux besoins humains et environnementaux essentielles, ici l’ONF et les pompiers.

Que dire aussi de ceux qui ont milité, et militent activement pour la fin de l’entretien des forêts, pour la sortie du nucléaire avec ses conséquences sur le climat ? Ils esquivent la question centrale du mode de développement qui relève de choix collectifs pour prôner une décroissance qui va mieux avec les comportements individuels et dont le capitalisme se joue comme par exemple l’Allemagne qui relance les centrales au charbon et programme la fin de ses dernières tranches nucléaire.

Quant à la relance massive des préparatifs de guerre en Europe elle verra s’envoler pour de bon nos dernières espérances d’inverser la courbe des températures et du mieux-être social généralisé





En 2020 Fabien Roussel posait la question sur l’avenir de l’ONF à l'Assemblée Nationale : Attention au feu !

M. Fabien Roussel attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur les effets néfastes de la privatisation en cours de la gestion des forêts publiques, au détriment des missions assumées par l’Office national des forêts (ONF).

Menacée par une situation financière fortement dégradée depuis 2006, la survie de l’ONF semble aujourd’hui suspendue aux conclusions de la mission interministérielle lancée fin novembre 2018.

Déjà plombée par la mise en oeuvre brutale de l’augmentation des cotisations patronales sur les pensions, dont le taux est passé du simple au double en douze ans (de 33 % à 67 %), la gestion de l’Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) souffre d’une baisse conjuguée du versement compensateur de l’État (la réévaluation à partir de 2014 n’a pas compensé la perte de 27 % subie entre 1982 et 2013) et celle des recettes liées à la vente de bois domaniaux (- 30 % en 40 ans malgré un volume en hausse de 30 % pour la même période).

Le déclin de ces sources de financement explique en grande partie le niveau d’endettement actuel de l’ONF, évalué à 350 millions d’euros, pour un déficit structurel de 50 millions d’euros.

Contraint de courir après l’argent en permanence, l’ONF a dû supprimer, depuis 1986, 28 % de ses emplois fonctionnaires et 60 % des emplois ouvriers, passant ainsi de 15 000 à 9 000 salariés en trente ans.


Mais l’Office a également été contraint de développer fortement ses activités commerciales aux dépens de ses missions originelles, de réduire les investissements en forêt domaniale (peuplement forestiers et voiries) et de mettre en vente de très nombreux biens immobiliers pourtant indispensables au service.

Le nouveau contrat d’objectif et de performance (COP) pluriannuel signé par l’État, l’ONF et la fédération nationale des communes forestières pour la période 2016-2020 intensifie cette démarche de privatisation, sans pour autant offrir une viabilité financière sérieuse.

Comment imaginer en effet une hausse de 20 % en cinq ans des recettes de bois issus des forêts domaniales alors que les cours sont orientés à la baisse depuis 30 ans et que le niveau de récolte a atteint la saturation ?

Pour s’en sortir, la direction n’imagine qu’une seule porte de sortie, dévoilée le 14 février 2018 en réunion de négociation de la convention collective nationale : la modification du statut de l’ONF, transformé en EPIC non dérogatoire, c’est-à-dire privé du droit de recruter des fonctionnaires.

Au-delà du fait qu’elle outrepasse les prérogatives des parlementaires, auxquels revient le pouvoir de réviser le code forestier, une telle annonce est synonyme de remise en cause des missions régaliennes confiées par la loi à l’ONF.

Depuis deux ans, les décisions prises par la direction (baisse des effectifs, défonctionnarisation de l’emploi, création d’une Agence nationale étude et travaux ayant recours à l’intérim et au travail détaché, libéralisation du choix des arbres à vendre, etc.) aboutissent à un changement de nature de l’ONF, en l’absence de tout débat au sein de la représentation nationale.

Une telle démarche, marquée par une industrialisation croissante des forêts, est contradictoire avec le mode de gestion durable et multifonctionnel de l’ONF. L’approvisionnement de la filière bois, tout autant que les missions de protection de l’environnement (lutte contre les incendies) et l’accueil du public (700 millions de visites par an) sont incompatibles avec des logiques purement marchandes.

Pour toutes ces raisons, il lui demande de préciser les intentions du Gouvernement après la remise du rapport de la mission interministérielle et de garantir un mode de gestion écologique des forêts publiques fondé sur l’intérêt général et des générations futures.

La réponse du Ministre à Fabien Roussel...

L’action de l’office national des forêts (ONF), établissement public à caractère industriel et commercial, est guidée par la mise en œuvre d’un contrat d’objectifs et de performance (COP) fixant ses axes de travail. Le COP a été signé par l’État, la fédération nationale des communes forestières et l’ONF le 7 mars 2016 pour la période 2016-2020. Le COP confie en premier lieu à l’ONF la mission, prévue à l’article L. 221-2 du code forestier, de gérer durablement les forêts publiques, en intégrant leur triple vocation écologique, sociale et économique.

L’exploitation raisonnée des forêts est prévue dans le cadre d’aménagements forestiers programmant les coupes et les travaux. La récolte de bois dans les forêts publiques contribue à l’approvisionnement de la filière bois et apporte des recettes aux communes concernées permettant notamment d’investir dans le renouvellement de ces forêts. L’ONF joue ainsi un rôle moteur, au sein de la filière forêt-bois, en faveur de la transition énergétique et dans la préservation et le développement de notre patrimoine forestier.

Le secteur forêt-bois constitue en effet un secteur stratégique pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 inscrite dans le plan climat et déclinée par la stratégie nationale bas carbone en cours de révision. Il alimente l’économie en produits bio-sourcés et renouvelables, fournit la biomasse pour l’énergie et constitue un puits de carbone significatif.

Dans ce contexte, les ministères de tutelle, ministère de l’agriculture et de l’alimentation et ministère de la transition écologique et solidaire, accordent la plus grande importance à son bon fonctionnement. Le COP prévoit en effet la stabilité des financements de l’État, ce qui mérite d’être souligné dans le contexte budgétaire actuel.

À ce titre, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation maintient ses financements à l’ONF à hauteur de 140,4 M€ par an au titre du « versement compensateur », pour contribuer à la couverture du coût que représente pour l’ONF la gestion des forêts des collectivités et à hauteur de 26,2 M€ par an pour financer les missions d’intérêt général qui sont confiées à l’ONF. Dans le même temps, l’ONF doit améliorer la marge de ses activités commerciales et maîtriser ses charges, et donc ses effectifs, pour limiter son endettement.

Cette orientation implique des changements significatifs passant notamment par une gestion dynamique des ressources humaines. L’exercice 2017, difficile, a conduit à la dégradation de la situation financière de l’ONF et a accru son endettement qui a atteint 320 M€, pour un plafond de 400 M€. Cette dégradation est due à une activité en repli du fait d’un marché du bois moins dynamique qu’anticipé, tandis que les charges ne diminuent pas à due concurrence des produits. Le dépassement observé en 2017 sur la masse salariale (+ 4,8 M€) a conduit à la prise de décisions interministérielles en gestion pour permettre à l’établissement de mieux maîtriser ses dépenses et ne pas aggraver encore plus sa situation financière. L’État a décidé de verser l’ensemble de la contribution d’équilibre en 2018 et a ainsi mobilisé 5,7 M€ supplémentaires par rapport aux crédits inscrits au budget initial. En contrepartie, l’ONF a gelé 145 équivalent temps plein travaillé (ETPT) pour assurer la maîtrise de la masse salariale. L’ONF s’efforce de limiter l’impact de ce gel sur la qualité des missions qu’il assume.

Ces efforts consentis par l’ONF devront être poursuivis en 2019, avec l’application d’un schéma d’emploi de – 80 ETP portant ainsi le plafond d’emploi à 8 536 ETPT en loi de finances initiale.

Cette situation financière tendue ne remet cependant pas en cause l’avenir de l’établissement. Dans le cadre de son contrat d’objectifs et de performance 2016-2020, l’ONF a engagé de gros efforts pour améliorer l’efficacité de sa gestion : augmentation du chiffre d’affaire et de la valeur ajoutée, maîtrise des charges, autant d’efforts qui commencent à porter leurs fruits comme en témoigne la relative amélioration du résultat en 2018.

Une mission interministérielle a été lancée par le Gouvernement afin de proposer les évolutions possibles pour assurer un modèle soutenable pour l’ONF et son articulation avec le développement des territoires. Elle contribuera à la préparation du futur COP, afin que celui-ci participe à l’objectif de relance de la filière engagé dans le cadre du plan d’action interministériel forêt-bois. Les conclusions de la mission sont attendues au cours du second trimestre 2019.

Les 4 Vérités - Fabien Roussel

 

 

Des incendies ravagent la Gironde. "Il manque de Canadair, il manque de commandants, il faut former des pilotes pour ces avions. La France, l’Europe, devrait commander des avions, des équipements en nombre suffisant, car ce type de méga-feux va continuer de se produire avec le réchauffement climatique", s’alarme Fabien Roussel, député et secrétaire national du Parti communiste français, invité des "4 Vérités" de France 2, mardi 19 juillet. 

Baisse des carburants : "Nous verrons bien si une majorité se construit" Sur la loi sur le pouvoir d’achat, les antagonismes sont forts. "Hier, nous avons eu ce débat entre ceux qui défendent la prime comme moyen de revaloriser le pouvoir d’achat des Français et ceux qui, comme nous, défendons le salaire", développe le secrétaire national du Parti communiste français. "Le gouvernement n’a accepté aucun amendement venant de toutes les oppositions. Vous imaginez la colère qui peut nous étreindre chez nous", ajoute-t-il. Sur la baisse des carburants, une association des oppositions est-elle possible, y compris avec le RN ? « "Nous sommes nombreux à proposer la TVA à 5,5 %. Par les amendements que nous allons déposer, nous verrons bien si une majorité se construit", détaille le député communiste.

Fabien Roussel face à Apolline de Malherbe sur BFM le 11 juillet 2022

 

Pétition: À l’offensive !

                                                              

                                  
L’approfondissement de la crise démocratique, sociale et économique, l’absence d’alternative transformatrice caractérisent la situation issue de la dernière période électorale. Pourtant le rejet de la politique d’Emmanuel Macron s’est exprimé fortement. Relevons le défi de transformer cette colère en mobilisation, engagement et espoir. C’est urgent alors que le peuple, atteint dans son pouvoir d’achat, les salaires et conditions de travail, sa dignité, souffre toujours plus de la politique brutale du capital.

Organisation, projet, éducation populaire, le chantier doit s’ouvrir rapidement. Le 39ème congrès ne devra pas craindre la confrontation d’idées tout en recherchant la construction collective et fraternelle pour permettre de nouveaux progrès pour le PCF et pour notre peuple.

La crise politique et démocratique ainsi que la décomposition des institutions de la Vème République dominent la situation, exacerbées par la présidentialisation renforcée par le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral.

L’abstention reste dominante pour tous les scrutins de la période. Aux deux tours des législatives, plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé.

L’extrême droite progresse dangereusement en installant un groupe de 89 députés à l’Assemblée nationale, après s’être hissée au second tour des présidentielle. Le cumul Zemmour/Le Pen représentait 34,91 % soit 10 622 312 voix au premier tour de la présidentielle. La droite LR s’effondre aux présidentielles, tout en limitant la casse aux législatives avec 61 députés. Emmanuel Macron est réélu président sans dynamique. Il est sanctionné aux législatives ; il lui manque 44 députés « Ensemble » pour une majorité absolue.

La gauche progresse légèrement par rapport à 2017 mais son poids électoral reste historiquement faible même si le choix de la candidature unique au premier tour permet de progresser en nombre de députés soit 131 députés NUPES et 22 divers gauche. Elle recule en nombre de voix et en pourcentage par rapport à la présidentielle.

Le choix de pousser au « vote utile » renforce à l’extrême la compétition au profit des trois premiers sans en modifier l’ordre, au détriment du débat et du vote sur les projets.

Macron est fragilisé mais la droite et l’extrême droite sont dominantes, tandis que l’électorat populaire reste divisé et la gauche affaiblie.

Le PCF atteint un objectif essentiel. Nous avons présenté, comme nous l’avions décidé au 38ème congrès, un candidat à l’élection présidentielle. Si la campagne dynamique de Fabien Roussel méritait plus que 2,3 % et 802 588 voix , les Jours heureux sont un point d’appui pour l’avenir. Ils nous ont permis d’installer notre parti et notre candidat dans le paysage politique national.

Le rapport de force se joue toujours dans la réalité des résistances et mobilisations du pays, que la gauche soit au pouvoir ou pas. L’accord électoral NUPES ne peut masquer que la question de l’unité populaire et de la construction d’une alternative de transformation sociale et démocratique de caractère révolutionnaire reste posée. D’autant que les désaccords entre les forces de gauche sur la nature des mesures nécessaires pour dessiner une issue aux diverses crises sont profonds. S’ils n’interdisent pas les alliances électorales ponctuelles et les batailles communes sur ce qui fait consensus, ils s’opposent à toute dilution dans un cadre et un programme commun.

Le deuxième objectif atteint est l’existence d’un groupe communiste, un atout important pour notre visibilité et l’activité du PCF. Mais l’obtention du groupe s’est faite sous la contrainte de la France Insoumise et de son leader Jean-Luc Mélenchon. Elle se paie au prix fort de plus de 500 circonscriptions interdites de candidats communistes, malgré des ancrages et des enjeux locaux importants pour aujourd’hui et pour l’avenir. Cela nous a éloignés de l’engagement du 38ème congrès de présenter des candidats à toutes les élections.

Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise ont affirmé dès le premier tour de la présidentielle leur volonté d’installer la NUPES et son parlement comme un cadre permanent pour la gauche. Leurs représentants locaux ne se privent pas de dire que la NUPES s’imposera dans les collectivités locales, décidera des accords pour l’ensemble des élections à venir, des européennes jusqu’aux municipales, pour aboutir à une candidature commune aux prochaines présidentielles. C’est donc une nouvelle tentative d’effacement des partis que tente d’installer le leader de la France insoumise, une fédération de la gauche sociale-démocrate teintée de populisme substituant à la lutte des classes l’affrontement peuple/élites. L’existence du PCF est évidemment un obstacle pour ceux qui veulent effacer le choix de 1920 et l’héritage marxiste-léniniste du 20ème siècle.

Céder à cette entreprise de destruction des partis alors que notre pays et le monde affrontent de graves crises, sociale, économique, sanitaire et climatique dramatique pour tous les peuples et que l’impérialisme US nous prépare avec l’OTAN à une nouvelle guerre serait mortifère pour le PCF, affaiblirait le mouvement social et le monde du travail faisant la part belle au capital.

Dans ces conditions, alors que les diktats de Mélenchon pèsent jusque dans les débats du Conseil national, les communistes doivent disposer de tous les éléments de discussion et être consultés jusqu’au vote statutaire sur toute éventuelle participation permanente aux instances de la NUPES.

L’essentiel à l’issue de cette période, c’est que PCF poursuive les Jours heureux et développe très vite ses propres initiatives.

Nous avons posé des marqueurs de notre projet, poursuivons : financement de la Sécurité sociale et de la retraite par la cotisation, enjeux de l’énergie nucléaire, lutte contre le réchauffement climatique, appropriation collective des moyens de production et les nationalisations, droits nouveaux des salariés, avenir de l’industrie automobile et du moteur thermique, universalisme et laïcité, refus de rajouter de la guerre à la guerre dans les différents conflits….

Le renforcement de notre organisation en nombre et en cellules est essentiel. Le Conseil national doit préparer une grande campagne de pétition sur la hausse des salaires et des pensions commençant dès l’été pour faire connaître notre revendication. Le parti doit aussi être à l’initiative pour proposer à l’ensemble des forces de progrès social, politiques, syndicales et associatives, l’organisation d’une campagne pour les retraites, utilisant toutes les formes de mobilisation depuis les manifestations, les grèves, la structuration de cellules d’entreprises jusqu‘aux pétitions pour un référendum. Faisons de la paix, de la sortie de l’OTAN et sa dissolution un combat essentiel.

Signez la pétition ci dessous👇🏻

https://framaforms.org/a-loffensive-1656269478





FABIEN ROUSSEL: Rumeurs et fake news

 







Fabien Roussel : « Je n'ai jamais laissé entendre quoi que ce soit quant à une éventuelle participation à un gouvernement d'union nationale ! »

Emballement. C’est le mot qui convient quand on écoute et quand on lit les commentaires sur le secrétaire national du PCF et député du Nord. Il livre sa mise au point pour les lectrices et lecteurs de Liberté Hebdo.

Au lendemain de votre entrevue avec le président Macron. les commentaires sont allés bon train sur vos déclarations laissant entendre que vous étiez prêts à participer à un gouvernement d’union nationale. Vous avez été mal compris ou vos propos ont été mal interprétés, voire manipulés ?

Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne seul pas entendre ou que ceux qui veulent me faire de mauvais procès. |e n’ai jamais laissé entendre quoi que ce sort. j'ai clairement dit à Emmanuel Macron. lors de ma rencontre avec lui et je l'ai confirmé tout de suite aux médias qui m'ont interrogé à ce sujet, qu’il était hors de question pour nous de participer à un gouvernement d'union nationale tellement le rejet de sa politique est grand. 
J'ai dit aussi que le parti communiste français avait vocation à participer à des gouvernements. Cest dans son histoire. Nous voulons toujours faire en sorte de nous mettre au service du monde du travail, du monde ouvrier. 
À chaque fois que nous avons participé à un gouvernement, c'était dans cet esprit. Mais nous n’avons jamais participé à des gouvernements qui ont desservi la classe ouvrière.

Aujourd'hui, nous voyons bien que le gouvernement actuel et le président de la République ne remettent pas en cause leur politique. Ils vont peut-être l'amender à la marge mais il vont rester exclusivement au service des plus riches.

Donc je confirme ce que j'ai dit au président, il y a maintenant une semaine (mardi 21 juin • ndlr| ) il n'est pas dans l'ordre du jour des communistes de participer à quelque gouvernement d'union nationale que ce soit, car le gouvernement n'envisage pas d'ajourner sa réforme des retraites, n'envisage pas de mieux redistribuer les richesses et n'envisage pas d'augmenter fortement les salaires et les retraites

• Sur les retraites précisément, si Macron fait un recul sur l'âge de départ, que faites-vous ?

Nous allons tout faire pour que le gouvernement bouge, nous voulons peser de toute notre force pour que le gouvernement prenne les meilleures mesures pour les français, pour leur pouvoir d'achat et des mesures de progrès social comme la réforme des retraites à 60 ans. 
Nous ferons tout dans ce sens-là. 
Nous ferons des propositions au gouvernement, à l'Assemblée nationale et au Sénat, et il reviendra aux députés de la majorité de voter ou non nos propositions. Je préfère inverser la vapeur. Plutôt que d'avoir à dire si nous participerions ou pas à un gouvernement ou si nous sommes prêts à travailler ou pas avec la majorité, je renvoie la balle à Macron et à ses députés : êtes-vous, vous, prêts à voter nos propositions pour les salariés ?

• D’après plusieurs médias, vous bouderiez la Nupes ? Vrai ou faux ?

Je suis plutôt quelqu'un de bonne humeur, d'optimiste et de constructif. Je souhaite que l'alliance des forces de gauche, qui était une alliance électorale et qui a permis de gagner beaucoup de députés, fasse pleinement l'analyse de ce que nous avons réussi à faire pour en garder le meilleur, mais qu'elle fasse l'analyse aussi, et sans tabou, de ce qui n'a pas marché et des raisons pour lesquelles il y a eu autant d'abstentionnistes. 
Pourquoi n'avons-nous pas réussi à convaincre davantage d'électeurs, pourquoi navons-nous pas su empêcher autant d'électeurs de voter pour les candidats du Rassemblement national ? 
Donc je souhaite être le plus constructif et positif possible. Mais il faut pour cela accepter que l'on puisse en débattre et que l'on puisse formuler des critiques.

• Comment envisagez-vous les prochains mois sur les bancs de l’Assemblée nationale, avec la Nupes ?

Les parlementaires communistes, au Sénat et à l'Assemblée nationale, seront force de proposition pour arracher le plus de victoires possibles pour les français, pour arracher le plus d'argent possible pour leur pouvoir d'achat. 
Nous continuerons à porter des propositions que nous avons portées avec les autres forces de gauche pendant les législatives et nous porterons aussi nos propres propositions qui font l'originalité du PCF

• Avez-vous un pronostic sur une prochaine dissolution du gouvernement, à six mois ou un an ?

Je n'envisage pas aujourd'hui qu'il y ait une dissolution alors que les français viennent de voter. 
Ils ont exprimé un vote qui est majoritairement un vote de rejet du président de la République. Emmanuel Macron. Pour notre part, nous ne sommes pas dans un esprit de blocage et d'opposition systématique mais plutôt dans celui de nous battre et d'obtenir le plus d'avancées possibles.

• Un commentaire sur les résultats de votre circonscription, 1a 20 du Nord, aux législatives ?

Ma circonscription fait partie des 14 circonscription de fronce métropolitaine où le RN a fait ses meilleurs résultats, où Marine Le Pen a fait plus de 60 % au second tour de la présidentielle. 
Sur ces 14 circonscriptions, seules quatre n'ont pas basculé, dont celle de Jean-Marc Tellier (la 3ème du Pas de Calais) qui l'a gagnée, et la mienne. 
Autant dire que le combat fut extrêmement difficile, que la victoire reste jamais acquise et qu'elle nécessite un immense travaiL 
Cest aussi pour cela que je souhaite que l'alliance des forces de gauche soit le plus efficace possible car si elle nous a permis de l'emporter chez Jean- Marc Tellier et dans la 20ème du Nord. 
Ce ne fut pas le cas chez Alain Bruneel (dans la 16 ème circonscription du Nord - ndlr|).
Or entre autres raisons de son échec il dit avoir été pénalisé par des propos qui ont joué un rôle de repoussoir

• Les propos de Jean-Luc Mélenchon sur « la police qui tue » ?

Voilà. Eh bien, de cela par exemple, il faut être capable de parler entre nous sereinement.

Propos recueillis par Philippe ALLIENNE ■

DIRECT Fabien Roussel invité de la matinale de Europe 1

 

Fabien Roussel invité de CNEWS

 

Fabien Roussel: "Nous voulons des mesures fortes"

 

Nous voulons des mesures fortes sur le pouvoir d'achat et nous ne serons pas l'alibi du gouvernement

"Nous voulons des mesures fortes", dit Fabien Roussel à propos du pouvoir d'achat. "Nous ne serons pas l'alibi du gouvernement, nous ne sommes pas là pour servir de caution de gauche (...) Mais tout ce qui ira dans le bon sens, bien sûr, nous l'adopterons".

Fabien Roussel progresse fortement dans les sondages.

 


Groupe GDR: GROUPE COSMOPOLITE, REPRESENTANT LES DOM TOM ET LA METROPOLE ..LE PEUPLE ..

 Le groupe Gauche démocrate et républicaine a officialisé sa création cet après-midi !

Il comporte une composante communiste qui comprend Soumya Bourouaha, André Chassaigne, Pierre Dharreville, Elsa Faucillon, Sébastien Jumel, Jean-Paul Lecoq, Yannick Monnet, Stéphane Peu, Fabien Roussel, Nicolas Sansu, Jean-Marc Tellier et Hubert Wulfranc.
Et une composante ultramarine qui accueille Moetai Brotherson, Jean-Victor Castor, Steve Chailloux, Emeline K/Bidi, Karine Lebon, Temetai Le Gayic, Frédéric Maillot, Marcellin Nadeau, Davy Rimane et Jiovanny William.



Les candidats PCF qualifiés pour le 2e tour aux élections législatives 2022

































 

PCF: 1er tour des élections législatives - déclaration du CEN



Les résultats des élections législatives témoignent de la crise politique profonde que traverse notre pays, notamment du rejet de la politique d’Emmanuel Macron. Face à cette crise de régime, l’enjeu du second tour est désormais l’élection de nombreux député·es de gauche et écologistes pour commencer à ouvrir un autre avenir à la France.




La bonne nouvelle de ce premier tour vient du résultat des candidat·es de la Nupes, et parmi eux des candidat·es communistes dans le prolongement de la campagne présidentielle de notre candidat Fabien Roussel qui arrive en tête dans sa circonscription.

L’alliance des partis soutenant le président de la République, avec 25,8 %, obtient le plus faible résultat pour une coalition présidentielle. Les Français·es ont ainsi sévèrement sanctionné le bilan des cinq années précédentes et affirmé leur opposition aux projets de régression sociale annoncés, tel le report de l’âge de départ en retraite à 65 ans.

Avec 52,49 %, l’abstention atteint un nouveau record historique pour ce scrutin : plus de 25 millions de nos concitoyennes et concitoyens se sont abstenu·es. Elle progresse donc de 10 points en dix ans. Une majorité du pays a ainsi exprimé sa rupture avec la représentation politique qui leur apparaît ne pas répondre à leurs attentes et à leurs besoins. C’est le résultat du rejet des politiques conduites par les pouvoirs successifs, singulièrement sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, qui aura de surcroît tout fait pour minorer les enjeux de ce scrutin, aggravant encore la présidentialisation du régime qui mine notre démocratie et la dévitalisation du débat public.

Dimanche prochain, le président de la République peut et doit être mis en minorité à l’Assemblée nationale.

Avec 26,8%, la Nupes arrive en tête du scrutin.
Le PCF remercie les plus de 6 millions d’électrices et d’électeurs qui ont porté leurs voix sur les candidates et candidats de notre union.

C’est le résultat d’engagements partagés sur des mesures concrètes pour améliorer la vie des Français·es, tels l’augmentation du SMIC à 1 500 euros et des salaires ou encore la retraite à 60 ans, ainsi que de la richesse de la diversité des forces de notre coalition. Les Français·es viennent d’envoyer un message fort au président : ils ne veulent pas lui laisser cinq années de plus les mains libres pour poursuivre sa politique en faveur des plus riches et du capital.

Contrairement à ce qu’affirment le président et les dirigeants de son mouvement, l’arrivée de nombreux députés de gauche à l’Assemblée ne serait en rien le chaos mais bien un levier décisif pour sortir des difficultés actuelles, réparer la France des dégâts de leur politique et affronter les défis du siècle. Un tel changement nécessitera en outre une toute autre utilisation de l’argent et de nouveaux pouvoirs aux salarié·es.

Les 54 candidat·es communistes, avec nos camarades candidat·es en Corse, totalisent quant à eux 527 350 voix. Parmi eux, 32 sont qualifié·es au second tour. Nos députés sortants sont tous qualifiés et réalisent de très bons résultats qui témoignent de la reconnaissance de nos concitoyen·nes de leur action offensive à l’Assemblée pour obtenir des avancées concrètes tout au long du précédent quinquennat. Le PCF félicite l’ensemble de ses candidates et candidats et remercie les militantes et militants communistes et des autres forces de notre union pour ces résultats. Il appelle à la mobilisation maximale pour la réélection des députés sortants et le maximum de conquêtes.


Le bon résultat des candidates et candidats de la gauche unie est d’autant plus important que l’extrême droite voit, dans ce premier tour des législatives, renforcé son poids menaçant pour notre République. En obtenant 24 % et plus de 5,4 millions de voix, elle atteint son plus haut niveau pour un scrutin législatif depuis la Libération. Alors que plusieurs dizaines de ses candidat·es sont aux portes de l’Assemblée, tout doit être fait pour leur barrer la route.

Dans ces circonscriptions, le PCF appelle à utiliser les bulletins de vote qui permettront de les battre dimanche prochain. Et alors que le président de la République a été élu grâce aux voix de millions de Français·es qui ne voulaient pas de la candidate de l’extrême droite à l’Élysée, son refus à cette heure d’appeler clairement à battre les candidats de l’extrême droite est consternant et fait peser un grave danger sur le pays.

Dans cette situation d’une grande gravité pour la France, l’heure est à la mobilisation la plus large, dimanche prochain, pour confirmer et amplifier le résultat de ce premier tour, faire élire le maximum de député·es de gauche, et permettre l’élection d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, avec en son sein un groupe de la Gauche démocrate et républicaine renforcé, avec de nombreux·ses député·es communistes et d’Outre-mer.

C’est possible si des millions d’hommes et de femmes qui se sont abstenu·es ce dimanche utilisent cette fois le bulletin Nupes pour s’assurer de la défaite des représentant·es du pouvoir en place.

C’est l’appel que lance le Parti communiste français aux électeurs et électrices de gauche, à la jeunesse, aux abstentionnistes : dans les jours qui viennent, élargissons encore l’influence de la gauche, en développant ensemble un projet ambitieux, à même de répondre aux aspirations populaires et du monde du travail et de la création, d’affronter les défis auxquels le pays et la planète se trouvent confrontés, de relever le défi de paix, de mettre fin à la toute-puissance du capital sur nos vies.

Le PCF appelle également à créer les conditions de la mobilisation populaire et sociale dès le lendemain du scrutin pour créer les conditions de nouvelles conquêtes sociales, écologistes et démocratiques. De nombreux député·es de gauche en métropole et en outre-mer, avec un plus grand nombre de député·es communistes et des luttes sociales puissantes seront déterminant·es pour agir pour les salaires, l’emploi, la justice sociale et permettre la prise du pouvoir sur l’argent et de nouveaux pouvoirs des citoyen·nes et des salarié·es.

Luttons, résistons et faisons demain advenir le temps des réformes heureuses pour notre peuple !