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Les cadeaux d’Anne Hidalgo aux milliardaires Bernard Arnault, François Pinault et Xavier Niel


 

article du site  "L'insoumission"

La maire de Paris socialiste se prépare à annoncer sa candidature à l’élection présidentielle. Le précédent Président socialiste, François Hollande, s’était fait élire en annonçant que son véritable ennemi serait la finance, pour in fine bien la servir. Le résultat fut l’élection de son pur produit et serviteur, Emmanuel Macron, grâce à qui les intérêts des puissants oligarques milliardaires n’auront jamais été aussi bien défendus dans toute l’histoire de la République. Y a-t-il autre chose à attendre de la probable future candidate Anne Hidalgo ? Cette note vise, à partir de quelques exemples parisiens, d’évaluer à cet égard le bilan de l’action municipale de la maire socialiste vis-à-vis de certains de ces oligarques milliardaires. Et si les amis d’Hidalgo étaient précisément les financiers ?
Anne Hidalgo et Bernard Arnault, un vieil idylle

Commençons par Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France et la deuxième fortune mondiale. C’est un grand adepte des paradis fiscaux, de l’optimisation et de l’évasion fiscale. Si l’homme d’affaire est amateur d’art et collectionneur, son engagement dans le mécénat suit surtout une stratégie visant à améliorer l’image du groupe LVMH et accroître son rayonnement à l’international.

Pour le milliardaire, comme pour nombre d’oligarques, il est essentiel de tisser des liens avec le politique, de droite comme de gauche. Et côté PS, dans l’équipe de Bertrand Delanoë-Anne Hidalgo, ça tombe bien, c’était un de leurs objectifs. Christophe Girard, l’ancien adjoint à la culture et maire du 4e, est en partie à l’époque choisi pour cela. Celui qui fut à EELV avant de rejoindre le PS a occupé des fonctions de premier plan au sein de la maison Yves Saint Laurent et du groupe LVMH jusqu’en 2016.
Un immense terrain à prix cassé pour la Fondation Vuitton à Paris

Bernard Arnault avait déjà obtenu pour le groupe LVMH de la Mairie de Paris l’exploitation du jardin d’acclimatation dans le bois de Boulogne par le biais d’une délégation de service public. En 2006, le Conseil de Paris va lui permettre de construire sa “Fondation Vuitton” qui sera inaugurée en 2014. Une convention de 55 ans au profit de LVMH est établie sur un terrain appartenant à la Ville et jouxtant le jardin d’acclimatation, contre une redevance de 100.000€ par an. Au vu de la superficie de 11.100m2, c’est pas cher payé, soit une redevance de 9€/m2/an.

À titre de comparaison, la redevance versée par la FFT pour la convention d’occupation de Roland Garros est d’environ 60€/m2. La largesse est de taille ! Mais surtout, Bernard Arnault va pouvoir profiter du cadre fiscal du mécénat induit par la loi Aillagon. La Cour des comptes en novembre 2018 a révélé que la construction du bâtiment qui devait initialement coûter 100 millions d’euros va voir sa facture exploser à près de 800 millions d’euros au total. Du fait de l’avantage fiscal permettant de défiscaliser 60% de l’argent investi, il en coûtera 518M€ à l’Etat.
Le musée des Arts et traditions populaires offert sur un plateau à LVMH

Celui qui a détruit tant d’emplois, tant de vies et tout le savoir-faire français de l’industrie du textile par sa politique de délocalisation va reprendre, tout un symbole, le musée des Arts et traditions populaires pour en faire sa maison LVMH- Arts-talents-patrimoine… Le bâtiment de l’ancien Musée national des Arts et Traditions populaires qui était installé dans le Bois de Boulogne, lui aussi attenant au jardin d’acclimatation, appartenait à la Ville et avait été concédé à l’État en 1954, par une convention arrivant à échéance en décembre 2014. Ce musée avait été fermé par l’Etat, et ses collections avaient été transférées au MUCEM à Marseille en 2011. Le bâtiment, depuis cette date, avait été laissé sans utilisation, muré en juin 2013 et laissé à l’abandon.

L’État va finalement verser une indemnité de 10 millions d’euros (un montant visant à permettre de réaliser les travaux de réhabilitation du bâtiment) à la Ville de Paris, pour la reprise du bâtiment. Mais plutôt que de recréer un établissement culturel municipal, certains parlaient d’un musée sur l’esclavage, la ville va le céder à LVMH, sans aucune mise en concurrence pourtant imposée à la moindre association culturelle. Et le “projet culturel”, normalement exigé, sera des plus sommaires. La ville va lui offrir les 10 millions d’euros perçus par L’État et établir une convention d’une durée de 50 ans pour une redevance en retour très faible de nouveau pour le groupe LVMH. Il s’agit de 150.000 euros par an, pour plusieurs milliers mètres carrés de surface, soit environ de nouveau 9€ le m2 par an, plus un faible pourcentage du chiffre d’affaires, alors qu’une partie des activités pratiquées dans le lieu (évènementielles et de restauration) sera très lucrative et bien rentable. A titre de comparaison, le prix des loyers commerciaux le plus faible dans le 16ème arrondissement est au minimum de 270€ le m2 par an…
Quand Anne Hidalgo prend la défense de Bernard Arnault contre ATTAC

Les investissements ont été estimés à 158 millions d’euros, bénéficiant là encore de la règle de la déduction fiscale de 60%, donc largement financés par l’Etat. Bernard Arnault peut donc s’offrir ainsi, grâce aux largesses de la ville et de l’Etat, une “Maison LVMH / Arts – Talents – Patrimoine”, mixant résidence d’artiste, salles d’exposition et de concerts, centre de documentation sur les métiers d’art et un restaurant de 1.000 m2, qui lui permettra, sous prétexte de culture, de valoriser son image. Le domaine LVMH dans le bois de Boulogne est dorénavant une vitrine plus que conséquente, nationale et internationale pour l’empire du luxe du milliardaire.

Le 3 juillet, lors de l’inauguration de la réouverture après travaux des magasins emblématiques de La Samaritaine, l’association Attac a mené une action non violente, un tag à la gouache et des banderoles pour dénoncer le gang des profiteurs. Pendant la crise sanitaire, alors que la pauvreté explose, ces milliardaires ont en effet augmenté de 68% leur fortune ! Bernard Arnault, lui, a vu ses avoirs personnels augmenter de 62 milliards d’euros, tout en poursuivant des licenciements et ses placements dans les paradis fiscaux ! Mais, Anne Hidalgo, côte à côte avec Emmanuel Macron pour flatter l’indécent milliardaire, fut parmi les premières personnalités politiques à dénoncer le vandalisme de l’association… En cohérence, elle a choisi son camp, celui des milliardaires fraudeurs du fisc, la gôche anti gouache pro LVMH
Les cadeaux d’Anne Hidalgo à François Pinault

Juste après Bernard Arnault, impossible de ne pas mentionner François Pinault, autre milliardaire. François Pinault a lui aussi utilisé des sociétés écrans situées dans les paradis fiscaux des Antilles néerlandaises pour cacher un quart de sa fortune pendant une vingtaine d’années, évitant ainsi d’être assujetti à l’impôt sur le revenu jusqu’en 1997, sans compter les stratégies d’optimisation fiscale réalisées depuis. 3ème fortune française et 59ème au niveau mondiale en 2012, avec une fortune personnelle estimée à 8,5 milliards de dollars et une fortune professionnelle de 8,1 milliards d’euros, rien que ça. Pour François Pinault, impensable de ne pas accéder lui-aussi à sa propre fondation dans la capitale. Et ce que les milliardaires rêvent à Paris, Anne Hidalgo l’exauce. La maire de Paris lui a ainsi permis de réaliser la Fondation Pinault au sein de la Bourse du Commerce.

Cette magnifique rotonde datant du XVIIIe siècle avait été cédée par la Ville de Paris à la chambre de commerce et de l’industrie de Paris-Ile-de-France (CCI) en 1949, pour 1 franc symbolique, sous réserve qu’elle y accueille des activités liées à ses missions. Fin de l’été 2015, la municipalité a demandé à la CCI de lui céder cet espace de 13.000 mètres carrés, afin d’y installer une activité emblématique, de visibilité internationale, à côté des Halles : la fondation Pinault. En janvier 2016, alors que la CCI se retrouve financièrement au plus mal, à prévoir plus de 300 licenciements, la Ville de Paris a fait une proposition de rachat jugée satisfaisante par la chambre, laquelle se verrait céder en pleine propriété un bâtiment de 14.000 mètres carrés près de République, dont elle est concessionnaire depuis 1914. L’opération va coûter 86 millions d’euros à la ville de Paris et un dédommagement de 21 millions d’euros pour la CCI !

La ville, là encore, établit pour le milliardaire collectionneur, un bail emphytéotique pour 50 ans, pour un loyer annuel de 15 millions d’euros les deux premières années. Mais ce montant pouvant sembler être impressionnant revient à 1150€/m2/an, soit un loyer bien inférieur aux fourchettes hautes dans le quartier des loyers commerciaux qui sont plus autour de 2589€/m2/an. Et d’emblée, la ville a promis des loyers beaucoup moins élevés pour les années suivantes afin de tenir compte des travaux engagés. Les coûts d’entretien et d’investissement de ce site seraient très élevés (12,3 millions d’euros entre 2009 et 2015, 4 millions nécessaires pour une mise aux normes d’urbanisme et d’accueil du public). Mais François Pinault, en bon mécène désintéressé comme Bernard Arnault, sait user lui aussi de la loi Aillagon de défiscalisation de l’argent investi dans la fondation. Ces milliardaires savent défendre leurs intérêts au point de réussir à les faire passer pour de l’intérêt général !
Les liens d’Anne Hidalgo avec Unibail-Rodamco-Westfield, le premier groupe coté de l’immobilier commercial au monde

Sans chercher à être exhaustif, on ne peut traiter du rapport d’Anne Hidalgo avec les milliardaires et les grandes entreprises au top dans la financiarisation capitaliste sans traiter d’Unibail-Rodamco-Westfield, le premier groupe coté de l’immobilier commercial au monde.

Avant d’être Maire de Paris, Madame Hidalgo a été 1ère adjointe de Bertrand Delanoë de 2001 à 2014. Un des gros dossiers d’urbanisme de l’équipe municipale fut celui des Halles. Si les débats à l’époque ont surtout porté sur les aspects esthétiques et la Canopée, l’opération de rénovation des Halles prévoyait surtout une immense braderie, puisque ce bâtiment emblématique de Paris, porte d’entrée dans la capitale via les immenses stations de métro et RER qu’il abrite, au profit de l’entreprise Unibail.

Cette cession du centre commercial, qui a eu lieu en 2010-2011, a profité de manière aberrante à l’entreprise, aux dépens de la collectivité : la Ville a ainsi réalisé 1 milliard de travaux dans le bâtiment avant de le céder (sans contribution d’Unibail, alors que l’entreprise devait initialement contribuer pour 238M€ aux travaux, mais ce concours a été annulé). Elle cède pour 142 millions un centre commercial qui doit en valoir dans les 700 millions selon l’évaluation de la CRC en 2018, qui estime que “le réaménagement des Halles a profité de manière déséquilibrée à Unibail-Rodamco(-Westfield) potentiellement au détriment 1) des finances de la Mairie et 2) de l’intérêt public considéré plus généralement.”)

De plus, la surface commerciale a été étendue, ce qui accroît la marchandisation aux dépens de l’intérêt général et notamment à l’encontre des revendications des riverains.

Les liens de Mme Hidalgo et de son équipe avec cette entreprise ne s’arrêtent pas là : en effet, elle a décidé en 2014 de permettre à Unibail de construire au coeur du Parc des expositions qui était déjà délégué en délégation de service public à Viparis, filiale d’Unibail, la gigantesque Tour Triangle, bâtiment anti-écologique, contesté par les riverains, des élu.es (comme Alexis Corbière et moi-même à l’époque et les élu.es écologistes) et spéculatif. D’après un rapport de la CRC, publié en juin 2020, on a appris de plus que la Ville avait dans le cadre de ce projet offert un cadeau de 263 millions d’euros, sans raison, à l’entreprise Unibail !

En effet, en 2014, la Ville a résilié de manière anticipée le contrat de délégation du Parc des expositions qui la liait à Unibail, afin de signer un nouveau contrat intégrant la présence de la future Tour Triangle. La résiliation a été l’occasion d’une indemnisation d’Unibail à hauteur de 263 millions d’euros, pour le dédommager de cette résiliation anticipée… C’est pourtant l’entreprise Unibail le premier bénéficiaire, puisqu’elle a obtenu le nouveau bail du Parc des expositions et de la Tour triangle, pour une durée de 50 ans ! Après la braderie des Halles à Unibail en 2011, c’est un nouveau cadeau injustifié fait par la Ville à cette multinationale, qui va déjà profiter de larges bénéfices du fait du projet de Tour triangle (si le projet voit le jour car il est tellement à contre temps !) et qui a, selon les termes de la CRC, “durablement renforcé sa situation sur son secteur d’activité”.

Pour rendre concret ce montant, avec 263 millions d’euros on pourrait très très largement héberger et garantir un accompagnement social à l’ensemble des sans-abris parisiens et mal logés pendant 5 ans !

De plus, avec un loyer de 2 millions d’euros par an pour une durée de 80 ans (et 8 millions versés à la livraison du bâtiment), la convention est assez généreuse : rien que les 77.000m2 de bureaux prévus peuvent permettre à Unibail d’engranger environ 80 millions d’euros par an, montant qui n’inclut pas les bénéfices liés à l’espace de conférences, à l’hôtel de luxe, aux locaux commerciaux en pied d’immeuble.
Anne Hidalgo et Xavier Niel

Dernier exemple pour la route dans cette note, parlons des largesses de la ville avec Xavier Niels et sa station F. Non content de faire de la capitale la vitrine des milliardaires, du luxe, de la transformer en centre commercial géant, l’équipe municipale d’Anne Hidalgo entend en faire une vitrine de l’innovation, la capitale des start-up, de quoi faire rougir de plaisir Emmanuel Macron qui s’auto présente comme le Président de la start-up Nation.

L’équipe se tourne naturellement vers un autre milliardaire, Xavier Niel. Il est le fondateur et actionnaire principal d’Iliad, groupe de télécommunications français, maison mère du fournisseur d’accès à internet Free et de l’opérateur de téléphonie mobile Free mobile. C’est aussi un parisien qui vit par ailleurs dans un somptueux palais dans le 16e arrondissement.

Pour monter la station F, plus grand incubateur numérique à start-up d’Europe, la SNCF va céder la Halle Freyssinet à la Ville de Paris qui la cède ensuite au groupe Free en 2016 pour 70 millions d’euros, soit pour 1800€ le m2 dans une zone où au même moment le prix du m2 avoisinait les 8000 €.

Pur hasard ? Jean-Louis Missika, l’adjoint d’Anne Hidalgo à l’urbanisme durant la précédente mandature, celui qui pilota en grande partie sa campagne municipale “Paris en commun”, très actif sur ce dossier, avait auparavant travaillé comme lobbyiste auprès de Free et de Xavier Niel…C’est vrai qu’il avait été en grande partie choisi pour avoir siégé dans une cinquantaine de conseil d’administration de grande entreprises et notamment chez free. Son soutien lors de la présidentielle à Emmanuel Macron n’avait en aucun cas entaché leur collaboration politique.

Si la station F peine à fidéliser les 1000 start-up promises du fait de nombreuses difficultés pour garantir l’efficacité des services promis et de bonnes conditions matérielles (même le wifi dysfonctionne, quel comble pour le patron de Free !), la gare de la start-up nation-capitale accueille de beaux voyageurs, comme le fondateur d’Airbnb, la numéro 2 de Facebook, le PDG de Microsoft… Le jour de l’inauguration du lieu, le 29 juin 2017, en présence d’Emmanuel Macron, fut précisément le même jour où celui-ci avait déclaré “Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien.”

Par Danielle Simonnet.

Médias de classe, haine de classe (Acrimed)


« Tout se passe, explique le sociologue Alain Accardo, comme si le “peuple” n’était intéressant pour les médias qu’autant qu’il est inoffensif, désorganisé, souffrant, pitoyable, mûr pour les Restos du cœur, l’intervention caritative et le miracle du loto [1]. » Invisibles à la télévision ou à la radio, les classes populaires sont rappelées à l’ordre dès lors qu’elles ne s’y résignent plus. Méprisés sur tous les plateaux, leurs porte-parole se font gronder quand ils cessent d’y faire de la figuration.

Depuis 2014, les grands médias doivent diffuser des programmes qui contribuent à la lutte contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes. Un progrès, tout de même, tant par ailleurs l’inégalité sociale semble, elle, toujours aller de soi. Ou presque de soi. Si le législateur a confié en 2006 le soin au CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) de veiller à la représentation de la diversité de la société française, son dernier rapport annuel est accablant : « les CSP+ sont surreprésentées dans tous les genres de programmes. Elles représentent jusqu’à 79 % des personnes visibles dans les divertissements, 78 % dans l’information et 73 % dans les fictions. » La proportion des cadres, professions libérales et chefs d’entreprise à la télévision atteint 61 % en 2019 alors que ce groupe ne représente que 10 % de la société ; pour les ouvriers, ces proportions atteignent, respectivement, 3 % et 12 %. Autrement dit, les CSP+ sont quinze fois plus présents que les ouvriers alors qu’ils sont moins nombreux dans la population…

À la radio, aussi, l’écart est saillant. Une enquête du Monde diplomatique pointait que, la semaine du 18 au 24 novembre 2019, « les studios de la radio de service public France Inter ont accueilli 177 invités. Tous issus de classes moyennes supérieures, culturellement et économiquement favorisées. À deux petites exceptions près, à des heures de faible écoute. [Une] étudiante boursière et une chômeuse de longue durée ont apporté leur “témoignage” dans l’émission “Le nouveau rendez-vous”, entre 22 heures et 23 heures [2]. » D’autres stations se préoccupent davantage de la diversité sociale. « Les Grandes Gueules » sur RMC accordent du temps d’antenne à toutes les classes sociales et, comme le relève Vincent Goulet, cette émission « a un côté polémique […] proche de l’ethos populaire [3] ». Mais le sociologue constate aussi que « le cadrage idéologique » reste, notamment par le choix des thèmes et des polémiques, « très proche du pôle libéral et entrepreneurial. » On en revient ainsi très fréquemment à la figure du « patron » qui « se bat seul contre le fisc pour donner du boulot aux pauvres gens ». Et, in fine, les milieux populaires constituent toujours ce que Pierre Bourdieu nommait une « classe-objet », soit un groupe qui est parlé par d’autres plutôt qu’il ne parle de sa voix propre. Ainsi des classes populaires périurbaines : comme le constate le CSA, « les personnes demeurant dans les grands ensembles de banlieues populaires […] n’apparaissent qu’à hauteur de 7 % dans les programmes visionnés alors que ces zones seraient habitées par 27 % de la population ». En revanche, 52 % des intervenants à la télévision résident en centre-ville alors que cette situation caractérise 32 % de la population. De plus, les habitants de ces « banlieues » sont systématiquement présentés à travers des clichés (jeunes des cités, rappeurs, petits dealers) et renvoyés à une identité ethnoculturelle (d’origine africaine, de confession musulmane…) plutôt qu’à leur appartenance aux classes populaires [4].

L’exclusion des classes populaires procède aussi de la sélection des sujets. La couverture des « sports d’hiver » et des vacances à la montagne occupe chaque année une place considérable dans les journaux télévisés (JT) durant les mois de décembre, janvier et février. On s’émerveille des chutes de neige, on compatit aux embouteillages et on salive devant la fondue du soir ! Sur TF1, en février, la cadence est d’un sujet par JT [5]. À quoi s’ajoute la « météo des neiges ». Pourtant, deux tiers des Français ne partent jamais en vacances l’hiver. 9 % des ouvriers se rendent à la montagne à cette saison au moins une fois tous les deux ans, contre 40 % des cadres et professions intellectuelles supérieures [6]. Le choix d’un thème, d’un angle ou d’un invité permet même parfois d’expulser les classes populaires de chez elles – quand Le Mondeconsacre l’essentiel d’un dossier sur Marseille à la création culturelle, à l’attractivité renouvelée de la ville et à ses bonnes adresses (« Il fait bobo à Marseille ») [7] – ou de les déposséder de leur Histoire – quand la commémoration médiatique de Mai 68 consiste encore et toujours à inviter Serge July ou Daniel Cohn-Bendit.

Et en 2018 ? Comment ont été traités les Gilets jaunes ? De manière générale, par de la condescendance, voire du mépris. Un peu de paternalisme aussi [8], celui de Franz-Olivier Giesbert sur BFM-TV – « Ils ne vivent pas comme nous […]. Ce sont des gens qui veulent juste qu’on leur parle, qu’on leur explique » – ou celui de Christophe Barbier sur France 5 – « Beaucoup de Gilets jaunes sont des gens qui regardent la télé parce qu’ils n’ont pas beaucoup d’autres distractions dans la vie » ; dès lors, pour mettre fin au conflit pourquoi ne pas « supprimer la redevance télé » ? Trois jours après la première manifestation du 17 novembre 2018, Cyril Hanouna invite quatre Gilets jaunes dans son émission sur C8 pour « faire avancer les choses dans le calme » et faire en sorte « que tout le monde se sente bien dans cette société ». Il tient à le faire savoir aux personnes mobilisées : « Sur les chaînes du groupe Canal+, on est avec vous. » Avec, surtout pour tempérer les revendications et modérer les ardeurs : « Est-ce que vous ne pensez pas que les débordements, ça pollue un peu le débat, et ça fait que les choses avancent moins bien au niveau du gouvernement ? » ; « Je suis persuadé que le gouvernement ne demande qu’à discuter avec vous. » ; « J’ai des infos. Je sais que le gouvernement travaille dans votre sens. » Et, lorsque les Gilets jaunes affichent leur détermination, notamment à obtenir la destitution de Macron, l’animateur morigène : « C’est pas bon, de parler comme ça » ; ou : « Alors là, Maxime, je vous aime beaucoup, mais non. C’est un truc qui va décrédibiliser le mouvement. »

Viendra ensuite le temps de la déception. « Je ne comprends plus rien aux Gilets jaunes, se lamente l’animateur de RMC Éric Brunet le 2 décembre. Cette profonde grogne anti-taxes est devenue au fil des jours un mouvement pour l’augmentation du Smic et des minimas sociaux… J’ai lu avec attention leur plateforme revendicative : elle est plus à gauche que le programme de Mélenchon. » La condescendance vire à la haine de classe. « Il y a dans le mouvement des Gilets jaunes, déplore Thomas Legrand le 11 février 2019, une incapacité à s’exprimer, une incapacité à hiérarchiser ses revendications, une incapacité à dire ce qu’ils veulent. » Éric Drouet et Maxime Nicolle que Legrand identifie comme les « leaders » du mouvement ? « Leurs propos sont absolument débiles. C’est-à-dire qu’ils sont incommentables. Moi je me penche sur leurs textes, sur ce qu’ils disent, et là il ne s’agit pas d’orthographe, il s’agit du contenu : c’est débile. » Pour l’ancien dessinateur au Monde, Xavier Gorce, aussi, les Gilets jaunes sont dépourvus de sens politique (« Nous exigeons ! Et n’essayez pas de nous piéger en nous demandant quoi », fait-il dire à l’un d’entre eux), hargneux, individualistes, bêtes (« troupeaux d’abrutis »), méchants, et même nazis : un dessin représente un Gilet jaune tatoué « Über alles » [9]. Des « beaufs d’extrême-droite » aussi pour le journaliste de Libération Jean Quatremer, qui les dépeint comme « factieux » à « embastiller » d’urgence, « poujadistes », évidemment « antisémites » et « homophobes » [10]. Mais nous cacherait-on des choses ? Jean-Michel Aphatie l’assure : « dans ce mouvement [des Gilets jaunes], je pense depuis le début qu’il y a une organisation souterraine, cachée. Il y a des tireurs de ficelles [11]. »

Les saillies contre les classes populaires se doublent d’attaques contre ceux et celles qui les défendent ou qui les représentent. Sommations à négocier, procès en archaïsme, et rappels à l’ordre : à chaque mobilisation sociale, des syndicalistes ou d’autres personnalités subissent un déferlement de violence médiatique. En 2019 et 2020, au cours des mobilisations contre la réforme des retraites, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a constitué la cible préférée des journalistes. Lors de la matinale de France Inter le 7 janvier 2020, les deux animateurs ne lui ont laissé aucun répit. Quand Léa Salamé ironise – « Quel est l’objectif d’appeler à faire la grève dans les raffineries ? C’est d’empêcher les Français de mettre de l’essence en fait ? » –, Nicolas Demorand se fait plus sentencieux. « C’est désormais la plus longue grève à la SNCF depuis Mai 68 », explique l’animateur avant de dérouler : « les Français, surtout les franciliens d’ailleurs, se débrouillent comme ils peuvent pour circuler pour se rendre à leur travail. Des commerçants ont perdu beaucoup de chiffre d’affaires pendant les fêtes. Certains redoutent même, on le disait hier, à Paris de mettre la clé sous la porte. » Et Demorand de s’interroger : « Est-ce que vous assumez toutes ces conséquences, tous ces effets de la mobilisation ? Et est-ce que ça vous fait réfléchir et pourquoi pas douter ? »

Tant qu’ils défilent sans entraver le fonctionnement de la société, les manifestants sont tolérés. Dès qu’ils vont au-delà, plutôt que de les interroger sur les motifs de leur colère, les journalistes enjoignent à leur porte-parole de s’expliquer sur cette « violence » et, surtout, de la condamner. Lors du mouvement des Gilets jaunes, François Ruffin est interrogé sur France Bleu Provence le 18 mars 2019 ; la première question qui lui est posée est « toute simple » : « Est-ce que vous condamnez les violences sur les Champs-Élysées, samedi à Paris ? » Les suivantes sont de la même eau. Trois ans plus tôt, dans une séquence surréaliste diffusée sur BFM-TV, Apolline de Malherbe pose huit fois la même question à Olivier Besancenot à la suite de débordements en marges des défilés du 1er Mai : « Est-ce que vous condamnez les violences ? » Les réponses du porte-parole du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) et sa volonté de débattre du fond (la loi dite « El Khomri ») n’entament en rien la pugnacité de l’animatrice. Elle répétera onze fois une deuxième question : « Les casseurs sont-ils des manifestants [12] ? »

La même morgue s’observe à chaque campagne présidentielle. Le 19 mars 2017, invité d’Europe 1, à la veille du « grand débat », Hervé Gattegno – directeur de la rédaction du Journal du dimanche et éditorialiste à RMC et BFM-TV – revient sur le choix de TF1 de ne convier que les cinq « gros » candidats : « Si on veut un débat sérieux, un débat où on aborde les vrais thèmes, il faut se concentrer sur les candidats qui peuvent prétendre vraiment gouverner le pays. Vous savez, avec onze candidats, dont un complotiste, deux trotskistes et celui qui veut coloniser la planète Mars, ce n’est plus un débat, c’est un jeu télévisé. C’est-à-dire que c’est au mieux "Questions pour un champion", au pire, "Le Maillon faible". » Ouvrier et candidat du NPA pour les élections présidentielles de 2012 et de 2017, Philippe Poutou explique la disposition des médias à sélectionner les « bons clients » : « La plupart du temps, c’est Olivier [Besancenot] qui est invité […]. Depuis quelques semaines, nous proposions à nouveau que ce soit moi qui participe aux émissions, en tant que candidat à la prochaine présidentielle mais aussi en tant que porte-parole du parti, histoire de montrer un autre visage du NPA. Parfois, les télévisions acceptent, mais c’est rare. On nous répond souvent : “C’est promis, on invitera Poutou la prochaine fois !” Et puis, la fois suivante, c’est encore Olivier. Tous agissent de la même manière [13]. » Les médias entendent choisir eux-mêmes les porte-parole des organisations politiques ou des mouvements sociaux, ceux qui font de l’audience, ceux qui maîtrisent les « codes » comme la concision de l’expression.

Mais, de manière plus générale, « pour parler à la télévision, résume l’Observatoire des inégalités, mieux vaut savoir maîtriser le discours en public. La parole est donc donnée, dans l’immense majorité des cas, à ceux qui la manient le mieux, c’est-à-dire aux plus diplômés et aux catégories favorisées [14]. » Lors de la crise sanitaire de 2020-2021, ce sont presque toujours des médecins qui ont été conviés aux matinales des grandes chaînes de radio (92 % des invitations durant les mois de mars et avril 2020) [15] et, plus encore, des chefs de services. Les autres travailleurs médicaux, travailleuses pour la plupart, n’ont pas eu droit de cité. Ce sont pourtant les infirmières, les aides-soignantes ou les agents des services hospitaliers chargées de l’entretien et de la désinfection des locaux qui sont les plus nombreuses à l’hôpital. Ce sont elles aussi qui ont été directement chargées de mettre en œuvre la réorganisation des services, de gérer les plannings et le matériel ou qui furent les plus mobilisées pour dénoncer la destruction de l’hôpital public en 2019-2020 ou les pénuries à répétition (lits, respirateurs, masques).

À quoi tient cette disparité ? Sans doute en grande partie au profil des journalistes, un peu le même dans toutes les rédactions. Cette uniformité est liée à la longueur de leurs études, souvent analogues [16], aux origines sociales communes (et aisées), aux lieux de résidence identiques (20 000 des 35 000 détenteurs de la carte de presse habitaient en région parisienne en 2018) et à des salaires supérieurs à la moyenne (le salaire médian des journalistes titulaires – 74 % de la profession – était de 2 800 euros net par mois en 2016. Celui de l’ensemble des Français était de 1 800 euros en 2015 selon l’Insee) [17]. En bas de la grille des salaires, les journalistes pigistes et en CDD touchent autour de 1 800 euros bruts. Une précarité que ne connaissent pas les chefferies du journalisme qui occupent l’espace médiatique, sélectionnent les sujets, construisent et éditorialisent l’information. Leurs revenus fluctuent entre 5 000 et 15 000 euros par mois pour les présentateurs/animateurs d’émission et journaux sur les télévisions et radios publiques, et entre 25 000 et 50 000 euros pour les mêmes fonctions dans les médias privés [18].

Stéphane Courbit, lui, habite à Neuilly-sur-Seine (ou à Saint-Tropez l’été). 114e fortune de France, l’homme d’affaires à la tête de Banijay a importé les émissions de téléréalité en France. Après « Loft Story » en 2001, c’est lui qui a produit en 2011 l’émission à succès « Les Ch’tis » sur W9, puis, en 2012, sa déclinaison provençale, « Les Marseillais ». Le « concept » est le suivant : suivre quotidiennement durant plus d’un mois des candidats locaux issus principalement de milieux modestes et travaillant dans le monde de la nuit (barman, serveuse, DJ, danseuse…). À chaque saison, ils découvrent un lieu paradisiaque (Ibiza, Las Vegas, Hollywood, Cancún, Rio…). Le succès de l’émission repose sur un montage perfide surlignant les fautes de français des uns ou les réflexions niaises des autres, en saupoudrant le tout de disputes et de larmes. Les « héros » – et surtout les « héroïnes » – ne semblent préoccupés que par leur apparence et leur succès (éphémère).


Si, à des fins commerciales, ces émissions de divertissement accordent davantage de place aux classes populaires – et si ces émissions sont sans doute davantage regardées par les classes populaires –, ce qu’elles disent du peuple, ou d’un certain rapport au peuple, ne diffère pas vraiment de ce qu’on entend sur les plateaux ou dans les studios des programmes d’information. Dans son roman Comme un empire dans un empire [19], Alice Zeniter décrit les jurés du télécrochet « The Voice », feignant « de souffrir plus que les candidats qu’ils éliminaient », leur volant « toute possibilité de parler de la violence du procédé, secondés en cela par la réalisation qui braquait les caméras sur les chanteurs connus, émus aux larmes ». Et la romancière de comparer à « la casse sociale à l’œuvre dans le pays. Après tout, c’était le même show : un patron millionnaire ou un ministre à la retraite assurée venait déclarer à la télévision que c’était dur pour lui, cette fermeture d’usine, vraiment dur, quelle vacherie, la réalité économique se fout des sentiments, elle les piétine, pourtant j’aurais voulu… »

Consterné devant cette mascarade, le héros du roman de Zeniter « aurait voulu voir des Gilets jaunes faire irruption sur le plateau ». Avec leur mobilisation, en tout état de cause, deux mondes se sont affrontés : d’un côté des manifestants s’organisant en dehors des cadres habituels (hors syndicats, partis politiques…), via les réseaux sociaux, et contre les grands médias ; et, de l’autre, des journalistes (et leurs auditeurs) refusant de sortir de leur confort et arcboutés sur l’image (le cliché) qu’ils se faisaient des Gilets jaunes. Ce traitement réservé à la classe ouvrière, à ses représentants et aux syndicalistes relève aussi du refus de toute opposition au libéralisme économique. Comme l’expliquait le journaliste Michel Naudy, dans le film Les Nouveaux Chiens de garde, « pour la très grande majorité [des journalistes], dès l’instant où [les membres des classes populaires] sortent de leur rôle, […] alors ils deviennent dangereux. Parce qu’ils rompent avec le consensus mou de la démocratie molle. Ils rompent la règle du jeu, ils brûlent des pneus, ils occupent des usines, ils séquestrent des patrons, ils sont hors le champ social. Et là, l’appareil idéologique montre ses dents et mord cruellement. Et ce qui est moquerie de classe devient, à certains égards, exclusion, voire haine de classe [20]. »

Et, à l’inverse, les médias traditionnels, quels sentiments inspirent-ils au peuple ? S’ils ont exercé leur emprise sur le public tout au long du XXe siècle, leur crédit a depuis été fortement entamé : les charniers de Timisoara, les guerres du Golfe, les armes de destruction massive en Irak, le Kosovo, le Traité constitutionnel européen, les « faits divers » (Outreau, RER D, etc.), sont passés par là et ont laissé des traces. Mais il faut le souligner : il n’y a pas que des animateurs vedettes et des commentateurs qui ont été impliqués dans la propagation de fake news et dans la propagande en tous genres. Il y a eu des directeurs de journaux, des rédacteurs en chef, mais aussi des journalistes, des reporters, des photographes… Des journalistes inconnus, des reporters inconnus, des photographes inconnus. La pression subie, la précarité réelle, ne doivent pas faire oublier que les journalistes – tous les journalistes – ont une responsabilité qui mérite une exigence sans faille.

Florence Aubenas raconte comment, à la fin de son enquête pour Le Quai de Ouistreham [21], lorsqu’elle est allée trouver ses collègues femmes de ménage pour leur révéler qu’elle était journaliste, l’une d’entre elle lui a répondu : « Depuis quand les journalistes s’intéressent à nous ? » Pour la grande reporter, « l’échec du journalisme, c’est vraiment ce manque de confiance que les lecteurs, les auditeurs ont vis-à-vis de nous […]. Les informations qu’on donne de la société […] ne sont pas celles qu’ils aimeraient partager ou celles qu’ils aimeraient connaître. Elles sont celles qui nous intéressent, qui intéressent ce monde clos de la presse, qui a ses codes, qui a ses intérêts […] Et je pense ça, c’est un sacré problème [22]. »

« Ça et la proximité avec nos sources, ajoute Aubenas. On me demande souvent “mais vous n’êtes pas trop proche des gens ?” et effectivement à Ouistreham j’ai gardé des copines […]. Mais, le problème, ce n’est pas d’être copine avec une femme qui fait le ménage à Ouistreham ou quelqu’un qui travaille dans une usine de plastique à Montréal-la-Cluse. Non, le problème c’est quand on est copain avec Macron ou avec un chef d’entreprise puissant qui vous tient en son pouvoir. » En effet, si les médias ne réussissent plus à prescrire ce qu’il faut penser, ils continuent de fixer, avec l’aide des dirigeants politiques et économiques, l’agenda médiatique. Ils imposent ainsi ce à quoi il faut penser. Pour le sociologue Patrick Champagne, « ce que l’on appelle le “pouvoir des médias” pourrait bien n’être pour l’essentiel que le pouvoir de ceux qui ont un intérêt à croire et à faire croire au pouvoir des médias, et dont font partie, au premier chef, tous ceux qui participent du pouvoir des médias [23]. » Loin, très loin du peuple.

Mathias Reymond

[1] Alain Accardo, Pour une socioanalyse du journalisme, Marseille, Agone, 2017, p. 100.

[2] David Garcia, « France Inter, écoutez leurs préférences », Le Monde diplomatique, août 2020.

[3] Vincent Goulet, Médias et classes populaires. Les usages ordinaires des informations, Paris, INA, 2010.

[4] Benoît Bréville, « Islamophobie ou prolophobie ? », Le Monde diplomatique, février 2015.

[5] « Êtes-vous pour ou contre la neige en hiver ? », la-bas.org, 2 mars 2016.

[6] Observatoire des inégalités, « Les sports d’hiver, une pratique de privilégiés », 10 février 2020.

[7] Blaise Magnin, « Marseille, vu du Monde », Acrimed, 14 avril 2014.

[8] À ce sujet, lire les articles de Frédéric Lemaire pour Acrimed : « Face aux gilets jaunes, les éditorialistes entre condescendance et mépris », 5 décembre 2018 ; « Thomas Legrand (France Inter) se lâche sur les gilets jaunes », 22 février 2019. Les citations suivantes sont tirées de ces articles.

[9] Pauline Perrenot, « “Dessine-moi un gilet jaune”, le mépris selon Xavier Gorce (Le Monde) », Acrimed, 29 janvier 2019.

[10] Frédéric Lemaire, « Jean Quatremer, grand pourvoyeur de “fake news” sur les gilets jaunes », Acrimed, 17 janvier 2019.

[11] « C l’hebdo », France 5, 16 décembre 2018.

[12] Frédéric Lemaire et Mathias Reymond, « Loi travail : matraquages médiatiques sur les manifestations », Acrimed, 11 mai 2016.

[13] Mathias Reymond, « Philippe Poutou (NPA) : “Nous sommes dépendants du bon vouloir des rédactions” », Acrimed, 5 juillet 2016.

[14] Observatoire des inégalités, « Une représentation des catégories socioprofessionnelles à la télévision loin de la réalité sociale », 26 février 2019.

[15] Lucile Girard et Pauline Perrenot, « Matinales radio (2/2) : les angles morts de l’information médicale », Acrimed, 8 octobre 2020.

[16] François Ruffin, Les Petits Soldats du journalisme, Paris, Les Arènes, 2003.

[17] Libération, 19 janvier 2019.

[18] Frédéric Lemaire, « Que gagnent les journalistes ? Entre précarisation et salaires faramineux », Acrimed, 26 novembre 2019.

[19] Paris, Flammarion, 2020.

[20] Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, JEM production, 2012.

[21] Paris, L’Olivier, 2010.

[22] France Culture, 22 avril 2021.

[23] Patrick Champagne, Faire l’opinion. Le nouveau jeu politique, Paris, Minuit, 1990, p. 157.


CGT : Accompagnement vers l’autonomie et l’insertion des jeunes : quel revenu ?




Le gouvernement et Macron dans l’impasse : incompétence et amateurisme !


En promettant de mettre en place une « Garantie Jeunes Universelle » en janvier 2021 et en refusant le RSA jeunes demandé par certaines associations luttant contre l’exclusion, le gouvernement s’est engagé dans l’ornière qu’il a lui-même creusée. D’ailleurs, la mise en place de ce qui désormais s’appelle « Le Revenu d’Engagement » est floue et tourne en rond.

Il risque de ne pas passer le débat parlementaire consacré au Projet de Loi de Finances.

Combien de jeunes concernés ? Les chiffres fluctuent du simple au double ! Qui va mettre en œuvre et avec quels moyens ? Les missions locales et pôle emploi seraient bien en peine d’accueillir les milliers de conseillers nécessaires à l’accompagnement.

Qui va financer ? Comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre pour dégager les 2 à 3 milliards d’euros nécessaires dans le cadre d’une Loi de Finances corsetée par les annonces de la fin des dépenses liées à la crise sanitaire et le retour à une politique d’austérité ?

Pauvreté et Jeunesse ? Emmanuel Macron préfère les riches !

Depuis 2017, le Président des riches n’a jamais eu la volonté d’agir pour une politique jeunesse et la lutte contre la pauvreté.

De nombreuses études montrent que la crise sanitaire a particulièrement touché les plus démunis, alors que les plus riches ont augmenté considérablement leur fortune.

E. Macron proposerait 8,5 milliards d’euros pour les pauvres quand les aides annuelles aux entreprises atteignent 200 milliards d’euros. La baisse de la taxe d’habitation pour les ménages les plus aisés représentera, entre 2021 et 2023, autant que le budget du Plan pauvreté. Finalement, toutes les mesures annoncées pour la lutte contre la pauvreté se financent sur le dos des précaires dont le projet de réforme de l’assurance chômage va augmenter le nombre !

Finalement E. Macron déclare lutter contre la pauvreté … en créant de la pauvreté !

La Jeunesse : richesse et avenir de la nation

Pour la CGT, la Jeunesse est l’avenir de la nation, elle mérite donc un réel investissement de la part de la société.

La jeunesse est la principale victime de la pandémie et, ce, pour plusieurs années.

La diversité des publics « jeunes » – étudiants, jeunes en alternance, jeunes ni en emploi, ni en formation (NEET), jeunes pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance notamment – questionne la manière de répondre dès lors qu’il s’agit d’aide pécuniaire. Le discours libéral refusant toute aide au motif qu’elle conduirait à l’assistanat.

Politiques jeunesse ou logique de dispositifs ?

Les 40 ans des missions locales se profilent au printemps 2022, en pleine campagne présidentielle.

En retracer l’histoire c’est aussi la jalonner par une succession de dispositifs qui se suivent, se copient et s’arrêtent sans cohérence et souvent sans évaluation ; des dispositifs aussi, telle la Garantie Jeunes, qui ont été la plupart du temps assortis de leurs lots de contrats dits aidés.

Désormais, le « service civique » ou les périodes de stages en entreprise deviennent la solution des pouvoirs publics pour les jeunes les inscrivant dans la précarité, bien loin d’un CDI à temps plein favorisant leur autonomie !

Accompagnement & contractualisation de l’accompagnement vers l’autonomie

Le « Revenu d’Engagement Jeunes » (REJ) tel qu’annoncé par le Président lors de son allocution, le 12 juillet dernier, priorise les devoirs et les sanctions avant d’affirmer un droit. Les jeunes doivent se soumettre à de nouvelles contraintes et obligations, l’État leur proposant une allocation hypothétique sans garantie d’un accompagnement individualisé en présentiel.

C’est faire fi de leurs besoins, particulièrement en matière de formation diplômante, alors que l’absence de réglementation du marché du travail favorise les CDD de moins d’un mois.

Quel revenu pour les jeunes ?

La CGT demande d’urgence une allocation pour les jeunes leur permettant d’accéder à l’autonomie en menant à bien leur projet d’insertion sociale et professionnelle. Cette allocation ne peut relever de l’aide sociale et donc de l’impôt et doit être financée par la Sécurité sociale.

Accessible dès 18 ans et suivant le statut des jeunes, son montant doit être compris entre 1000 et 1600 euros (soit entre 50 et 80% du Smic revendiqué par la CGT). Elle doit avoir valeur constitutionnelle signifiant la considération réelle et l’engagement de notre société pour sa jeunesse !

Montreuil, le 16 septembre 2021
par Front de Gauche Pierre Bénite


CUBA: Des bêtises si grosses, qu’elles en étoufferaient un « Canard » !




Notre ami Fabien Buhler, a adressé le 15 août dernier, un message à la rédaction du « Canard enchaîné » au sujet de l’article « Vite dit » signé Jérôme Canard, publié le 11 août, rédaction qui lui en a accusé réception. Mais, même en patientant quelques jours, le journal n’en a fait nul état ! Avec l’autorisation de l’auteur du message, nous nous permettons de vous en donner connaissance.

RG


Voir le Canard citer « Le Figaro » pour en approuver l’analyse est une prouesse curieuse, à en perdre ses plumes !

Dans ce petit entrefilet, qui accuse le « Régime Cubain » de « s’avérer incapable de lutter contre la pénurie alimentaire », il n’est fait nulle mention de l’embargo des USA contre ce petit pays, qui a le tort d’être trop près des côtes de la première puissance mondiale sans accepter d’y être inféodée.

Or cet embargo s’est terriblement renforcé avec les mesures prises par Donald Trump, qui a classé comme soutien du « terrorisme » ce petit pays au même moment où les USA négociaient avec les Talibans les accords de Doha leur laissant les mains libres en Afghanistan, mettait en vigueur le titre III de la loi-Helms-Burton que ses prédécesseurs maintenaient suspendu en raison de ses effets dévastateurs, et terrorise avec les moyens des technologies électroniques les banques du monde entier, menacées de sanctions (parfois appliquées sans que les pays concernés ne puissent réagir).



À ce jour, Joe Biden n’a pas jugé « prioritaire » d’annuler ces mesures trumpiennes, ainsi qu’il l’avait promis. À titre d’exemple, Cuba exporte des produits agricoles magnifiques : d’excellents cafés, un très bon cacao, un des meilleurs miel du monde (sans sucre ajouté et surtout sans trace de pesticides), sans parler des dérivés dont le rhum est réputé dans le monde entier, mais la plupart des banques n’acceptent pas d’en transférer les règlements à La Havane, qui se trouve de ce fait en grande difficulté, à l’heure où le tourisme est en berne pour cause de Covid-19, pour payer ses importations de céréales, des cultures peu adaptées au climat antillais.



Cuba où la scolarité est gratuite jusqu’à l’université, la santé gratuite, et la recherche médicale de pointe, est l’objet d’une guerre économique permanente, qui perturbe ses liaisons maritimes comme sa possibilité d’acheter des fournitures indispensables, dès lors que des ressortissants américains sont quelque part actionnaires ou dirigeants de sociétés hors des USA – c’est une guerre permanente et violente, que Le Figaro ignore évidemment. L’assemblée Générale de l’ONU a condamné cet embargo pour la 29e année consécutive, à 182 voix contre 2, mais ne comptez pas sur Le Figaro pour le rapporter.



Je suggère à Jérôme Canard de s’informer plutôt auprès de l’excellente « Lettre hebdomadaire de Cuba-Coopération », dont je vous joins un récent numéro, cela lui éviterait de dire des bêtises si grosses qu’elles en étoufferaient un Canard.



Fabien BUHLER « Ambassadeur pour Cuba de l’OSCI - l’Organisation des Sociétés de Commerce International »






(PCF), Rentrée scolaire : un mauvais remake d'Un jour sans fin

Après deux années scolaires marquées par le COVID, l’enjeu de cette rentrée est de taille. Il s’agit, malgré la situation sanitaire qui reste tendue, de permettre à chaque jeune de renouer avec une scolarité à 100% en présentiel. Il s’agit de permettre à chaque élève de rattraper le « temps perdu » depuis 18 mois. Il s’agit de considérer l’école, au même titre que la santé, comme un enjeu de société de premier ordre.



La responsabilité du ministère est de donner aux écoles, aux enseignant-e-s et aux personnels d'éducation les moyens de raccrocher les élèves dont les difficultés se sont aggravées, celles et ceux qui n’ont que l’école pour réussir.

Il y a besoin de garantir la sécurité sanitaire des élèves, des personnels et de leurs familles.

Tout doit être fait pour permettre la vaccination des personnels et des élèves et pour cela entre autre reconstruire une médecine scolaire de qualité en capacité d’intervenir dans tous les établissements et auprès de chaque élève.

Depuis plus d'un an, le PCF propose également de réduire les effectifs par classe, de les dédoubler quand cela est possible et pour cela de recruter 90 000 enseignants en puisant chez les admissibles aux concours de l’enseignement, en recrutant les listes complémentaires, en titularisant des contractuels donnant satisfaction et en poste depuis plus de 3 ans.

Nous proposons en lien avec les communes, les départements un grand plan d’équipement des locaux scolaires en aérateurs, de permettre la création de classes avec des locaux supplémentaires, d’aménager les préaux et les cours de récréation, les salles dédiées à l’EPS, à l’éducation musicale notamment de manière à permettre de revenir à la normalisation des enseignements.

Les élèves après des mois de confinement ont perdu du temps de classe. Or, pour apprendre, il faut être en classe, il faut donc donner aux élèves, aux enseignants du temps pour apprendre.

Il y a besoin d’aménager les programmes scolaires, de regagner 27 heures hebdomadaires en maternelle et primaire, et d’aller ensuite vers les 32 heures de la maternelle au lycée.

Le PCF propose des mesures d’urgence pour répondre aux besoins que fait surgir la crise sanitaire, et au-delà il propose d’engager un véritable débat sur les nécessaires transformations de l’école pour garantir à chacune et chacun les moyens de réussir.

Pour cela il faut du temps pour apprendre, il faut plus de temps de classe, plus d’enseignants et mieux formés, il faut plus de temps pour d’autres pratiques, rééquilibrer les apprentissages, et garantir à chaque élève d’avoir du temps pour réussir sa scolarité.

Le PCF propose :

- vaccination de l’ensemble des personnels et des élèves de collège et lycée

- reconstruction d’une véritable médecine scolaire

- dédoublements des classes

- mise à disposition de locaux et équipement en aérateurs

Sur le plan des apprentissages, nous proposons de redonner du temps pour apprendre :

- 26h dans le premier degré et 32h dans le second

- plus de maîtres que de classes

- remplacement en nombre suffisant pour garantir la continuité des enseignements

- refonte des programmes, programme ambitieux mais réaliste, qui problématise les choses plutôt que d'être un catalogue interminable de notions techniques

- pas d'évaluations nationales qui obligent à faire la course au programme

Fabien Roussel en campagne présidentielle à Somain


 

Après l’Université d’été du Parti Communiste Français sur Aix-en-Provence, le candidat à la présidentielle désigné était revenu dans le département du Nord à l’occasion de la « Fête de l’humain d’abord ». En effet, sur la commune de Somain s’est déroulé deux jours intenses de temps musicaux ponctués par des débats multiples, et enfin le discours attendu de Fabien Roussel marquant un début de campagne offensif !

Fabien Roussel : « Je n’ai aucun ennemi ! »

Au sein du superbe Parc Anne Frank sur la commune de Somain, la Fédération régionale du PCF a organisé un moment festif, un temps de réflexion sur les grands sujets de société comme la santé publique, la Sécurité sociale, la laïcité, voire la finance éthique, notamment à travers la présence d’Eric Bocquet pour le nouveau livre des Frères Bocquet « Milliards en fuite, manifeste pour une France éthique ».





Le candidat Fabien Roussel a expliqué avec lucidité l’enjeu de ces élections, mais surtout de cette campagne présidentielle et législative. « Le problème n’est pas que la gauche soit divisée, le problème est que l’addition de toutes les forces de gauche ne fait pas 20%. En 2017, il y avait 12 millions de personnes qui ne sont pas venues voter. Nous devons aller chercher ces personnes. Non, ce n’est pas une candidature de témoignage. Nous avons une grande ambition, celle de gagner pour les classes populaires, pour le climat, pour la jeunesse… ».

Ensuite, il recadre le paysage politique « je n’ai pas d’ennemi à gauche, je n’ai pas d’ennemi tout court. Moi, je m’attaque au système soutenu par Emmanuel Macron, et ce serait d’ailleurs la même chose avec un Xavier Bertrand, n’ayez aucune illusions. Nous voulons additionner les forces de gauche. Il faut croire en nous ».


« Vivons-nous des temps déraisonnables ? », Fabien Roussel

Le député de la 20ème circonscription du Nord entame son propos avec une phrase du poète Aragon à la sortie de la Première Guerre mondiale. « Vivons-nous des temps déraisonnables ? Tout porte à le croire quand nous voyons cet acte barbare à Kaboul. Nous sommes aux cotés du peuple afghan et contre le régime des Talibans. Nous devons tout faire, avec la communauté internationale, pour faire tomber ce régime. Que dire du Quatar, d’où les talibans ont préparé leur prise du pouvoir. Il faut arrêter cette hypocrisie initiée par Nicolas Sarkozy », déclare Fabien Roussel.

   

Bien sûr, la pandémie demeure omniprésente dans tous les esprits « elle a fait 4,5 millions de morts dans le monde. Nous devons encourager la population à se vacciner, nous sommes pour une vaccination généralisée, la santé d’abord. Pour autant, le comportement du gouvernement et d’Emmanuel Macron a clivé sur le vaccin, le pass-sanitaire, dans les familles, et même dans le monde du travail. Ensuite, l’enjeu est l’accès au vaccin pour tous. Si les pays occidentaux sont vaccinés, en moyenne, à hauteur de 50 à 60% ; en Afrique,… ce chiffre est de l’ordre de 2%. Nous ne mettrons jamais fin aux variants sans lever les brevets. Il faut sortir les vaccins des griffes de la finance ! », tance le candidat à la présidentielle.

« la croissance des factures », Fabien Roussel

La député du Nord rappelle que le chômage demeure endémique en France avec près de « 6 millions de salariés privés d’emplois. Bruno Lemaire nous parle du retour de la croissance, moi je vous plutôt la croissance des factures avec celles de l’énergie, du carburant, etc. Nous agirons rapidement en (re)nationalisant EDF et GRDF afin de maîtriser les factures de l’énergie. Nous, on fait ce que l’on dit ! ».

Il affiche également son mantra « le pouvoir d’achat sera notre priorité. Il faut augmenter les salaires et les pensions de retraite. C’est minimum 1 800 euros brut pour les salaires et 1 200 euros net pour les retraites. Chacun mérite un salaire digne pour travailler ».

« Des peines planchers… pour les cols blancs », Fabien Roussel

Ensuite, il fait la promotion du magazine challenge avec son classement estival des 500 premières fortunes de France ! « Savez-vous qu’en 4 ans d’Emmanuel Macron, les grandes fortunes françaises ont multiplié leur fortune par 2 ! Elle était de 570 milliards d’euros en 2017, elle est à hauteur de plus de 1 000 milliards d’euros en 2021… ! M. Darmanin nous parle de peines planchers. Oui, mais des peines planchers… pour les cols blancs, les évadés fiscaux. Ils iront en prison avec nous, c’est les plus dangereux », assène le candidat.

Dans le volet propositions que la candidat égrènera ultérieurement, il met en lumière le livre d’Eric Bocquet « Milliards en fuite, manifeste pour une France éthique (en vente le 09 septembre) » où 10 propositions sont sur la table pour une France de la finance plus éthique. « Nous reprendrons ces propositions dans notre programme », déclare Fabien Roussel.

A l’entame du 224ème jour avant la Présidentielle, Fabien Roussel a démarré cet fin d’été « le retour des jours heureux ».






500 plus grandes fortunes de France : « Ils pillent notre argent en pleine pandémie, prenons le pouvoir au capital ! »




Les 500 familles les plus riches de France explosent une fois de plus leur record : elles détiennent désormais un patrimoine total de 1000 milliards d'euros et ont vu leur fortune augmenter de 30% par rapport à l’année dernière, en pleine période de pandémie !

Eux ne risquent pas de subir la pauvreté, le chômage, la précarité. Ils sont « covid résistants ».

Le nombre de milliardaires français passe de 95 à 109. Pendant la même période, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté passerait de 9 à 11 millions avec des APL en baisse, des factures de gaz, d’électricité, de mutuelle, d’essence en hausse, des salaires et des pensions gelés et un SMIC bloqué à 1234 euros net.

La politique du Président des riches produit ses effets. Son bilan est inégalé pour les plus riches, pour la finance et le capital : la fortune des 500 familles plus riches est passée de 570 milliards en 2017, année de son élection, à 1000 milliards aujourd’hui. La fortune des 500 familles les plus riches a donc quasi doublé !

En 4 ans, le Président des riches a rempli sa mission : les premiers de cordée ont atteint les sommets mais les français sont restés en bas car les riches ont coupé la corde ! L’emploi, le pouvoir d’achat et les salaires ont été sacrifiés sur l’autel de la rentabilité. C’est le fruit de toutes les baisses d’impôts sur les grandes fortunes, sur le capital, sur les dividendes, sur les plus-values. C’est aussi le fruit d’un grand laxisme en matière de lutte contre l’évasion fiscale.

Pire, ces familles les plus riches sont propriétaires d’entreprises, de multinationales qui bénéficient de toutes les aides publiques telles que le CICE, la baisse des impôts de productions, le Crédit Impôt Recherche, les exonérations de cotisations sociales... 140 milliards d’euros d’aides publiques versées en 2019 aux entreprises sans aucune condition, sans rien demander en échange, dont les deux tiers bénéficient en priorité aux plus grandes d’entres elles !

En 2022, nous voulons passer un pacte avec les Françaises et les Français, avec le monde du travail, pour prendre le pouvoir à ces 500 familles, au capital. Oui, nous disons qu’il est possible de relever le défi des jours Heureux, d’éradiquer la pauvreté et le chômage, de retrouver des services publics et une industrie au service de l’emploi et du climat. Cela implique de changer l'utilisation de l'argent dans le pays et de créer de nouveaux droits d'intervention des salarié.e.s.

Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire national du PCF

Vidal met fin aux repas à 1€ pour tous les étudiants et toutes les étudiantes


Ce vendredi, la ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé que les repas CROUS à 1€ seront accessibles uniquement aux étudiants boursiers et non-boursiers « en situation de précarité », et refait donc passer le prix des repas de 1€ à 3,30€.

Ces repas à 1€ pour toutes et tous, gagnés grâce à la mobilisation des étudiants et des étudiantes en début d’année 2021 à l’initiative de l’UEC et du MJCF, a permis à un grand nombre d’étudiants et d’étudiantes de se nourrir alors que la précarité étudiante explosait.
En supprimant le caractère universaliste de ce dispositif, Frédérique Vidal met encore plus en difficulté les étudiants et les étudiantes, fait reposer encore plus la solidarité sur les associations et montre, encore une fois, qu’elle est à contre-sens des réalités étudiantes.

De plus, nous ne connaissons pas les modalités qui seront mises en œuvre par le gouvernement pour évaluer si un étudiant ou une étudiante est en situation de précarité ou non.

Donc en plus d’ajouter des démarches administratives pour prouver que nous sommes précaires, Vidal laisse un flou afin qu’une faible partie des étudiants et des étudiantes puissent en bénéficier.

L’UEC dénonce cette attaque du gouvernement contre les étudiants et les étudiantes et revendique :

• Le retour des repas à 1€ pour toutes et tous dès la rentrée !

• La mise en place d’un revenu étudiant, fixé au-dessus du seuil de pauvreté et financé par les cotisations sociales.

•Un investissement massif dans le CROUS afin de développer ses services de proximité.

Présidentielle : Porter le débat national sur le social. Un sondage qui révèle ce qui préoccupe les salariés et citoyens.



Le sondage réalisé par l'Ifop pour l'Humanité révèle que les Français, dans leur immense majorité, attendent des propositions sociales fortes pour la prochaine présidentielle. Saura-t-on s’en saisir à gauche ? Le défi est lancé par les communistes avec Fabien Roussel candidat communiste à la présidentielle.


C'est un scoop que révèle le journal l'Humanité. À moins d’un an de l’élection présidentielle et alors que le débat est lancé, les préoccupations sociales du pays sont comme le feu qui couve sous la cendre. Et notamment l'emploi, sa sécurisation et des milliers de créations qui sont nécessaires dans les services publics et notamment la Santé.

Réponse à la question : Pour chacune des mesures suivantes qui pourraient être proposées par un candidat à l'élection présidentielle, y êtes vous favorable ou opposé ?



Le sondage de l'ifop révèle : que ce soit l’augmentation du Smic, les services publics, l'utilisation de l'argent et son contrôle dès les entreprises ou encore la justice fiscale, les Français sont pour voir figurer des mesures fortes dans les programmes présidentiels.

Ce n’est pas tout à fait nouveau en réalité, mais le climat actuel provoqué par les manifestations du 1er mai, les assassinats de policiers ou de simples citoyens permettent à Macron et son gouvernement de faire monter les questions sécuritaires, identitaires qui font le lit de l'extrême droite et à mettre au second plan la question sociale.

Mais celle-ci est bien présente. C'est un feu qui couve et pourrait exploser à la moindre goutte d'eau. Déjà dans l'industrie, les services publics, les territoires des luttes s'organisent et durent. Des succès sont même arrachés comme à la SAM ou à la SAD dans le Rhône.

 

L'adhésion aux différentes mesures par catégorie



Les Français en ont assez ! L’idée même que les moyens n’existent pas pour mener d’autres politiques est battue en brèche.

L’argent débloqué par milliards pour faire face à la pandémie, partout dans le monde, démonte la fable libérale qu’il n’y a pas d’alternative. Cela se traduit concrètement dans les aspirations des citoyens : d’abord, le besoin de services publics. Là où l’austérité libérale et la part du privé ne cessaient de progresser, les Français disent stop.

En tête, l’instauration d’un grand plan de réinvestissement (emplois massifs, formation et infrastructures) dans les services publics et notamment la santé, à 72 % des sondés le considèrent « tout à fait prioritaire ». C’est le cas pour 80 % des sympathisants de gauche. Mais la droite et les marcheurs (73 % et 72 %) font presque jeu égal avec les sympathisants PCF %. Cette priorité numéro 1 indique clairement, selon Frédéric Dabi, que « le plan de relance doit être drainé sur les services publics ».

Réponse à la question : Et pour chacune des mesures suivantes, pensez-vous que leur mise en oeuvre soit tout à fait prioritaire, importante mais pas prioritaire ou secondaire ?



Ensuite, le pouvoir d’achat. Les libéraux et le patronat répètent qu’on ne peut pas augmenter les salaires en général et le Smic en particulier, pourtant l’idée ne passe pas. C’est tout un système de pensée qu’ils veulent imposer, qui est en fait minoritaire dans notre pays : la théorie du ruissellement, ou l’idée selon laquelle aider les riches permettrait d’aider tout le monde. Ce sondage démontre que les Français n’y croient pas !

Le niveau d’approbation des mesures visant à taxer les revenus financiers, contrôler les et conditionner les aides publiques, et rétablir l’ISF. C’est la matrice du macronisme qui est en échec. Ils sont 28 % à considérer comme « importantes mais pas prioritaires » la mesure concernant l’ISF et 44 % celle se rapportant au contrôle des aides publiques aux entreprises.

Classement des mesures prioritaires par catégorie (En % de "tout à fait prioritaire")



L’approbation des mesures testées par l'ifop montre qu’il y a un espace important pour les idées visant le contrôle de la finance, la justice fiscale, les services publics et la revalorisation des salaires…Il est regrettable que la question de l'emploi n'ait pas été testée (au delà des services publics), elle aurait certainement eut une réponse similaire à celle des autres mesures sociales.

Bref, des idées communistes et de la gauche authentique. Ces mesures ne constituent pas un projet en elles-mêmes, mais elles indiquent une direction : vers plus de justice sociale et de contrôle démocratique de l’économie.

Un gouffre entre les aspirations et les intentions de vote

Classement des mesures prioritaires par famille politique (par % de "Tout à fait prioritaire")



Elles sont largement approuvées, mais ni Macron, ni l’extrême droite, ni la droite ne proposent de prendre ce chemin. Pour l'instant seuls les communistes proposent une autre logique fondée sur la demande mais aussi une nouvelle offre qui permette d'y répondre tout en prenant en compte le besoin de sécurité des citoyens et notamment l'insécurité sociale la mère de toutes les insécurités.

Le débat idéologique dominé par la droite avec comme relais les médias permet de couvrir la marmite sociale qui boue. L’espace politique et médiatique est, à dessein, trusté par les sujets préférés des libéraux : sécurité, immigration, terrorisme. Entre Macron, LR et RN, tout le monde s’entend pour mettre ces thèmes en avant. Mais ils savent qu'ils sont sur le fil du rasoir et que tout peut basculer, si les hésitants, individualistes, les abstentionnistes comprennent où est leur intérêt vital. C'est le sens de la campagne des communistes.

Mais, on le voit, d’autres sujets intéressent et son attendus des citoyens. C’est un point d’appui décisif pour reconquérir notamment les classes populaires.

Le gouffre est en effet saisissant entre les attentes des Français et les intentions de vote à gauche. Voilà la contradiction que les acteurs de cette campagne vont devoir résoudre pour déjouer le scénario du pire. Les communistes en désignant leur candidat se sont engagés dans cette voie et veulent relever le défi avec succès.

Sources : l'Humanité Dimanche par Front de Gauche Pierre Bénite

Benjamin Amar, porte-parole de la CGT Val-de-Marne, revient sur les violences du 1er Mai

 


Militants de la CGT agressés en fin de défilé à Paris: «La police et la préfecture ont laissé faire»

Benjamin Amar, porte-parole de la CGT Val-de-Marne, revient sur les violences qui ont eu lieu en fin de défilé, place de la Nation, lors de la manifestation parisienne du 1er-Mai. Des militants de la Confédération générale du travail ont été violemment pris à partie par des individus majoritairement vêtus de noir, type black blocs. Projectiles, insultes, coups et vandalisme pendant 50 minutes. Au micro de RT France, l’invité du JT dénonce l’inaction des forces de l’ordre qui ont verrouillé la place, empêchant ainsi les militants de déguerpir.

Le 5 mai, une date en miroir



L’hôte de l’Elysée célèbre aujourd’hui les 200 ans de la disparition de l’homme qui, par la brutalité, la guerre, l’esclavage et la mise à mort de l’élan révolutionnaire, posa et les bases légales et institutionnelles de l’Etat bourgeois en France et à travers l’Europe. Mais c’est aussi l’anniversaire de la naissance, trois ans plus tôt, de celui qui en fut le plus féroce et fécond critique : Karl Marx. Une date en miroir, donc, qui met face à face le vieux monde qui persiste sous des habits neufs et le nouveau, toujours à naître.

Car, qu’on ne s’y trompe pas : la commémoration du fossoyeur de la République par le président ne vise en rien à mettre en lumière les ressorts dialectiques du bonapartisme, le conflit entre l’héritage révolutionnaire et l’aspiration de la bourgeoisie à prendre seule les rênes du monde. Elle n’est qu’un témoignage de son appétence pour l’exercice solitaire du pouvoir, de son mépris de l’exercice démocratique, la manifestation de son attachement à la forme de l’Etat la plus à même de garantir les intérêts de l’oligarchie et des classes qui la soutiennent. Bref, de tout ce dont les temps présents appellent à se débarrasser en puisant notamment dans l’héritage marxiste, justement, les outils théoriques indispensables.

Patrick Le Hyaric

PCF: Créé par les pauvres, volé par les riches”:


Mettons fin à l’accaparement du football par les investisseurs financiers !

Dimanche 18 avril, 12 des top clubs européens ont annoncé la création de la Super Ligue, une compétition dont l’objectif était de concurrencer la Ligue des Champions en faisant participer 15 clubs fondateurs permanents, et 5 autres équipes invitées chaque saison.

Cette ligue fermée au fonctionnement profondément inégalitaire avait ainsi pour objectif d’accroître les recettes des gros clubs (ce sont 3,5 milliards d’euros qui devaient être distribués d’entrée aux participants par la banque JP Morgan finançant le projet) dans un contexte de crise du modèle économique du football. Cette sécession explicite a ainsi suscité l’opposition des supporters comme des joueurs, notamment parce qu’elle refuse le principe de promotion-relégation au sein de ligues nationales qui assurait la compétition entre petits et gros clubs, et ce parce que les gros clubs veulent, face à l’incertitude des résultats, sécuriser leurs revenus quitte à mettre fin au principe de la compétition.

On retrouve la tension caractéristique du football moderne entre les aspirations capitalistes à la profitabilité et la logique sportive : alors que la rationalité capitaliste pousse à sécuriser les profits, dans le sport c’est l’incertitude du résultat, la difficulté du match, qui fait la valeur de la performance. C’est bien tout un modèle économique qui est mis en échec aujourd’hui et dans lequel s’inscrit ce coup de force opéré par les “hyperclubs”, nouvelle étape d’une longue série de tentatives de pression des gros clubs (représentés par l’ECA, l’Association européenne des clubs) sur l’UEFA.

La libéralisation et ses corollaires - financiarisation - du football trouvent ici son issue logique et témoignent de la voie délétère dans laquelle s’engouffre le football, au travers de réformes qui ont rendu les ligues nationales toujours plus déséquilibrées, et donc prévisibles, sous la pression des investisseurs. Ces déséquilibres financiers entre les clubs ont été accentués par les réformes successives de la ligue des champions, dont une nouvelle mouture est actuellement à l’étude pour 2024 (avec un nombre accru de matchs, 36 équipes au lieu des 32 actuelles, une qualification fondée sur les résultats passés et des droits commerciaux de la compétition accaparés par les top clubs). La recherche d’une plus forte exposition médiatique à travers la multiplication des matchs (avec la réforme de l’UEFA actuellement à l’étude ce sont 100 matchs supplémentaires qui seront joués chaque année en coupe d’Europe), et donc de droits TV revalorisés, pousse les clubs à exiger des formats qui portent atteinte à la qualité du jeu et à l’accès de tous et toutes aux matchs.

Un tel projet n’est hélas pas neuf : déjà en 1998, la menace d’une ligue d’élite était agitée par les grands clubs pour imposer à l’UEFA de réformer les compétitions en vue d’accroître leur profitabilité. Les Football Leaks ont également révélé diverses versions d’une telle ligue qui restaient dans les petits papiers des gros clubs, et avaient refait surface sous les traits d’une European Premier League - qui accordait notamment des droits de vote préférentiels aux plus gros clubs anglais - en octobre dernier. La cupidité des propriétaires des clubs n’est que mal masquée par les diverses raisons invoquées pour fonder cette ligue des riches, le président du Real Madrid Florentino Perez évoquant ainsi “une pyramide qui coule pour tout le monde”, ou encore un fonctionnement qui, par le truchement d’un obscur ruissellement, favoriserait la “redistribution”. Bien au contraire, la crise que traverse le football européen (un manque à gagner de 2 milliards cette année pour les 20 clubs les plus riches, s’ajoutant à un déficit déjà existant) pousse les investisseurs privés à se jeter sur l’opportunité d’une ligue qui leur promet des rentrées d’argent 2 à 3 fois plus élevées.

Si l’inflation des droits télé ne peut durer indéfiniment, l’objectif des gros clubs à travers ce projet de Super Ligue était la conquête de nouveaux marchés pour compenser. Or ces nouveaux marchés ne sont pas prêts à payer pour voir des affiches de petits clubs des ligues nationales, d’où la volonté de créer une ligue d’élite multipliant les rencontres entre clubs prestigieux.

Mardi soir dernier, les 6 clubs britanniques ont annoncé leur retrait du projet, émettant même des communiqués d’excuses, suivis par l’Atlético Madrid mercredi matin, avant que le projet ne soit enterré cette même journée.

Toutefois, l’échec de la Super Ligue ne doit pas faire oublier la victoire de ce football des hyperclubs après des années de dérégulation du football, de dégradation des finances des clubs, de capitulation de la gouvernance sportive européenne face à la pression des clubs les plus riches pour instaurer des mécanismes inégalitaires mais toujours plus rémunérateurs pour des clubs dont le modèle économique n’est plus viable et qui dépossède les supporters de leur patrimoine collectif.

Il est grand temps de songer à réformer le football professionnel (meilleure répartition des revenus perçus collectivement - droits de diffusion -, interdiction de la multipropriété des clubs pour garantir la pérennité de la compétition sportive) et de mettre un terme à la spéculation financière (limitation du nombre de prêts de joueurs, répartition des indemnités de transferts entre tous les clubs où le joueur a été formé afin de limiter la spéculation faite par le club vendeur, augmentation de la “contribution de solidarité”, fin de la “titrisation” des joueurs - montages type Third party investment). Ce fonctionnement va à l’encontre de la nécessité de garantir un droit à l’accès au football, tant pour les joueurs que les supporters. Il est désormais évident qu’il faut mettre fin à l’accaparement du football par les investisseurs financiers.

Léon Deffontaines secrétaire général du MJCF