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Résolution du Conseil National du Parti Communiste Français - 18 septembre 2022



Résolution du Conseil national du PCF

18 septembre 2022

Réunis en conseil national, les communistes appellent en premier lieu à faire du mercredi 21 septembre une grande journée de mobilisation pour la paix et la fin des conflits armés partout dans le monde. Nous appelons à la mobilisation contre la guerre en Ukraine, décidée et déclenchée par le pouvoir russe, afin d’y mettre un terme et de conjurer les risques qui l’accompagnent. L’OTAN, renforcée par l’escalade guerrière en cours, légitime des logiques dangereuses de confrontation, de remilitarisation de l’Europe et d’augmentation des dépenses d’armement.

Nous appelons la France à agir pour une solution diplomatique, seule solution pour mettre un terme aux souffrances humaines qu’elle engendre et écarter le risque d’utilisation d’armes de destruction massive et d’armes nucléaires et celui d’une extension du conflit qui pourrait déboucher sur une nouvelle guerre mondiale. Cela passe par une conférence européenne pour la paix et la sécurité collective avec l’ensemble des États.

Après un été marqué par l’inflation grandissante alors que le CAC 40 tutoie des records ainsi que par les conséquences du dérèglement climatique, la rentrée se fait sous la menace de la récession et la montée des problèmes énergétiques. En cette rentrée, des millions de nos concitoyennes et concitoyens affrontent d’immenses difficultés face à la hausse des prix et la casse par le pouvoir des services publics d’éducation et de santé.

Ces événements révèlent la profondeur des crises en cours qui ont toutes en commun d’être nourries par le capital et qui s’alimentent mutuellement. Pour conjurer la crise capitaliste et relever les défis de ce siècle, l'heure est à construire un renouveau du communisme français.

La politique du pouvoir et de l’union des droites, faite de gros cadeaux aux profits, de petits chèques aux milieux populaires et de nouvelles régressions sociales, ne permet pas de répondre à l’exigence d’une vie digne pour chacune et chacun et aux défis économiques, sociaux et énergétiques. Réforme de l'assurance chômage, réforme des retraites, budgets d'austérité pour la sécurité sociale et l’État, restrictions énergétiques... c'est un programme de classe, un programme de combat pour faire payer la crise au peuple qu’annonce Emmanuel Macron en cette rentrée. La situation est d’autant plus grave que le Rassemblement national, à l’influence décuplée à l’Assemblée nationale, cherche à exploiter la première occasion offerte par la crise de régime pour développer sa politique raciste et xénophobe.

Relever les défis du travail et de l’énergie

Le chômage touche aujourd’hui près de 6 millions de nos concitoyens et la précarité se renforce avec plus de 100 000 personnes supplémentaires qui ont eu recours à l’aide alimentaire depuis le début de l’année. Des centaines de milliers de salariés démissionnent tandis que de fortes pénuries d’emploi se font jour dans de nombreux domaines.

Face à la crise du marché du travail capitaliste et aux exigences sociales et écologiques, le PCF lance une grande campagne pour faire du travail, de l’emploi, de la formation et de l’intervention des salarié.e.s un enjeu central du débat politique, mettre en échec les réformes programmées, notamment celles de l’assurance chômage et des retraites, obtenir des avancées immédiates telle la hausse des salaires, des indemnités chômage et l’amélioration des conditions de travail, des embauches et faire grandir l’exigence d’une sécurisation de l’emploi et de la formation pour garantir à chacun.e le droit à un emploi ou une formation dans une sécurité de revenus.

Le PCF appelle également toutes les forces vives du pays à mener ensemble une grande campagne unitaire contre le projet gouvernemental de recul de l’âge de départ en retraite et à construire un contre-projet pour une réforme des retraites digne du XXIe siècle.

En outre, à quelques mois de l’hiver, beaucoup de nos concitoyen.ne.s ont cette même question en tête : vais-je pouvoir payer mes factures d'énergie, ne pas souffrir du froid ou devoir choisir entre me nourrir correctement, me déplacer ou me chauffer ?

Face à l’inquiétude populaire devant la hausse des prix de l’énergie et pour relever le défi énergétique, après l’appel de Fabien Roussel à une résistance républicaine des collectivités et celui de maires communistes et de gauche, le PCF appelle à faire grandir la mobilisation avec les salariés, les élus, les collectivités et la population pour une maîtrise publique de l’énergie, des formations et des embauches massives, pour sortir le gaz et l’électricité du marché européen comme l’Espagne et le Portugal et fixer les prix en fonction de la réalité des coûts de production par EDF et Engie qui doivent devenir des établissements publics sous maîtrise sociale et collective. En effet, il est nécessaire tant pour les collectivités, que pour les entreprises et nos concitoyen.ne.s que le prix de l’énergie baisse.

C’est fort de cette ambition et de ces propositions que Fabien Roussel engage avec les communistes un tour de France des régions pour poursuivre le dialogue initié en grand avec les Français.es lors de l’élection présidentielle, des élections législatives et des luttes récentes.

Développer les mobilisations sociales

C’est fort de cette ambition et de ces propositions que les communistes appellent les Français.es et les forces vives du pays, forces de gauche et écologistes de la Nupes et au-delà, forces syndicales et associatives à contribuer en priorité à la réussite de la journée du 22 septembre pour la santé publique et de la journée interprofessionnelle du 29 septembre pour l’emploi et les salaires.

La mobilisation unitaire des salarié.e.s, de leurs organisations syndicales, sur leurs lieux de travail, par la grève et toute forme d’actions, est un élément central du combat pour les salaires, l’emploi, la défense des retraites contre la domination capitaliste. Dans toutes les mobilisations à venir, le travail en commun et le respect des organisations syndicales est un gage d’élargissement et de succès.

Notre objectif est de réussir ces journées et aussi les mobilisations qui vont suivre, dont la marche nationale annoncée par plusieurs organisations, en travaillant à co-construire avec les organisations syndicales.

C’est en ce sens que nous appelons toutes les organisations d’ores et déjà parties prenantes de l’initiative du 16 octobre à créer les conditions avec nous d’un élargissement du rassemblement en perspective de la réunion unitaire du 4 octobre prochain. Ce travail unitaire exigeant est pour les communistes une nécessité pour décider de la participation de notre parti à la marche proposée.

Le PCF contribuera dans la durée à développer les mobilisations sociales les plus larges pour mettre en échec la politique de Macron et des droites, obtenir des avancées immédiates pour le peuple, les salarié.e.s et faire grandir l’exigence de changements radicaux, sociaux, écologiques et démocratiques, pour dépasser les logiques capitalistes. Il appelle notamment à participer aux mobilisations féministes du 28 septembre pour l’IVG et du 25 novembre contre les violences sexistes et sexuelles.

Enfin, le Conseil national du PCF lance ce jour la préparation du 39eCongrès de notre parti qui se tiendra les 7,8 et 9 avril 2023 et envisage de le réunir à Marseille si les bonnes conditions matérielles d’organisation le permettent.

Paris, le 18 septembre 2022

Présidentielle 2017. Poursuites maintenues dans l’enquête sur les comptes de campagne de Mélenchon

La justice a écarté les recours demandés par plusieurs proches de Jean-Luc Mélenchon, visés par une enquête dans le cadre des comptes de campagne du candidat à la présidentielle en 2017.

La cour d’appel de Paris a validé jeudi les mises en examen dans l’enquête sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle de 2017, selon une source judiciaire ce lundi 19 septembre 2022.

Pas « lieu » d’annuler les poursuites

L’association l’Ère du peuple, fondée en 2015 par des proches du leader de la France Insoumise, la mandataire financière du candidat Marie-Pierre Oprandi et le député Bastien Lachaud avaient déposé des requêtes en annulation des poursuites les visant, qui ont été examinées le 16 juin par la chambre de l’instruction de la cour d’appel.

Selon la source judiciaire, « la chambre de l’instruction a dit n’y avoir lieu à aucune des annulations sollicitées ».

Sollicités par l’AFP, les avocats des mis en cause n’ont pas souhaité faire de commentaires.
Une marge financière non remboursée


Dans ce dossier, les juges d’instruction se penchent depuis novembre 2018 sur l’utilisation des fonds publics par l’équipe du candidat LFI pour la campagne de 2017.

L’Ère du peuple avait facturé 440 027 € au candidat pour des locations de salles ou de matériel informatique et des prestations intellectuelles de ses quatre salariés, parmi lesquels les députés Bastien Lachaud et Mathilde Panot.

La Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) avait relevé une différence de 152 688 € entre les salaires versés aux députés et les montants facturés pour leurs prestations au mandataire.

Selon Mediapart, cela a permis à l’association de dégager une marge de 66 % et 59 % pour les deux députés.

Chargée de valider le remboursement des dépenses des candidats avec l’argent public, la commission avait refusé de rembourser cette marge réalisée par l’Ère du peuple et avait signalé les faits à la justice.

Plusieurs mises en examen en 2021

Au printemps 2021, l’Ère du Peuple a été mise en examen pour prêt illicite de main-d’œuvre, des poursuites aggravées un an plus tard quand les juges l’ont aussi mise en examen pour escroquerie aggravée, abus de confiance et financement illégal de campagne.

La mandataire financière du candidat LFI, Marie-Pierre Oprandi, a été mise en examen en avril 2021 pour prêt illicite de main-d’œuvre et usage de faux, puis en septembre 2021, le député LFI Bastien Lachaud, qui était alors salarié en tant que trésorier de l’association, était à son tour poursuivi, principalement pour prêt illicite de main-d’œuvre, faux, escroquerie et tentative d’escroquerie.

Jean-Luc Mélenchon conteste toute infraction dans cette enquête et dans une seconde information judiciaire, toujours en cours, concernant l’emploi des assistants parlementaires de LFI au parlement européen.


Désaccord entre LFI et les syndicats sur les suites à donner au 29 septembre...





Les forces de la coalition des partis de Gauche et écologistes mise en place pour les législatives (Nupes), avec des syndicats (CGT, Solidaires, Unef…) et des associations comme Oxfam et Attac, se sont réunies pour échanger sur les enjeux des actions des 22 et 29 septembre et pour envisager les suites.


D'entrée, Mélenchon a affirmé la responsabilité de : «  l’Union populaire (…) d’organiser le peuple  » dans la rue. Cette confusion des rôles n'a pas aidé à une discussion sereine et constructive. «  Pas la peine de le cacher, la discussion est rendue plus difficile par les déclarations inappropriées de Jean-Luc Mélenchon, assure Christian Picquet (PCF). Il a bousculé ce qui avait été construit dans le communiqué de presse commun fin août. » « Sans un esprit de coconstruction, ni de respect, il sera très compliqué de continuer à échanger » souligne Céline Verzeletti pour la CGT.

Le dernier texte, signé par un large spectre de la gauche sociale et politique, mettait la priorité sur les dates des mobilisations syndicales des 22 et 29 septembre. Une position encore partagée par les communistes et les écologistes, qui ne ferment toutefois pas la porte à une initiative nouvelle pour octobre.

Pour autant, les organisations présentes ont fait part de leur volonté de poursuivre le travail de rassemblement. « Le contexte social dégradé, la politique de Macron et l’extrême droite qui se renforce toujours plus nécessitent de bâtir un front commun », note la secrétaire confédérale de la CGT.

Partis, syndicats et associations se réuniront à nouveau le 4 octobre, après les mobilisations de septembre. En revanche, Solidaires a d’ores et déjà dit non à la marche nationale à Paris. « La grosse priorité est la réussite du 29 septembre », insiste son représentant, Simon Duteil.

Dès la sortie de la réunion, les Insoumis ont fixé la date du 16 octobre pour leur marche. Une marche qu’Aurélie Trouvé veut « la plus massive possible », et un dimanche en complémentarité « avec les journées de grève organisées en semaine par les syndicats ».

L'initiative est donc réglée, la date fixée et le contenu également, ralliée par le PS et EELV quoique disent les autres partenaires de gauche. Certains peuvent être mécontents tant l'impression d'être chapeauté par une organisation hégémonique qui décide de tout est manifeste ! Pour Aurélie Trouvé cette accélération du calendrier se justifierait « par les annonces du gouvernement » sur la réforme des retraites et par « une cure d’austérité annoncée dans le projet de loi de finances ».

La date est jugée trop proche des actions syndicales, et un des points d’achoppement porte sur la forme de l’initiative. «  La mobilisation du 29 septembre partout en France est déjà un travail quotidien pour nos militants dans les entreprises, insiste Céline Verzeletti. Organiser en plus une marche nationale à Paris le 16 octobre n’est pas possible.  »

« Le PCF est préoccupé par la prise d’initiatives qui donnerait l’image d’un éparpillement  », mesure Christian Picquet, ne voulant pas « opposer les actions qui permettent de franchir un pas dans la construction du rapport de forces face à Macron et au Medef ».

La priorité pour tous est dans un 1er temps la réussite des actions du 22 septembre dans la santé et le tous ensemble interprofessionnel du 29 septembre qui ciblent tout autant le gouvernement et sa politique, et les entreprises publiques et privées, le capital. On verra en marchant les suites à donner. Prochain rendez-vous le 4 octobre.






Retraites : les finances sont au vert. A quoi joue Macron ?


Le rapport annuel du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) dément largement les prévisions catastrophistes en matière de retraite. Elles étaient pourtant attendues par le gouvernement, comptant sur le report de la sortie du rapport en septembre pour tenter de justifier sa réforme.

Le rapport montre de façon très claire, que le système est actuellement excédentaire de près de 900 millions d’euros, en 2021, et devrait dégager un excédent de 3,2 milliards d’euros en 2022 (soit 0,1 point de PIB).

Certes, le système serait ensuite, selon les calculs du COR, légèrement déficitaire dans les années à venir (0,4 point en moyenne) mais cela tient largement aux hypothèses retenues dont on peut contester le choix. Ces hypothèses ont été revues depuis le dernier rapport sous la pression d’un gouvernement en manque d’argument pour faire passer une nouvelle réforme des retraites rejetée très majoritairement par l’ensemble des Français.

Il n’y a pas plus d’aggravation des finances à moyen et long terme.

Le COR a, en effet, fait le choix de réviser à la baisse ses hypothèses de croissance. Il privilégie dans la pratique un scénario caractérisé à la fois par un taux de croissance très faible (1% par an), associé à un taux de chômage élevé (7%). Ce taux de croissance est inférieur à celui retenu par le COR depuis plusieurs années (un scénario central de croissance de la productivité de 1,3%, avec une fourchette allant de 1% à 1,8%, contre 0,7% à 1,6% dans les scénarios actuels).

Le paradoxe est que le taux de chômage retenu par le COR (7% sur le long terme) serait ainsi supérieur à celui retenu par le Gouvernement dans ses dernières prévisions (5%), ce qui conduit le COR à faire l’hypothèse d’une quasi-récession entre 2027 et 2032, pour faire monter le chômage de 5% à 7%. Cette augmentation artificielle du taux de chômage contribue par conséquent à l’aggravation artificielle du déficit.

Quoi qu’il en soit, la part des retraites dans le PIB serait quasiment stable sur l’ensemble de la période, avec une part des retraites de 14,2% en 2050 et de 13,7% en 2070 (contre 13,8% du PIB en 2021).

Il est essentiel de noter que cette stabilité serait due à la fois à un recul de l’âge de la retraite de 62,4 à 64 ans résultant des effets de la réforme Touraine de 2014 (donc une chute de la durée de vie passée en retraite) et à une chute massive du revenu relatif des retraités par rapport aux actifs. La pension moyenne passerait de 50% du salaire moyen en 2021 à 42% en 2050 et 34,8% en 2070.

Comme dans les précédents rapports, c’est donc la baisse des retraites qui permet de contenir la croissance des besoins due à l’augmentation de la part des retraités par rapport aux actifs.

L’objectif recherché par le Gouvernement et le patronat est donc bien de baisser le niveau des retraites par répartition pour ouvrir la voie au développement de l’épargne-retraite donc de la capitalisation.

A contrario, les chiffres du rapport démontrent que la garantie de bonnes retraites avec un retour au droit à retraite à 60 ans est un objectif à notre portée. Il faut dégager les ressources nécessaires en augmentant les salaires, en développant l’emploi stable et qualifié et en remettant en cause les exonérations de cotisations sociales.

De même, il est clairement démontré que ce sont les non-recrutements et la non-revalorisation dans la Fonction publique qui dégradent le système. Pour la CGT, les solutions sont très simples : une revalorisation importante du point d’indice et des embauches massives qui sont absolument nécessaires afin de répondre aux besoins des usagers.

Augmenter les salaires et l’emploi est au cœur de la journée d’action interprofessionnelle du 29 septembre. Réussir cette journée contribue donc aussi à créer le rapport de force nécessaire pour gagner de bonnes retraites.

Sources site CGT Publié le 15 septembre


LES DEPUTES COMMUNISTES DEMANDENT LA CREATION D'UNE COMMISSION D'ENQUETE SUR LES RESPONSABILITES DE L'ETAT QUANT A LA SITUATION D'EDF

 

Alors que l’Assemblée nationale auditionne ce matin le Président-Directeur-Général d’EDF, Jean-Bernard Lévy, sur la situation du parc nucléaire français, Sébastien Jumel et l’ensemble du groupe GDR-Nupes demandent la création d’une commission d’enquête tendant à faire la lumière sur la responsabilité de l’État dans la dégradation de la situation économique, sociale et technologique de l’entreprise EDF et ses conséquences pour les usagers.

Aujourd’hui, la situation de notre entreprise nationale est très fragile : 34 réacteurs sur 56 sont à l’arrêt dont 12 pour des problèmes de corrosion ; la dette de l’entreprise pourrait grimper jusqu’à 65 milliards d’euros à la fin de l’année 2022 ; l’entreprise et l’ensemble de la filière nucléaire souffrent d’une grave pénurie de main-d’œuvre et de savoir-faire ; les prix de l’électricité s’envolent et EDF supporte, sans aucun soutien de la part de l’État, le « bouclier tarifaire ».

Si la situation est bien le fruit d’années de libéralisation du marché de l’énergie répondant aux injonctions de la Commission européenne, elle l’est également des choix stratégiques opérés à la tête de l’État ; choix auxquels le Président de la République n’est pas étranger. Que ce soit lors de la vente de la branche Alstom à General Electric en 2014, de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2018 ou de l’abandon du projet Astrid en 2019, Emmanuel Macron et l’ensemble des gouvernements ont œuvré à déstabiliser notre entreprise et la filière nucléaire.

Aussi, à l’heure où le Président de la République a des mots très durs à l’égard d’EDF et ses agents sur la responsabilité de cette situation, il faut rappeler que son Gouvernement continue de porter en catimini le projet « Hercule » de démantèlement d’EDF en contrepartie d’une fausse nationalisation. Face à cette tentative d’éluder leurs responsabilités, nous demandons que l’Assemblée nationale puisse faire le bilan des choix de l’État en matière d’énergie qui ont conduit EDF dans cette impasse ainsi que leurs conséquences pour les usagers.




La face cachée de Volodymyr Zelensky


Volodymyr Zelensky,
le nouveau président ukrainien, également comédien.
Ici lors de l'enregistrement d'un de ses spectacles
à Kiev en mars 2017

« Héros de la liberté », « Hero of Our Time », « Der Unbeugsame », « The Unlikely Ukrainian Hero Who Defied Putin and United the World », « Zelensky, l’Ukraine dans le sang » : les médias et les dirigeants occidentaux ne savent plus quels superlatifs utiliser pour chanter les louanges du président ukrainien, tant ils sont fascinés par la « stupéfiante résilience » du comédien miraculeusement transformé en « chef de guerre » et en « sauveur de la démocratie. »

Depuis trois mois, le chef d’Etat ukrainien fait la une des magazines, ouvre les téléjournaux, inaugure le Festival de Cannes, harangue les parlements, félicite et admoneste ses collègues à la tête d’Etats dix fois plus puissants que lui avec un bonheur et un sens tactique qu’aucun acteur de cinéma ni aucun dirigeant politique avant lui n’avait connus.

Comment ne pas tomber sous le charme de cet improbable Mr. Bean qui, après avoir conquis le public avec ses grimaces et ses extravagances (se promener nu dans un magasin et mimer un pianiste jouant avec son sexe par exemple), a su en une nuit troquer ses pitreries et ses jeux de mots graveleux contre un T-shirt gris-vert, une barbe d’une semaine et des mots pleins de gravité pour galvaniser ses troupes assaillies par le méchant ours russe ?

Depuis le 24 février, Volodymyr Zelensky a, sans conteste, administré la preuve qu’il était un artiste de la politique internationale aux talents exceptionnels. Ceux qui avaient suivi sa carrière de comique n’ont pas été surpris car ils connaissaient son sens inné de l’improvisation, ses facultés mimétiques, son audace de jeu. La façon dont il a mené campagne et terrassé en quelques semaines, entre le 31 décembre 2018 et le 21 avril 2019, des adversaires pourtant coriaces comme l’ancien président Porochenko, en mobilisant son équipe de production et ses généreux donateurs oligarques, avait déjà prouvé l’ampleur de ses talents. Mais il restait à transformer l’essai. Ce qui est désormais fait.

Talent pour le double jeu

Cependant, comme c’est souvent le cas, la façade ressemble rarement aux coulisses. La lumière des projecteurs cache plus qu’elle ne montre. Et là, force est de constater que le tableau est moins reluisant : tant ses réalisations de chef d’Etat que ses performances de défenseur de la démocratie laissent sérieusement à désirer.

Ce talent pour le double jeu, Zelensky va le montrer dès son élection. On rappelle qu’il a été élu le avec le score canon de 73,2 % des voix en promettant de mettre fin à la corruption, de mener l’Ukraine sur le chemin du progrès et de la civilisation, et surtout de faire la paix avec les russophones du Donbass. Aussitôt élu, il va trahir toutes ses promesses avec un zèle si intempestif que sa cote de popularité tombera à 23% en janvier 2022, au point de se faire distancer par ses deux principaux adversaires.



Dès mai 2019, pour satisfaire ses sponsors oligarques, le nouvel élu lance un programme massif de privatisation du sol portant sur 40 millions d’hectares de bonnes terres agricoles sous prétexte que le moratoire sur la vente des terres aurait fait perdre des milliards de dollars au PIB du pays. Dans la foulée des programmes de « décommunisation » et de « dérussification » entamés depuis le coup d’Etat pro-américain de février 2014, il lance une vaste opération de privatisation des biens d’Etat, d’austérité budgétaire, de dérégulation des lois sur le travail et de démantèlement des syndicats, ce qui fâche une majorité d’Ukrainiens qui n’avaient pas compris ce que leur candidat entendait par « progrès », « occidentalisation » et « normalisation » de l’économie ukrainienne. Dans un pays qui, en 2020, affichait un revenu par habitant de 3726 dollars contre 10 126 dollars pour l’adversaire russe, alors qu’en 1991 le revenu moyen de l’Ukraine dépassait celui de la Russie, la comparaison n’est pas flatteuse. Et on comprend que les Ukrainiens n’aient pas applaudi cette énième réforme néolibérale.

Quant à la marche vers la civilisation, elle prendra la forme d’un autre décret qui, le 19 mai 2021, assure la domination de la langue ukrainienne et bannit le russe dans toutes les sphères de la vie publique, administrations, écoles et commerces, à la grande satisfaction des nationalistes et à la stupéfaction des russophones du sud-est du pays.

Un sponsor en fuite

En matière de corruption, le bilan n’est pas meilleur. En 2015, le Guardian estimait que l’Ukraine était le pays le plus corrompu d’Europe. En 2021, Transparency International, une ONG occidentale basée à Berlin, classait l’Ukraine au 122e rang mondial de la corruption, tout près de la Russie honnie (136e). Pas brillant pour un pays qui passe pour un parangon de vertu face aux barbares russes. La corruption est partout, dans les ministères, les administrations, les entreprises publiques, le parlement, la police, et même dans la Haute Cour de Justice Anti-Corruption selon le Kyiv Post ! Il n’est pas rare de voir des juges rouler en Porsche, observent les journaux.

Le principal sponsor de Zelensky, Ihor Kolomoïsky, résident à Genève où il possède des bureaux luxueux avec vue sur la rade, n'est pas le moindre de ces oligarques qui profitent de la corruption ambiante : le 5 mars 2021, Anthony Blinken, qui ne pouvait sans doute pas faire autrement, annonçait que le Département d’Etat avait bloqué ses avoirs et l’avait banni des Etats-Unis en raison « d’une implication pour fait significatif de corruption ». Il est vrai qu’on accusait Kolomoïsky d’avoir détourné 5,5 milliards de dollars de la banque publique Privatbank. Simple coïncidence, le bon Ihor était aussi le principal actionnaire du holding pétrolier Burisma qui employait le fils de Joe Biden, Hunter, pour un modeste dédommagement de 50 000 dollars par mois, et qui fait aujourd’hui l’objet d’une enquête du procureur du Delaware. Sage précaution : Kolomoisky, devenu persona non grata en Israël et réfugié en Géorgie selon certains témoins, ne risque ainsi pas de venir témoigner à la barre.

C’est ce même Kolomoïsky, décidément incontournable dans cette Ukraine en route vers le progrès, qui a fait toute la carrière d’acteur de Zelensky et qu’on retrouve impliqué dans l’affaire des Pandora Papers révélée par la presse en octobre 2021. Ces papiers ont révélé que depuis 2012, la chaine de TV 1+1 appartenant au sulfureux oligarque avait versé pas moins de 40 millions de dollars à sa vedette Zelensky depuis 2012 et que ce dernier, peu avant d’être élu président et avec l’aide de sa garde rapprochée de Kryvyi Rih - les deux frères Shefir, dont l’un est l’auteur des scénarios de Zelenski et l’autre le chef du Service de sécurité d’Etat, et le producteur et propriétaire de leur société de production commune Kvartal 95 - avait prudemment transféré des sommes considérables sur des comptes offshore ouverts au nom de sa femme, tout en acquérant trois appartements non déclarés à Londres pour la somme de 7,5 millions de dollars.

Ce goût du « serviteur du peuple » (c’est le nom de sa série télévisée et de son parti politique) pour le confort non-prolétarien est confirmé par une photo brièvement apparue sur les réseaux sociaux et aussitôt effacée par les fact-checkers anti-complotistes, qui le montrait prenant ses aises dans un palace tropical à quelques dizaines de milliers de dollars la nuit alors qu’il était censé passer ses vacances d’hiver dans une modeste station de ski des Carpathes.

Cet art de l’optimisation fiscale et cette fréquentation assidue d’oligarques pour le moins controversés ne plaident donc pas en faveur d’un engagement présidentiel inconditionnel contre la corruption. Pas plus que le fait d’avoir essayé de dégommer le président de la Cour constitutionnelle Oleksandr Tupytskyi, qui le gênait, et nommé premier ministre, après le départ de son prédécesseur Oleksyi Hontcharouk pour cause de scandale, un inconnu du nom de Denys Chmynal mais qui avait le mérite de diriger l’une des usines de l’homme le plus riche du pays, Rinat Akhmetov, propriétaire de la fameuse usine Azovstal, ultime refuge des héroïques combattants de la liberté du bataillon Azov. Combattants qui arborent sur leur bras, dans leur cou, dans leur dos ou sur leur poitrine des tatouages glorifiant le Wolfsangel de la Division SS Das Reich, des phrases d’Adolf Hitler ou des croix gammées, comme on a pu le voir sur les innombrables vidéos diffusées par les Russes après leur reddition.

Otage des bataillons Azov

Car le rapprochement du flamboyant Volodymyr avec les représentants les plus extrêmes de la droite nationaliste ukrainienne n’est pas la moindre des étrangetés du Dr. Zelensky. Cette complicité a aussitôt été niée avec la plus grande virulence par la presse occidentale, qui l’a jugée scandaleuse en raison des origines juives du président, subitement redécouvertes. Comment un président juif pourrait-il sympathiser avec des néo-nazis, par ailleurs présentés comme une infime minorité de marginaux ? Il ne faudrait tout de même pas donner du crédit à l’opération de « dénazification » menée par Vladimir Poutine…

Et pourtant les faits sont têtus et loin d’être anodins.

Il est certain qu’à titre personnel Zelensky n’a jamais été proche de l’idéologie néo-nazie ni même de l’extrême-droite nationaliste ukrainienne. Son ascendance juive, même si elle est relativement lointaine et n’a jamais été revendiquée avant février 2022, exclut bien évidemment tout antisémitisme de sa part. Ce rapprochement ne trahit donc pas une affinité mais relève de la banale raison d’Etat et d’un mélange bien compris de pragmatisme et d’instinct de survie physique et politique.

Il faut remonter à octobre 2019 pour comprendre la nature des relations entre Zelensky et l’extrême-droite. Et il faut comprendre que ces formations d’extrême-droite, même si elles ne pèsent que 2% de l’électorat, représentent tout de même près d’un million de personnes très motivées et bien organisées et qui se répartissent dans de nombreux groupements et mouvements, dont le régiment Azov (cofondé et financé dès 2014 par Kolomoïsky, toujours lui !) n’est que le plus connu. Il faut lui ajouter les organisations Aïdar, Dnipro, Safari, Svoboda, Pravy Sektor, C14 et Corps national pour être complet.

C14, baptisé ainsi en raison du nombre de mots de la phrase du néonazi américain David Lane (« We must secure the existence of our people and a future for white children »), est l’un des moins connus à l’étranger mais les plus redoutés pour sa violence raciste en Ukraine. Tous ces groupements ont été plus ou moins fondus dans l’armée et la garde nationale ukrainiennes à l’initiative de leur animateur, l’ancien ministre de l’Intérieur Arsen Avakov, qui a régné sans partage sur l’appareil de sécurité ukrainien de 2014 à 2021. Ce sont eux que Zelensky appelle des « vétérans depuis l’automne 2019.

Quelques mois après son élection, le jeune président se rend en effet dans le Donbass pour tenter de réaliser sa promesse électorale et faire appliquer les accords de Minsk signés par son prédécesseur. Les forces d’extrême-droite, qui pilonnent les villes des Donetsk et Lougansk depuis 2014 au prix de dix mille morts, l’accueillent avec la plus grande circonspection car ils se méfient de ce président « pacifiste ». Ils mènent une campagne sans pitié contre la paix sous le slogan « Pas de capitulation ». Sur une vidéo, on voit un Zelensky blême les implorer : « Je suis le président de ce pays. J’ai 41 ans. Je ne suis pas un loser. Je viens vers vous et vous dis : retirez les armes. » La vidéo est lâchée sur les réseaux sociaux et Zelensky devient aussitôt la cible d’une campagne haineuse. C’en sera fait de ses velléités de paix et d’application des accords de Minsk.

Peu après cet incident, un retrait mineur des forces extrémistes a lieu, puis les bombardements reprennent de plus belle.

Croisade nationaliste

Le problème est que non seulement Zelensky a cédé à leur chantage mais qu’il les rejoint dans leur croisade nationaliste. Après son expédition ratée, en novembre 2019, il reçoit plusieurs leaders de l’extrême-droite, dont Yehven Taras, le chef du C14, tandis que son premier ministre s’affiche aux côtés d’Andryi Medvedko, une figure néo-nazie soupçonnée de meurtre. Il soutient aussi le footballeur Zolzulya contre les fans espagnols qui l’accusent d’être un nazi à cause de son soutien proclamé à Stepan Bandera, le leader nationaliste qui a collaboré avec l’Allemagne nazie pendant la guerre (et avec la CIA après la guerre) et participé à l’Holocauste des Juifs.

La collaboration avec les radicaux nationalistes est bien installée. En novembre de l’an dernier, Zelensky nomme l’ultra-nationaliste de Pravy Sektor Dmytro Yarosh conseiller spécial du commandant en chef de l’armée ukrainienne et, depuis février 2022, chef de l’Armée des volontaires qui fait régner la terreur à l’arrière. Au même omet, il nomme Oleksander Poklad, surnommé « l’étrangleur » en raison de son goût pour la torture, cher du contre-espionnage du SBU. En décembre, deux mois avant la guerre, c’est au tour d’un autre chef de Pravy Sektor, le commandant Dmytro Kotsuybaylo, d’être récompensé par le titre de « Héros de l’Ukraine » tandis que, une semaine après le début des hostilités, Zelensky fait remplacer le gouverneur régional d’Odessa par Maksym Marchenko, commandant du bataillon ultranationaliste Aïdar, celui-là même auprès duquel Bernard-Henri Lévy se fera une gloire de défiler.

Désir d’amadouer l’extrême-droite en lui confiant des postes ? Ultra-patriotisme partagé ? Ou simple convergence d’intérêt entre une droite néolibérale atlantiste et pro-occidentale et une extrême droite nationaliste qui rêve de casser du Russe et de « mener les races blanches du monde dans une croisade finale contre les Untermenschen guidés par les Sémites », selon les mots de l’ancien député Andryi Biletsky, chef du Corps national ? On ne sait trop, aucun journaliste ne s’étant hasardé à poser la question à Zelensky.

Ce qui ne fait aucun doute en revanche, c’est la dérive de plus en plus autoritaire, voire criminelle, du régime ukrainien. A tel point que ses zélotes devraient y réfléchir à deux fois avant de proposer leur idole au prix Nobel de la Paix. Car, pendant que les médias regardent ailleurs, c’est une vraie campagne d’intimidation, de kidnappings et d’exécutions que subissent les élus locaux et nationaux soupçonnés d’être des agents russes ou de connivence avec l’ennemi parce qu’ils veulent éviter une escalade du conflit.

« Un traitre de moins en Ukraine ! On l’a retrouvé tué et il a été jugé par le tribunal du peuple !» C’est ainsi que le conseiller du ministre de l’Intérieur, Anton Gerashenko, a annoncé sur son compte Telegram le meurtre de Volodymyr Strok, maire et ancien député de la petite ville de Kremnina. Soupçonné d’avoir collaboré avec les Russes, il a été enlevé puis torturé avant d’être exécuté. Le 7 mars, c’est au tour du maire de Gostomel d’être tué parce qu’il avait voulu négocier un corridor humanitaire avec les militaires russes. Le 24 mars, c’est le maire de Kupyansk qui demande à Zelensky de relâcher sa fille enlevée par les séides du SBU. Au même moment, un des négociateurs ukrainiens est retrouvé mort après avoir été accusé de trahison par les médias nationalistes. Pas moins de onze maires sont portés disparus à ce jour, y compris dans des régions jamais occupées par les Russes…

Partis d’opposition interdits

Mais la répression ne s’arrête pas là. Elle frappe les médias critiques, qui ont tous été fermés, et les partis d’opposition, qui ont tous été dissous.

En février 2021, Zelensky fait fermer trois chaînes d’opposition jugées pro-russes et censées appartenir à l’oligarque Viktor Medvedchuk, NewsOne, Zik et 112 Ukraine. Le Département d’Etat salue cet attentat contre la liberté de la presse en déclarant que les Etats-Unis soutiennent les efforts ukrainiens pour contrer l’influence maligne de la Russie… » En janvier 2022, un mois avant la guerre, c’est au tour de la chaine Nash d’être fermée. Après le début de la guerre, le régime fait la chasse aux journalistes, blogueurs et commentateurs de gauche. Début avril, deux chaînes de droite sont également touchées. Channel 5 et Pryamiy. Un décret présidentiel oblige toutes les chaines à diffuser un seul et unique son de cloche, pro-gouvernemental bien sûr. Récemment la chasse aux sorcières s’est même étendue au blogueur critique le plus populaire du pays, le Navalny ukrainien, Anatoliy Shariy, qui été arrêté le 4 mai dernier par les autorités espagnoles à la demande de la police politique ukrainienne. Des attaques contre la presse au moins équivalentes à celles de l’autocrate Poutine, mais dont on n'a jamais entendu parler dans les médias occidentaux…

La purge a été encore plus sévère pour les partis politiques. Elle a décimé les principaux opposants de Zelensky. Au printemps 2021, le domicile du principal d’entre eux, Medvedchuk, réputé proche de Poutine, est saccagé et son propriétaire placé en résidence surveillée. Le 12 avril dernier, le député oligarque a été interné de force dans un lieu tenu secret, visiblement drogué, privé de visites avant d’être exhibé à la TV et proposé en échange de la libération des défenseurs d’Azovstal, au mépris de toutes les conventions de Genève. Ses avocats, menacés, ont dû renoncer à le défendre au profit d’un proche des services.

En décembre dernier, c’est Petro Porochenko, qui remontait dans les sondages, qui a été accusé de trahison. Le 20 décembre 2021 à 15h07, on pouvait lire sur le site officiel du SBU qu’il était suspect d’avoir commis des crimes de trahison et de soutien à des activités terroristes. L’ancien président, qui était pourtant un antirusse forcené, se voyait reprocher « d’avoir rendu l’Ukraine énergétiquement dépendante de la Russie et des leaders des pseudo-Républiques sous contrôle russe. »

Le 3 mars dernier, ce sont les activistes de la Gauche Lizvizia qui subissent un raid du SBU et son emprisonnés par douzaines. Puis le 19 mars, la répression frappe l’ensemble de la gauche ukrainienne. Par décret, onze partis de gauche sont interdits, soit le Parti pour la vie, l’Opposition de gauche, le parti socialiste progressiste d’Ukraine, le parti socialiste d’Ukraine, l’union des forces de gauche, les Socialistes, le Parti Sharyi, Les Nôtres, Etat, le Bloc d’opposition le Bloc Volodymyr Saldo.

D’autres activistes, blogueurs et défenseurs des droits de l’Homme sont arrêtés et torturés, le journaliste Yan Taksyur, l’activiste Elena Brezhnaya, le boxeur de MMA Maxim Ryndovskiy ou encore l’avocate Elena Viacheslavova, dont le père était mort carbonisé dans le pogrom du 2 mai 2014 à la Maison des syndicats d’Odessa.

Pour compléter cette liste, on mentionnera encore ces hommes et ces femmes déshabillés et fouettés en public par les nationalistes dans les rues de Kiev, ces prisonniers russes battus et dont on tirait dans les jambes avant de les exécuter, ce soldat à qui on avait percé un œil avant de le tuer, ces membres de la Légion géorgienne qui ont exécuté de prisonniers russes dans un village près de Kiev tandis que leur chef se vantait de ne jamais faire de prisonnier. Sur la chaine Ukraine 24, c’est le chef du service médical de l’armée qui indique avoir donné l’ordre « de castrer tous les hommes russes parce qu’ils sont des sous-hommes pires que des cafards. » Enfin, l’Ukraine recourt massivement à la technologie de reconnaissance faciale de la société Clearview afin d’identifier les morts russes et de diffuser leurs photos sur les réseaux sociaux russes en les tournant en ridicule…

Un acteur à oscariser

On pourrait multiplier les exemples, tant sont nombreuses les citations et les vidéos d’atrocités commises par les troupes du défenseur de la démocratie et des droits humains qui préside aux destinées de l’Ukraine. Mais ce serait fastidieux et contre-productif auprès d’une opinion publique convaincue que ces comportements barbares sont uniquement dus aux Russes.

C’est pourquoi aucune ONG ne s’en alarme, le Conseil de l’Europe reste coi, le Tribunal pénal international n’enquête pas, les organisations de défense de la liberté de la presse restent muettes. Ils n’ont pas bien écouté ce que le gentil Volodymyr leur avait déclaré lors d’une visite à Butcha début avril : « Si nous ne trouvons pas une porte de sortie civilisée, vous connaissez nos gens, ils trouveront une issue non-civilisée. »

Le problème de l’Ukraine est que son président, bon gré ou mal gré, a cédé son pouvoir aux extrémistes sur le plan intérieur et aux militaires de l’OTAN sur le plan extérieur pour s’adonner au plaisir d’être adulé par les foules du monde entier. N’est-ce pas lui qui déclarait à un journaliste français le 5 mars dernier, dix jours après l’invasion russe : « Aujourd’hui, ma vie est belle. Je crois que je suis désiré. Je sens que c’est le sens le plus important de ma vie : être désiré. Sentir que vous n’êtes pas banalement en train de respirer, marcher et manger quelque chose. Vous vivez ! ».

On vous l’a dit : Zelenski est un grand acteur. Comme son prédécesseur qui avait incarné le Dr. Jekill & Mr. Hide en 1932, il mérite de gagner l’Oscar du meilleur rôle masculin de la décennie. Mais quand il devra s’atteler à la tâche de reconstruire son pays dévasté par une guerre qu’il aurait pu éviter en 2019, le retour à la réalité risque d’être difficile.



Sources 

Olga Rudenko, The Comedian-Turned-President is Seriously in Over His Head, New York Times, February 21, 2022 (Opinion Guest from Kyyiv Post).

Consortium News, Alex Rubinstein and Max Blumenthal, How Zelensky made Peace With Neo-Nazis, March 4 and Zelensky’s Hardline Internal Purge, April 20, 2022.

The Grayzone, Natylie Baldwin, Olga Baysha Interview about Ukraine’s President, April 29, 2022.

President of Ukraine Zelensky has visited disengaging area in Zolote today, @Liveupmap, 26 October 2019 (Watch on Twitter).

Adrien Nonjon, Qu’est-ce que le régiment Azov ? The Conversation, 24 mai 2022.

US Department of State, Public Designation of Oligarch and Former Ukrainian Public Official Ihor Kolomoyskyy Due to Involvement in Significant Corruption, Press statement, Anthony J. Blinken, March 5, 2021.

Security Service of Ukraine, Petro Poroshenko notified of suspicion of treason and aiding terrorism, ssu.gov.ua, 20 December 2021.

Michel Pralong, Un maire ukrainien prorusse enlevé et abattu, Lematin.ch, 3 mars 2022,

Le blog de Guy Mettan, journaliste, homme politique

L

Mélenchon et le RSA (RMi): C'est fou cette amnésie collective.

 

Il y a 11 ans, JL Mélenchon disait EXACTEMENT la même chose que Fabien_Roussel sur le travail et les allocs. Il était de droite?