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Milliards en fuite : Alain et Eric Bocquet maison des sociétés

 


Rencontre sans tabou avec Fabien Roussel à Laval

 

Pétrole et paradis fiscaux : les intérêts cachés de la ministre de la transition énergétique



PUBLIÉ LE 08 NOV. 2022 PAR DISCLOSE

Agnès Pannier-Runacher est liée à une société créée par son père, en 2016, pour le compte de ses enfants mineurs. Baptisée Arjunem, l’entreprise familiale partage des intérêts financiers avec Perenco, numéro 2 du pétrole en France, et détient plus de 1 million d’euros dans des paradis fiscaux. Malgré le risque de conflit d’intérêts, la ministre de la transition énergétique n’a jamais rendu publique son existence.


PUBLIÉ LE 08 NOV. 2022 
PAR DISCLOSE



C’est un immeuble résidentiel comme tant d’autres dans le 16e arrondissement de Paris. Une façade de baies vitrées avec balcons en fer forgé, loge de gardien et ascenseur de service. C’est ici, au 56 avenue Georges Mandel, qu’est enregistré depuis le 13 juillet 2016 le siège d’une discrète société liée à la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Son nom : Arjunem.

Un acronyme derrière lequel se cache une donation familiale que cette macroniste de la première heure n’a jamais rendue publique. Elle a pourtant eu par deux fois l’occasion d’en informer la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), lors de sa nomination au ministère de l’économie en 2018, puis à celui de l’industrie en 2020. Or, ses déclarations d’intérêts et de patrimoine ne font aucune mention de cette affaire d’héritage.


D’après l’enquête de Disclose et Investigate Europe (IE), le montage d’Arjunem, qui prend sa source dans des paradis fiscaux, renferme un possible conflit d’intérêts entre la ministre de la transition énergétique et le groupe Perenco. Une firme opaque, deuxième producteur français de brut après TotalEnergies, dont Jean-Michel Runacher, associé d’Arjunem et père de la ministre, était jusqu’à récemment l’un des dirigeants historiques. Un héritage difficile à porter pour une responsable publique dont l’objectif affiché est de « sortir la France des énergies fossiles ».

DES FONDS BASÉS DANS DES PARADIS FISCAUX

Sur le papier, Agnès Pannier-Runacher n’est pas tenue de dévoiler l’existence d’Arjunem. La loi sur la transparence de la vie publique, votée dans la foulée du scandale Cahuzac, l’oblige seulement à déclarer ses participations directes dans des sociétés, ainsi que celles de son conjoint. Les biens des enfants mineurs, eux, n’ont pas à être communiqués. Une aubaine. Car, selon les statuts constitutifs de la société, ce sont ses trois enfants – âgés de 13 ans, 10 ans et 5 ans en 2016 – et un de leurs cousins qui ont pris place à la table des actionnaires aux côtés de leur grand-père, Jean-Michel Runacher. L’objectif de l’opération pour l’homme fort de Perenco : faire une donation de plus d’un million d’euros à ses petits-enfants, en évitant qu’ils n’aient à payer des droits de succession à son décès. Au même moment, Jean-Michel Runacher va créer une autre société civile, Antos, dotée d’un capital de près de 600 000 euros réservés à deux neveux, majeurs, de la ministre.


INVESTISSEMENTS SPÉCULATIFS

L’histoire de la société civile Arjunem débute à la fin du mois de juin 2016. C’est à cette période qu’Agnès Pannier-Runacher, alors administratrice de grands groupes privés et sur le point de rejoindre la campagne d’Emmanuel Macron, va signer les documents autorisant ses enfants mineurs à devenir actionnaires de l’entreprise pour la somme symbolique de 10 euros chacun. Jean-Michel Runacher apporte le reste du capital : 1,2 million d’euros sous forme d’investissements spéculatifs.




D’après notre enquête, l’ensemble de ce patrimoine provient de fonds spéculatifs dissimulés dans des paradis fiscaux et dans lesquels Perenco détenait ses propres investissements à l’époque. Sollicitée pour savoir si c’est toujours le cas, la compagnie a refusé de le confirmer ou de l’infirmer.

Le premier fonds, baptisé « Blue Omega Cell », est domicilié à Guernesey, un paradis fiscal qui figurait sur la liste noire de l’Union européenne jusqu’en 2019. Le second, « MW Global Opportunities », est immatriculé en Irlande et investit depuis Hong Kong. Pour le troisième Disclose et IE ont pu établir qu’il est géré par « Millennium Management », un gestionnaire basé à Londres et New York et dont la holding actionnaire se trouve dans le paradis fiscal de l’Etat américain du Delaware.


I

nterrogée sur la nature des trois fonds spéculatifs qui alimentent la société familiale, la ministre de la transition énergétique assure « ne pas avoir connaissance de leur politique d’investissement » gérée, dit-elle, « de manière indépendante par des investisseurs professionnels. » Concernant leur présence dans des paradis fiscaux, elle n’a pas souhaité faire de commentaire, renvoyant vers son père « pour plus de détails ». Sollicité, ce dernier n’a pas donné suite. Les gestionnaires qui administrent ces fonds ont pour habitude de créer des sociétés offshores dans des pays à la fiscalité avantageuse tels que les Bahamas et les îles Caïmans. Quant à leurs investissements, ils incluent bien souvent des entreprises d’hydrocarbures.

Par ailleurs, le capital investi dans Arjunem a été déposé dans une banque privée au Luxembourg, CBP Quilvest. Un établissement qui a déjà compté comme clients la famille Perrodo, propriétaire de Perenco et 15e fortune de France.


LES LIENS ENTRE ARJUNEM ET PERENCO

A l’époque où Jean-Michel Runacher créer Arjunem, sa fortune est si étroitement liée à celle du groupe pétrolier que les fonds investis dans l’entreprise familiale proviennent des mêmes placements que ceux de la compagnie pétrolière. Un mélange des genres qui apparaît dans une série de courriels joints aux documents d’enregistrement de la société et dans lesquels les cadres de Perenco et Jean-Michel Runacher échangent avec les représentants de Millenium, Marshall Wace et Sciens Group. Au cœur des discussions : la valeur des fonds dans lesquels Perenco a investi.



Le 5 juillet 2016, l’un des gestionnaires de fortune des Perrodo adresse un courriel à la firme Millennium pour obtenir, écrit-il, « une estimation des retours sur investissement de notre portefeuille ». Jean-Michel Runacher est en copie du message. Lorsqu’il reçoit la réponse de Millennium, il la transfère aussitôt à son notaire parisien. Pour que ce dernier puisse « finaliser » l’enregistrement d’Arjunem, il répète la démarche pour Blue Omega et MW Global Opportunities.

Au cours de la correspondance, une autre entité du groupe pétrolier fait son apparition : Finvest. Basée aux Bahamas et à Guernesey, cette société de gestion de portefeuille des Perrodo a longtemps été dirigée par Jean-Michel Runacher lui-même.





Il faut dire que ce cadre historique du groupe, aujourd’hui âgé de 77 ans, fut un personnage clé du développement de la compagnie pétrolière. Associé à son fondateur, Hubert Perrodo, dès les années 1980, Jean-Michel Runacher sera nommé tour à tour directeur général, directeur financier et administrateur du groupe jusqu’en 2020. Désormais, selon un porte-parole de Perenco, Jean-Michel Runacher conseillerait l’entreprise « de temps en temps ». Rien de plus.

Pourtant, selon notre enquête, il serait toujours dirigeant d’au moins deux sociétés financières de la multinationale : Global Financial Investment SA, et la BNF Capital, à Londres, où il réside.

« SITUATION DE CONFLIT D’INTÉRÊTS »

En dépit des liens financiers unissant la société Arjunem à des fonds opaques associés à Perenco, la numéro 2 du ministère de l’écologie estime qu’elle ne se trouve pas en situation de conflit d’intérêts : « Il ne s’agit pas de mon patrimoine, mais de celui de mes enfants qui, eux-mêmes, n’ont aucun pouvoir de gestion de la société à ce jour », assure-t-elle, révélant par la même occasion qu’ils sont aujourd’hui propriétaires à 100 % d’Arjunem. Concernant les liens familiaux avec le groupe pétrolier, Agnès Pannier-Runacher considère qu’elle n’a pas « vocation, ni par ailleurs aucune obligation légale à être associée aux activités professionnelles » de son père et affirme n’avoir jamais eu à traiter de « dossiers en lien avec Perenco ». Selon elle, il n’existerait « aucune ambiguïté » sur le fait qu’elle n’a pas à mentionner la société de ses enfants.

L’association Anticor n’est pas de cet avis. « Cela ne fait aucun doute que la ministre est dans une situation de conflit d’intérêts », estime Béatrice Guillemont, directrice générale de l’organisation et docteure en droit de la probité. « Elle aurait dû déclarer la société préventivement dans la catégorie observations dès sa nomination en 2018 », ajoute-t-elle. Ce que confirme la HATVP, jointe par Disclose et IE. « L’absence d’obligation déclarative ne dispense pas le responsable public de veiller à prévenir et faire cesser les situations de conflits d’intérêts qui naîtraient d’autres intérêts indirects détenus, tels que l’activité des enfants ou d’autres membres de la famille », déclare l’institution, précisant qu’elle « porte une attention particulière aux infractions à la probité et peut le cas échéant transmettre un dossier à la justice en application de l’article 40 du code de procédure pénale. »

Par le passé, Agnès Pannier-Runacher a déjà dû se déporter de plusieurs entreprises afin d’éviter le conflit d’intérêts. Ce fut notamment le cas de la société Bourbon, le leader des services maritimes aux plateformes offshores, dont elle fut administratrice et présidente du comité d’audit. Une entreprise dont l’un des clients n’est autre que la pétrolière Perenco.
Leila Miñano, Maxence Peigné, Manuel Rico (Investigate Europe), Mathias Destal, Geoffrey Livolsi (Disclose)

Vous avez connaissance d’informations sur Perenco et/ou les intérêts de la ministre Agnès Pannier-Runacher. Vous pouvez nous contacter de façon confidentielle sur Signal, Proton ou notre Secure Drop.

TRIBUNE. Fabien Roussel après l’affaire de Fournas : « Rebâtissons la digue républicaine »

 

Après la sortie jugée raciste du député Rassemblement national Grégoire de Fournas, jeudi, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, appelle à remettre à l’ordre du jour une proposition de résolution afin de créer une peine d’inéligibilité en cas de condamnation pour injures ou violences sexistes et racistes.

Voici la tribune de Fabien Roussel , député du Nord et secrétaire national du Parti communiste, en réaction aux propos jugés racistes de l’élu Rassemblement national Grégoire de Fournas : « Jeudi dernier, le pire s’est produit dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lors de la séance de questions au gouvernement. Carlos Martens Bilongo, député Insoumis du Val-d’Oise, a été victime d’un propos raciste émanant d’un député du Rassemblement national (RN). Grégoire de Fournas, puisqu’il faut bien nommer l’auteur de cette infamie, s’est autorisé à dire « qu’il retourne en Afrique » au moment où notre collègue posait une question au sujet du sort inhumain réservé aux migrants qui traversent la mer Méditerranée, bien souvent au péril de leur vie.

"Les propos tenus par ce député, qu’ils aient été adressés à Carlos Martens Bilongo ou aux personnes venues d’Afrique, sont racistes et xénophobes"
Depuis lors, Marine Le Pen tente tant bien que mal d’éteindre l’incendie, en évoquant une manipulation politique de ses adversaires. Mais au fond, peu nous importent les gesticulations ou autres explications vaseuses qui sont aujourd’hui fournies par l’État-major du RN : les propos tenus par ce député, qu’ils aient été adressés à Carlos Martens Bilongo ou aux personnes venues d’Afrique, sont racistes et xénophobes. Ils disqualifient définitivement son auteur auprès de tous ceux qui demeurent attachés aux valeurs républicaines. Le racisme n’a pas sa place dans notre société et certainement pas au sein de l’institution où le peuple français, dans toute sa diversité, est représenté par les élus qu’il s’est choisis.C’est pour cette raison qu’à l’exception des parlementaires du RN, tous les députés de l’Assemblée nationale présents ce jour-là se sont regroupés dans un mouvement inédit afin de demander une suspension de séance et la prise de sanction immédiate contre Grégoire de Fournas. Cet élan spontané restera le seul rayon de soleil dans cette sombre journée pour notre démocratie.

La gravité de l’injure proférée par ce député est venue rappeler que le RN n’est pas un parti républicain"
Hélas, cela faisait bien trop longtemps qu’un front ne s’était pas constitué pour faire face à l’extrême droite. Le verni de la respectabilité habillement étalé par le RN y est certainement pour beaucoup et tout porte à croire que celui-ci a désormais craqué sous les yeux de tous, y compris de ceux qui pensaient que cette formation politique était devenue un parti semblable à tous les autres. La gravité de l’injure proférée par ce député est venue rappeler que le RN n’est pas un parti républicain et qu’il demeure profondément attaché à une vision ethnique de la nation française, quand nous défendons pour notre part la nation comme une communauté de citoyens définie par des droits et des devoirs politiques.

Une communauté politique dans laquelle les élus doivent être les premiers à respecter ces devoirs civiques. C’est pourquoi, il y a un an, les députés communistes ont déposé une proposition de résolution visant à rappeler à tous nos compatriotes, à tous les élus et à toutes les formations politiques que la loi prévoit une sanction d’inéligibilité pour les personnes condamnées pour injures ou pour des violences à caractères sexistes et racistes. Car depuis la loi Gayssot, notre législation se fait l’honneur de considérer que le racisme et l’antisémitisme ne sont pas des opinions, mais des délits. Il ne s’agit pas ici de restreindre la liberté d’expression comme nous l’avons trop souvent entendu, mais bien de redire que personne ne peut se cacher derrière elle après avoir prononcé des propos racistes ou discriminatoires.

La majorité présidentielle de l’époque a malheureusement rejeté ce texte au motif que nous étions en période pré-électorale. Maintenant, il faut agir. La configuration politique n’est aujourd’hui plus la même et, sans doute, l’évènement survenu jeudi dernier a réveillé des consciences que l’on pensait définitivement endormies. C’est pour cela que nous entendons redéposer cette proposition de résolution afin qu’elle soit votée le plus largement possible. Plus personne ne doit subir la violence insupportable dont a été victime Carlos Martens Bilongo. En votant ce texte, nous pouvons rebâtir une digue républicaine. Il est urgent d’y parvenir. »

Déclaration du Parti communiste français lors de la 22ème rencontre internationale des partis communistes ouvriers




Au nom du Parti communiste français et de son secrétaire national Fabien Roussel, je voudrais remercier très chaleureusement le Parti communiste cubain de l’organisation de cette 22ème rencontre internationale des partis communistes ouvriers.

Notre délégation souhaite, ici, à cette occasion à la Havane, apporter toute la solidarité au peuple cubain, au parti communiste cubain qui luttent et résistent au blocus des Etats-Unis depuis 60 ans.

Nous le redisons ici, ce blocus économique, financier, ces lois extraterritoriales sont scandaleuses, illégales. Elles sont l’expression d’une ingérence intolérable des Etats-Unis, elles sont une violation totale de la souveraineté des peuples.


Il est urgent que les résolutions de l’ONU soient appliquées et pas seulement votées.


Le parti communiste français continuera à ce sujet les efforts de discussions à l’Assemblée nationale, au Sénat, partout où cela est possible pour permettre un engagement plus fort de la France et de l’Europe pour la levée du blocus et des lois extraterritoriales. Ce sera d’ailleurs un sujet important que voudra porter notre secrétaire national qui souhaite faire un voyage officiel à Cuba courant décembre de cette année.

Nous souhaitons aussi prendre un moment pour vous parler de ce qui se passe en France et en Europe.

Après une longue séquence électorale durant le 1er semestre 2022, la France a vu une nouvelle fois l’Extrême-droite se qualifier au 2ème tour des élections présidentielles où elle a recueilli plus de 13 millions de voix.

Le 2ème mandat du président Emmanuel Macron, que l’on appelle souvent « le président des riches » est fragilisé par le fait qu’il ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. Il a cherché à flatter l’extrême-droite (qui dispose de 89 députés) en leur permettant d’accéder à des postes clefs comme le bureau de l’Assemblée qui intervient dans la définition de l’ordre du jour des débats. C’est un acte qui vise à donner une légitimité institutionnelle à ce parti d’extrême-droite et à son idéologie dangereuse pour nos droits et nos libertés.

Nous le savons, l’extrême-droite, la droite libérale sont aux ordres du capitalisme. Elles exploitent les humiliations et les ressentiments des peuples frappés par les injustices, les inégalités croissantes, les insécurités humaines qu’elles soient climatiques, alimentaires, sanitaires, éducatives ou énergétiques. Elles nourrissent les replis identitaires et la haine de l’étranger.

Le parti communiste français se mobilise pour répondre à la recherche d’une alternative au capitalisme. Avec les forces syndicales, associatives et politique nous impulsons l’idée qu’une sortie du capitalisme n’est pas seulement souhaitable mais possible. C’était le sens de notre slogan et de notre programme porté par Fabien Roussel pendant l’élection présidentielle qui appelle à se mobiliser pour construire : les jours heureux.

Dans ce contexte, on voit murir en ce moment un mouvement social, dans un contexte de grande inflation et de coût de la vie mais aussi de recherche de meilleure répartition des richesses. Les grèves se généralisent pour les hausses de salaire, pour l’amélioration des conditions de travail. Evidemment, notre parti soutient pleinement ces mobilisations sociales qui cherchent à bousculer le rapport défavorable entre le capital et le travail.

Une prise de conscience sur les conséquences et le coût humain et écologique du capitalisme semble progresser dans les esprits.

Dans les différentes manifestations des semaines dernières, on a pu voir des panneaux où l’on pouvait lire « Urgence de communisme ».

La France, l’Europe sont au cœur de multiples turbulences. La crise sociale, la crise énergétique, les dérèglements climatiques, la crise démocratique, et la guerre mettent les droits humains en difficulté et nos sociétés face à des défis colossaux.

Dans le monde interdépendant dans lequel nous vivons, tous les peuples sont touchés par la hausse des prix de l’énergie, de l’alimentation, des ruptures de chaînes de production et d’approvisionnement.

L’inacceptable invasion de l’Ukraine par la Russie, aux conséquences humaines dramatiques pour les peuples ukrainiens et russes renforce d’une manière assez dramatique la vigueur de l’OTAN et des Etats-Unis pour attiser la guerre.

L’escalade militaire, la course à l’armement de l’Europe, les menaces nucléaires de quelques-uns, la faiblesse des interventions des organisations internationales, l’alignement de l’Europe derrière les Etats-Unis, le refus de chercher une situation politique sont très inquiétants et menacent gravement la paix en Europe et ailleurs.

Il y a urgence à chercher les moyens de désescalade et un cessez-le-feu. Sous l’égide de l’ONU et de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) doit s’ouvrir immédiatement une conférence internationale de paix afin de permettre à chaque peuple la garantie et la sécurité dans le respect de son intégrité territoriale et de sa souveraineté. Nous ne pouvons plus attendre, il nous faut construire une paix durable. Et nous le savons, la bataille pour la justice, pour la liberté, les droits humains et la sauvegarde de la planète et la paix vont de pair et font partie d’un ensemble que l’on pourrait appeler la sécurité humaine.

Tous ces défis, en particulier les défis de paix, climatiques, énergétiques, cette sécurité humaine demande à toutes nos forces politiques un travail commun, des coopérations des solidarité internationales renforcées.

C’est bien pour cela que nous participons à cette 22ème rencontre internationale des partis communistes ouvriers, et nous souhaitons qu’elle débouche sur une déclaration finale qui montre l’importante nécessité de répondre aux défis mondiaux qui sont fassent à nous.

Dans des contextes souvent difficiles, les communistes, travaillent à innover pour construire des alternatives transformatrices, crédibles et rassembleuses pour dépasser le capitalisme faisant du progrès social et environnemental, du désarmement, de l’action pour la paix une priorité.

La créativité communiste, adaptée aux conditions de notre temps, peut le permettre.

C’est à la fois un immense défi mais surtout notre responsabilité.

Solidarité à tous les peuples qui luttent pour leurs idéaux, pour la justice sociale, pour leur liberté, pour leur souveraineté, pour la paix.

Vive la solidarité internationaliste !

La délégation du PCF
(Cécile Dumas, Taylan Coskun, Christophe Grassulo)


Redémarrage de Tricastin 4, 9ème réacteur

Redémarrage de Tricastin 4 ce matin, 9ème réacteur à redémarrer depuis mi septembre, soit 8,6GW d'électricité de plus bas carbone, pilotables, économiquement rentables à faible coût et amortis.





Égalité femmes-hommes : on a tous à y gagner !

Publié le 5 novembre 2022 par Front de Gauche Pierre Bénite

Depuis vendredi, dès 9 h 10, les femmes ont commencé à travailler gratuitement, selon les calculs de la newsletter féministe les Glorieuses. S’attaquer aux inégalités de revenus profiterait pourtant à l’ensemble de la société.

Et si, ce vendredi, les femmes restaient au lit ? Plus d’auxiliaires de vie pour nourrir à domicile les personnes âgées, plus de sages-femmes pour accoucher ce jour, plus de caissières pour compter vos achats… En 1975, c’est ainsi que les Islandaises ont protesté pour dénoncer un écart de salaire de 25 % entre les hommes et les femmes, et l’importance de ces dernières dans la société. Ce vendredi-là, les hommes furent contraints d’emmener exceptionnellement leurs enfants à l’école, les avions restèrent cloués au sol, faute d’hôtesses de l’air, et les femmes au foyer (qui travaillaient gratuitement) rendirent leur tablier pour aller manifester.

Dix ans plus tard, elles descendirent à nouveau dans la rue pour réclamer l’égalité salariale. En 2005, rebelote. Mais cette fois-ci, elles se mirent à calculer : ramené au temps de travail, à salaire équivalent à celui des hommes, à quelle heure les femmes ne seraient-elles plus payées ? Et elles quittèrent toutes le travail à 14 h 8.

Aujourd’hui, l’Islande est considérée comme le pays le plus égalitaire au monde, selon le Forum économique mondial. Mais l’égalité réelle n’est pas encore atteinte…

Les femmes gagnent 22 % de moins

Infographie Humanité

Cette comptabilité choc a inspiré plus d’un mouvement social en France. En 2016, de nombreuses associations féministes et des syndicats appelaient à s’arrêter le 8 mars, date internationale de la lutte pour les droits des femmes, à 15 h 40. Car, chaque jour, c’était l’heure à laquelle les salariées commençaient à travailler gratuitement. D’autres, comme la newsletter économiste et féministe les Glorieuses, calculent cela sur l’année.

 

En 2022, c’est donc vendredi 4 novembre, à 9 h 10, que les femmes ne sont plus payées jusqu’en 2023. En moyenne, en Europe, les travailleuses gagnent 15,8 % de moins que leurs collègues masculins, selon l’agence Eurostat. Et au niveau international, selon le Forum économique mondial, il faudrait attendre encore cent ans pour voir l’écart s’effacer totalement.

 

En France, pays auquel certains reprochent pourtant une soi-disant « religion » de l’égalité, les femmes sont toujours aussi mal payées : même si les inégalités économiques se sont un peu résorbées en vingt ans, leur revenu salarial restait inférieur de 22 % à celui des hommes en 2019, selon les derniers chiffres de l’Insee.

 

Un tiers de cet écart s’explique par les différences de durée de travail. D’abord, parce que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à interrompre leur carrière ou à réduire leur temps de travail à l’arrivée des enfants ; ensuite, parce qu’elles travaillent en moyenne trois fois plus souvent à temps partiel que les hommes. « C’est la question de l’indépendance économique des femmes qui est posée, relève Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict-CGT. Dans les trois quarts des couples, elles gagnent moins que les hommes : si elles veulent se séparer, en cas de violences conjugales par exemple, elles n’ont pas les moyens financiers de le faire. »

 

Un gain pour l’ensemble de la société


En règle générale, la question de la lutte contre les inégalités économiques est souvent vue sous le prisme exclusif des « coûts » : le patronat rechigne à augmenter les salaires des femmes, au nom du gain financier que représente pour les entreprises cette forme de dumping social. Les féministes, au contraire, insistent sur les retombées financières positives que générerait une égalité réelle.

Les études en la matière ne manquent pas, rappelle Rachel Silvera, économiste, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre et codirectrice du réseau Mage :

« Il y a quelques années, la Cnav (Caisse nationale d’assurance-vieillesse) avait calculé ce que l’égalité salariale lui rapporterait en termes de cotisations annuelles nettes supplémentaires. Le montant du gain atteignait 11 milliards d’euros par an pour les premières années, puis 5,5 milliards d’euros par an ensuite (ce différentiel s’expliquant par l’augmentation des pensions à verser). »Des chiffres non négligeables, à l’heure où l’exécutif s’émeut des niveaux de déficits publics…

 

De même, il est tout à fait possible de calculer le coût ­financier que représentent les inégalités de revenus entre les hommes et les femmes.

« Les chercheurs Jean et Nicole Gadrey ont mesuré l’écart de revenu, à niveau de diplôme égal, explique Rachel Silvera. Par exemple, à bac +3, les femmes gagnent 31,6 % de moins que les hommes. Résorber ces inégalités rapporterait 246 milliards d’euros de revenus supplémentaires, dont 113 milliards de cotisations sociales ! » Autrement dit, ces sommes profiteraient bien à l’ensemble de la société et pas « seulement » aux principales intéressées.


« Nous pensons qu’il est primordial d’augmenter les salaires et de créer des emplois pérennes dans les secteurs du soin et du lien, estime Delphine Collin, du collectif femmes-mixité de la CGT. L’utilité sociale de ces professions (garde d’enfants, prise en charge des personnes âgées…) n’est plus à démontrer, de même que les faibles niveaux de revenus : nous avons réalisé une consultation en ligne, auprès de 14 métiers, qui montrait que ces femmes auraient besoin de 500 euros par mois supplémentaires en moyenne. »

Une question politique

 



À gauche, tous les chemins mènent à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Quand le PS promet une grande « loi de programmation sociale » sur le sujet, le communiste Fabien Roussel entend mettre autour de la table syndicats de salariés et patronaux pour augmenter la rémunération des métiers occupés essentiellement par des femmes (infirmière, caissière, assistante maternelle, aide-soignante ou aide à domicile). Quant à Jean-Luc Mélenchon (FI), il défend le principe d’une «  prime d’égalité salariale » pour les salariées travaillant dans les entreprises non respectueuses de la loi sur l’égalité de 1972. «  Cela fait cinquante ans que la loi existe et a été votée. Nous avons assez attendu, il est temps de passer en force ! » a fait valoir l’insoumis.

De même, l’idée de garantir le respect, dans des délais courts, de l’égalité salariale femmes-hommes est largement brandie

Les entreprises ont un an pour mettre en œuvre l’égalité salariale, faute de quoi un administrateur judiciaire le fera à la place de l’employeur, propose le PCF. « Il y a 14 lois en France non appliquées, car non contraignantes. Ma première mesure sera de les faire appliquer », a développé Fabien Roussel. Il est aussi favorable à l’application systématique de la méthode Clerc, du nom de ce syndicaliste de la CGT métallurgie, afin de favoriser l’égalité professionnelle. Le principe visant à renforcer les sanctions financières a été repris par la France insoumise dans son programme présidentiel 2022.


À gauche, tout le monde s’accorde à dire également qu’il faut lutter contre les emplois à temps partiel. Jean-Luc Mélenchon a déclaré au magazine Elle  : « On augmente la cotisation comme si c’était une cotisation à temps plein, vous allez voir si ça ne dissuade pas tout le monde de faire appel à un temps partiel. » De son côté, EELV mise sur le renforcement de l’accès à la formation pour toutes les salariées travaillant à mi-temps, la création d’un service public de la petite enfance. Une disposition partagée par la France insoumise, qui propose l’ouverture de «  500 000 places » de garde, en crèche ou à domicile.

Tous réclament un alignement du congé paternité sur le congé maternité à seize semaines. Fabien Roussel explique que «  ce congé aura pour conséquence de lutter contre les discriminations à l’embauche que nombre de femmes subissent »


Lola Ruscio - Cyprien Boganda - Kareen Janselme Article publié dans l'Humanité

https://www.humanite.fr/social-eco/egalite-hommes-femmes/egalite-femmes-hommes-tous-y-gagner-769904#