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LIBERTE HEBDO n° 1506: EDITO DE PHILIPPE


 


MACRON DE NOUVEAU EN MARCHE


Ils n’ont pas d’idées, alors ils se réfèrent à De Gaulle. » En s’en prenant ainsi à celles et ceux qui tentent de capter, de manière pathétique, l’héritage du général, Jean- Louis Debré pense d’abord aux candidats d’extrême droite à la présidentielle et à la maire socialiste de Fhris, par ailleurs candidate elle aussi. Il pourrait penser à de nombreux autres prétendants et il le fait certainement.

En intervenant à la télévision ce mardi 9 novembre, date anniversaire de la mort du premier président de la Ve République, Emmanuel Macron fait encore plus fort que ses futurs concurrents, avec toute l’hypocrisie qui lui appartient. Fhrlant seul, d’une voix calme - et un peu fatiguée - il était censé annoncer les mesures prochaines contre la cinquième vague de Covid. Il nous aura finalement peu dit, hors ce que nous savions ou supposions déjà très fort. Les plus de 65 ans et les plus fragiles devront se faire vacciner une troisième fois, sinon leur passe sanitaire ne sera pas renouvelé. Il a aussi appelé les anti-vax ou les non-vaccinés à se montrer

raisonnables. Il a annoncé une campagne de vaccination en direction des plus de 59 ans, etc. Rien de bien transcendant au final. On retiendra cependant qu’Emmanuel Macron cherche à se la jouer un peu général-président mais continue dans sa droite logique : il annonce des décisions prises et imposées en dehors de toute consultation des élus. Le Parlement ? Circulez, nous sommes pressés.

Pour la seconde partie de sa prestation, c’est encore autre chose. Il revêt cette fois les habits du candidat non encore déclaré et, surtout, disposant d’une audience exceptionnelle et d’une expression exempte de toute contradiction. Impossible de décompter ces vingt-sept minutes de son temps de parole en tant que candidat puisque, comme le troll fasciste, il ne l’est pas encore.

C’est pourtant un Macron en marche vers sa succession qui s’exprimait ce mardi. Il a même donné quelques points forts de son programme :

taxer moins le travail (vive le libéralisme), travailler plus, s’attaquer aux chômeurs plus qu’au chômage. Sur la santé, il rappelle s’être montré généreux avec les soignants ! Il propose la restauration de 500 établissements hospitaliers et la rénovation de milliers de maisons de retraites. Gageons que de nombreux pensionnaires de ces Ehpad, qui ont tant souffert durant les périodes de confinement, riauront pas le temps de lui dire merci.

Bref, le président est content de son bilan. Il faut donc le reconduire afin qu’il puisse mener à terme les réformes qu’il lui a fallu suspendre, comme celle des retraites. Rigide et droit dans les yeux des Françaises et des Fiançais. Pour ne surtout pas leur parler de leur pouvoir d’achat. Ce n’est pas la peine, « depuis quatre ans, le travail paye mieux », insiste-t-il. L’arrogance et la suffisance ne font heureusement pas un programme.



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